Le Malheur des uns...
36 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le Malheur des uns... , livre ebook

-

36 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Lorsqu'Erin Masson, star montante du cinéma américain rentre dans sa ville natale, Marseille, elle pense avoir échappé au pire et être enfin en sécurité.


Redevenue Esperanza Graziani, fille de Ange Graziani, figure emblématique du "milieu" marseillais, elle espère reprendre une vie normale et oublier Hollywood. Malheureusement, tout ne se passe pas toujours comme on le souhaite.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 30
EAN13 9782374470122
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

LE MALHEUR DES UNS...
Saga Marseille - 1

Nouvelle
Chiaraa VALENTIN







LE MALHEUR DES UNS...
Saga Marseille - 1

Nouvelle
ISBN version papier 978-2-37447-013-9
ISBN version Numérique 978-2-37447-012-2
Octobre 2017 © Erato–Editions
Imprimé en France - Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.
Je viens du Sud,
et par tous les chemins, j’y reviens.
Michel Sardou

Acte 1
Je suis là, assise au bord du plus haut rocher de la calanque de Callelongue 2 . Je regarde la nature gronder, la vaste étendue bleue qui s’étend devant moi se déchaîne, venant fracasser ses vagues sur la pierre, juste sous mes pieds. On ne distingue ni le ciel ni la mer, tout se confond, j’admire les couleurs.
Cependant, je ne bouge pas, reste là, je suis bien… enfin apaisée. Je fredonne la même chanson qui me suit depuis mon retour :
« Bien souvent j’oublie la distance… qui m’a fait quitter les rues de l’enfance… » 3
Pas forcément fan du chanteur, ce titre exprime vraiment les paroles que je cache dans mon cœur et je ne peux m’empêcher de me les répéter encore et encore.
Mes jambes se balancent dans le vide, je regarde au loin, essaye de discerner la ville qui doit s’élever sur ma droite, mais les vagues ne me rendent pas la t â che facile. Pourtant, je sais qu’elle n’est pas loin, que la Bonne Mère m’a enfin reprise dans ses bras, me protège à nouveau . Et face à cette mer démontée, j’oublie le présent et le futur… mais surtout mon passé.
Dans quelques minutes, je vais retourner vers le monde réel, vers ma vie solitaire.
Respirer librement, profiter de la vie, croire en soi et en ses rêves . Ne plus être prisonnière de ce carcan qui m’oppresse. C’est le défi que je me suis lancé pour mon retour dans ma ville natale.
Soudain, le bleu vire et s’estompe, la lumière si claire devient laiteuse, toute jaunie, l’air se fait électrique, le vent se lève. Ce n’est pas le mistral, c’est celui qui annonce l’orage. Un éclair déchire le ciel, le tonnerre le suit de près. Quelques gouttes de pluie me sortent de ma torpeur. Il est temps de rentrer, de quitter « mon refuge ».
Je me lève et me mets à vaciller. Le vent a raison de ma stabilité et de ma progression. Je glisse, dérape, mais avance tout de même d’un pas sûr. Mon corps a retrouvé les r é flexes de cet endroit, il reconnaît sa maison. Je jette un œil derrière moi, une dernière fois. Ce petit bout de terre, ce coin de rocher face à la mer, c’est mon seul vrai chez-moi. Je reviendrai, c’est certain.
Le temps change radicalement, avant que je regagne le port. Les éléments se sont déchaînés, si je devais faire une description de l’apocalypse, pour moi, ça ressemblerait à ça. L’orage gronde, les éclairs déchirent le ciel, le tonnerre explose partout autour de moi, la foudre ne frappe pas loin et dans l’enclave de ce petit port de p ê cheurs, le bruit est amplifié, magnifié. La pluie tombe dru, l’eau est montée rapidement, ne me permettant pas à certains endroits de distinguer la mer de la route. Je tourne sur moi-même, les bras écartés pour profiter de la pluie, mais une fois ce moment passé, je cours me mettre à l’abri dans ma voiture.
Je traverse la rue à toute allure , la pluie diluvienne ralentie ma progression. Le vent fait battre les volets des maisons de ville. Un bruit sourd me surprend et me fait sursauter. Ce n’est rien qu’un pot de terre qui a explosé en chutant. J’accélère encore, mais cela ne sert plus à rien, je suis trempée comme une soupe mais au moins, la pluie ne me dégouline plus dans le cou et je peux brancher mon chauffage à fond pour tenter de me sécher.
Malgré mes vêtements trempés et l’eau qui coule sur mes sièges, ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi bien. Je respire un grand coup et mets le contact pour partir de cet endroit avant de me faire coincer par la montée des eaux.





2 Callelongue : C’est la première calanque du massif, après le village des Goudes. Pour les Marseillais, c’est déjà le « bout du monde ». Un petit port de pêche, quelques cabanons.

3 Marseille – Patrick Fiori
Acte 2
Ma voiture, pourtant puissante, a du mal à progresser ...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents