L'amant de mes rêves , livre ebook

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Jeune femme célibataire, Célia doit emménager dans une petite ville, loin de sa famille, pour occuper son premier emploi. Elle rencontre deux charmants hommes qui lui offrent leurs services, quoique de manière fort intéressée. Si elle repousse d’abord Christophe, le commercial de son entreprise, elle cède très vite à Fabrice, l’un de ses voisins. De quoi joindre l’utile à l’agréable : au montage de son buffet, s’ajoute une mémorable partie de sexe. Mais au grand désarroi de Célia, Fabrice s’avère vite plus insaisissable que prévu, alors que de brûlants rêves érotiques commencent à agiter ses nuits...



Une nouvelle fois, Erika Sauw mêle habilement l’érotisme à une petite dose de fantastique et d’humour.

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Nombre de lectures

87

EAN13

9791091549554

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

1
Erika Sauw
L’amant de mes rêves
©2014
Éditions Artalys 504 rue de Tourcoing – 59420 Mouvaux
http://editions-artalys.com
Photographie : @ Branislav Ostojic / 123RF
ISBN 979-10-91549-55-4
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Être parachutée de l’autre côté de la France n’est jamais une chose aisée, mais j’avais eu la chance d’avoir été bien reçue. La PME qui m’avait offert ce poste, un grossiste en fournitures de bureau, avait l’air aussi tranquille qu’une petite ferme du fin fond de la campagne, sans les chiens qui aboient et les poules qui caquètent, et le patron qui régnait sur ce petit monde n’avait rien d’un cuistre. On y travaillait certes avec sérieux, mais sans baigner dans un stress permanent. Les premiers jours furent particulièrement difficiles, puisque j’étais nouvelle et que j’exerçais un poste à responsabilité... Enfin, c’est l’avis des gens qui ne considèrent pas les comptables comme des parasites. Moi, avec mon tout nouveau master en poche, j’avais appris à considérer ce métier avec respect. Je savais qu’une entreprise pouvait avoir des démêlés avec l’administration si le service comptabilité commettait une erreur. Aussi, je me plongeai dans mes dossiers avec l’ardeur d’un chaton vidant son assiette de lait, ce qui ne put être fait sans des heures supplémentaires que j’omettais de calculer. La nuit était tombée quand je quittais mon poste. Il m’arrivait de croiser le patron, monsieur Finon, qui me demandait si tout allait bien, avec les lueurs de satisfaction dans les yeux. C’est ainsi que le vendredi soir, je me retrouvai dans une entreprise quasiment déserte, mon petit bureau entouré de pièces sombres. Si j’avais été superstitieuse, j’aurais craint la présence de spectres rôdant dans les couloirs, mais ce fut un homme de chair et de sang qui entra dans mon domaine. Il
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m’offrit un sourire aussi grand que la calandre d’une Mercedes et me regarda, durant quelques secondes, comme le client d’un supermarché jauge une tranche de steak, en se demandant si c’est de la chair tendre. « Il est sept heures et tu es encore là ? fit-il sur un ton faussement compatissant. — C’est le privilège des nouvelles recrues », répondis-je. Je retirai mes lunettes pour les poser sur mon bureau, qui ployait sous un amas de papiers. « À qui ai-je l’honneur ? me renseignai-je. — Oh ! Je ne me suis pas encore présenté. C’est parce que je suis en tournée la plupart du temps. — Je vois. Vous êtes notre commercial, Christophe Rausch. — Tu connais déjà tout le personnel ? — C’est mon travail. Je peux même retrouver vos frais de péage et de restaurant de cette semaine. — Ah oui ! … Et moi, je ne connais pas encore ton nom. — Célia Garnier. — Garnier ? Comme le shampoing ? — Oui, comme le shampoing. — Excuse-moi. On a dû te la faire souvent, celle-là. — Environ une fois par jour depuis vingt ans. » Christophe se racla la gorge, prit une attitude moins décon-tractée et me tendit la main. « Je suis très content de te connaître, Célia, déclara-t-il sur un ton des plus sérieux. Sans rancune ? — Sans rancune », fis-je en souriant. Il me donna une poignée de main ferme, de ses grands doigts virils. Même en l’observant de loin, j’aurais pu deviner qu’il était un commercial, avec son air assuré de jeune premier, ses cheveux gominés, sa cravate noire et ses pompes tellement bien
