La nuit au double visage (pulp gay)
46 pages
Français

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La nuit au double visage (pulp gay) , livre ebook

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Description

La nuit au double visage

AbiGaël


Pulp de 212 000 caractères
1re histoire

Le pince-fesse de la Saint-Sylvestre est souvent une corvée plus qu’une partie de plaisir. Mais quand je retrouve au milieu de la nuit le bel inconnu, qui a accroché mon regard au début de la soirée, en plein d(ébat) au fond du jardin, comment ne pas me joindre à eux ? Le hammam va reprendre du service, pour une séance spéciale...
2e histoire

Un jeune étudiant breton débarque en stop en Laponie. Solitude glacée, sombres forêts et marécages pour seuls horizons. Il rencontre des éleveurs de rennes, père et fils, mais aucune femme ne les accompagne. Qui va donc jouer le rôle de celle qu’on offre traditionnellement à l’étranger de passage ? Yorrick comprend rapidement que c’est à une complète initiation qu’il doit procéder. Une ? Non ! les jeunes cousins rappliquent. Ils sont jaloux...
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 janvier 2013
Nombre de lectures 50
EAN13 9782363075321
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La nuit au double visage
Cet ouvrage comporte 2 histoires : • Les calendes de Vénus • Soleil nuit
AbiGaël
Les calendes de Vénus
Sylvestre Saint-Sylvestre
Comme chaque année depuis longtemps déjà, ma femme Mado et moi-même, Guillaume, nous sommes invités chez nos amis Patrice et Magali Z, pour la soirée du 31 décembre. Ils possèdent une belle maison de yuppie [young urban professionals] en vallée de Chevreuse, au milieu des bois. Je me suis fait violence pour y aller cette année, car ma femme travaillera tard en ce soir du Nouvel An, comme beaucoup de personnels médicaux hélas, ce qui me contraint d’y aller tout seul. Non pas que cela m’ennuie de me distraire en solo, au contraire, mais d’une part c’est assez loin de chez moi et d’autre part le côté snobinard de beaucoup de leurs amis me pèsera, encore plus que d’habitude.
C’est surtout la première partie de la soirée qui me plait, lorsqu’on se retrouve vers 19 heures entre les vrais amis. On déplace les meubles, on dresse les tables, on ouvre les huitres, on prépare la déco et les bougies, bref, on discute surtout en rigolant beaucoup, de tout et de rien, des enfants et de leurs problèmes, des ennuis du boulot, du dernier week-end en commun ou des prochaines vacances. Arrive alors successivement en ordre dispersé tout un tas de têtes plus ou moins connues, voire totalement inconnues, qui amenuisent progressivement cette complicité du cercle restreint.
Chaque année, nous y retrouvons en effet une bonne vingtaine d’autres couples, amis indirects ou amis d’amis, jeunes trentenaires ou quadras aisés, bien assis dans la vie, qui tous claquent leur fric sans compter en frimant un max, ou du moins ils s’en donnent le genre. Alors, paraître s’amuser follement, descendre les bouteilles de champagne sans modération, raconter sa dernière partie de golf avec le big-boss, rapporter les derniers potins à la mode chez les versaillais sont aussi important sinon plus que de s’y amuser réellement. Je suis donc dans mon coin, près du buffet, avec mes quatre ou cinq vrais amis personnels. Mais ceux-là ont aussi des obligations de mondanités vis-à-vis des autres convives, ce qui fait que je me retrouve rapidement un peu isolé. Après m’être vengé sauvagement sur les huitres (normandes, donc foôorcément iodées à souhait), le saumon fumé (de Norvège, of course, donc foôorcément délicieux !) et le foie gras (fait maison, donc foôocément sublime), je contemple la faune humaine en train de se déhancher avec plus ou moins de conviction sur les tubes des seventies, des eighties, ou d’hier.
