L envol du papillon
158 pages
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L'envol du papillon , livre ebook

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Description

Lorsque Baptiste débarque à Noirmoutier, ce n'est pas de gaieté de cœur. Mais après une année de fac à ne rien faire, le couperet est tombé : rattrapages ! Pas le choix, il est envoyé sur l'île pour bosser tout l'été. C'est ça, ou il peut dire adieu à sa petite vie parisienne, pour un retour forcé chez sa mère.
L'étrange famille dans laquelle il est parachuté le déstabilise complètement : catholiques pratiquants, un peu en marge de la société, les quatre enfants Leroy sont trop gentils, trop serviables pour l'écorché vif, qui cherche un sens à son existence.
Mais il y a Blanche. La sublime et douce Blanche, qui l'attire et le chamboule. Baptiste n’a qu’une obsession, la prendre dans ses filets avant la fin du séjour. Pari risqué, mais si tentant ! D’autant que la jolie blonde n’y connaît rien à l’amour.
Mais si l’initiation est irrésistible, le jeu en vaut-il tous les risques ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mai 2023
Nombre de lectures 6
EAN13 9782493078698
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Éditions l’Abeille bleue — 38 rue Dunois 75013 Paris
Collection la Romantique
Retrouvez toutes nos parutions sur : https://editions-abeillebleue.fr
Couverture par Marine Aimar

« Tu as eu ce geste, si doux, si docile Ébouriffer ta mèche, écarquiller tes cils Et c’était l’évidence dans ces moments futiles Sans discours ni confidences, on dansait sur le même fil »
Petit K, Juste pour que ça dure


 
 
À Tiffany,
Merci d'exister.
 
 
 
 
Note de l’auteure
 
Lorsque mon premier livre, Lead, est sorti, on m’a interrogée sur le passé de Jeanne. Plusieurs fois, on m’a reproché de ne pas avoir assez approfondi cette partie, laissant le lecteur sur sa faim.
La vérité, et j’ai dû l’expliquer plusieurs fois, c’est que c’était volontaire. Par pudeur, je n’ai pas voulu m’appesantir sur ce côté très religieux de l’affaire. Jeanne est issue du milieu ultra-catholique, la «   Tradition   ».
D’autres m’ont dit, en privé, que c’était n’importe quoi, que ça n’existait pas, qu’on ne pouvait plus trouver ce type de famille en France. Que Jeanne était trop naïve, voire d’une bêtise sans nom.
Ceux-là n’ont pas compris, je crois. Jeanne n’est pas idiote, pas plus que je ne le suis d’avoir produit pareille héroïne. Jeanne a juste une façon de penser qui découle entièrement de son éducation basée sur la religion. C’est sans doute compliqué, dans notre société athée, de comprendre ses réactions.
Et moi, le puis-je   ? Ai-je fait assez de recherches pour oser évoquer pareil milieu social   ? En vrai, je n’en ai pas fait. J’ai vécu dans ce milieu. Les messes en latin, le chapelet quotidien, même les fameux camps d’été évoqués au début, c’était mon quotidien. Tout ce que j’évoque, je l’ai vécu de l’intérieur.
Il m’a fallu trois ans avant de me décider à écrire à nouveau sur ce sujet. J’ai sans doute mûri ou pris de l’assurance, dans les plus de seize romans publiés à ce jour.
J’aurais pu faire un préquel à Lead, dans lequel j’aurais mis en scène Jeanne en France, avant son départ pour les États-Unis. Mais j’ai décidé de le faire à travers les yeux de Blanche, sa jeune sœur. Nouveau personnage, nouvelle histoire. Mais des difficultés similaires, pour mes deux héroïnes.
Je vous souhaite une belle lecture   !
 
