Frères d Italie, tome 2 : Tano et Maso
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Description

Frères d'Italie, tome 2 : Tano et Maso

Andrej Koymasky

Roman érotique de 236 000 caractères

« Un soir, Gaetano dit à sa famille qu'il allait dormir chez Silvio, lequel avait déclaré qu'il dormirait chez Gaetano. Comme ils dormaient parfois l'un chez l'autre, personne ne trouva ça étrange et personne n'eut rien à y redire. Les deux garçons se retrouvèrent à la grange, prirent leur baluchon et s'en allèrent, en essayant de mettre autant de distance possible entre leur maison et eux. »

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Informations

Publié par
Date de parution 14 janvier 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029400209
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frères d’Italie
 
Tome 2 : Tano et Maso
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
 
 
Chapitre 1 : Comment faire passer ça
 
 
Gaetano se redressa et essuya du bras la sueur sur son front. Il regarda autour de lui et vit ses frères, ses cousins et tous les autres continuer la moisson en formant une ligne presque droite qui descendait le champ de blé : ils semblaient ne pas sentir la chaleur du soleil. Il se demandait comment ils y arrivaient.
La voix du père tonna :
— Tano ! La pause n'a pas encore sonné.
Le garçon se pencha à nouveau et se remit énergiquement à la moisson : il sentait sur lui le sévère regard de son père. Saisir, couper, saisir, couper, saisir, couper, puis lier le tout et recommencer. Et encore, et toujours, et des heures durant. Si au moins c'était son propre blé ! Travaillez, prenez de la peine et à la fin il n'y en aura qu'une poignée pour vous et tout le reste ira au maître - Quel monde de merde ! » comme disait son père.
Gaetano se dit qu'il mourrait comme ça, comme son grand-père et, comme tôt ou tard, son père : sur la terre irriguée par sa sueur. Même pas dans un lit, comme un chrétien !
— Mais quoi ? Ça, c'est la vie ? marmonna-t-il entre ses dents en nouant une autre gerbe.
Il se remit à moissonner. La poignée de la faucille lui faisait mal aux mains, les remplissait de cals - ses mains rougies et endolories, ces mains dont il avait été si fier, ces mains qu'on disait destinées à tenir l'archet d'un violon, mais qui, à la place, tenaient la poignée d'une faucille ! Quel « monde de merde ! » en effet.
Quand il avait onze ans, le curé avait dit à sa famille que Gaetano avait un vrai talent pour la musique. Alors, à force d'insistance, il avait fini par convaincre ses parents de l'envoyer prendre des leçons de violon en ville. Un certain Maestro Folli (qui en effet avait un brin de folie) l'accepta comme élève. Comme sa famille ne pouvait pas payer les leçons, un peu grâce à l'insistance du curé et un peu parce que le garçon avait un vrai talent, le Maestro avait pris le garçon chez lui comme serviteur. Aussi Gaetano payait-il ses leçons par des tâches de bonne à tout faire pour le Maestro. Il dormait sur une paillasse de feuilles dans un débarras sous l'escalier, il mangeait les restes du Maestro, mais ce n'était pas pire qu'à la maison, bien au contraire… Il avait étudié le violon pendant quatre ans et il commençait à devenir très bon, grâce à son talent et par l'attention qu'il mettait à suivre les leçons. Il aimait beaucoup jouer du violon.
