Enlightenment
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Description

Enlightenment, Les lucioles du lointain

Maxime Fulbert

Pulp de 376 000 car.

Johan Wulifird est un bel étudiant franco-norvégien, fils d’un riche industriel. Damien Garnier, qui suit les mêmes cours que lui, en est amoureux, sans oser le lui avouer. Un matin d’été, Damien se réveille dans la chambre de Johan sans se souvenir d’y être venu la veille... Un amour fou va commencer, épicé par un fétichisme particulier à Damien, auquel Johan se livre avec plaisir. Cependant, leur belle relation est perturbée par des phénomènes étranges. En effet, Damien est, de temps en temps, pris dans un halo lumineux particulaire. Le phénomène s’intensifie. Les deux garçons vont découvrir une autre dimension...

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Publié par
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EAN13 9791029400100
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Enlightenment
 
Les lucioles du lointain
 
 
 
Maxime Fulbert
 
 
 
 
 
 
Quoi de plus émouvant qu’une luciole ? Dans leur intermittence, ces minuscules insectes incarnent le souffle de la lumière. Ce mélange de fragilité et d’intensité qui la singularise. […] La lumière est ce bain dans lequel nous sommes immergés, une ponctuation qui donne existence au monde.
Jean-Christophe Bailly, interviewé in Télérama , M02773, août 2014.
 
Elles peuplent le dessus des nuages
Elles dansent sur l’arc-en-ciel
Quand il pleut chez elles, ce sont des lucioles qui tombent
Ce sont les âmes radieuses
Les âmes de qui ?
Les nôtres, traversées par la lumière.
Chant vaudou. XIX e siècle. Anonyme. Brésil
 
 
 
