Eux dans l eau
59 pages
Français

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Description

Eux dans l'eau
Jean-Louis Rech
Roman de 240 000 caractères, 42 000 mots, le livre papier fait 158 pages.
Cinq nouvelles homoérotiques autour du thème de jeunes qui n'hésitent pas à se mouiller.
• Dans la fraîcheur vivifiante du Tarn.
• Sur le sable chaud d'une plage de la Méditerranée.
• Dans le cabinet de toilette salace d'un bar en Bretagne
• Dans les douches sensuelles d'un terrain de camping en Bavière
• Dans la salle de bain torride d'une maison de Guyane.
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: Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 février 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403361
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eux dans l’eau
 
 
 
 
 
Jean-Louis Rech
 
 
 
Enculadoux
Journal de vacances
De vous à moi…
Ticko
Douches en coin
1
2
3
 
 
 
 
Enculadoux
 
 
 
Comme tout le monde, je connaissais son surnom. C’était pratique. On pouvait le mépriser sans crainte, tous du bon côté, lui seul en face. Je n’étais pas le dernier à le regarder passer avec l’envie de crier « Enculadoux ! ». J’avais quinze ans, l’autre âge bête. On a trop besoin de mépriser. Moi surtout. Je me trouvais maigre, et trop vite poussé en graine, maladroit dans mes longs membres et rougissant au premier mot. Dès que je me levais, c’était le vertige : tous en bas. Il y a un âge où on ne veut pas dépasser du lot. Où on ferait n’importe quoi pour être accepté dans le tas, pour se confondre avec le gris souris, ne pas dominer de la tête ou du rire, ni par l’esprit d’ailleurs. Et Enculadoux m’agaçait secrètement parce que, du haut de ses dix-neuf ans, il balançait à l’aise un grand corps tranquille qui ondulait en souriant sous les lazzi auxquels il répondait par un large sourire franc, comme s’il partageait une bonne blague.
J’étais toujours surpris quand je le voyais bavarder tranquillement avec l’un ou l’autre de ceux qui l’avaient moqué le plus bruyamment, étonné surtout que ceux-là lui parlent « normalement ». Moi, je savais que je n’aurais pas pu.
Juillet cet été-là était particulièrement chaud et les parents s’enfermaient pour attendre une mort certaine derrière les volets tirés tandis que nous cherchions la fraîcheur dans l’eau du Tarn, profitant de la liberté des vacances pour vivre sur les rives des histoires d’amour éblouissantes dans notre imagination exacerbée. Moi, je servais de chaperon à une voisine dont les parents acceptaient qu’elle vienne se baigner avec moi alors qu’elle rejoignait ainsi un gars de la classe qu’ils lui interdisaient de fréquenter. C’est dire que nous cherchions sur les rives un coin particulièrement sauvage, et que je me retrouvais seul à m’y baigner. C’est dire aussi l’opinion que nos bonnes familles avaient de mon inoffensive candeur...
J’étais à l’eau quand Enculadoux est arrivé sur l’aire d’où j’avais plongé, un recoin aménagé entre deux arbres, par un pêcheur sans doute, juste deux piquets bien plantés pour retenir des planches derrière lesquelles on avait tassé la terre.
J’ai eu peur. Mes affaires étaient naïvement abandonnées là, au pied d’un arbre. Et puis je n’avais jamais été seul face à lui.
— Tu permets ? a-t-il demandé en commençant à se déshabiller.
— Qu’est-ce que tu viens faire ? ai-je lâché avec une agressivité tremblante.
— Comme toi !
— Je ne suis pas seul, ici.
— Je sais. Mais vu leur état, ils ne sont pas près de te rejoindre ! Je ne crois pas qu’on se bouscule.
