L Inconnu
60 pages
Français

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Description

Féminité ensevelie, prisonnière dans sa vie, hantée par ses envies. Arielle saura dès demain se connecter pour retrouver la liberté dans son corps, dans ses idées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381534374
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’inconnu
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
AgnèsMartin-Teyssier

L’inconnu
Roman
Arielle habite une belle maison vigneronne plantée au milieudes terres que cultivaient ses ancêtres. Une longue alléebordée d’oliviers, un grand cèdre gardien dessouvenirs du passé. Une bâtisse faite de pierres, unjasmin et un chèvrefeuille serpentent sur la pergola quiabrite une terrasse où il fait bon vivre de l’hiver àl’été. Arielle vous invite à pénétrerdans son intérieur, dans son intimité. Vous pouvezpousser la lourde porte faite de fer et de vitres, un hall baignéde luminosité, quelques fauteuils Voltaire, soigneusementrevisités par un tapissier d’un tissu bleu clair, sontposés sur un tapis en sisal. Sur un grand mur blancd’anciennes patères, sur certaines sont accrochésdes bouquets de fleurs séchées, au plafond de bellespoutres juste cirées. Pas de plafonnier, deux lampes enolivier diffusent une lumière tamisée la nuit tombée.Sur le mur en pierre, un tableau fait de planches usées oùl’artiste a peint des flamands aux teintes un peu délavées,sous ce tableau un banc en bois patiné où les anciens,en rentrant du champ, venaient se déchausser. Un escalier faitde pierre, une rampe en fer forgé sont les témoins dutemps passé. Tant de générations ont vécudans cette maison que les murs ont du mal à se souvenir detoutes ces vies d’antan. Des gens de la terre se sontsuccédé dans cette bâtisse au fort tempérament,des secrets, des non-dits, tant de balises à ne pas dépasser.Des ancêtres aux caractères bien trempés, desêtres forts, qui cravachaient pour faire vivre cette terreparfois fertile, parfois capricieuse, qui demandait de l’attentionet de l’abdication. Arielle a un souvenir tendre et rude de sesgrands-parents, ils ne parlaient pas de sentiments, mais lorsqu’ilsposaient leurs regards sur elle, leurs yeux débordaientd’amour. Deux personnes qui n’ont pas su s’apprivoiser,deux autoritaires, deux solitaires qui ont préférésuivre des chemins séparés. Des parents, peut-êtretrop jeunes mariés, se sont très vite désaimés.Une enfilade de divorces qui ont eu pour effet de créer desanimosités, des mots virulents, tranchants, de trèsmauvaises idées, et Arielle au milieu de ce chaos, au milieud’une bataille d’adultes qui l’a égratignée,écorchée, des bleus dans son corps difficile àpanser, des échardes dans son cœur profondémentplantées. Que sait-elle des hommes ? Pas grand-chose devrai, juste ce que des femmes bafouées lui ont expliqué. Très vite des clans se sont formés et la gaminea été ballottée, comme un otage, comme unchantage, de dimanche en vacances. Arielle élevée parun clan de femmes, est devenue une amazone qu’un princecharmeur d’idées a su dompter, enchaîner. Untrafiquant d’idées, illusionniste des sentiments, un peuenfant. Arielle amoureuse n’a pas vu que son prince tissaitautour d’elle une toile pour l’emprisonner. Elles’aventurait parfois à quelques éclats de voix,quelques éclats de choix, mais pas trop, car il fallait resterdans les sentiers bien tracés. Les envies et les rêvesd’Arielle étaient souvent accompagnés de « ilne faut pas », « tu ne dois pas »,« tu ne peux pas », des castrationsd’opinions, des mutilations d’idées, trop depensées refoulées. Elle a voulu se libérer d’uneemprise qui l’enserrait et l’hypnotisait sans jamais yarriver. Une amazone au cœur lacéré qui a promisà la lune, aux étoiles et au ciel tout entier quejamais son enfant ne serait déchiré, écartelé.Toujours regarder droit devant, toujours garder le cap sans jamaisdériver. Quand s’est-elle retrouvée àmarée basse ? Quand s’est-elle déscharmée ?Quand s’est-elle mise sous clé ? Au fil desannées elle s’est laissée avaler par une spirale,une spirale qui a un fil d’entrée et un fil de sortie,il lui suffit d’attraper le bon fil et la spirale saura sedéfaire. Sur le fil déspiralé apparaîtrale verbe aimer, elle saura alors se soigner, elle trouvera le bonchemin qui la conduira vers le premier jour de son nouveau destin.
Elle a cent fois, millefois voulu tout réinventer…