Beaucoup de ces bobos me sont inconnus. Si je les ai déjà rencontrés, c’est à la même heure et au même endroit, les années précédentes. Cela ne suffit pas vraiment pour se rappeler de leurs prénoms, de leurs jobs et de leurs centres d’intérêt. Bref, difficile d’entrer dans des conversations ou des médisances a priori jubilatoires, dont les sujets ou les victimes me sont étrangers. Alors mes yeux flânent et je me pose en observateur, disons plutôt en ethnologue, sur cette faune très bourge et un tantinet bohème. Un grand et beau garçon
brun, sexy comme un latin lover, attire mon attention. Je ne l’avais encore jamais remarqué. Son regard est proprement électrisant, mais je n’ose guère prolonger le contact visuel au-delà du quart de seconde imposé par la bienséance. Cela ne m’empêche pas de le suivre des yeux, chaque fois qu’il se trouve sous mon champ de vision. Lui aussi semble plutôt seul, hésitant entre plusieurs petits groupes, le verre à la main ; il ne me paraît pas vraiment participer aux conversations.
Ça, c’est le genre de garçons qui me dégourdissent immédiatement le boudin blanc ! Ma pression sanguine monte dangereusement du côté de Paupol, aussi je m’efforce à ce que rien ne bouge sous ma ceinture. Pense à autre chose, mec, t’es pas venu pour draguer. Et puis, qu’est-ce que tu peux imaginer, dans une soirée comme celle-ci où tout le monde surveille tout le monde ? N’empêche, j’ai des frissons dans le pantalon… J’apprends qu’il s’agit d’un certain Arnaud, ami de Magali et Patrice, nos hôtes. C’est bizarre, je n’en avais jamais entendu parler.
La soirée continue, lentement ; un peu trop lentement à mon goût. Je me promets bien de mettre les voiles dès qu’il sera décemment possible. J’arguerais d’un vague prétexte pour revenir au plus vite près de Mado. Elle sera heureuse que je puisse lui souhaiter aussi la bonne année avant de se rendormir après son éreintante journée.
23 h 59. On reprend tous en cœur le décompte des soixante dernières secondes de l’année, puis c’est la traditionnelle séance de bisous, de préférence sous la grande guirlande de gui, qui pend sous le linteau séparant les deux moitiés du living. Smack, smack, bisous-bisous… On oublie toujours quelqu’un ! Ouf, cette petite corvée est finie. Nous sommes entrés dans l’an nouveau avec les habituels cris de joie. Beaucoup d’entre les convives se précipitent sur leur portable pour rédiger en hâte quelques SMS affligeants de banalité, qui vont, comme tous les autres, saturer en quelque seconde les réseaux des trois grands opérateurs nationaux. Champagne… (Les bouteilles vides s’entassent dans le garage. Le tas est déjà impressionnant !) On coupe les gâteaux et on apporte les autres desserts. Tchin-tchin… Tout le monde trinque. Là aussi, il ne faut oublier personne. L’année nouvelle sera forcément superbe pour tout le monde, et bien meilleure que cette chienne d’année de merde qu’on vient d’enterrer… La musique repart à fond, la lumière est à nouveau tamisée. Les bavards ainsi que les invalides du pas de danse se réfugient autour des quelques places assises, pendant que des couples s’enlacent à nouveau en s’écrasant les pieds joyeusement.
Une heure du mat’. Les boules de cotillons roulent sous les pieds, après avoir évité ou non les têtes et les flutes de champagne, selon l’habileté des tireurs. Tous les sacs sont vides. Des fragments de serpentins pendouillent des lustres et des étagères. Il fait une chaleur d’enfer. Je ne vois plus le beau brun, prénommé Arnaud. A-t’il déjà quitté la soirée ? Dommage. Sa dégaine de bomec, ruisselant de sueur sous sa chemise déboutonnée et sans cravate, me procurait une distraction certaine. Pour la deuxième ou troisième fois de la soirée, je vais prendre le frais en faisant un petit tour dans le jardin, histoire de m’oxygéner un peu et surtout d’abaisser ma température interne. Cette fois, je pousse un peu plus loin le long de la rivière qui longe la propriété et je m’enfonce dans les bois, qui la bordent sans clôture.