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cirées que j’aurais pu les utiliser comme miroir. Un début de barbe assombrissait son menton. « Bon alors, je crois que nous sommes faits pour nous entendre, déclara-t-il. — On dirait, répondis-je en pensant le contraire. — Tu comptes rester ici combien de temps ? — Je ne sais pas. Je suis en CDI. — Non, je veux dire... Jusqu’à quelle heure ? Il ne restera bientôt plus que le vigile. Même le boss est déjà parti. — Ben... Quand j’aurai fini ça. — Tu ne peux pas t’arrêter et reprendre lundi matin ? Pendant le week-end, personne ne dérangera tes affaires, tu sais. — Oui, je sais », fis-je en reculant mon fauteuil et en poussant un demi-soupir. Sa sollicitude me touchait, même si je devinais quelles pensées se cachaient derrière ses paroles. Ce mec sexy en diable était un tombeur, capable de mettre une fille dans son lit en deux heures et quarante-six minutes, montre en main. Même moi, il me tentait, avec son sourire fluoré et son regard d’un bleu printanier. Celui-ci s’aventurait sans vergogne dans mon décolleté et glissait le long de mes jambes. Allez, vas-y ! l’encourageai-je mentalement.Invite-moi à dîner ! « Alors, on fait relâche ? insista-t-il. — D’accord. — Tu veux que je te ramène chez toi ? — Non, j’ai trouvé un appartement à deux pas d’ici. Je fais le trajet à pied. — Tu n’as pas eu trop de mal à t’installer ? — Ç’a été... Il me reste juste une dizaine de cartons à
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déballer. — Tu n’as personne pour t’aider ? — Non. Je me débrouille toute seule. — Si tu veux un petit coup de main, il ne faut pas hésiter. — C’est gentil. » Alors, c’est pour quand, cette invitation ? « Il faut encore que tu fasses la cuisine en rentrant ? poursuivit-il. — Non. Une boîte de raviolis fera l’affaire. — Je peux t’inviter à dîner ? — Pourquoi ? Tu sais faire de bons plats ? — Oui, mais je connais aussi un excellent restaurant. Ce sera aux frais du prince. » Par réflexe, je me mis à saliver, mais je détournai mon regard de cet homme en rut pour le fixer sur l’écran de mon ordinateur. « Attends, je fais des sauvegardes », dis-je. Une forme de sadisme me poussa à le faire attendre plus qu’il ne l’aurait fallu, mais il était patient, autant qu’un chat observant une souris pour lui sauter dessus. Pendant tout ce temps, il se tint immobile, ses fesses posées contre un meuble. Je devinai qu’il me déshabillait du regard et lorgnait mes formes généreuses. Je n’étais pas d’une grande minceur, mais cela ne me donnait aucun complexe car j’avais constaté depuis longtemps que les hommes appréciaient ma silhouette. En tout cas, ma poitrine les faisait tous loucher. Moi, elle m’encombrait plutôt. « Je suis crevée, déclarai-je quand l’écran s’éteignit, et après avoir rangé quelques papiers. Je pense plutôt que je vais me reposer. — Pas étonnant... Il faut qu’il y ait un homme pour s’occuper de toi.
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— S’occuper de moi ? Dans quel sens ? — Veiller sur ta santé. T’empêcher de rester ici le vendredi soir jusqu’à sept heures. — J’y suis obligée. Tu n’apprécierais pas d’être privé de bulletin de paie à la fin de ce mois, n’est-ce pas ? — Non, évidemment. — Ce sera à moi de le faire et il ne me reste que deux semaines pour le préparer. » Je lui fis un sourire narquois, dont il comprit aussitôt la signification. Il ne s’avoua cependant pas vaincu : « Très bien. Mais explique-moi en quoi un dîner au restaurant t’empêchera de faire ton travail. Ton ordinateur est éteint et tu t’apprêtes à partir. — Je te l’ai dit : je suis crevée. Je ne suis pas d’humeur à faire la conversation. — Pense qu’avec moi, tu m’auras même pas de boîte de raviolis à ouvrir, et pas non plus de casserole à nettoyer. Il te faudra juste assez de force pour mettre une fourchette dans la bouche. En rentrant chez toi, tu n’auras rien d’autre à faire qu’à t’effondrer sur ton lit. » Sa manière de me parler faillit me faire rire. Ce mec est vraiment irrésistible, me dis-je.Pourquoi est-ce que je lui tiens tête ? Ah, je sais ! C’est parce que je prends un malin plaisir à contrarier les gens, surtout quand ils se croient vainqueurs avant même d’avoir commencé la bataille. « Écoute, dis-je alors sur un ton franc. Je ne suis pas une idiote. Je sais très bien que tu ne penses pas à mon lit, mais au tien. Et que tu as en tête des images de films porno où le patron éjacule sur le visage de sa secrétaire. C’est vrai que je n’en suis pas une, mais ma paire de lunettes me donne une allure assez semblable. Peut-être arriveras-tu un jour à me sauter, mais pas
