J aime les Blacks
46 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
46 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

J’aime les Blacks
Serge Kandrashov
Roman de 196 500 caractères, 33 500 mots. Le livre papier fait 144 pages.
Les blacks, les métis, m’excitent. La couleur de leur peau ? Leurs poils crépus sur le pubis ? Sur le plan sexuel ils m’excitent davantage que les Caucasiens dont je fais partie. Les hommes de couleurs se considèrent victimes de la discrimination raciale, et moi, un blanc, rêve d’avoir un mulâtre comme ami intime. Et je sais que je ne suis pas le seul.
Charles et Patrice feront partie de ma vie, c’est de ma relation à eux dont traite ce roman biographique.
Serge Kandrashov avec candeur et sa verve slave nous raconte sans fard ses rencontres amoureuses et sexuelles.
Retrouvez tous nos titres sur http://www.textesgais.fr/
Rejoignez-nous sur Facebook : Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 février 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782953593327
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

J’aime les blacks
 
 
Texte autobiographique de
 
Serge Kandrashov
 
 
 
Ce livre a été conçu et publié avec le concours
des services d’écriture Sébastien Monod.
Rédaction, correction et évaluation de manuscrits.
sebastien.monod@free.fr
 
 
Également, un grand Merci à Yvon Bouëtté
pour son aide et ses conseils.
 
 
 