1 - Johan Wulifird et Damien Garnier
 
 
Johan avait dormi la fenêtre entrouverte afin qu’un brin d’air puisse pénétrer dans la chambre durant la nuit. Il avait toujours chaud au coucher. Sa chambre avait un parquet et des boiseries en chêne ouvragé ancien. Le bois avait emmagasiné la chaleur de la veille et la faisait rayonner comme une respiration tiède. On était dans le vaste grenier du vaste manoir normand des Wulifird, lequel avait été aménagé en véritable appartement.
Johan possédait là une sorte de loft plutôt qu’une chambre. Tout communiquait, la chambre elle-même, l’espace où il dormait, une partie bureau, une partie salon avec sa télévision à écran géant et ses dispositifs de jeux virtuels, une cuisine avec un micro-ondes qui lui servait à réchauffer des plats préparés et surgelés par la cuisinière Suzanne, qu’il volait dans le frigo familial, en bas, et montait dans son immense repaire. Et une salle de bains luxueuse, en marbre rose.
Johan venait de se réveiller. Il avait eu chaud durant la nuit et était tout humide, telle une plante du jardin à l’anglaise du manoir. Il était humide de transpiration bien que la fenêtre eût été entrouverte à son coucher. Sa transpiration s’était mélangée à son parfum et l’odeur que son corps exhalait était agréable à sentir au lever, contrairement à d’autres grands adolescents à l’hygiène approximative. Il avait fait des rêves érotiques, très vagues, de la logique desquels il ne se souvenait plus, si logique il y a dans les rêves. Damien Garnier dormait sur le canapé de la partie salon. Il était tout dépoitraillé, hors le duvet, comme une chenille déhiscente de sa mue.
Damien avait le bras replié sur sa poitrine et serrait une chaussure de Johan comme s’il avait peur qu’on la lui enlevât. Ce dernier se demandait ce que son Adidas gazelle bleue faisait contre la poitrine de Damien. C’était étonnant, car Damien avait ses propres baskets qui traînaient au sol, au pied du canapé. Johan en était sûr, il n’avait pas mis ses Adidas bleues hier, ni vu Damien les porter, les siennes traînant au sol. Johan adorait les Adidas et en avait beaucoup de paires. Il fallait que Damien les eût prises dans le bas de la penderie où il les rangeait précautionneusement.
Damien semblait sourire, tirer une joie secrète de la possession de l’Adidas bleue. Johan se leva, nu, et alla boire un coca qu’il prit dans le frigo de la partie cuisine. Quand il passa à nouveau devant Damien, celui-ci était réveillé et s’efforçait de cacher l’Adidas bleue sous le canapé. Johan fit celui qui n’avait rien remarqué et salua Damien en s’asseyant au bout du canapé, sirotant son coca. Damien bâilla plusieurs fois à s’en décrocher la mâchoire.
— C’est aujourd’hui que tu me montres les « traces » ? lança Johan
— Oui, j’aimerais que ce soit aujourd’hui, cela me soulagerait. Ce matin, ce serait bien, non ? répondit Damien. Ce serait bien… comme on n’a plus à aller à la fac. Qu’est-ce qui s’est passé hier soir ? Comment se fait-il que je me retrouve ici ? C’est ta chambre, on est chez toi ?
— C’est ma chambre, tu peux voir mon lit là-bas. J’y ai dormi et toi, je t’ai installé, avec l’aide de Jean, ici, sur le canapé. On a dormi comme des loirs. Je me suis assoupi, avant de plonger dans le sommeil, une fois que je t’ai bordé et que j’ai vérifié que tu allais parfaitement bien. Comment te sens-tu ?
— Je ne sais pas. Jean ? Qui c’est ?
— Jean, c’est notre valet, le frère de Suzanne, la cuisinière. Papa les a ramenés d’un voyage qu’il a fait en Roumanie pour sa boite de là-bas. Ils travaillaient dans le Hilton de Bucarest où il avait organisé un séminaire des cerveaux du marché de l’Est.
— Des cerveaux ? Ah, oui, tu m’as dit que vous avez des usines de mécanique, c’est ça. Les cerveaux, ce sont des ingénieurs…
— Des ingénieurs que mon père recherche, des petits génies de la branche. Il les débauche des marchés secondaires, pour les former au labo, et les faire travailler pour nous.
— Je vois… Je n’y connais rien… Damien était pensif et soucieux. Son front se plissa. Est-ce que j’ai bougé ? Je veux dire, est-ce que tu m’as entendu me lever, faire des choses cette nuit, je veux dire marcher dans la chambre, déplacer des choses, en casser ? Il s’aperçut que l’Adidas n’était pas bien cachée sous le canapé et lui donna un léger coup de la main, qu’il laissait traîner au sol.
Johan le fixait, fichait son regard au centre de ses prunelles, on eût dit qu’il était devenu un jet de flèches perçantes, destiné à perforer les pensées intimes de Damien. Il se leva du bout du canapé, attira un fauteuil vers la tête de lit, que le canapé était devenu pendant la nuit. Johan s’y assit profondément, non sans tendre un pied vers le dessous du canapé. Entre ses orteils, il sentit le lacet de son Adidas de suédine bleue. Il la pêcha et l’attira à lui, souriant.
