Félicia ou Mes fredaines
289 pages
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Félicia ou Mes fredaines , livre ebook

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Description

Avec Margot, Thérèse ou Juliette, Félicia est l'une des plus grandes courtisanes de la littérature du XVIIIe siècle. Les fredaines de cette héroïne se déroulent au sein d'une société d'amour où elle vole d'homme en homme. Mais au-delà de cela, Félicia ou Mes Fredaines est un vrai roman d'aventure palpitant et jubilatoire. Il paraît même que Stendhal, jeune, en devint absolument fou...
L'historien de la littérature érotique Sarane Alexandrian écrivait : " L'univers de Nerciat est l'expression du maximum de fantaisie sexuelle réalisable avec le minimum de préjudices pour chacun. " Du libertinage joyeux donc, à recommander absolument...


Le texte original est augmenté des préfaces que Guillaume Apollinaire avait rédigées en introduction aux œuvres de Nerciat publiées dans sa collection " Les Maîtres de l'Amour " au début du XXe siècle.





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Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2014
Nombre de lectures 172
EAN13 9782364904545
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cover

André-Robert

ANDREA DE NERCIAT

Félicia
ou
Mes Fredaines

Avec Margot, Thérèse ou Juliette, Félicia est l’une des plus grandes courtisanes de la littérature du XVIIIe siècle. Les fredaines de cette héroïne se déroulent au sein d’une société d’amour où elle vole d’homme en homme. Mais au-delà de cela, Félicia ou Mes Fredaines est un vrai roman d’aventure palpitant et jubilatoire. Il paraît même que Stendhal, jeune, en devint absolument fou… L’historien de la littérature érotique Sarane Alexandrian écrivait : « L’univers de Nerciat est l’expression du maximum de fantaisie sexuelle réalisable avec le minimum de préjudices pour chacun. » Du libertinage joyeux donc, à recommander absolument…

Le texte original est augmenté des préfaces que Guillaume Apollinaire avait rédigées en introduction aux œuvres de Nerciat publiées dans sa collection « Les Maîtres de l’Amour » au début du XXe siècle.

Sommaire

Afin d’en faire découvrir plus aux lecteurs, nous avons choisi de reproduire ici les préfaces que Guillaume Apollinaire avaient écrites en introduction aux volumes qu’il consacra à l’œuvre de Nerciat (respectivement parus en 1910 et 1911), dans sa collection Les Maîtres de l’amour, Bibliothèque des curieux. Car il est toujours bon de lire Apollinaire et nul autre que lui n’en aura tant écrit sur la vie de Nerciat1.

Quant au texte de Félicia, nous nous sommes bien entendu fiés à Apollinaire et donnons à lire l’édition que lui-même avait utilisée : « Texte intégral d’après l’exemplaire de l’édition de Londres (Liège), 1778, conservé à la bibliothèque de Cassel. »

En revanche, nous avons pris le parti de ne pas faire figurer les très longues notices bibliographiques des œuvres de Nerciat que Apollinaire avait établies. Tous les curieux sauront se les approprier par les voies modernes du Net. Dans le contexte du présent petit volume de poche, elles n’avaient guère d’intérêt, d’autant que les ouvrages cités sont à l’heure actuelle totalement introuvables, sauf à être collectionneur de curiosa…

 
[1] « Les deux sources principales pour la biographie de Nerciat sont la notice d’Apollinaire, que corrige et complète un article de 1929 d’Emile Henriot (Le Dix-Huitième siècle, t. II, Paris, 1962). », Jean-Jacques Pauvert in Anthologie historiques des lectures érotiques, De Sade à Victoria 1791-1904, éditions Stock/Spengler, 1995, p. 57.

INTRODUCTION

Le chevalier Andrea de Nerciat est un personnage presqu’encore inconnu. Ceux qui ont voulu s’occuper de sa vie ont été arrêtés jusqu’ici par l’absence des documents et n’ont fait en somme que reproduire l’article de Beuchot paru dans la Biographie Michaud. Ni M. Poulet-Malassis, rédacteur de la Notice biographique signée B.-X et qui parut en tête de la réédition des Contes nouveaux publiée par cet éditeur en 1867, ni M. Ad. Van Bever dans la notice qu’il a consacrée à Nerciat dans la deuxième série des Conteurs Libertins du XVIIIe siècle (Sansot, 1005), ni Vital-Puissant, auteur et éditeur, à Bruxelles, de la Bibliographie anecdotique et raisonnée de tous les ouvrages d’Andrea de Nerciat, par M. de C…, bibliophile anglais… (1876), n’ont donné de détails nouveaux sur l’existence d’un auteur dont M. Van Bever dit qu’il est « un des plus singuliers, par contre un des moins notoires parmi les écrivains érotiques du XVIIIsiècle  ».