Chapitre 1 : Charles
 
 
À cette époque-là de ma vie – vers la fin de l’année 2005 –, j’étais mal, comme je ne l’ai jamais été auparavant.
C’était le temps de mon devenir, à l’étranger, en France, en tant qu’homme adulte et personne indépendante. J’habitais la proche banlieue parisienne, Levallois-Perret, et travaillais dans Paris même. J’avais un emploi de caissier dans une grande enseigne de supermarché française. J’étais en CDI et touchais un salaire d’à peu près mille euros par mois.
En apparence tout allait bien, car j’avais un travail et un revenu stable. Que peut désirer de plus un ressortissant originaire d’Europe de l’Est, à la recherche d’une meilleure vie, émigré dans un pays capitaliste ? Mais en fait, après dix mois de ce labeur je le détestais et considérais ma position sociale avec une grande amertume.
C’était loin d’être un travail valorisant. Il était physiquement très dur : outre la caisse, mes fonctions comprenaient la décharge de la marchandise du camion, sa mise en rayons. En plus de ces tâches j’effectuais l’entretien de la boutique : de l’essuyage des rayons jusqu’au lavage du sol avec une machine spécialement conçue pour cela. Fréquemment j’étais confronté à une mauvaise coordination du processus du travail par ma hiérarchie. Ce manque d’organisation rendait mon emploi particulièrement et inutilement harassant.
Or le plus navrant c’est que ce travail ne correspondait pas du tout à mes capacités personnelles – j’avais fait des études supérieures dans mon pays natal. Je me résignais temporairement à ce travail, faute d’autres choix, après que l’État français m’ait accordé le droit de vivre et de travailler sur son territoire ( cet événement très important pour moi eut lieu durant le mois de mai 2004. Dès le mois de juin, je débutais une activité salariale ).
Je connaissais mes propres capacités, celles d’un étranger avec une connaissance insuffisante de la langue française et ne me berçais pas d’illusions. Je ne parviendrais pas, sans une période d’adaptation, à trouver une profession à mon goût et selon mes compétences me garantissant un bon salaire. Je devais en effet subvenir entièrement à mes propres dépenses : payer ma nourriture et tous les mois le loyer de ma chambre d’hôtel.
Dans le cadre de mes activités professionnelles, j’avais peu de points communs avec mon entourage. Nous étions très éloignés les uns des autres, autant dans notre façon d’être que dans façon de penser. Par conséquent, les contacts entre nous se résumaient au strict minimum. Nos relations restaient purement superficielles, comme entre de simples collègues de travail. Avec certains d’entre eux, elles étaient même tendues.
L’autre raison de la distance entre nous était due à mon attirance pour les hommes, ce qui faisait de moi un être différent.
Aucun homosexuel ne parvient à cacher longtemps cette particularité ; l’entourage la devine par une dizaine de menus détails dans son comportement : la démarche, la gestuelle, la manière de converser, etc.
J’avais trente-trois ans et logiquement, se posèrent les questions sur ma famille, les enfants et tous ces petits détails de la vie d’un homme marié. De par ma mauvaise volonté à leur répondre, et mon aspiration à les éviter, pour eux une conclusion logique s’imposait. Dans notre groupe de travail, il y avait seulement des hétérosexuels. J’étais parmi eux le seul gay. Mes collègues ne me reprochaient pas mon orientation personnelle, ne se moquaient pas de moi, mais tout de même ma particularité sexuelle se devinait à demi-mot et contre cela, j’étais impuissant.
Au demeurant, je ne m’efforçais pas particulièrement de dissimuler ma vraie nature. Je ne la soulignais pas, c’est tout. Et pour le reste, je me laissais toute liberté. Je m’habillais de façon modérément voyante, selon mon goût vestimentaire habituel, portais les cheveux de longueur moyenne. Avec le visage bien rasé en moi pointait la féminité, mais assez souvent je me présentais au travail avec une barbe de deux jours.
Si on devait me classer parmi les homosexuels de type féminin ou masculin, alors je ferais plutôt partie des seconds. Dans la mesure du possible, je fréquentais les salles de sports. J’ai surmonté ma réticence pour les haltères et les barres à disque aux environs de mes vingt ans. Cependant je dois avouer que faire du sport et se muscler n’est pas pour moi primordial dans la vie, mais seulement la nécessité de se maintenir en forme physique. La stature de bodybuilder ne m’a jamais séduit. Je préfère les corps sveltes, étant moi-même de taille et de corpulence moyennes ; je l’étais en tout cas à cette époque.
En plus de ce travail, s’il ne me passionnait guère, je subissais aussi la charge psychologique causée par ma solitude affective. À vrai dire, j’avais un ami, un compatriote, mais en cette période-là nous n’entretenions pas de relations. Quant à la personne idéale, aimée sans retenue, je ne l’avais pas. En ce temps-là, je n’avais pas réussi à la trouver.
À ce moment-là de ma vie, j’avais presque perdu mes illusions vis-à-vis de mon rêve le plus intime, celui qui me poursuivait avant l’émigration – trouver ailleurs, dans une nouvelle vie, un nouvel endroit, l’amour. L’amour avec un grand A. L’Unique, le Grand. L’Amour éternel.
À mon arrivée en France, en 2001, je me suis lancé avec enthousiasme à la recherche de cet amour. Je l’espérais dans les boîtes de nuit du Marais ou dans les saunas gays les plus réputés. Mais très vite je compris que je ne le trouverais jamais dans ces endroits ; j’aurais beau m’évertuer, ce serait en vain. J’ai découvert que, globalement, la vie d’un homosexuel en France, même dans sa capitale, Paris, et cela malgré la présence d’un nombre beaucoup plus important d’établissements pour cette communauté et de la liberté générale, diffère peu de la vie d’un gay dans mon pays.
Cela eut pour conséquence qu’un beau jour de l’an de grâce 2002, je fis une découverte que je considère comme la plus importante de mon existence. Je me suis rendu compte comme une évidence que dans la vie de tout homosexuel les problèmes sont identiques dans n’importe quel pays du monde. Même dans les nations les plus démocratiques comme la France, l’Angleterre, les États-Unis, notre existence en tant que gay est soumise à une loi universelle qu’on peut brièvement formuler ainsi : « Les homosexuels ne peuvent pas avoir de relations amoureuses de longue durée, mais seulement de courte durée, le temps du rapport sexuel. Le sort de tout homosexuel est la solitude : physique et spirituelle ».
Cette constatation m’avait effrayé. J’étais certain de la justesse de ma conclusion, mais quelque part dans un coin de mon subconscient, je réfutais cette idée. Espérant une exception à cette règle : moi-même. Me berçant de l’illusion que j’étais un être exceptionnel.
Pour des relations sexuelles à court terme, je me rendais de temps en temps au Bois de Boulogne. D’expérience, je savais que dans ce lieu dédié au plaisir je pouvais trouver un partenaire sexuel qu’il n’était pas possible de rencontrer dans la Marais : peut-être d’un niveau intellectuel plus pauvre, mais plus viril, du moins ressemblant à un homme. Et, d’aussi loin que je m’en souvienne, c’étaient précisément ce genre de personnes qui m’intéressaient et m’attiraient.
Finalement, le Bois de Boulogne est devenu, de tout Paris, le lieu favori pour occuper au mieux mon temps libre. Je m’y rendais à chacun de mes jours de repos. Lorsque je travaillais jusqu'à midi, j’y allais tous les soirs. Parfois, ces visites au Bois étaient uniquement des balades en plein air, d’autres fois, outre les balades elles me permettaient d’assouvir mes besoins sexuels vitaux.
Mais ces visites ne m’étaient agréables que par temps chaud et sec. En cas d’automne tardif, quand l’air devenait froid et se chargeait de pluies glaciales, l’intérêt des promenades au Bois diminuait de beaucoup. Au plan sexuel, c’était également plus restreint, le choix étant nettement plus faible en raison de la rareté des promeneurs.
Et bien sûr, mes fréquentations du Bois de Boulogne n’étaient possibles que lorsqu’il me restait quelques forces. Mon travail était dur et m’épuisait, parfois j’avais de la peine à regagner mon domicile.
La fatigue accumulée m’interdisait de longues promenades pédestres. Lors d’un long trajet, j’étais souvent pris de vertiges. Tout ce dont j’étais capable durant mes jours de repos, c’était de rester au lit alternant lecture et sieste, la somnolence me gagnant à tout moment.
Lorsque j’éprouvais le besoin de me dégourdir les jambes et que le contact humain me manquait, en cette froide saison, je remplaçais mes promenades aux bois par des visites aux différents saunas gays de la capitale.
En 2004 et au début de l’année 2005, je les fréquentais déjà. Je choisissais les établissements parisiens les plus en vogue tels le Sun City au boulevard de Sébastopol et l’IDM près de la station de métro Grands Boulevards.
Ces saunas sont immenses et accueillent un grand nombre de visiteurs, ce qui permet d’avoir un très grand choix. Parfois, pour trouver un partenaire convenable il fallait errer une bonne heure dans le dédale formé par les multiples couloirs et autres pièces sombres.
Dorénavant après mes heures de travail j’étais malheureusement obligé de renoncer à mes pérégrinations dans ces endroits trop populaires. Je cherchais à découvrir un quelconque petit sauna tranquille, pas forcément en espérant une aventure sexuelle, mais uniquement pour savourer les délices d’un bain de vapeur. Simplement rester allongé un moment et me détendre après les bienfaits du bain. Autant que possible cet établissement devait se situer à prox

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents