Le Journal d Alain
95 pages
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Le Journal d'Alain , livre ebook

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Description

Le Journal d'Alain

Andrej Koymasky

Roman de 74 700 mots, 400 900 caractères

Sur quelques années, Alain confie à son journal intime sa vie au jour le jour, ses déboires et ses espoirs.

Entre les épreuves de la vie, les évènements graves ou futiles du jour et les nombreuses rencontres qui se succèdent au fil des pages, comme un portrait impressionniste, le journal rend compte des questions existentielles de la jeunesse, de ses doutes, mais aussi de son optimisme têtu.

Mais volonté et patience l'aident à surmonter les coups du sort dans sa quête de l'amour.

Retrouvez tous nos titres sur http://www.textesgais.fr/

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029400933
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Journal d’Alain
 
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
Traduit par Christophe
 
 
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
Partie 10
Partie 11
Partie 12
Partie 13
Partie 14
 
 
 
 
Partie 1
 
 
 
CE JOURNAL EST À ALAIN
 
 
Samedi 17 avril 1971
C'est mon seizième anniversaire. Ce journal, c'est le cadeau de Babette et Corinne. Elles l'ont acheté avec leurs économies et Babette a fait la couverture en tissu. Papa m'a offert une lampe-torche, et Maman la paire de jeans que je voulais. Didier est trop petit pour me faire un cadeau, mais il a mangé le gâteau avec nous. Il était tout joyeux, comme toujours.
Mais qu'est-ce qu'on doit écrire dans un journal ? Bof…
Aujourd’hui, c'est mon anniversaire, mais je l'ai déjà dit. Et dans un journal, il ne faut jamais rien effacer, c'est Babette qui me l'a expliqué, alors il faudra que je fasse plus attention à ce que j'écris.
Il est onze heures du soir, les gamins dorment, je peux entendre Maman dans la cuisine, elle est encore en train de nettoyer. Papa est à la mine, mais il est revenu déjeuner pour mon anniversaire. Il a demandé à changer de poste juste pour aujourd'hui. Je me sers de la lampe qu'il m'a donnée pour voir ce que j'écris. Ça serait plus facile d'allumer la lampe, plus confortable, et dans la chambre il n'y a que Didier qui dort et même un coup de canon ne le réveillerait pas. Mais c'est plus amusant d'écrire comme ça, comme un genre de conspiration ou un espion. Seulement, je ne sais pas quoi écrire d'autre. Je vais dormir.
Bonne nuit
 
Mardi 20 avril 1971
Papa est bizarre depuis quelques jours, il ne dit jamais rien. Dans la maison, ils sont tous nerveux. Quand c'est comme ça, Maman se tait aussi et ne parle presque plus. Il n'y a que Didier qui n'a pas l'air de s'en apercevoir et qui met la foire comme d'habitude. Quand c'est comme ça, je voudrais être ailleurs pour respirer plus facilement. Peut-être que je suis égoïste, mais ces moments sont vraiment pénibles pour moi, ça me rend anxieux. Si je suis joyeux, j'ai l'impression que ça les embête, comme si je me fichais d'eux. Et si je suis sérieux, ça à l'air d'aggraver la situation, de la rendre encore plus difficile. La seule solution, c'est de lire ou de faire mes devoirs, comme ça, c'est comme si j'étais ailleurs, loin, absent, même si je suis là.
Quand Papa est de bonne humeur, la maison a l'air pleine de soleil. Tout se passe bien. Mais ça n'arrive pas souvent.
Demain, j'aurai peut-être une interrogation d'histoire et après-demain une interrogation écrite de math. Je devrais réviser un peu plus, mais lorsque les choses vont mal à la maison, je ne peux presque pas travailler. Je dois faire attention avec l'histoire parce que je ne suis pas assez bon. C'est difficile de se rappeler correctement toutes ces dates et ces noms. Mais la prof d'histoire est si tatillonne que deux fois moins serait encore trop !
Faudrait que je demande à Papa une nouvelle paire de chaussures parce que les miennes sont presque mortes. Mais ce n'est peut-être pas le bon moment, pas seulement parce qu'il n'est pas de bonne humeur, mais aussi parce qu'il n'y a pas beaucoup de fric. C'est peut-être à cause de ça que Papa est bizarre. Il faudrait que je lui demande pour les chaussures quand il aura touché sa quinzaine, ça sera plus simple. Pour le moment, j'essaie de continuer comme d'habitude, j'espère seulement qu'elles ne vont pas craquer quand je serai à l'école ou en ville, ça serait gênant.
Solange m'a invité à réviser chez elle, mais il faudrait que je reste à Saint-Étienne. Faudra que je demande à Maman si je peux. Solange est jolie et gentille, et aussi tellement élégante. Son père est pharmacien, et ils n'ont pas de problème de fric. En plus elle travaille bien à l'école, et ses notes sont bonnes. Peut-être qu'elle m'aime bien, qui sait, et je pourrais essayer de la draguer. Peut-être après quelque temps qu'on se rencontrera pour travailler.
Mais maintenant, ça serait mieux que je commence à étudier.
 