Il ne fait pas chaud, toutefois nous venons de vivre « Noël au balcon » et nous sommes encore très loin des ‘tisons’ du proverbe. Je suis content de m’éloigner un peu des boum-boum-boum qui résonnent dans tout le quartier, et de pouvoir ainsi atténuer mon risque de surdité temporaire. Heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de voisins dans ce hameau, situé en bordure de forêt. Me voici au sein des bois. Plus aucune habitation en vue. Pourtant, une ombre semble s’agiter là-bas, derrière un gros chêne. C’est incongru. Je m’approche
doucement, sans bruit.
J’avais bien vu. Ce n’est pas une ombre, mais deux. Ou plutôt deux blancheurs blafardes, qui s’agitent en rythme. Oh, merde !... Je réprime mon éclat de rire : ce sont deux mecs qui baisent, appuyés contre un arbre, chemises ouvertes et pantalons sur les chevilles. Je n’ai pas souvent l’occasion de faire le voyeur, alors je continue à m’approcher. Stupéfaction ! Si je ne connais pas l’enculeur, l’enculé est le grand beau mec de tout à l’heure : le nommé Arnaud. L’autre, blond si j’en crois la lumière de la lune, se déchaîne frénétiquement. Leurs gémissements de plaisir couvrent largement le bruit feutré de mes pas et me voilà, à trois mètres d’eux.
Je mate… Sentiment de culpabilité, certes, mais je ne peux me détacher de cette scène, torride malgré la froidure relative de cette Saint-Sylvestre. Une gaule d’enfer me raidit vivement l’entrejambe !... Ils changent de position et l’enculeur s’agenouille devant son partenaire pour d’autres jeux. Il vire le préso d’un geste et embouche avec avidité le braquemart d’Arnaud. L’ex-enculé resté adossé sur l’arbre. Puis, quand sa virilité répond aux souhaits de rigidité de son amant de passage, l’inconnu vient s’empaler dessus à son tour après l’avoir coiffé d’un latex. Les mains en arrière, il palpe vigoureusement les fesses trop blanches d’Arnaud qui s’agite entre le tronc de l’arbre et le fondement chahuté…
Alors que mon latin-lover commence à bêler son plaisir, les yeux mi-clos, il les rouvre en découvrant ma présence. Je suis juste devant eux ! Un mouvement d’appréhension lui tord la bouche, tout comme son copain, soudain ahuri de trouver quelqu’un devant eux.
— Qu’est-ce que tu fous là, toi ? ? ? ?... Tu peux pas nous laisser baiser tranquille, non ? Casse-toi !
— Ce que je fais là ?... Hey, les gars ! Mais vous me foutez une trique d’enfer à vous regarder ! C’est super sympa, votre façon de commencer l’année… Je peux jouer, moi aussi ?
— ? ? ? Casse-toi, con, j’te dis !
— Ah, ça, c’est pas gentil du tout, mon pote !…
Je dézippe ma braguette et met ma toute belle à l’air, devant le nez de l’inconnu. Elle est raide comme la justice, et a fort envie de prendre le frais, elle aussi. Enfin, disons qu’elle se verrait bien prendre un chaud/froid bien douillet au fond d’une glotte.
Arnaud a cessé tout mouvement de piston. Il me regarde droit dans les yeux. Il est affreusement gêné, car il m’a très bien reconnu comme faisant partie des amis de Patrice et Magali, auprès de qui nous nous trouvions tous deux, un moment auparavant. « Pourvu que je n’aille pas leur rapporter la scène, et restituer à l’encan, devant tous les invités, le témoignage rigolard de cette scène gay » – doit-il penser avec amertume… J’entends très fort la muette tempête résonner sous son crâne, et je m’en amuse beaucoup ! Flamberge en avant, je m’approche un peu plus de la bouche de l’inconnu.
— Suce-le ! lui intime Arnaud.
— Heyyh ! J’le connais pas ce gonze !
— Ta gueule ! Suce, et ferme là !
Le hochement de tête interrogatif que m’adresse Arnaud me fait sourire. J’ai bien compris son problème. Pendant que son copain m’embouche la virilité, il recommence avec hésitation ses mouvements de bassin. Il a l’œil très allumé, mais il est manifestement inquiet. Je le rassure :
— T’inquiète ! J’irais pas le clamer sur les toits, là-bas… Chacun a le droit de s’éclater comme il veut, cette nuit. Et puis d’abord, commencer l’année comme vous le faites, ça me plait beaucoup, à moi aussi.