Bien sûr, j’ai rougi. Je ne m’étais jamais questionné sur les activités de ces deux-là à qui je servais de couverture, même si je me doutais que lui était en avance sur moi question expérience. La preuve ? Il m’avait expliqué un jour le baiser dans un coin de la cour en se servant de ses doigts fermés en clapet pour représenter l’adversaire. J’avais découvert, légèrement dégoûté, le rôle de la langue. Je n’étais pas naïf au point d’ignorer les autres possibilités offertes par le corps humain, d’ailleurs j’extrayais régulièrement son jus du mien, mais de là à penser que mes amis en étaient déjà à danser avec ardeur l’humiliante joute finale, il y avait un monde.
— Je ne te crois pas ! Ils vont arriver et il n’y aura pas de place pour toi.
— D’accord, a-t-il dit, conciliant, je laisserai ma place quand ils arriveront.
Je ne trouvais plus rien à dire, mais je restais rouge comme un lumignon posé sur la surface de l’eau parce qu’après avoir enlevé chemise et jean, il faisait valser son slip avant même de chercher le maillot dans son sac, me laissant tranquillement son corps sous l’œil, justement un corps comme j’aurais aimé que soit le mien.
— Merde ! J’ai oublié mon maillot. Tant pis !
— Tu ne vas pas te baigner comme ça ! Et si quelqu’un nous voit ?
— Tu as peur ?
— Non, bien sûr !... Mais c’est gênant.
— Pourquoi ?
Je suis resté sec. D’ailleurs, il était déjà entré nu dans l’eau et son sourire flottait non loin de moi, troublant ma vague colère.
En fait, jamais je ne lui avais parlé. Gêné, je suis sorti pour m’étendre sur une grosse branche tendue vers la rivière et qui nous servait ordinairement de plongeoir.
Mais étalé là, je ne le voyais plus. Et la peur me venait qu’il me joue un mauvais tour. Je me tortillais. Pourtant je l’entendais barboter dans l’eau. J’étais bien à l’ombre du feuillage et le corps ruisselant de l’eau fraîche de la rivière. Mais il m’empêchait d’être tranquille. Les autres n’étaient pas là pour que je calque mon attitude sur la leur. J’essayais de le surveiller, mine de rien. Il en jouait. Nageant sur le dos, le dessin de son corps fendant l’eau m’offrait son torse ferme, ses cuisses brunes et le sexe flottant dont le volume m’intéressait, car je n’avais guère de points de comparaison. Puis il se tournait d’un coup, nageant sur le ventre, et ses dorsaux m’agaçaient, comme ses fessiers et ses cuisses. Il fallait me répéter « Enculadoux ! Enculadoux ! » pour l’imaginer perforé et me retrouver supérieur. Seulement il repassait sur le dos et son sexe semblait avoir pris de l’ampleur.
Je ne voulais pas qu’il voie que je le regardais, mais sans oser bouger, je sentais dans mon maillot ma bite naïve déjà tout excitée. J’attendais le retour des copains pour partir. Que pouvaient-ils bien faire ? Et comment lui le saurait-il ? Les avait-il épiés ou avait-il parlé comme ça, pour m’en flanquer plein la vue ? J’en bandais plus encore.
Lassé de nager seul, il est sorti de l’eau, et ruisselant, il est monté sur la branche qui me servait de hamac. Son sexe me dominait en bec de fontaine gouttant, assez raide pour accrocher mon regard et faire courir sous ma peau une excitation qui déployait l’arrondi du mien sous le coton. Étalé, je me sentais ridicule. Et coincé parce qu’il me semblait inconcevable de reconnaître mon état. Il me dominait en riant.
Alors je me suis redressé et j’ai plongé de la branche. Mais il m’a suivi. Du coup, j’ai traversé le Tarn, ce que je n’ose que rarement, et jamais seul. Mais il suivait. Nous sommes arrivés ensemble sur l’autre rive, sauvage et encaissée parce que c’est là que la rivière rogne. Je suis sorti de l’eau dans un espace non pas inconnu, mais sauvage et isolé. Je ne savais plus que faire. Je me suis assis sur la mousse. Enculadoux sortait tranquillement de l’eau. Il avait l’air ravi de sa traversée.