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ce soir, et tu sais pourquoi ? » La crudité de mon langage avait fait changer de couleur le visage de Christophe. « Non, bafouilla-t-il bêtement. — Parce que Nostradamus l’a prédit, répondis-je. Alors consulte ton horoscope et tu verras que ce n’est pas ton jour de chance. En tout cas, pas avec moi. Regarde ton carnet d’adresses à la lettre Q et tu trouveras une autre nénette sur laquelle tu pourras vider tes couilles, ou masturbe-toi devant l’un de tes films. Sur ce, je te laisse. » Je rangeai mes lunettes dans leur étui, qui prit place dans mon sac, et je me levai pour prendre ma veste. Ainsi, ce brave Christophe put se rendre compte que j’étais aussi grande que lui, et au moins aussi massive. Mon corps était du solide, comme mes copines me l’avaient dit, mais cela ne m’empê-chait pas d’être féminine. Et mon visage était plutôt agréable à regarder, d’autant plus qu’il était encadré par une volumineuse et longue chevelure brune. C’était la deuxième chose qui attirait les hommes, après ma poitrine. « N’oublie pas d’éteindre la lumière », dis-je en fran-chissant le seuil de mon bureau. Je m’arrêtai et me retournai pour le regarder dans les yeux, d’une manière beaucoup plus amicale. « Ne crois pas que je déteste les hommes, ajoutai-je. J’ai passé de bons moments avec quelques-uns quand j’étais étudiante, et ensuite durant ma période de petits boulots, mais ils savaient s’y prendre avec moi. En tout cas, essayer de me mettre dans son lit quand on vient à peine de me rencontrer, c’est peine perdue. — Je n’y ai pas pensé un seul instant ! se récria Christophe. — Mais, oui, c’est ça ! Et moi, je me nourris avec de la purée de mouches. »
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Je quittai la pièce d’un pas vif, faisant claquer mes hauts talons sur le sol. En jetant des coups d’œil tout autour de moi, je vérifiai que personne n’avait écouté notre conversation. Que penserait-on de moi ? J’avais déjà entendu les deux qualificatifs, d’ailleurs assez semblables, de « bulldozer » et « bouledogue », mais j’étais ordinairement d’un caractère affable, d’une politesse à presque toute épreuve. Depuis mon arrivée dans cette entreprise, personne n’avait eu à se plaindre de moi. Christophe serait le premier. Croire que j’avais envie de coucher avec le premier venu après cette semaine éreintante, sans une seule seconde de repos, ce n’avait vraiment pas été une bonne idée. En poussant la porte du bâtiment, tandis que la fraîcheur du soir caressait mon visage, je me pris cependant à éprouver un certain regret. Ce jeune homme à l’élégance irréprochable et à la répartie facile était le plus attirant que j’eusse rencontré. Comme « coup d’un soir », il était parfait. Une petite partie de jambes en l’air, cela n’avait jamais fait de mal à personne et c’était même déstressant. J’avais lu cela la rubrique « Sexo » d’un magazine féminin et j’étais disposée à le croire. Mais non... Pour m’aborder, il fallait s’y prendre autrement.
Mes pas me conduisirent dans la rue, où je ne rencontrai guère plus de monde que dans les locaux de mon entreprise, et dont les trottoirs humides réfléchissaient les lumières des lampadaires. Il avait dû pleuvoir peu de temps auparavant. Si j’avais pu trouver un appartement si près de mon lieu de travail, et à un bon prix, c’est parce que ce coin de France était en cours de désertification. Il y avait quelques petites villes, mais on l’appréciait surtout pour ses forêts et ses curiosités naturelles. Personnellement, j’aimais voir les champs de colza en fleur, mais pour cela, il faudrait attendre le prochain
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