69
pages
Français
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2018
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Ebook
2018
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Publié par
Date de parution
26 janvier 2018
Nombre de lectures
2
EAN13
9791029402555
Langue
Français
K., 20 ans & K., 21 ans
Jean-Marc Brières
Roman de 264 000 caractères, 43 600 mots, 220 pages en équivalent papier.
... Kyrio porta robe, cheveux longs, chemisier et autres falbalas féminins. Nul ne s'en offusqua, surtout pas le petit Kazem qui apprécia de jouer avec ce petit frère de lait, pourrait-on dire, que l'on surnommait encore et toujours "ma puce" tant il était frêle et menu au visage angélique et aux yeux étincelants. Toutefois, une exception de taille émergeait concernant ses attributs virils des plus proéminents, des plus puissants et des plus prolifiques dès que l'âge de procréation venu... Kazem et Kyrio dormirent dans la même chambre, dans le même grand lit. Ils se découvrirent des charmes fort appétissants, les exploitèrent du mieux de leurs connaissances...
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Publié par
Date de parution
26 janvier 2018
Nombre de lectures
2
EAN13
9791029402555
Langue
Français
K., 20 ans & K., 21 ans
Ou les inconvénients d'une profession hors limite !
Jean-Marc Brières
Premier chapitre : Mais qui est ce jeune homme ?
Deuxième chapitre : Quand les patrons observent les modèles
Troisième chapitre : Quand les patrons se mêlent aux modèles
Quatrième chapitre : ou les nuisances causées par certains débordements
Cinquième chapitre : où Kazem et Kyrio réalisent c qu'ils sont devenus
Épilogue
Premier chapitre : Mais qui est ce jeune homme ?
Vêtu à la mode du moment, sans ostentation, avec une élégance discrète, Kazem se promène dans les allées de la grande avenue parisienne. Derrière chaque fenêtre, des regards observent ce personnage installé depuis près d'un an dans ce riche quartier. Nul ne sait d'où il vient, qui il est. Les anciens habitants se promettent de percer le secret, désespérant d'avoir quelque renseignement auprès dudit M. Kazem, dont les yeux ombrageux ne prêtent guère à l'approche en vue d'une conversation amicale entre voisins. Toutefois, chacun de noter qu'il est aimable, courtois avec les dames, poli avec les messieurs. Là-dessus, aucun reproche à lui faire. Seulement, dès que l'on tente d'engager une discussion, sur le temps qu'il fait par exemple, histoire d'obtenir de sa part une quelconque information personnelle au cours d'un entretien débonnaire, M. Kazem se renferme et vous quitte, non sans une formule de politesse des plus conventionnelles, mais des plus froides. Même manque émanant du côté des loges de concierges, mines de rumeurs inépuisables d'habitude : dans ce cas précis on n'apprend rien. Le néant total. Ce qui intrigue un peu plus chaque jour. En désespoir de cause, on tente de se rabattre sur les gens de maison. En effet, M. Kazem est entouré de cinq hommes : un maître d'hôtel, deux valets, un cocher (celui-ci apprend à conduire une automobile pour devenir le chauffeur de M. Kazem) et un secrétaire particulier. Malheureusement, ces employés réagissent comme leur maître, se contentant d'une esquive fort civile, mais en tournant le dos afin de vaquer à leurs occupations coutumières.
Une bien belle personne, ce M. Kazem. Grand, élancé, on devine un sportif. Cheveux châtains sans qu'un seul épi ne vienne ternir la perfection de sa coiffure délicatement arrangée, yeux gris-bleu, sourcils noirs bien dessinés, longs cils recourbés vers le haut qui protègent des yeux dits en amande. Un visage à l'ovale magnifique, énergique, chaleureux par la couleur brun clair de sa peau, d'une fraîcheur juvénile grâce au manque total de pilosité, si l'on excepte un très léger duvet d'une blondeur qui le rendrait presque invisible. M. Kazem sourit peu, rit très rarement, tout au moins en public. On le dit immensément riche, travailleur, juste envers autrui. Mis à part cela, on ne sait rien d'autre. Ah si ! Il ne séjourne ici que deux jours par semaine, à savoir les lundi et mardi toujours, accompagné par sa valetaille. On le sait marié, une bien belle jeune femme, dont on ne connaît pas le prénom, son mari ne l'appelant que par le sobriquet : ma puce. Où peuvent-ils bien avoir leur résidence principale ? Là encore, aucune information précise quant au lieu où elle pourrait se situer.
Malgré son attitude quelque peu réservée, froide diraient certains, malgré le peu de temps qu'il passe ici, M. Kazem n'en participe pas moins à la vie du quartier. Chaque mois, il organise à ses frais une séance gratuite de cinématographe, dans la grande salle de réception de la mairie. Il finance également les fêtes du 14 juillet, le sapin à la Noël pour les enfants démunis, une quête aux œufs dans le parc voisin à l'occasion des fêtes de Pâques, entre autres. Sans oublier sa générosité envers le facteur, la concierge, les éboueurs, les pompiers et autres collecteurs d'étrennes en fin d'année, quand il ne participe pas aux débours pour la restauration de tel ou tel monument dépendant de la commune. Tout ceci assemblé laisse croire que M. Kazem est une bonne personne. Cela établi, on aimerait quand même en savoir un peu plus. Et surtout, pourquoi s'appelle-t-il Kazem, comment se nomme son épouse ? D'où peut bien provenir un prénom pareil ? La question est devenue vraiment excitante quand on a appris son nom de famille : de Boilambert marquis d'Espoignasse. Là, c'est à ne plus rien y comprendre !