Le même auteur déplore le « défaut d’anecdotes pour rappeler sa mémoire  » et ajoute que « son bagage insuffisant à exprimer les traits de son caractère, mériterait d’éveiller la curiosité des historiens  ».

À défaut d’anecdotes, Eugène Asse publia dans Le Livre dirigé par M. Octave Uzanne un article très courageux où il exposait clairement tout ce que l’on connaissait de la vie du chevalier et faisait ressortir ses mérites d’écrivain. Enfin, M. Jean-Jacques Olivier2 a donné des indications précieuses relativement à la représentation, à Cassel, d’un opéra-comique de Nerciat. Il est juste d’ajouter qu’il doit exister, concernant le chevalier, des documents dont je n’ai pas pu trouver de traces mais sans doute n’ont-ils pas été ignorés de Monselet qui, dans Les galanteries du XVIIIe siècle (Paris, 1862) dit « l’auteur de Félicia est le chevalier de Nercyat (sic), de qui nous nous occuperons un jour  ». Cependant, s’il s’est étendu sur l’œuvre du chevalier, Monselet ne s’est jamais, à ma connaissance, occupé de sa biographie.

Ces documents ont été dans les mains de Poulet-Malassis, ou du moins on les lui avait promis.

En 1864, Poulet-Malassis publie une réédition des Aphrodites et insère à la fin du second volume une sorte de catalogue annonçant la publication des Œuvres complètes d’Andrea de Nerciat, et il ajoute « le dernier ouvrage de la série se composera d’une notice sur la vie d’Andrea de Nerciat, rédigée sur des documents entièrement nouveaux, et de correspondances inédites de Nerciat avec plusieurs femmes et divers gens de lettres, Beaumarchais, Rétif de la Bretonne, Grimod de la Reynière, Pelleport (auteur des Bohémiens), etc., le volume sera orné de fac-simile. On fait appel à l’obligeance des curieux qui connaîtraient des portraits de Nerciat et qui pourraient ajouter à l’ensemble déjà extraordinaire des pièces sus-mentionnées  ».

Mais le volume annoncé ne parut pas. Dès 1867, le même éditeur, à la fin de la notice qu’il avait rédigée pour la réédition des Contes nouveaux, ne mentionne même plus les femmes et écrit simplement qu’« il existe des correspondances de plusieurs gens de lettres du XVIIIe siècle, Beaumarchais, Rétif de la Bretonne, Pelleport entre autres, avec Andrea de Nerciat.  » Et Vital-Puissant3, parlant de ces correspondances, dit « Ieur impression avait été annoncée vers 1866 ou 1867, en pays étranger (Belgique), mais des renseignements certains nous ont appris que tout cela était resté à l’état de projet, pour être ensuite définitivement abandonné  ».

La famille d’Andrea de Nerciat était originaire de Naples. Un aïeul, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, le frère Antoine Andrea perdit la vie en Afrique où il combattait, le 17 août 1610. La maison était éparse à Naples, en Sicile, dans le Languedoc. Une branche s’était établie en Bourgogne. J’ai trouvé4 un document concernant un certain Louis Nercia, sous-lieutenant au régiment de Bourgogne. C’est un reçu de la somme de 20 livres qui lui ont été données par gratification et pour lui donner moyen de se rendre à sa charge. Le reçu est daté du 4 février 1607 et signé Louis Nercia.

 

L’auteur de Félicia était le fils d’un trésorier au parlement de Bourgogne. M. Maurice Tourneux a transcrit à Dijon et m’a communiqué l’extrait baptistaire qui dissipe l’incertitude où l’on était touchant la date de naissance d’« André-Robert Andrea de Nerciat né à Dijon 17 avril 1730, fils de Andrea, avocat au Parlement, et de Bernarde de Marlot. Parrain Claude André Andrea, avocat payeur des gages du Parlement, seigneur de Nerciat  ». Après avoir terminé ses études, et sans doute de bonnes études, car il était fort cultivé, le chevalier voyagea pour parfaire son instruction. Il parcourut l’Italie, l’Allemagne, apprenant l’italien, puis l’allemand, et la carrière des armes lui souriant, il alla prendre du service au Danemark.