Mais à la maison, cette année-là, juste avant la moisson, Renzo, un de ses frères, son aîné de deux ans, avait disparu. D'aucuns disaient qu'il s'était enrôlé, d'autres qu'il avait suivi les gitans (une caravane était passée juste le jour de sa disparition), d'autres encore qu'il avait émigré pour chercher fortune… Quoi qu'il en soit, le Père déclara qu'il ne pouvait pas se passer d'une autre paire de bras, il alla chercher Gaetano et le mit immédiatement au travail. Adieu violon, adieu rêves, adieu le fou Maestro Folli. Pour Gaetano ce fut pire qu'une douche froide. Il ne pleura pas parce qu'il aurait eu honte qu'on le voie pleurer, mais en lui, une voix désolée ne cessait de répéter : c'est pas juste, c'est pas juste, c'est pas juste…
Enfin la pause sonna. Ils se pressèrent tous vers un coin du champ où ils se rassemblèrent sous un grand chêne. Les plus vieux à l'ombre, puis par ordre d'âge, de sorte que Gaetano et les plus jeunes étaient en plein soleil. Les femmes avaient apporté un grand panier plein de tranches de pain et de morceaux de fromage et aussi une amphore de vin. Alors que le garçon dévorait sa maigre pitance, que sa faim rendait succulente, Silvio s'approcha tout près de lui. Silvio était son cousin germain…
— Salut Tano !
— Salut Silvio !
— C'est vrai que ton frère Renzo a suivi une gitane ?
— Qu'est-ce que j'en sais ? Il est parti, c'est tout.
— C'est que je… je pourrais bien partir aussi !
Gaetano le regarda, étonné, puis il dit :
— Ne laisse personne s'en douter, Silvio, sinon ils vont t'écorcher vif.
— Mais à toi je peux le dire. Je sais que ta bouche sera cousue.
— Sûr ? répondit-il en mordant rageusement son croûton de pain.
Il ne savait pas pourquoi, mais les mots de son cousin l'avaient énervé. Pourquoi ? Ses pensées le renvoyaient quelques semaines plus tôt, juste après son retour. Un soir, un peu avant le dîner, il était allé s'étendre à la grange pour rester seul et tranquille un moment.
Mais peu après, Silvio était arrivé :
— Qu'est-ce que tu fais là ? C'est mon endroit à moi, ici.
— À toi ? T'y a pas mis ta marque, non ? répliqua Gaetano en mastiquant un fétu de paille et en restant étendu, les bras sous la tête, les jambes écartées, comme pour faire comprendre à son cousin qu'il n'avait aucune intention de lui céder la place.
— Je venais ici quand tu étais en ville, alors j'étais là avant toi et donc c'est à moi ! avait dit un Silvio borné et sérieux, mais pas agressif.
— C'est ce que tu dis, et puis, ajouta-t-il d'un ton conciliant, quelle histoire : il y a de la place pour deux, non ?
— Ben, pas pour ce que je suis venu faire ici, lui répondit son cousin avec un petit rire.
— Et qu'est-ce que tu viens faire ici, des cabrioles ? lui demanda Gaetano en le taquinant.
Silvio le regardait, plissant le front comme chaque fois qu'il pensait très fort. Gaetano regardait le corps mince de son cousin se découper sur le ciel, en attendant qu'il dise quelque chose, bien décidé à ne pas bouger. Silvio avait seize ans, un an de plus que lui. La chemise usée et la culotte nouée à sa taille par une cordelette cachaient mal un corps déjà ferme.
Le cousin s'agenouilla près de Gaetano et, tout en continuant à le regarder le front plissé, il lui demanda d'un ton presque conspirateur :
— Dis-moi, Tano, tu… tu es déjà mûr ?
— Quoi ? Je ne suis pas une figue ! répondit Gaetano, amusé par cette question bizarre et inattendue .
— Non, je veux dire… Parfois… Tu ne sens pas un besoin…
— De quoi ? demanda le garçon en le regardant, sans comprendre.
— Allez ! Un besoin en toi. Un besoin, c'est tout. Un besoin qui… euh… tu te sens tout bizarre et… ta bite… se réveille.
Le garçon, ayant compris ce dont parlait son cousin, admit :
— Eh bien, oui, ça m'arrive…
— Et alors, qu'est-ce que tu fais ?
— Je fais quoi ? J'attends que ça passe, non ?
— Pas moi, dit Silvio, un sourire supérieur aux lèvres, je le fais passer.