Damien le regardait hypnotisé, se demandant ce que le sourire de Johan signifiait. Il se rendit compte qu’il rougissait, que Johan le voyait… Johan était un blond. Un beau freluquet à la tête d’ange, mais de qui il sortait une force de caractère. Damien voulait parler, mais il ne le pouvait pas. C’est alors que Johan souleva son pied et déposa sa chaussure sur la poitrine de Damien. Ce dernier s’en étonna.
— Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi fais-tu ça ? Damien flanqua la chaussure par terre.
— Je te le demande. Quand tu dormais tout à l’heure, tu serrais ma basket avec amour… Johan parcourut le corps de Damien engoncé dans le duvet et constata une protubérance au niveau du sexe.
— Il semble que tu bandes Damien ? Si tu bandes, tu as une sacrée queue… Ce n’est pas possible que tu n’aies que ta queue dans le slip. Il se pencha sur Damien, l’hypnotisant toujours et défit la fermeture Éclair violemment, rabattant complètement le duvet. La deuxième Adidas de Johan était coincée dans le slip de Damien. Ce dernier prit l’Adidas et la balança par terre.
— Tu baises mes baskets Damien… ? Tu me désires, mais par petits bouts ? Tu sais que je ne suis pas pédé alors tu te lèves la nuit, tu prends mes chaussures et tu leur fais l’amour comme si c’était à moi que tu le faisais ?
— Euh, je… Je ne crois pas que je fais ça… pas… ça… pas comme tu dis
— Ça ? demanda Johan
— Je veux dire… je… j’ai pris tes chaussures sans que je sache comment. Je ne sais même pas où tu les ranges…
— Exprime-toi clairement. Je ne comprends rien. Tu me dois des explications…
— Mais Johan, je ne sais pas ce que je fais chez toi, je ne sais plus ce qu’on a fait après le restau… hier. Je me suis senti mal, tu m’as installé ici. Je ne sais pas ce que j’y fais d’ailleurs… Qu’est-ce qui s’est passé ? Dis-le-moi… Tu vois que ça ne va pas du tout. Peux-tu être sympa et m’aider ?
— Bon, c’est simple, tu as pris mes Adidas, tu les as fétichisées sans me le dire. Il fallait me les demander, je ne t’aurais pas refusé ce petit service. Tu as pris les bleues, mais j’en ai de couleurs différentes, le choix est grand… Ensuite, pour hier soir… Au dessert, tu t’es mis à boire verre sur verre de vodka et de champagne et tu as fini par glisser de la banquette, par terre. Je me suis fait aider par les autres, et je t’ai emmené ici pour que tu y passes la nuit. C’est tout.
— Non… non… Johan, ce n’est pas possible, j’ai très peu bu. Je me souviens très bien avoir laissé mon verre de vodka plein, on ne pouvait pas me servir à nouveau, sauf de l’eau, dans l’autre verre... Il resta pensif un certain moment. Tu n’aurais pas pu me faire boire ce que je ne voulais pas ingurgiter. Je sais très bien que je n’ai pas bu. Mais j’ai bu de la Badoit en revanche, elle avait un drôle de goût… C’est toi qui me l’a servie… ?
— Tu m’accuses de t’avoir empoisonné comme au temps des Borgia ? Mais tu es vivant… Je t’ai sauvé… Je t’ai emmené ici pour être sûr que tu allais bien et surveiller ton état…
— Je ne dis pas que tu m’as empoisonné… Mais je me souviens que tu me regardais avec un drôle d’air. Tu souriais de manière sardonique… méchamment, ta bouche était déformée… Tu avais la même tête que Dorian Gray à son pire moment… Tu m’as fait peur… Ton air était méchant au restau et je ne sais pourquoi, je l’ai associé à la peur des traces… Excuse-moi, je ne sais pas où j’en suis… Aide-moi.
— Tu as bien bandé contre la semelle de mon Adidas, tu bandes encore… Reste un peu comme ça, que je t’admire… Damien se couvrit à nouveau du pan du duvet qui pendait.
Damien se frotta le sexe et le gland, comme pour en enlever la saleté que la chaussure aurait pu y laisser.
— Johan, tu vas arrêter maintenant. Que m’est-il arrivé ? Pourquoi m’as-tu emmené ici et pas accompagné chez mes parents ?
— Pour ne pas compliquer cette histoire, pour ne pas les inquiéter…
— Qu’est-ce que tu as mis dans mon verre d’eau, hier ? Tu étais à côté de moi, sur la banquette. Ce n’est pas Théo, mon vis-à-vis, qui a pu mettre quelque chose dedans… une substance… un cachet… je ne sais pas au juste… dans mon eau. C’est toi. La Badoit n’a pas ce goût-là. Avoue que c’est toi qui as mis quelque chose dans mon verre !
— Bon, oui, j’ai mis un truc dans ton verre, sans que tu t’en rendes compte. Un cachet de ce que je prends pour dormir, que je prends parce que je mets des plombes à m’endormir, si je n’en avale pas. C’est tout. J’avais envie que tu t’endormes et de po

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