L histoire de Chaki le Maure
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L'histoire de Chaki le Maure , livre ebook

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Description

L’histoire de Chaki le Maure

Andrej Koymasky

Roman de 48 000 mots, 277 600 caractères

Arraché tout jeune à sa savane natale par des trafiquants d'esclaves, Chaki passe de maître en maître, soumis à leur désir. Il commence alors, en compagnie d'un jeune noble français, un incroyable voyage à travers l'Europe de la Renaissance, poursuivi par la malchance, entre bêtise et violence... Arriveront-ils à s'aimer à l'abri des méchants ?

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791029400759
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’histoire de Chaki le Maure
 
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
 
 
 
 
Traduit par Christophe
 
 
 
Chapitre 1 : Chaki enlevé comme esclave par les diables blancs
 
 
Chaki attendait dans les buissons que son frère lui fasse signe de sortir. Son frère était un grand guerrier et un grand chasseur, la fierté du village. Chaki l'admirait beaucoup. Bien que son frère soit l'aîné, lui le cadet et que dix ans les séparent, il y avait toujours eu entre eux deux une affection particulière et, souvent, ils allaient ensemble à la chasse. À treize ans, Chaki, venait de passer le rite d'initiation qui le faisait entrer dans la société des adultes. Et comme son frère n'était pas encore marié, ils dormaient à présent ensemble dans la hutte des célibataires.
Parfois, la nuit, son frère échangeait sa place avec un ami, de sorte que chacun puisse faire l'amour avec le frère de l'autre, comme il était de coutume chez les jeunes avant le mariage. Chaki aimait bien Kenta, un jeune homme de dix-neuf ans, pourvu d'un membre long et mince et, quand il le pénétrait, il lui causait un plaisir intense qu'aucun autre ne pouvait lui donner. À ce moment-là, Kenta était un peu plus loin, accroupi. Chaki pouvait voir le beau membre flasque qui pendait entre les jambes minces et musclées et espérait que ce soir, après le retour, Kenta viendrait le voir. Peut-être pourrait-il demander à son frère d'échanger sa place avec Kenta, pendant que son frère prendrait le petit frère de Kenta qu'il aimait bien.
Un peu plus loin, il pouvait aussi apercevoir Aruri, le premier à faire l'amour avec lui. Aruri était fort, à vingt-six ans, il était le plus ancien dans la hutte des célibataires. Il avait aussi été le premier de son frère et nombreux étaient les garçons à passer sur sa natte dans la hutte. La rumeur courait qu'il avait refusé toutes les femmes parce qu'il préférait les garçons… Quand Aruri avait pris Chaki, il l'avait fait avec une certaine rudesse et Chaki avait pleuré. Mais après, le jeune homme l'avait longuement consolé, très tendrement. Il aimait bien Aruri, mais il préférait Kenta.
Chaki pensait à ça quand tout à coup un jeune guerrier accourut du village en criant. La proie s'échappa et les chasseurs en colère se relevèrent en se tournant vers l'intrus importun.
Mais en entendant ses cris, leur colère s'envola, « Les diables blancs, les diables blancs ! » criait le jeune homme.
Ils se précipitèrent tous vers le village en brandissant leurs lances.
Les diables blancs… La dernière fois qu'ils étaient venus, Chaki avait six ans, mais il se les rappelait bien. Ils étaient arrivés tout d'un coup, nombreux, sur leurs chevaux, avec leurs robes blanches flottant au vent, armés d'épées et de bâtons tonnants. Ils avaient saccagé le village et emmené tous les hommes et les femmes jeunes entre douze et vingt ans qu'ils pouvaient attraper, tuant les hommes qui tentaient de les arrêter, ne laissant en vie que les femmes et les enfants pour le prochain raid. Ils étaient sans pitié, ces diables blancs.
Quand ils arrivèrent au village, la bataille faisait rage. Le groupe de jeunes guerriers se jeta sur les diables blancs, mais ceux-ci, plus nombreux, avaient du haut de leurs chevaux une nette supériorité sur les gens du village. Les femmes hurlaient, les vieux criaient, les enfants appelaient… Les diables blancs frappaient souvent du plat de leurs épées scintillantes sur la tête des jeunes pour les assommer, mais de la pointe, ils tuaient les hommes. Chaki vit Kenta tomber, son oncle mourir, puis après un coup porté à la tempe il perdit connaissance.
Quand il revint à lui, il était au sol enchaîné avec d'autres jeunes du village. Les diables blancs fouillaient à présent dans toutes les huttes, arrachant à bras-le-corps les jeunes qui s'y étaient cachés et les enchaînaient.
— Et Dokko ? demanda Chaki encore sonné à son voisin.
— Ils l'ont pris, il est vivant, répondit-il.
Chaki chercha son frère du regard et le vit toujours allongé sur le sol, mais il ne portait aucune trace de sang. Il tira sur la chaîne métallique. Ils lui avaient attaché les poignets, et un collier avec deux chaînes le liait aux deux garçons à côté de lui. Un peu plus loin, les filles étaient attachées de la même façon, et elles pleuraient et se lamentaient bruyamment.
Les diables blancs les firent lever et les entraînèrent au loin. Il y avait des cadavres dans tout le village. Chaki marchait en colonne avec les autres, le cœur lourd, se demandant ce que les diables blancs allaient faire d'eux. Dans les soirées autour du feu, quand on racontait les histoires des diables blancs, les uns disaient qu'ils seraient pris comme esclaves, pour travailler jusqu'à la mort, d'autres qu'ils seraient engraissés pour être mangés. Mais dans tous les cas, rien de bon…