Clara Nové

CHAPITRE 1

Blanche
Le paysage s’étire à perte de vue, monotone, immuable. Je me fais l’effet d’être une de ces centaines de vaches que j’ai pu apercevoir tout le long du trajet, à observer l’environnement d’un œil torve, sans autre réaction que l’ennui mortel qui doit se lire sur mes traits.
Pourtant, je devrais être joyeuse. Quelque part, je le suis. La dernière épreuve du bac est derrière moi, remontant déjà à plusieurs heures : j’ai terminé les mathématiques à midi, signant la fin de l’examen. J’ai sauté dans le premier train en partance pour Metz, sans même avoir le temps de décompresser ou de me rendre compte que j’étais en vacances.
Vacances. Deux longs mois qui me semblent soudain incroyables. J’ai tellement travaillé, ces derniers temps, que j’ai occulté totalement « l’après ». Et là, j’y suis, bien que j’aie du mal à m’en persuader. J’ai la tête dans le guidon depuis des mois, à bûcher d’arrache-pied, à apprendre, réviser, fignoler, oubliant tout le reste, volontairement ou pas, d’ailleurs.
Bon, quelque part, avais-je autre chose à faire, coincée dans ma chambre de pensionnaire à temps plein du lycée privé où j’étais inscrite, en Alsace ? À part quelques balades dans l’immense parc de l’école, ou l’aide aux devoirs dispensée aux plus jeunes des internes, les loisirs ne sont guère nombreux dans cet établissement catholique strict, où j’ai pourtant passé plus de dix années de ma vie.
Est-ce que je les ai vues passer ? Sans aucun doute. Être inscrite dès l’âge de sept ans en pension, c’est quelque chose qui marque. Qui traumatise, même. J’étais trop jeune, et bien trop sensible, à l’époque. Et dix ans plus tard, l’émotion ressentie le premier soir, dans ce dortoir stérile et effrayant, est toujours aussi prégnante. Ce sentiment de peur et d’abandon, je crois qu’il restera gravé dans mon esprit jusqu’à ma mort. Aujourd’hui, il s’est atténué, sans doute grâce au recul que j’ai pris. Mes parents ne voyaient pas à mal et faisaient au mieux pour moi, persuadés qu’ils me donnaient là la chance d’une éducation parfaite, dans un établissement parfait. Mais la gamine que j’étais n’avait pas cette vision des choses.
Je ravale la boule d’angoisse qui remonte le long de ma gorge et me concentre sur l’intérieur du wagon, délaissant les vastes étendues de campagne qui m’indiquent que le trajet touche à sa fin.
Ma tête se tourne vers le bruit d’une cavalcade dans le couloir et un sourire prend naissance sur mes lèvres à la vue de deux enfants qui courent en riant, arrachant des soupirs exaspérés de la part des autres voyageurs et des regards contrits de celle qui doit être leur mère et tente de contenir leur énergie débordante.
Moi, ça ne me dérange pas. J’ai l’habitude, avec sept frères et sœurs, d’être entourée de bruits et de mouvements. Et même si je ne les ai pas vus depuis les fêtes de Pâques, que j’ai passées à la maison, le souvenir de leurs rires et de leurs cris est bien présent dans mon esprit. Mon Dieu que j’ai hâte de les revoir, tous !
Enfin, pas tous : les aînés sont partis de la maison depuis quelques années. Mes sœurs Jeanne et Cécile vivent en Californie, aux États-Unis. Une sombre histoire, dont mes parents ont eu du mal à se remettre, d’ailleurs, parce que Jeanne a même disparu pendant près d’un an, avant qu’elle ne reprenne contact pour nous informer qu’elle avait épousé un type assez bizarre, propriétaire d’une entreprise de commerce de bois. Et quand Cécile a annoncé qu’elle mettait fin à ses fiançailles pour se marier avec le frère du mari de Jeanne, ça a bien failli finir en apocalypse.
