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pages
Français
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2016
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Ebook
2016
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Publié par
Date de parution
11 mars 2016
Nombre de lectures
8
EAN13
9791029401312
Langue
Français
Le jour où j'ai changé de bord, volume 1/5
Aurore Kopec
Saga en 5 volumes à parution hebdomadaire de 1 270 000 car. (228 000 mots), volume 1 : 304 000 car. (53 500 mots).
Le jour où j'ai changé de bord est l'histoire de Ian, un éducateur rémois de 28 ans, célibataire endurci. Grâce à son frère, Tom, il fait la connaissance d'un adolescent gay et introverti, Nathaniel. Dans un premier temps, ce garçon l'agace mais Ian a un bon fond. A la demande de Tom, il prend Nathaniel sous son aile, jusqu'à en faire son colocataire lorsque le garçon se retrouve à la rue. Peu à peu, Ian prend conscience que Nathaniel lui plaît mais il se refuse à le lui avouer. Rien ne dit que les sentiments de Nathaniel sont réciproques et de toute façon, il a quelqu'un. Il leur faudra l'électrochoc d'un terrible accident pour qu'ils s'avouent leurs sentiments. A l'issue de la convalescence de Ian, la colocation se transforme en vie à deux, non sans quelques difficultés. Ian doit s'assumer en tant que bisexuel vis-à-vis de ses amis, de ses collègues... Du côté de sa sexualité, par contre, il assume très bien !
Leur relation devient plus forte de jour en jour. Ils affrontent ensemble les séquelles de l'accident de Ian et celui-ci est toujours là pour encourager Nathaniel, notamment dans ses études. Lorsque ce dernier obtient son diplôme et doit partir poursuivre ses études dans une autre université, c'est une véritable déchirure. Leur couple doit survivre à la distance...
L'un comme l'autre se plonge dans le travail. De son côté, Ian fait la connaissance de jumeaux en difficulté qui sèment la terreur au foyer de l'enfance où il travaille. Jordan est violent mais il protège avant tout son frère, Julien, gay. Ian arrive à bâtir une relation de confiance telle que, lorsque les adolescents refusent de partir dans un autre foyer, il fait tout pour devenir leur famille d'accueil. Devenu leur tuteur, Ian, puis Nathaniel dans son rôle de grand-frère, vont les guider sur la voie du bonheur.
Dès lors, on suit aussi les aventures des jumeaux. Deux adolescents dont l'un est hétéro et protecteur, l'autre gay et amoureux. Julien n'a pas choisi le garçon le plus facile. David vit encore au foyer. Victime d'un père pédophile, il doit se reconstruire. Julien se heurte à sa peur de l'autre, sa peur de la sexualité également, mais ça ne lui fait pas peur. De son côté, Jordan trouve en Ian un modèle et se métamorphose. Encouragés, soutenus et guidés par Ian et Nathaniel, les trois garçons évolueront chacun à leur manière.
Ian et Nathaniel poursuivent leur vie de couple. En dehors d'être des tuteurs impliqués, ils trouvent le temps de se pacser, entourés de leurs amis et de leur famille de cœur. Un dernier événement va venir secouer leur petite vie tranquille : des amies lesbiennes demandent à Ian d'être le père de leur enfant et d'en partager l'éducation. Une décision qu'ils prennent à deux. Devenir père était un rêve inavoué pour Ian et accueillir deux adolescents lui a fait réaliser à quel point ce serait bien, d'avoir un enfant à lui, à eux. Nathaniel se pense trop jeune mais le bonheur de Ian vaut la peine de faire un effort. La naissance de leur fille Léa marquera le début d'une nouvelle étape dans leur vie...
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Publié par
Date de parution
11 mars 2016
Nombre de lectures
8
EAN13
9791029401312
Langue
Français
Le jour où j'ai changé de bord...
Aurore Kopec
Volume 1/5
1
2
3
4
1
Bonjour. Moi c'est Ian. J'ai vingt-huit ans, suis châtain aux yeux verts, mesure 1m69.9 précisément. Je suis plutôt musclé. Le seul hic : je suis tombé amoureux du garçon le plus adorable du monde. C'est problématique lorsqu'on est un hétéro convaincu, n'est-ce pas ?
Avant toute cette histoire, j'étais un type rien de plus normal. Certes, mes relations avec les femmes n'ont jamais été simples : pas assez affectueux, pas assez présent, pas assez communicatif. Je n'avais pour moi que le fait d'être performant au lit. Je sais ce que vous vous dîtes : "encore un prétentieux", mais non, pas du tout, je vous le jure !
À l’époque, j'étais avec Marie, une fille charmante qui, contrairement à son homonyme, n'avait rien d‘une sainte ni d‘une vierge. Elle faisait des fellations comme pas une. Nous nous entendions à merveille, j'envisageai même de faire durer notre relation et de m'investir un peu plus. Ce petit bout de femme, brune aux yeux noirs comme la braise, aussi chaude, me comblait parfaitement.