Je m’adresse à mon emboucheur qui me rapproche sensiblement du paradis. Un peu trop vite, d’ailleurs :
— Hey, doucement ! On a le temps… T’étais aussi chez les Z, toi ? Je ne t’avais pas remarqué !
Mon pipeur a la bouche encombrée. C’est Arnaud qui répond :
— Non. On s’est retrouvé tous les deux à prendre le frais le long de la rivière. C’est un ami des voisins d’en face. Ils font la bringue aussi, de l’autre côté du ruisseau, t’entends pas ?
Je ris, car effectivement, Patrice m’avait dit qu’ils ne seraient pas tout seuls à faire de la zique dans le voisinage, et de fait, d’autres boum-boum-boum résonnent par ici aussi.
— Ah, ah… Chaud dans la tête et chaud de la queue, alors ? Je vois… Enfin, non, je ne vois pas grand-chose, mais je sens bien ce que tu me fais. Mon pote, tu suces divinement ! Cool ! Ralentis un peu… Et comment en vous êtes venus à cet échange… disons… de politesses intimes ? Vous vous connaissiez, tous les deux ?
Arnaud continue, presque avec timidité, sur le ton de la confidence :
— Non, pas du tout ! Mais le hasard fait bien les choses. Moi, j’avais l’érection « foie gras-champagne » : forte envie de pisser et besoin d’affection, car je suis venu seul ce soir. J’suis parti me satisfaire devant la rivière.
On s’est retrouvé tous les deux par hasard, à pisser en face l’un de l’autre, de chaque côté de la flotte. On s’est surpris parce qu’on ne s’était pas vus à travers la végétation, mais le bruit de nos jets dans l’eau, presque simultanés, nous a fait rire. On s’est reluqué… chacun avec sa teub en main, à moitié bandée… Alors, pour rigoler j’ai écarté les jambes et j’ai fait semblant de me branler face à lui ! Il en a fait autant… On a bien ri ! Alors il a continué pour de vrai… Moi aussi.
Nouveaux rires. J’y mêle le mien, un peu gêné.
— Moi aussi, je suis venu seul. Mais ce n’est pas pour autant que j’me branle en pissant devant un inconnu ! Z’êtes bourrés ou quoi ?
— Ben… P’têt’ un peu… Hein, mec ? T’as l’air bien parti, toi… Pascal, c’est ça ton nom ?
Le signe de tête et la question d’Arnaud s’adressent au pipeur blond, qui continue son
rabotage sur mon braquemart, en oscillant la tête. Il ne peut répondre autrement. Sa cavité buccale est très affairée, au point que mon esprit ne perçoit plus qu’avec difficulté les explications du beau brun. Le latin-lover continue, comme pour s’excuser :
— Comme la passerelle n’était pas loin, Pascal m’a rejoint. On a continué le jeu en essayant de refermer chacun la braguette de l’autre. Mais on n’a jamais pu les refermer, ces braguettes. On était trop pétés de rire ! Alors tu vois… maintenant on en est là…
Nouveaux rires…
— Non, je ne vois toujours pas grand-chose, mais si tu continues, mec, je vais ouvrir les vannes. Arrête… Pascal !
Je repousse gentiment la tête blonde qui mange mon vit, prêt à cracher :
— Mais on peut changer, maintenant. Arnaud, prends-moi donc !
— Ah… tu connais mon nom ?
— Tu sais, un grand et beau mec comme toi, qui s’éclate en dansant tout seul, les pecs à l’air sous la chemise en bataille, ça ne laisse pas indifférent ! Je me suis renseigné.
— Et toi, c’est quoi, ton nom ?