En ce soir d’étéil fait chaud, quelques perles de sueurs coulent le long de sa nuque,suivent les courbes de son dos et s’échouent dans lecreux de ses reins. Arielle noue autour de sa poitrine un paréo,elle a chaud, la nuit est douce, elle sort de la chambre, descend legrand escalier aux marches usées et se dirige vers la piscine.La lune se reflète dans l’eau, cette allégorie larend rêveuse. Elle détache le paréo, le tissuglisse le long de son corps, l’eau est fraîche, elle a unfrisson, ses seins se dressent. Elle aime le contact de l’eau.L’eau enveloppe son corps telle une caresse douce et sensuelle,elle fait quelques brasses. Soudain, Arielle sent une présence,au bord de la piscine, un homme torse nu. Cet Inconnu caresse duregard ses courbes généreuses, elle cache ses seinsentre ses bras, mais il s’est déjà délectéde son corps vallonné ondulant dans l’eau. Elle resteimmobile, il rentre dans l’eau qui s’écarte, ils’approche d’elle et lui effleure le visage, sa maindescend le long de son corps pour se plaquer dans la courbure de sesreins, tendrement, mais fermement il l’attire contre lui. Elleest frissonnante de désir, comment peut-elle ressentir un telplaisir, elle si réservée, elle qui croyait son corpsvide d’envies. Mais là avec cet Inconnu est-ce biensage ? Le temps n’est pas à la réflexion,la bouche de l’Inconnu s’invite dans la sienne, un baiserfougueux et doux réveille ses sens. Leurs jambess’entrelacent, de plus en plus d’ondes se forment autourde leurs corps, l’Inconnu pénètre l’intimitéd’Arielle.
Arielle se réveille,elle est chamboulée, des sentiments contradictoires assaillentson esprit, un simple rêve, elle ne sait plus. Elle enfile unerobe blanche à bretelles sans rien d’autre, elle aime leléger frottement du tissu sur sa peau nue. Trop de confusionsdans sa tête et dans son corps. Elle va prendre un bain dans lapiscine, l’eau la détendra, dans l’eau elle sevidera de cet état de non-contrôle. Elle aime l’eau,elle aime nager, elle aime ce petit coin de paradis. Une piscinenaturelle, comme un étang de baignade, accueille nénuphars,lotus, joncs et autres plantes au nom savant. Une plage de boisentoure le bassin et s’en va, serpentant entre une alléede bambous ornée de quelques torches où le soir venudes bougies sont éclairées. Ce chemin de bois mèneavec sérénité vers un autre bassin oùquelques carpes ondulent tranquillement au doux son d’unecascade, à l’ombre d’un érable rouge duJapon. En arrivant près de la piscine, une femme sur untransat, une belle femme resplendissante d’amour. Une femme quetout homme a envie d’épouser, l’Inconnu s’approchede cette femme, lui dépose un baiser tendre sur le front, etlui susurre à l’oreille, je t’aime Lara. Devant cette scène, Arielle a un petit pincement aucœur, vite dissipé lorsqu’il lève les yeuxsur elle avec un regard taquin de désirs. À cemoment-là, elle sait que la nuit tombée lorsque sonparéo serpentera le long de son corps gorgé de soleil,lorsque l’eau fraîche de la piscine fera dresser sesseins, l’Inconnu sera là et une nouvelle aventuresexuelle occupera leur nuit.
Arielle attendimpatiemment que la nuit étale ses bras sur la piscine et queseule la lune dessine un halo sur son eau calme. L’obscuritévenue, elle noue son paréo, se dirige vers la piscine,nourrissant le secret espoir de le revoir. Et si ce n’étaitque le fruit de son imagination… Elle rentre doucement dansl’eau toujours aussi câline, elle sent une présencederrière elle, elle reconnaît le parfum enivrant del’Inconnu, il lui prend la main et l’amène hors del’eau. Elle est pudique, mal à l’aise dans sonenveloppe pas assez svelte, elle veut s’enrouler dans le paréo,mais déjà il prend possession de son corps et l’allongesur le futon, leurs bouches explorent chaque partie de leurs corps,ils sont ivres de plaisir. La lune rieuse est complice de leurcommunion, ils se touchent, se délectent du parfum de leurspeaux, leurs langues se font coquines, leur étreinte estsensuelle, ils finissent enchevêtrés unis dans un mêmeplaisir. La nuit s’étiole. Arielle se réveille,elle est sur le futon, le paréo couvre son corps, elle sent sapeau espérant y trouver un peu du parfum de l’Inconnu,l’odeur iodée de cet homme n’est que dans sonsouvenir… Encore un rêve ?
Sur le futon, unpapier, une simple inscription « gourmandise »,le cœur d’Arielle bat la chamade, alors cet Inconnuexiste bel et bien, elle sait qui il est, elle le sait virtuellement…Avec lui les ténèbres ne sont plus d’un noirincertain, elles se parent d’un noir libertin, coquin ettaquin. Après une longue douche tiède, elle enfile unerobe légère, car la journée au travail va êtrelongue et chaude. Elle travaille dans un bar huppé de la villed’Agde. La journée de travail défile, elle a dumal à se concentrer, l’Inconnu occupe ses pensées.Elle enchaîne les commandes, un homme vient de s’asseoirà la terrasse, elle vient prendre sa commande, un café…elle est troublée, elle connaît ce parfum, et malgréles visages masqués, elle connaît ce front haut etdégagé, signe d’ouverture d’esprit, d’unebelle intelligence, mais également de prudence. À cemoment passe à la radio la chanson d’Ellie Goulding, Love me like you do . Arielle a du mal à parler, ellebafouille, les émotions prennent le dessus. L’homme luiredemande un café, elle suspecte qu’un sourire souligneses lèvres. Elle va chercher le café et en profite pouraller se rafraîchir, de retour vers l’homme, son troublene l’a pas quittée, un frisson la parcourt, il lacherche du regard, soudain elle sent sa poitrine se gonfler, lalégèreté du tissu de sa robe laisse devine

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