On imagine toute sorte de possibilités, allant du parfait misanthrope jusqu'au criminel de haut vol, en passant par un nouveau Comte de Monté Cristo. M. le maire, lui-même, ignore presque tout de ces personnages qui seraient natifs d'un pays lointain, voilà un peu plus de dix-neuf ans, de parents possédant fortune et titres de noblesses, morts dans les colonies peu après la venue au monde de leur fils. Quant à savoir pour Madame la marquise, c'est le noir complet. Tout ceci du plus grand bizarre, sans aucun doute possible.
Tiens ! Justement voilà notre mystérieux marquis, sa femme à son bras. Ils sortent de leur domicile, entourés de leur secrétaire particulier et de tout le personnel de maison qui entasse un nombre incroyable de bagages sur le trottoir. Une automobile s'approche avec force bruit, s'arrête, suivie d'une calèche tirée par deux chevaux. Le marquis et Madame grimpent dans l'automobile, le reste accompagne les bagages dans la calèche. Le tout démarre dans la fumée de l'engin pétaradant et l'odeur du crottin des chevaux qui ferment la marche. M. Kazem et son épouse s'en vont retrouver leur domicile principal, à n'en pas douter. À moins que certaines obligations ne les forcent à quitter momentanément la capitale. « Inutile de subodorer puisque tout aussi bien on ne sait rien », s'exclame la concierge en écartant les bras de désespoir.
*
* *
Allongés sur un canapé recouvert d'un vaste tissu de velours rouge, les amants performent diablement dans les ébats, si l'on peut dire. La bite coulisse dans le fondement offert, en sort avant de replonger, ondulations répétitives accompagnées de râles dont le rythme s'accélère au fur et à mesure du temps qui passe. Râles qui deviennent cris de jouissance quand le pilonneur retire sa matraque de l'anus, lui fait subir une masturbation complémentaire administrée par une main énergique. Le foutre gicle sur le corps du jeune éphèbe délivré du braquemart qui l'envahissait, couché et haletant. Le mâle qui vient de le pénétrer avec délectation s’agite en spasmes éjaculatoires. Un ronronnement domine dans la pièce qui prouve qu'une caméra filme le flot liquoreux. Le cameraman tourne la manivelle sans précipitation à vitesse constante, soucieux de capter la moindre gouttelette sortie de la verge en éruption, et ce dans la mesure du possible. Les jets s’amenuisent pour devenir simples coulures avant de se tarir définitivement laissant une larme de sperme perler au sommet du gland rougi par l'excitation. L’homme qui vient ainsi de satisfaire ses appétits sexuels s’allonge sur son partenaire, le souffle saccadé, suite aux efforts consentis. Deux minutes de repos l'apaisent tandis que des mains continuent de parcourir son dos, ses cuisses, sa queue humide et poisseuse. Il se soulève enfin, dépose un baiser sur les lèvres de son partenaire, s'allonge à ses côtés. Il passe un bras sous le corps fluet, l'autre dirige une main vers le sexe menu, mais ô combien rigide de sa victime expiatoire. Lentement, le plus mâle des deux entame une branlette tout en déposant de multiples bécots sur la peau chérie. Une petite voix s'élève qui annonce la venue d'un délice annoncé. Les gestes se précipitent, les respirations forcissent, le masturbé tourne sa tête à maintes reprises puis pousse un cri libérateur quand ses glandes éjectent leur liquide séminal qui arrose la main bienfaitrice. Nouveaux baisers, moins passionnels, plus complices. Les deux amoureux semblent s'endormir.
Une voix clame :
— Coupez ! C’est bon !
Chacun s’affaire aux divers rangements pendant que les deux modèles se lèvent, s'entourent d'une grande serviette-éponge, se retirent en direction de la douche.
Le bouche-à-oreille fonctionne : le grand Patron arrive ! Celui-là, on ne le voit qu'une fois par mois. Il passe deux journées à visionner les scènes tournées, choisir celles qui lui paraissent les plus sensuelles, celles susceptibles de fasciner les acquéreurs de sensations fortes, acquéreurs sous le manteau bien entendu, puisque ce genre de production est interdit à réaliser comme, a fortiori, à vendre ou à offrir.
Nous sommes aux tous débuts de ce que l'on appellera plus tard le cinéma pornographique ou plus simplement le porno. Du muet, évidemment. En noir et blanc bien sûr.
Jusqu'alors, le Patron de ce que l'on pourrait appeler un studio de tournage ne donnait que dans les scènes couvrant les bonnes mœurs, à savoir l'amour entre deux personnes de sexe opposé. Jamais au-delà, s'agissant du nombre de partenaires, quelques fois en deçà afin de faire admirer une dame se doigtant en solitaire ou avec un quelconque jouet de plaisir, mais jamais un homme se fourbissant le pénis manuellement avec ou sans doigts dans son anus. Dans le domaine culturel, il en va comme dans celui sexuel : montrer une femme nue n'a guère d'importance, présenter un homme à poil bijoux de famille en avant ressort de l'insupportable. C'est ainsi que l'amateur ne verra pas une seule seconde la verge en érection pas plus qu'un gros plan sur la pénétration. Tout sera suggéré par les soupirs, les secousses des corps et autres phénomènes inhérents à l'acte charnel.
Maints plaisirs érotiques étant dans la nature, le producteur n'a pas voulu se contenter de satisfaire le vicieux tout venant, ou la vicieuse lambda. Les appétits de plaisirs se sont multipliés par dix depuis la fin de ce qu'on l'on appelle la Première Guerre mondiale, celle qui devrait être la der des ders. L'idée d'appâter une clientèle riche, collectionneurs inconditionnels de voluptés, n'a pas tardé à le faire gamberger au point que deux autres spécialités sont venues rejoindre celle-là plus connue et la plus admise