— Guillaume. Ma femme et moi sommes des amis de Patrice et Magali, mais ce soir elle travaille. Je suis venu tout seul. Alors je peux en profiter pour faire plus ample connaissance…
Mes mains, en tout cas, font connaissance sans plus tarder. Sa chemise est maintenant totalement déboutonnée. Je me plaque sur lui, repoussant son dos contre l’écorce rugueuse. Paluchage d’abdos. Morceaux de choix. J’en frémis de sensualité palpitante !… Mes mains remontent sous sa chemise. Mes doigts roulent sur ses pectoraux luisants, puis se perdent dans la pilosité des aisselles en sueur. D’une caresse, j’empaume la base des puissants biceps, puis les contourne et plaque mes pognes bien à plat sur ses larges deltoïdes, pour mieux étreindre contre moi le beau mâle que je tiens dans mes bras. Nos bouches sont soudées, lèvres contre lèvres, langue contre langue. Ça sent bon l’homme en sueur… l’homme en rut ! La tête me tourne : Est-ce l’excès de champagne ? Oh non ! C’est l’exaltation des phéromones mâles que je n’avais pas respirées depuis si longtemps. C’est l’odeur si suave de l’amour entre hommes, mêlée à celle du chêne sous lequel s’abrite cet intense moment d’émotion.
Mais ce n’est pas Arnaud qui me déboucle la ceinture, c’est Pascal, dans mon dos. Le coquin ! Me voilà pris en sandwich entre les deux, avec maintenant le pantalon sur les chevilles. Pelle d’enfer, par devant. Et par derrière… une fois mon pantalon baissé, eh bien vous savez quoi ? Courbé comme un arc, l’épée en avant, il est rentré à sec, ce con de Pascal ! D’un coup. Ouillle-Waaah-Oooourghh !… Enfin, à sec, pas tout à fait : il mouillait tant du bout qu’il n’eut guère de mal à trouver le passage en m’écartant violemment les fesses. Il est vraiment à moitié bourré, cet oiseau-là… Mais c’est un bel oiseau, en vérité. Je ne cache pas mon plaisir de cette enculade virile. Il y avait longtemps que je n’avais pas joué à ces jeux masculins. Je lâche la bouche d’Arnaud et tourne la tête à fond pour une autre salade de langue dans mon dos avec Pascal. Par devant, mon vis-à-vis frustré tente de me percer le nombril avec son démonte-pneu de camionneur. Je courbe sa ferraille de chair pour lui faire
dire bonjour à la mienne. Oh, que nos deux outils de quadras en rut glissent bien entre mes cinq doigts serrés…
Voilà deux beaux châssis bien virils à disposition de ma pomme, dont un rentré à fond en moi jusqu’au… Oouahh-Ooourghhh… Aaaahhh… Il ramone aussi bien qu’il pompe, celui-là… Ouhoo-Oouuuuhh ! Décidément, l’année commence bien ! Aaaaahh… Il y avait quoi dans leur champagne, à mes copains, pour qu’on soit dans cet état-là ? Avant que le Pascal ne lâche ses couilles pleines de bon jus d’huitre au sein de mon intimité, il me vient une idée :
— Hey, les gars ! Si on allait plutôt s’éclater dans le hammam de Patrice, on aurait moins froid, vous ne pensez pas ?
— ? ? ? Il a un sauna, Patrice ?
— Ouaip, un bain turc. Derrière la maison. Là-haut, à l’écart, dans le bois. C’est leur prédécesseur, un diplomate d’Ankara, qui l’a fait construire. Au-dehors, ça ressemble à un cabanon, mais dedans c’est un vrai hammam. Pas très grand, certes, mais c’est quand même un vrai, avec banquettes, vapeur et tout le train. Z’en dites quoi ?
Sourires !
***
On a refermé les pantalons. Avec du mal, certes, mais la promesse de jeux plus libres et plus confortables vaut bien qu’on se casse un peu les pines encore baveuses sous les braguettes tendues. Mon retour et celui d’Arnaud dans la cohue bruyante de la maison n’est que de courte durée. C’est juste histoire de se remontrer à nouveau un peu dans la foule, et d’échanger quelques mots avec nos hôtes. La soirée est maintenant bien avancée. Personne n’avait d’ailleurs remarqué ni mon absence, ni celle d’Arnaud, et personne non plus ne remarque nos braguettes trop tendues. Au reste, plus personne ne danse ; les bâilleurs essaient d’être discrets. Le signal du départ est lancé, et plusieurs couples commencent déjà à prendre congé.
