La Résidente
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La Résidente , livre ebook

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Description

Dans cette nouvelle érotico-sentimentale, Sabine, attachée de presse dans un palace lausannois, se souvient avec délectation des hommes qui ont marqué sa vie. S'il est loin d'être la seule conquête de la gourmande libertine, la passion qu'elle éprouva pour Pierre occupe une place particulière dans son cœur. Son coup de foudre pour cet égyptologue réputé dure pendant trente ans. Curieuse d'explorer sa sexualité sans limites, elle s'essaie avec lui à toutes les excentricités sensuelles. Désormais, âgée de soixante-dix ans, Sabine a retrouvé "son" palace. Elle y réside, en femme épanouie qui continue de croquer la vie à pleine dents. Elle redécouvre l'amour et les plaisirs charnels dans les bras de Diego. Son récit s'achève sur la promesse d'un nouveau départ.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 avril 2017
Nombre de lectures 10
EAN13 9782414051458
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-05143-4

© Edilivre, 2017
La Résidente
 
 
« Sabine, s’il arrivait quelque chose à Catherine tu viendrais vivre avec moi ? » La question de Pierre est restée sans réponse. Il n’est jamais rien arrivé à Catherine. Pierre a été enterré hier, le jour de ses quatre-vingt-onze ans, le 1 er  octobre 2011. Il faisait la sieste dans sa propriété en Champagne et ne s’est pas réveillé.
Ces paroles, Pierre les avait prononcées un jour de juin 1990, dix ans après leur coup de foudre à l’Hôtel Beau-Rivage, le Palace de Lausanne au bord du Lac Léman. Sabine y occupait les fonctions d’attachée de presse. Aujourd’hui, à soixante-dix ans, elle y vit. Elle fait partie des cinq résidents du Palace.
Catherine est une aristocrate très fortunée que Pierre a épousée dans les années 50. C’est elle qui a financé une grande partie de ses expéditions.
Souvent Sabine repensait à cette phrase. Trente ans de passion aux quatre coins du monde où elle le retrouvait au gré de ses conférences. Avait-elle raté sa vie ?
* *       *
1980
Le directeur général est contrarié. Il n’a aucune envie de participer à cette interview téléphonique de demain. Il faut qu’il en parle à Sabine. Sabine a une aisance incroyable lorsqu’il s’agit de parler en public que ce soit sur scène, à la radio ou à la télévision. Elle sera certainement ravie de le remplacer. Pierre Chevalier, le célèbre égyptologue et conférencier, est attendu à l’Hôtel dans le courant de l’après-midi. Il sera temps de l’avertir, à ce moment-là, que la personne à contacter depuis les studios de la Radio Romande est Sabine, l’attachée de presse, et non Rudolph Suter, le directeur général.
– Alfred, avez-vous vu Sabine ? Il faut que je lui parle au sujet de Pierre Chevalier.
– Elle vient de descendre en cuisine avec un journaliste qui veut rencontrer le Chef.
Elle m’a dit en avoir pour une petite heure.
11 heures 30 : le journaliste japonais repart satisfait. Il a en poche deux recettes exclusives, soigneusement retranscrites dans sa langue par le stagiaire asiatique, pour le magazine culinaire le plus réputé de Tokyo.
De bonnes nouvelles à communiquer à Rudolph Suter qui l’attend dans son bureau.
* *       *
Sabine est flattée que le directeur général lui confie cette « mission ». Il lui a remis le dernier ouvrage de Chevalier qu’elle feuillette. Il y a une photo de l’auteur. – Humm très séduisant – constate-t-elle – Un petit air de Clint Eastwood. Né un 1 er  octobre il a soixante ans. Si sa photo est récente elle se réjouit de le rencontrer et, qui sait, peut-être le séduira-t-elle ? Le Beau-Rivage est un vivier de personnalités intéressantes à rencontrer. En plus il est marié et les hommes mariés lui plaisent particulièrement. Pas de contraintes, pas de tâches ménagères, des retrouvailles exaltantes et la sauvegarde de son indépendance.
Branlebas de combat, Pierre Chevalier arrive. Sabine est là pour l’accueillir comme il se doit, en compagnie du directeur général. Leurs regards se croisent. Le courant passe. Un frisson la parcourt. Elle l’accompagne dans sa suite où il remplira les formalités en toute quiétude. Au moment de le quitter il retient sa main – Seriez-vous disponible pour me rejoindre au bar d’ici une heure ? J’ai appris que l’interview téléphonique de demain se fera avec vous. J’en suis ravi et souhaiterais que nous en parlions. Alors à toute à l’heure ? – Confuse et rougissante, ce qui ne lui ressemble guère, elle acquiesce et se sauve. Elle serait restée dans cette chambre avec lui jusqu’au bout de la nuit !
Le bar est bondé mais la table du fond a été réservée pour Pierre Chevalier qui est accompagné de quatre messieurs qui lui paraissent sympathiques : le rédacteur en chef de « Découvertes » ; Jean Bonardi, ami de Pierre Chevalier, qui se révèlera plus tard être leur complice ; un critique littéraire genevois et le directeur du Musée d’Archéologie et d’Histoire de Lausanne. Ils sont tous là pour la sortie du livre de Pierre Chevalier « Des tombeaux, des dieux, des maléfices ». Pour faire les présentations Pierre jaillit de son siège et entraîne Sabine d’une pression de mains à ses côtés. – Voici la ravissante jeune-femme qui me donnera la réplique, demain midi par téléphone, lors d’une interview qui est organisée par le journaliste Chappaz dans les locaux de la radio romande. – Ce sera tout à fait informel, lui glisse-t-il à l’oreille, nous en parlerons plus tard. Je n’ai pas l’intention de vous lâcher de sitôt ! –