Nous avions l'habitude de sortir avec mon frère, à l'époque célibataire. Thomas a deux ans de plus que moi, est un peu plus grand et il est blond. Il est prof de sport et de karaté le soir. Il n'y a pas plus sportif.
Un vendredi soir, nous avions décidé d'aller en boîte tous les trois. Tom nous rejoignit avant l'entrée. Il était accompagné d'un adolescent qui avait dix-huit ans, il dut même le prouver au videur tant il paraissait plus jeune. Il était très mince, de longs cheveux rouges et des yeux bleu marine. Son visage était un peu trop fin pour un garçon, mais il était encore jeune. Il était tellement timide qu'il laissa Tom nous le présenter. Il s'appelait Nathaniel. Ce n'est pas un prénom courant et je n'eus aucun mal à le retenir. Marie le prit par la main et le traîna sur la piste de danse.
J'en profitai pour demander à mon frère pourquoi il avait amené cet adolescent avec lui.
« Nathaniel est un élève de mon cours de karaté, m'expliqua-t-il. Comme il est hyper timide, je me suis dit que le conduire en boîte serait un bon exercice pour qu'il surmonte son problème.
— Il a l'air terrifié, fis-je remarquer.
— Il l'était encore plus avant d'arriver, mais là c'est déjà mieux. Et puis Marie a su le mettre en confiance. »
Tout est relatif, pensai-je. Elle l'avait un peu forcé et il était tellement timide qu'il n'avait pas osé dire non. À présent, j'avais l'impression qu'il s'accrochait à sa main. Sa façon de danser n'était pas dénuée de charme, mais il était un peu trop mal à l'aise pour être vraiment gracieux. Il en était presque comique.
Nathaniel ne m'adressa pas la parole de la soirée et Tom le ramena chez lui avant que Marie et moi partions. Marie avait de la compassion pour lui et adorait sa réserve, elle le trouvait mignon. Moi il m'énervait, et ce fut encore pire après.
Environ deux semaines plus tard, je revis ce Nathaniel. J'étais allé chercher Tom à la sortie de son cours et il m'avait demandé si nous pouvions raccompagner son élève chez lui. Comme j'étais le seul de nous deux à avoir un deuxième casque, Nathaniel monta en moto derrière moi. Sa timidité maladive m'exaspéra : je ne comprenais pas pourquoi il maintenait cette distance avec les autres. Il osait à peine passer ses bras autour de ma taille pour se tenir ! Je le conduisis jusqu'à un HLM où il habitait seul avec sa mère, d'après ce que m'expliqua Tom par la suite.
J'en parlais le soir même avec Marie, autour de l'apéro.
« Ce garçon est réservé, c'est dans sa nature. Tu ne peux pas l'en blâmer, me dit-elle.
— C'est ridicule ! m'exclamai-je. Cela ne le mènera jamais à rien.
— Bien sûr que si. Ce n'est pas parce qu'il n’est pas aussi impulsif que toi, monsieur le fonceur, qu'il n'arrivera à rien. Tu ne peux pas comprendre.
— Oui, mais ça le rend trop gentil. Il ne sait pas dire non.
— Tu as l'habitude de gamins qui ne connaissent que la force et la violence, qui vont te dire non simplement pour te provoquer.
(Je suis éducateur dans un foyer de l'enfance.)
— Au moins, ils savent ce qu'ils veulent, même si ce n'est pas pour leur bien.
— Décidément, tu es trop obtus pour envisager un autre point de vue ! répliqua-t-elle, irritée une fois de plus par ma faute.
— Si tu le dis » répondis-je, ne cherchant pas le conflit.
Néanmoins, je considérais toujours ce garçon comme une « mauviette ».
Les semaines passèrent et Marie trouva que je ne faisais pas assez d’effort pour renforcer notre couple. Elle m’accusa de ne pas y tenir assez et elle préféra me plaquer. Encore une ! Je repris donc mes vieilles habitudes et pratiques de célibataire.
Je continuai de sortir avec mon frère, même si lui était en couple depuis peu. Sa copine, Azora, une belle Brésilienne, semblait le combler. Il en était éperdument amoureux. Il la connaissait depuis longtemps, ils s’étaient fréquentés assidûment quelques années auparavant, mais cela n’avait pas marché. Ils en étaient à leur deuxième essai. Au moins, depuis que Tom sortait avec Azora, il n’amenait plus ce Nathaniel et je cessai de penser à lui.
Ma liberté retrouvée, j’en profitai pour draguer obstinément et il n’arriva pas une fois où je repartis de boîte seul. Marie devint elle aussi une vieille histoire. Les bras de Caroline, d’Élodie ou de Lucille étaient bien plus chaleureux.