Dans la cuisine où il commence à ranger les cadavres dans une bourriche d’huitres vide avant de les transporter dans le garage, j’avise discrètement Patrice et lui demande si je peux faire visiter son hammam à Arnaud. J’omets, bien sûr, de mentionner Pascal, resté à nous attendre dans la chaufferie. Patrice me regarde avec une certaine inquiétude :
— Ah, Guillaume …tu connais Arnaud ? T’es sûr que tu veux vraiment rester seul avec lui ?
— Oui… Non… Pourquoi donc ? C’est vrai que je ne le connaissais pas avant ce soir, mais quoi ? Nous avons sympathisé… Il est plutôt marrant. Y’a un blème ?
Je fais semblant de n’avoir pas compris. À ma surprise, Patrice est donc parfaitement au courant des tendances du bel Arnaud.
— Non, non, pas de problème !… Il est charmant, bien sûr. Mais… Ne te penche pas trop pour ramasser ta serviette, mon cher !
Le clin d’œil égrillard qu’il me lance complète parfaitement l’avertissement.
— Ah !… eh bien… euh !…
Je ne sais plus quoi faire ni quoi dire. Patrice complète, sur le mode de la confidence :
— Mais tu sais, cela peut être une expérience intéressante… si tu en a envie. Alors, mon cher, un homme prévenu… tu connais le proverbe ?
Revenu de ma surprise, je lui lance, par provocation :
— Ne dirait-on pas que t’aurais déjà piqué au truc, toi ?… Je me trompe ? T’avais perdu ton savon ?...
Je ris. Patrice se trouble, rougit, mais ne répond pas. Sa non-réponse est pour moi très explicite ! Il comprend parfaitement que je ne suis pas dupe et bredouille :
— Bon, je vais te l’ouvrir, mon hammam. Mais il est froid. Si tu veux le mettre en chauffe, tu te souviens comment on fait ?
Je soutiens son regard, et lui souris :
— Oui, je crois que je me rappellerais. Tu m’as montré, un jour, y’a longtemps. Puisque tu le veux bien, je crois que nous allons effectivement prendre un bain de vapeur !...
Ça me fera du bien et fera passer celles du champ, après tout ce qu’on a descendu. Je n’ai guère d’expérience, mais ça peut-être intéressant pour commencer l’année, non ?
— T’as pas l’expérience du bain turc, ou t’as pas celle de … ?
Il ne finit pas sa phrase, mais j’ai parfaitement compris.
— Et bien, mon cher Patrice, moi, je n’ai pas honte de te l’avouer. J’ai déjà piqué au truc, autrefois ! Et puisque Mado n’est pas avec moi… Et puisque Arnaud est un bien beau mec… si la vapeur lui donne des idées… Pourquoi pas ?
— Alors, éclatez-vous bien, mes amis ! clin d’œil appuyé, d’ailleurs, tu vois, ils sont tous en train de partir. Tu me donnes moi aussi des fourmis dans le bénard avec tes intentions. Ça m’émoustille grave le mouchardeux ton affaire… Je vous rejoins dès que j’ai mis Magali au lit !
— ? ? ?
La foudre me serait tombée aux pieds, que je ne serais pas plus ahuri. Eh bien !… Il cache drôlement son jeu, mon Patrice ! Moi aussi d’ailleurs. Nous sommes autant surpris l’un par l’autre et nous éclatons d’un rire complice.
— Ah, au fait, on sera quatre. Un voisin, de l’autre côté de la rivière, s’intéresse aussi de très près à Arnaud ! Ils se sont rencontrés en se pissant dessus. Je te raconterais.
— Quel dragueur, celui-là ! Draguer en pissant ! Il prend mon jardin pour une vespasienne, le Nono ? Changera pas… Mais c’est sûr qu’il est beau mec, ça oui. Il ne fait pas tourner que les cœurs féminins, crois-moi !
Il part ouvrir le...
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