Récemment, Pierre Chevalier a mis un terme à ses fouilles en Egypte pour se consacrer à l’écriture. Correspondant de l’Académie des Sciences, il voyage fréquemment et donne des conférences dans le monde entier.
La conversation bat son plein. Les propos sont passionnants. Comme dans un film Sabine suit les péripéties des fouilles aux alentours de Saqqarah, se plonge dans l’état d’esprit des archéologues qui passent de l’espoir au découragement. Elle visualise le travail acharné et méticuleux de chacun et les explosions de joie qui ponctuent chaque découverte. L’heure tourne et Pierre s’interrompt. – J’ai réservé une table au Wellingtonia pour le dîner, et, se penchant vers Sabine, j’espère que vous me ferez le plaisir d’être des nôtres si notre conversation ne vous lasse pas –
– Bien au contraire, l’Egypte me fascine et je ne veux pas en manquer une miette. Je vous accompagne avec le plus grand plaisir, réplique-t-elle.
Sabine adore le Wellingtonia. C’est le restaurant gastronomique de l’Hôtel, situé au sous-sol. Le lieu de rendez-vous idéal des couples illégitimes. Salle de restaurant chaleureuse, tables intimes, éloignées les unes des autres, éclairées aux chandelles et, attenant, un bar avec orchestre et piste de danse. Après un repas fin et bien arrosé, les couples se rapprochent, dansent langoureusement puis montent à l’étage… Comme elle aurait aimé être en tête-à-tête avec Pierre. Le repas se déroule studieusement. Les agendas sont sortis, les divers rendez-vous notés. Les projets de Pierre Chevalier commentés. Sabine est à sa gauche, le pied de Pierre remonte sur sa jambe, sa main effleure sa cuisse. Elle pique un fard et se concentre sur les conversations.
Il est 23 heures. Bonardi donne le signal du départ. – Messieurs, allons-y. Pierre Chevalier doit encore peaufiner son interview radiophonique de demain avec l’attachée de presse et certains d’entre vous ont encore de la route à faire –
Enfin le tête-à-tête tant espéré.
* *       *
« Je n’ai jamais connu de chagrin d’amour, mais j’ai le chagrin de n’avoir jamais connu l’amour ». Cette phrase Sabine pourrait la faire sienne. Elle a trente-neuf ans. Divorcée depuis dix ans, elle n’a pas d’enfants et n’en a jamais voulu. Elégante, élancée, ses cheveux sont blonds et courts. Certains lui trouvent une ressemblance avec Jean Seberg, d’autres avec Pétula Clark. L’éclat de ses yeux bleus et son sourire charmeur en font craquer plus d’un. Son père est un notable très connu et reconnu. Sa mère, une Belge pétulante et gaie, toujours enthousiaste et de bonne humeur. Sabine a grandi dans une famille heureuse et soudée avec un frère aîné, Laurent, et une petite sœur Charlotte. Laurent est un brillant médecin, spécialiste en chirurgie plastique et reconstructive. Il est marié depuis dix-sept ans à Laure, avocate, et ils ont deux fils Cyril et Cédric. Charlotte est une artiste ravissante, rigolote et frivole. Elle est mariée depuis peu à Paul, promoteur immobilier de dix-huit ans son aîné.
Diplômée de la fameuse Ecole Hôtelière de Lausanne, Sabine a fait ses premières armes dans le tourisme. De guide touristique, elle a grimpé les échelons pour parvenir au service des congrès, avant d’accéder au département « Promotion ». Un vrai défi pour l’époque. Seule femme à ce poste en Suisse, elle avait pour mission de promouvoir la Ville de Lausanne dans toute l’Europe. Lors de la convention annuelle des villes suisses, elle y côtoyait de séduisants directeurs. Seule femme présente, elle n’avait que l’embarras du choix et ne s’en privait pas. Il y avait, entre autres, le beau Giovanni, ténébreux à souhait, directeur de l’Office du tourisme de Lugano ; Urs, qui portait bien son nom, à la carrure et aux muscles impressionnant – c’était un ancien rugbyman –, directeur de l’office de tourisme d’Interlaken ; Klaus, l’élégance personnifiée, directeur de l’Office de Tourisme de Bâle, sans oublier Peter, directeur de Swissair à Zurich. Sabine est polyglotte (français, allemand, anglais, italien et même un peu de Schwyzerdütsch). Elle n’a donc aucun problème de communication.
Elle tient un journal de ses excursions sexuelles. Elle y note nom, âge, allure, signe astrologique, lieu de rencontre et performances accompagnées d’étoiles, à la manière d’un guide gastronomique.
Aujourd’hui, à septante ans, elle compte cinq-cent-quarante-neuf amants (coups d’un soir, brèves aventures, « sex friends ») de vingt-trois nationalités différentes.
Elle aime feuilleter ce cahier qui lui rappelle tant de souvenirs merveilleux. On y trouve parmi le top dix : Francesco, un réalisateur de film italien, rencontré lors d’une cure de thalasso à Biarritz ; Bojidar, un avocat bulgare, de passage à l’hôtel Beau-Rivage à l’occasion d’une réunion du Comité International Olympique ; Gérard, un acteur français très connu, qui tournait un film dans la région et séjournait deux mois à l’hôtel ; Antoine, un pilote de ligne belge, côtoyé au Club Méditerranée et Fritz, homme d’affaires hollandais, son voisin de siège dans le train Lausanne – Zurich. Ces cinq-là étaient hors concours, les étoiles ne suffisaient plus. Et puis il y eut Pierre avec une mention très spéciale et de

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