— C’est bon, non ?
J’étais mal à l’aise parce qu’il souriait tandis que je soufflais comme un phoque. Lui trouvait cet effort naturel tandis que j’appréhendais de refaire cette traversée pour retrouver mes affaires. Je me sentais coincé en zone sauvage, contre une paroi abrupte bouffée par la forêt des broussailles, sous des arbres qui nous cachaient la rive opposée. La nudité bandante d’Enculadoux devant moi me troublait. J’avais peur sans vouloir le montrer, mais je ne me dominais plus.
J’étais assis, les genoux ramenés contre ma poitrine et les bras noués autour pour cacher mon excitation, et aussi parce que je tremblais. Il me semblait que j’avais froid dans cette ombre épaisse.
Il s’est planté devant moi, se caressant tranquillement.
— Tu as vu ? Tu me fais bander !
Il disait ça comme une bonne blague, rien de grave. Moi, je ne voulais pas regarder, mais si je levais la tête pour lui répondre bien en face, c’était cette bite qui accrochait mon regard, lourde comme je n’en avais jamais vu. D’ailleurs je n’avais jamais vu un corps de garçon nu et excité en pleine nature, un corps dont la beauté me touchait. J’avais à nouveau la tête en feu. Agressif, j’ai lâché :
— Enculadoux ! Ne me touche pas !
— De quoi t’as peur ? a-t-il dit sans se moquer.
Il s’est accroupi devant moi pour descendre à ma hauteur.
— J’ai pas peur ! De quoi j’aurais peur ?
— Mais tu bandes aussi ! m’a-t-il dit, regardant entre mes mollets.
Et comme je baissais la tête, sa main s’est emparée du paquet qui tendait le tissu mou de mon maillot. J’ai sursauté, bien sûr, mais je ne pouvais plus rien faire. Il me tenait et déjà sa caresse sur moi, en même temps qu’elle me paralysait, raidissait ma queue qu’il avait libérée du tissu.
— Tu la voudrais dans le cul, hein ? ai-je craché, n’ayant plus d’autre arme que l’agressivité verbale.
— Dans la bouche, plutôt. Je la trouve belle, et douce, a-t-il répondu tranquillement.
Ça, je l’avais vu dessiné, mais je n’aurais pas cru que des gens que je connaissais l’aient fait. Pourtant il écartait doucement mes genoux et je voyais son visage descendre. La chaleur de sa bouche, la douceur de ses lèvres et la caresse de sa langue m’ont ébranlé. Mon cœur a fait un bond. Moi aussi. Et par réflexe, mes cuisses ont essayé de se coller à lui tandis que mes mains se posaient dans ses cheveux qu’elles massaient nerveusement. C’était tellement fort que j’ai cru jouir tout de suite dans sa bouche et j’ai eu peur de mal faire. Mais non. Il y allait doucement, de la tête, à monter et descendre le long de mon outil tandis que ses mains douces passaient sur moi, éveillant partout des sensations vives qui me faisaient sursauter.
Alors je n’ai plus eu honte de mon envie de toucher sa peau. Mes mains se sont promenées sur lui, elles pétrissaient son dos large, allaient jusqu’à ses fesses. Sans lever la tête de sa tâche, il a battu l’air pour accrocher une de mes mains puis l’a guidée entre ses cuisses jusqu’au gros sexe ballottant vers lequel je n’avais pas encore osé me glisser.
C’était fou cette liberté de tripoter une autre bite raide, d’essayer d’en tenir le maximum dans ma main, d’en englober les couilles, de gratter des ongles dans son pelage plus conséquent que le mien. Déjà, ma joue descendait vers son épaule. J’avais envie qu’on se touche de partout, de cette intimité des corps ordinairement interdite sous peine de se faire traiter

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