En partant, Chaki se retourna pour regarder une dernière fois son village entre les deux files de diables à cheval. C'étaient des hommes imposants, à la barbe noire et touffue, à la peau pâle comme s'ils étaient malades. Leurs yeux brillaient férocement. Contrairement à son peuple, qui ne portait jamais rien d'autre que les décorations rituelles, les diables blancs portaient des vêtements blancs de la tête aux pieds et leurs jambes étaient glissées dans des sortes de tuyaux noirs. Chaki pensa avec dégoût qu'ils avaient honte de montrer leur propre corps.
Ils marchèrent pendant six jours, jusqu'à ce qu'ils campent à proximité de grands rochers. Une autre caravane de diables arriva avec d'autres prisonniers d'un autre village, mais qui parlaient une langue qu'ils comprenaient. Les diables blancs, au contraire, parlaient un langage incompréhensible, sauf ceux qui les commandaient. Ils mangèrent et s'allongèrent pour dormir, gardés par les démons qui se relayaient.
Le lendemain matin, ils reprirent leur chemin. Ils marchèrent neuf jours, jusqu'à ce qu'ils arrivent dans une ville au bord de la mer. C'était une ville étrange, aussi grande que deux fois trois ou quatre villages, mais les maisons étaient en pierre blanche et au milieu, il y avait une maison ronde si grande, étroite et en haut, un homme hurlait des choses. L'homme devait être important, parce que tous les diables blancs s'inclinèrent ensemble, en répétant des mots dans une étrange psalmodie.
Puis ils montèrent sur un bateau, énorme, plus grand que la plus grande hutte du village de Chaki. Le bateau portait de grands tissus blancs tendus par le vent. Ils naviguèrent onze jours, avant de débarquer dans une ville encore plus grande que celle où ils avaient embarqué. Ils furent emmenés dans une immense salle où il y avait d'autres noirs, qu'ils n'avaient jamais vus, et qui parlaient des langages qu'ils n'avaient jamais entendus.
Pour la première fois, Chaki put s'approcher de son frère. « Qu'est-ce qu'ils vont faire de nous ? » demanda-t-il avec inquiétude.
— Je ne sais pas. Nous ne pouvons que prier les ancêtres pour qu'ils nous protègent, répondit son frère avec un air maussade.
— Tu crois qu'ils vont nous manger ?
— Qui sait ? Pour le moment, ils ne nous ont pas donné à manger comme s'ils voulaient nous engraisser. Peut-être qu'ils vont nous faire travailler. En traversant la ville, çà et là, j'ai vu des gens comme nous, noirs et qui portaient des choses, pas toi ? dit-il pensivement.
Un homme arriva qui commença à examiner les prisonniers un à un. Puis il donna l'ordre que les prisonniers soient divisés en trois groupes. Chaki fut séparé de son frère et de Kenta. Il remarqua que dans son groupe, ils avaient tous à peu près son âge. Les deux autres groupes étaient manifestement triés sur la base de leur force. Les plus musclés d'un côté, les autres à part.
Puis le groupe des plus jeunes fut enchaîné et conduit en colonne hors de la grande salle. Ils étaient un peu plus de deux fois cinq. On les emmena dans un autre bâtiment non loin de là, dans une pièce. Là, on leur retira les chaînes et ils trouvèrent quelque chose à manger. Puis la nuit arriva, et ils s'allongèrent sur la paille, d'un côté de la grande salle, pour ne pas sentir le froid du sol de pierre et se serrèrent instinctivement les uns contre les autres.
Au matin un démon arriva qui parlait leur langue et aboya des ordres, les choses à faire et à ne pas faire, en faisant claquer un fouet, et il déclara que ceux qui désobéiraient seraient punis puis il les fit aligner en ligne. Vint alors un diable, qui se mit à les examiner un à un. Il leur fit ouvrir la bouche, regarda les dents, toucha le corps, les organes génitaux, testa d'un doigt le trou entre les fesses des garçons puis il dit quelque chose à un autre diable qui traça des signes mystérieux sur une tablette avec une sorte de bâtonnet de métal. Enfin, il mit au collier de chaque garçon une bande blanche avec des signes mystérieux.
Plus tard arriva un autre diable avec un tas de bandes de tissu qu'il distribua à chaque garçon et le diable qui parlait leur langue leur expliqua comment le placer autour de la taille et entre les jambes. À l'avant de la toile était dessiné en noir le même signe qui se trouvait sur la bande blanche. Chaki se demandait ce que cela signifiait. Il se sentait bizarre avec le tissu autour de la taille et entre les jambes.
On les emmena dans une autre pièce. Un autre homme, noir comme eux, leur expliqua qu'il s'agissait d'une sorte d'école, qu'ils devraient y apprendre le langage des démons et d'autres choses pour leur plaire, puis ils seraient vendus comme esclaves à d'autres démons (maîtres, comme dit l'homme), pour leur plaisir. En d'autres termes, Chaki comprit clairement qu'ils seraient vendus pour donner du plaisir sexuel aux hommes qui les achèteraient pour cela. Ils devaient donc apprendre à la fois la langue et les habitudes de leurs futurs maîtres.
Un entraînement intense commença. Il fallut d'abord comprendre et exécuter des ordres simples, comme : Viens ici, vas-y, arrête-toi, debout, assis, couché, retourne-toi, déshabille-toi, rhabille-toi, entre, sors. Et ils devaient répondre, Oui, Maître.

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