— Et comment ? Tu lui dis « à la niche ! » et elle redescend ? dit Gaetano en rigolant.
— Nooon ! Le Frisé m'a appris comment on fait.
— Ah, le Frisé ? Et comment on fait ?
— Vraiment, tu ne sais pas ?
— Mais non, je ne sais pas, répondit Gaetano irrité.
— Et bien… Si tu promets de ne le dire à personne, je t'apprends…
— Je promets, répondit Gaetano, à peine curieux.
— Pas comme ça ! Fais le serment solennel ! dit Silvio gravement.
Alors Gaetano s'assit et, sérieux, les deux index en croix sur les lèvres, il récita : « Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer. »
— Bien, dit Silvio rassuré. Maintenant ouvre ta culotte et descends-la, Tano.
— Ma culotte ? Et pourquoi ?
— Je t'apprends à le faire passer, oui ou non ?
— Mais je ne bande pas pour l'instant.
— Et alors ? Aucun problème. On commence à la faire se dresser, puis on la calme, d'accord ? Tu verras, c'est super.
Gaetano, pas vraiment persuadé, fit ce que demandait son cousin. Et c'est ainsi que Silvio apprit à Gaetano à se masturber. Gaetano aima ça et ils recommencèrent. Ils se le faisaient aussi l'un à l'autre, et plutôt souvent, dans un plaisir mutuel. Gaetano n'en avait parlé à personne, aussi Silvio était sûr qu'il savait garder la bouche cousue.
— On en parlera ce soir, Silvio, à la grange.
— Oui, bien sûr, à la grange. Dès qu'on 'aura fait passer ça'…
— Dès qu'on l'aura fait passer, confirma Gaetano avec un sourire condescendant.
Et les deux garçons se retrouvèrent à la grange ce soir-là. Comme les autres fois, ils avaient ouvert leurs culottes et s'étaient allongés sur la paille, côte à côte. Chacun avait saisi la bite de son cousin et ils s'étaient masturbés lentement en savourant le plaisir secret qu'ils se donnaient l'un à l'autre. Après l'orgasme, leur désir satisfait, ils s'étaient rhabillés et avaient parlé de l'idée de fugue de Silvio. Peu à peu, Gaetano se convainquait que la fuite valait sans doute mieux que continuer une telle vie.
Les jours suivants, les deux cousins en reparlèrent. Petit à petit, ils ébauchaient un plan, de plus en plus déterminés à s'enfuir. En chapardant dans le garde-manger, ils avaient rassemblé un petit baluchon de nourriture sèche qu'ils cachaient à la grange. Un soir enfin, Gaetano dit à sa famille qu'il allait dormir chez Silvio, lequel avait déclaré qu'il dormirait chez Gaetano. Comme ils dormaient parfois l'un chez l'autre, personne ne trouva ça étrange et personne n'eut rien à y redire. Les deux garçons se retrouvèrent à la grange, prirent leur baluchon et s'en allèrent, en essayant de mettre autant de distance possible entre leur maison et eux. Ils sortirent furtivement du village, sous couvert de la nuit, quand il n'y eut plus une âme dans les rues. Seuls quelques chiens aboyèrent à leur passage, mais personne ne sortit voir ce qui se passait. Au matin, ils descendaient déjà la route de la mer qui longeait la rivière.
En milieu de matinée ils virent des hommes charger une barge. Gaetano, en faisant signe à son cousin de le suivre, alla sur le quai.
— Eh, vous autres, où allez-vous avec cette cargaison ?
— À Contarina.
— Ah, c'est là qu'on doit aller. Vous nous prendriez avec vous sur la barge ?
— Ce n'est pas un bateau à passagers !
— C'est que le curé nous a dit que notre mère, qui est à Contarina, est en train de mourir et qu'elle veut nous voir… dit Gaetano la voix triste.
L'homme se gratta la tête, regarda les deux garçons et dit : « Bien… Dans ce cas… Nous sommes de bons chrétiens et… une mère c'est toujours une mère. Bon, vous nous donnez un cou

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