La preuve de ce fait se trouve à la fin de la Dédicace placée en tête de la comédie Dorimon, ou le marquis de Clairville (Strasbourg, 1778). Le titre de cette pièce ne porte aucune indication d’auteur et cependant, c’est le premier et un des rares ouvrages que Nerciat ait signés. On lit après l’épître dédicatoire cette signature imprimée : le Cher De Nerciat, ancien Capitaine d’Infanterie au service de Danemark et ci-devant gendarme de la Garde de S. M. T. C.

À son retour en France, il resta militaire et entra dans la Maison du Roi. La compagnie de gendarmes de la garde dont il faisait partie fut comprise dans la réforme qu’opéra le comte de Saint-Germain par Ordonnance du Roi pour réduire les deux compagnies des gendarmes et chevau-légers de la garde du 15 décembre 1775. Nerciat se retira avec une pension et le grade de lieutenant-colonel, mais néanmoins il regretta beaucoup cette réduction. Ses regrets, il les mit en vers5 :

 

Dieu des combats, je suivais tes timbales ;

Aux bandes que l’on vit à Fontenoy fatales,

Foudres de guerre, ornements de la paix,

Je m’étais joint, mais’ un orage épais

De projets destructeurs menaça notre tête…

Sur nous fondit la première tempête…

Au bien futur nous fûmes immolés…

Quand du bien opéré l’on chômera la fête,

Vrais citoyens nous serons consolés.

 

Et il ajoutait en note : « L’auteur servait dans les gendarmes de la garde, lorsqu’on réduisit cette compagnie et celle des chevau-légers au quart, et les deux compagnies de mousquetaires à rien.  »

Nerciat a dû peindre Monrose, le principal héros de ses romans, avec quelques-unes des couleurs sous lesquelles l’auteur se voyait. Et par endroits, il y a de l’autobiographie dans ses ouvrages : « Les êtres bien nés, dit-il, bien inspirés, se livrent volontiers avec enthousiasme à la profession qu’ils ont embrassée. Monrose, militaire, crut devoir épier les moindres occasions d’apprendre son métier, et chercher par toute la terre à s’y rendre recommandable.  » Et auparavant Nerciat dit que Monrose fit partie de la compagnie des mousquetaires noirs et qu’il ne la quitta que lors de leur suppression.

Jusqu’au licenciement, Nerciat avait mené une vie assez mondaine et probablement assez dissipée, fréquentant aussi bien les mauvais lieux que certains salons où l’on devait apprécier ses talents de musicien et de poète compositeur de musique. Il allait chez le marquis de La Roche du Maine, ce Luchet dont les ouvrages avaient eu du succès, et dont la femme avait reçu une nombreuse compagnie jusqu’au jour où ils avaient dû partir ruinés par des mines dont s’occupait le marquis et déconsidérés à la suite des farces énormes des mystificateurs qui avaient pris le salon de la marquise pour théâtre de leurs exploits.

Nerciat avait dû pénétrer dans ce milieu brillant et bruyant, présenté par un de ses aînés, Jean-Louis Barbot de Luchet, chevalier de Saint-Louis, qui faisait partie des gendarmes de la garde depuis le 20 octobre 1745 et y demeura jusqu’à la réforme. Selon toute vraisemblance, c’était un parent du marquis. Nerciat devait retrouver plus tard ce dernier.

C’était une époque où l’amour était à la mode. Nous n’en avons plus idée aujourd’hui où l’on a tant parlé d’amour libre.

L’amour, l’amour physique apparaissait partout. Les philosophes, les savants, les gens de lettres, tous les hommes, toutes les femmes s’en souciaient. Il n’était pas comme maintenant une statue de petit dieu nu et malade à l’arc débandé, un honteux objet de curiosité, un sujet d’observations médicales et rétrospectives. Il volait librement dans les parcs ombreux où le dieu des jardins prenait ses aises.

Andrea de Nerciat aima l’amour et il en étudia passionnément le physique, pénétrant les mystères des sociétés d’amour, et les secrets de cette maçonnerie galante qui, sans savoir toujours qu’elle répandait en même temps le goût de la liberté, propageait le culte de la chair en Europe.

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