J’étais ce qu’on peut appeler un collectionneur. Je n’en rappelai jamais aucune, les oubliais très vite au point que j’étais incapable de me souvenir d’elles si je les revoyais. Il faut dire que nous ne nous voyions jamais autrement que dans une demi-obscurité. J’aimais les femmes, c’était indéniable.
Tom me présenta à des amis et amies, collègues de boulot ou jeunes karatékas avec lesquels il s’entendait bien. Il y eut Sacha, très sympathique et ouvert, qui partagea plusieurs de nos sorties. Il aimait la moto, ce qui nous faisait un point commun. Mais il céda bientôt sa place à un autre jeune homme bien moins agréable… Nathaniel.
Guère moins timide que la fois précédente, Tom l’invita à la fête qu’il donnait pour mon anniversaire. Nos amis communs étaient là, d’autres moins proches, mais tout autant appréciés, et ce gamin. Peu de temps après son arrivée, je pris Tom à part :
« Pourquoi l’as-tu amené cette fois-ci ?
— Il a des problèmes chez lui, il a débarqué ce matin chez moi, en pleurs. Je ne pouvais rien faire d’autre.
— C’est assistante sociale que tu aurais dû faire, pas prof ! grinçai-je.
— Je sais bien que tu ne l’apprécies pas, mais il va rester dans son coin. Ignore-le si tu veux. »
Je choisis de suivre son conseil, mais mon regard revenait toujours vers lui. Nathaniel se cachait dans le coin d’un mur, assis sur une chaise, un gobelet à la main. De temps en temps, des filles attendries par son air de chien battu allaient le voir, discutaient un peu et repartaient. Il semblait ne voir personne, mais parfois je croisais son regard. Cela me mettait mal à l’aise. Son regard était déroutant. Je ne savais pas pourquoi, j’en avais déjà vu d’autres. Les gosses à problèmes, c’était mon boulot après tout.
La soirée se passa et je bus beaucoup… trop. Une fois tout le monde parti – à l’exception de mon frangin – je finis la tête au-dessus de la cuvette des toilettes. Bien que détestant cela, je n’eus pas le choix. Je me sentis partir en avant et j’allais cogner le rebord en céramique lorsqu’une main salvatrice retint mon front à temps. Cela ne m’empêcha pas de vomir une fois de plus, mais au moins, je n’aurais pas de bosse. M’essuyant la bouche – ô estomac cruel qui nous rend parfois si ridicule – je me retournai pour voir qui se tenait derrière moi. Mes yeux se focalisèrent tant bien que mal sur un visage masculin et jeune, avec des cheveux rouges. Nathaniel.
« Qu’est-ce que tu fais là ? grognai-je.
— Il m’a semblé que tu avais besoin d’aide.
Je me demandai pourquoi il était encore là lorsque je vis Tom arriver derrière lui. Tom devait le ramener avec lui, or il était toujours là.
— Oh ! fit-il, moqueur. Tu as encore abusé. Bonjour la gueule de bois !
— C’est bon Tom, fous le camp ! Et toi aussi ! ajoutai-je pour le gamin.
— Ce n’est pas prudent » répondit ce dernier.
Il osait me contredire. Une première !
Je me remis à vomir et il écarta les cheveux qui collaient à mes joues.
J’entendis vaguement Tom parler à Nathaniel qui finalement resta. J’étais incapable de protester davantage et je m’endormis à moitié sur la cuvette.
Le lendemain, ou plutôt quelques heures plus tard, je me réveillai dans mon lit. Un verre d’eau et plusieurs cachets d’aspirine étaient posés sur ma table de chevet. Je remerciai mentalement l’ange qui les avait mis là…
J’avalai les aspirines et descendis dans la cuisine. Un doux parfum de café s’en échappait, mais mon estomac malmené refusait d’ingérer quoi que ce soit. Tom était devant l’évier, à faire la vaisselle. Et bien sûr, Nathaniel était là, assis à la table, en train de prendre un petit déjeuner. Visiblement, il avait dormi là. Son T-shirt était froissé et il était pieds nus. Il m’adressa un petit sourire lorsque je pénétrai dans la pièce et je ne pus faire autrement que de lui répondre. La mémoire commençait à me revenir, il était resté avec moi dans les toilettes et il avait dû me conduire jusqu’à mon lit. Ce n’était pas bien glorieux tout ça !
« Salut, fit mon frère.
— Moins fort, chuchotai-je.
— Tu as trouvé les aspirines que Nat a laissé ? » poursuivit-il.
Je regardai le garçon qui évita mon regard. Alors c’était lui l’ange que j’avais remercié. Si j’avais su, je me serais retenu. Quoique… je doive reconnaître qu’il avait bien fait. Je pris place à côté de lui et enfouis ma tête dans mes mains. Sur la notice ils disaient 20 minutes avant que le médicament fasse effet, 20 longues minutes…
Une main se posa sur ma nuque. Elle était chaude et tremblante. Elle commença à me masser, des doigts passèrent dans mes cheveux et me massèrent le crâne. Le mar