Mardi 27 avril 1971
Cette semaine, je n'ai pas écrit parce que j'avais beaucoup de devoirs. Avant-hier, j'ai entendu Papa et Maman parler. Comme ils n'ont pas assez d'argent, elle dit que je devrais commencer à travailler. Papa ne veut pas en entendre parler. Il dit que je dois étudier à tout prix, même s'ils doivent se serrer la ceinture, parce qu'il ne veut pas que je finisse comme lui. Ça ne me déplaît pas d'étudier, mais pas non plus de commencer à travailler. Mais ils ne m'ont pas demandé mon avis, alors… Ils en ont parlé la nuit dans leur chambre, ils pensaient probablement que je dormais et que je ne pourrais pas les entendre, je ne sais pas. Mes chaussures tiennent encore, alors je continue à les mettre et je n'ai pas demandé une nouvelle paire, au moins pas jusqu'à maintenant.
Ma mère m'a donné la permission, alors je pourrai m'arrêter pour travailler chez Solange et ils me feront manger avec eux. La nourriture est bonne et Maman économise l'argent d'un repas. Mais sa mère est chiante. Elle veut qu'on étudie dans le salon pendant qu'elle tricote et comme ça elle peut nous surveiller. Solange dit que c'est parce qu'un garçon et une fille de notre âge, seuls, c'est dangereux. En fait, sa mère a peur qu'on fasse l'amour. Je n'y avais même pas pensé, mais maintenant que Solange me l'a fait remarquer, j'aimerais bien faire l'amour avec elle. Le problème, c'est que je ne l'ai encore fait avec aucune fille, et j'ai peur de merder. Mais en fait, je pense qu'il n'y a pas de problème puisque Solange ne m'a pas demandé de le faire avec elle.
 
Vendredi 30 avril 1971
Aujourd'hui, en rentrant dans le bus, un truc bizarre est arrivé. Comme d'habitude, c'était bondé et j'étais debout, on était serrés comme des sardines. Juste en face de moi, il y avait une fille qui devait avoir dans les dix-neuf ans, ni belle ni moche, avec une robe à la mode. Genre qui se montre. Je la voyais de profil. Derrière elle, petit à petit, un type dans les quarante ans, élégant, mais strict, genre employé de banque, juste pour le décrire, est venu derrière elle. Je l'ai vu bouger comme s'il devait descendre au prochain arrêt, mais à la place, il est venu dans le dos de la fille. Le type a commencé à frotter son truc contre ses petites fesses. Je souriais en attendant sa réaction. En fait, elle s'est retournée avec un regard assassin, le regardant dans les yeux. Il faisait semblant de rien, et je pensais qu'elle allait partir ou lui dire quelque chose. Eh ben merde ! Elle s'est retournée de nouveau comme si de rien n'était et je l'ai vue tortiller son petit cul ! C'est sûr qu'elle aime ce type ! Ou ce qu'il lui faisait sentir. Ils ont continué comme ça un moment et je me suis demandé comment ils avaient l'aplomb de faire ça devant tout le monde. Si je le voyais, d'autres gens pouvaient le voir aussi. Et puis, elle est descendue du bus. J'aurais parié qu'il la suivrait et qu'il descendrait avec elle. Mais non, le type est resté dans le bus. J'étais un peu déçu, mais c'est leurs oignons après tout, j'ai pensé.
Et puis après un moment le type a changé de place, passant comme une anguille entre les gens tassés.
Je pensais qu'il avait repéré une autre nana, avec laquelle il pourrait jouer à son jeu secret. En fait, le type petit à petit est venu derrière moi et il a commencé à pousser contre mon cul ! D'abord, j'ai senti comme une chaleur, et puis j'ai bien senti son affaire toute dure pousser contre moi. J'étais stupéfait et embarrassé, et je ne savais pas quoi faire, mais le truc bizarre, c'est que ça me plaisait, cette chaleur et le truc dur contre mes fesses et alors le mien aussi a commencé à devenir de plus en plus dur. Et puis il est descendu du bus. Je n'aurais jamais pensé que la sensation qu'il était excité pourrait aussi m'exciter. C'est peut-être pour ça que la fille n'a pas bougé et qu'elle était d'accord. Ça a peut-être eu le même effet sur elle que sur moi. En plus, pendant tout le temps où le type la pressait contre moi, j'avais très envie d'y mettre la main pour la tâter et mieux sentir la forme et la consistance, mais je n'ai pas osé. Mais juste à la sentir comme je l'ai fait, il devait être drôlement bien monté.
Évidemment, pour ce type, un cul est un cul, que ça soit un garçon ou une fille.
 
Samedi 1 er mai 1971
Quand ça me prend de me branler, généralement je ne pense à rien de spécial. Juste à profiter du plaisir que je ressens, jusqu'à ce que ça sorte. Mais la nuit dernière, pendant que je m'astiquais, je me suis rappelé de ce gars dans le bus, et j'ai imaginé qu'il se frottait encore contre moi, et c'était plus excitant que d'habitude. Et même maintenant, rien qu'à l'écrire, ça me fait bander. Dans un moment, il faudra que je prenne le bus pour aller chez ma tante lui porter des choses de la part de Maman. Si un truc comme ça pouvait encore m'arriver… J'aimerais vraiment.
La chatte du voisin a eu des petits. Qu'est-ce qu'ils sont mignons ! J'en voudrais bien un, mais je ne demanderai même pas à Maman. Elle répondrait (et elle aurait raison) qu'on a déjà à peine assez pour se nourrir alors ajouter un chat !
 
Dimanche 16 mai 1971
Maman est encore enceinte. Je n'arrive pas à savoir s'ils sont contents ou pas. Ce qui est sûr, c'est que nourrir une bouche de plus, ça va pas être facile. Papa a dit qu'il allait demander au patron de la mine de faire plus d'heures supplémentaires. On ne le voit déjà pas beaucoup, on ne le verra presque plus du tout.
Le curé de la paroisse nous a donné des vêtements, de seconde main, mais en très bon état. Il y a aussi une belle paire de chaussures, juste ma pointure, et elles ont l'air presque neuves, alors ça règle mon problème de chaussures. Ce sont des mocassins noirs, le genre avec des petits glands en cuir, j'aime bien ça.
Maintenant, il faut que je retourne travailler. J'ai pas vraiment envie, mais je dois faire attention, l'année scolaire approche de la fin et je dois passer dans la suiv

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