Les deux hommes sont plus que surprenants, même si je ne les ai vus qu’en photo. Étant donné la façon dont s’est terminée l’innocente visite de Cécile à Jeanne, mes parents m’ont tout bonnement interdit d’aller les rencontrer. Et même si elles sont désormais mères et heureuses, d’après leurs lettres, je n’irai pas tenter le diable : entre leurs engins à deux roues sortis tout droit des enfers, leurs tatouages qui recouvrent une bonne partie de leur corps et les piercings dont ils sont parés, leurs jeans troués et leurs sempiternels blousons en cuir, ils me font une peur bleue ! Très peu pour moi, définitivement !
J’attrape mon bagage sur l’étagère du TGV, puis entreprends de quitter mon wagon en essayant de ne pas m’étaler sur le quai. Entre mes deux sacs, mon énorme valise et ma jupe trop longue qui entrave mes mouvements, je ne dois mon salut qu’à un aimable papy qui, pris de pitié, m’aide à descendre jusqu’à l’asphalte.
Mon visage se relève sur cette gare que je connais par cœur, pour l’avoir utilisée toute ma scolarité. Une bouffée d’émotion me prend subitement, lorsque je me rends compte que c’était la dernière fois que j’empruntais cette ligne. Le lycée, c’est définitivement terminé pour moi, désormais ! Enfin, si j’ai mon bac !
Repoussant l’idée épouvantable d’un possible échec, je décide de rejoindre le parvis. Avec tout ce que j’ai travaillé, je refuse d’avoir échoué. Évidemment, le niveau de l’école n’est pas des meilleurs et j’ai dû passer l’examen dans la seule filière dispensée par l’établissement : lettres. Et si je suis clairement plus scientifique que littéraire, je suis certaine que mes efforts ne peuvent qu’avoir porté leurs fruits !
De toute façon, je suis acceptée à la Sorbonne. Et Grand-Maman m’a déjà préparé la chambre qu’elle me réserve dans son appartement parisien. Hors de question que je remette en cause mes projets ! J’ai réussi, j’en suis certaine.
Il fait beau et c’est avec un sourire aux lèvres que j’accueille le soleil qui darde ses chauds rayons en cette fin juin. Les parterres de fleurs, soignés comme toujours, inondent les pavés gris de vert, rouge et jaune, des mêmes couleurs dont mes pensées sont parées. L’année scolaire est terminée, les préoccupations sont désormais derrière moi et je suis à présent sereine : deux mois de vacances se profilent, dont j’ai bien l’intention de profiter !
Mon esprit s’évade vers les jolis paysages d’Autriche, où je vais passer les trois premières semaines d’août, avec des camarades, dont Marie-Pierre, ma meilleure amie. Je ne l’ai quittée que depuis trois heures, mais curieusement, elle me manque déjà ! Hélas, elle habite dans le Jura et son train n’est sans doute pas encore arrivé.
Remontant l’avenue Foch, je laisse mon regard s’évader sur les maisons du quartier impérial, dont je ne manque jamais d’admirer les façades. J’ai beau être une Messine pur jus, je crois que je ne pourrai jamais me lasser de l’élégance de ces hautes bâtisses vieilles de plus d’un siècle et qui témoignent encore avec beauté de l’annexion allemande.
Le vieux Metz se découvre déjà et quelques centaines de mètres me suffisent à rejoindre le petit hôtel particulier dont mes parents sont propriétaires. Rien ne laisserait présager de la jolie cour intérieure ni du patio qui se cachent derrière le haut mur gris qui sépare la maison de la rue. Cependant, à peine le portail plein refermé, je m’arrête une seconde pour lever les yeux vers la demeure familiale.
La glycine a fané depuis mai, mais si les grappes de fleurs mauves me manquent un peu, le feuillage qui a remplacé la floraison serpente avec élégance sur les murs crépis aux volets blancs. Les insectes ont envahi la place, les oiseaux dominent les branches les plus élevées et un mince sourire s’épanouit sur mon visage.
Quand la première frimousse apparaît derrière la porte et alerte tous les autres habitants de mon arrivée, je sais que je suis vraiment à la maison.
— Eh ! se met à hurler Bertille. Blanche est là ! Blanche est là !
Son cri stri

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