Les Cannevas de la Pâris
54 pages
Français

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Les Cannevas de la Pâris , livre ebook

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Description

Ouvrage anonyme, publié vers 1750, qui porte sur l'histoire d'une maison close très célèbre du XVIIIe siècle, tenue par une maquerelle dénommée Pâris…

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 46
EAN13 9782820622228
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
«Érotique»

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ISBN : 9782820622228
Sommaire


ÉPÎTRE À MADAME PÂRIS
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII
CHAPITRE IX
CHAPITRE X
CHAPITRE XI
CHAPITRE XII
CHAPITRE XIII
CHAPITRE XIV
CHAPITRE X.V
CHAPITRE XVI
CHAPITRE XVII
CHAPITRE XVIII
CHAPITRE XIX
CHAPITRE XX
CHAPITRE XXI
CHAPITRE XXII
CHAPITRE XXIII
CHAPITRE XXIV
CHAPITRE XXV
CHAPITRE XXVI
CHAPITRE XXVII
CHAPITRE XXVIII
CHAPITRE XXIX
CHAPITRE XXX
CHAPITRE XXXI
CHAPITRE XXXII
CHAPITRE XXXIII
CHAPITRE XXXIV
CHAPITRE XXXV
ÉPÎTRE À MADAME PÂRIS
Grande prêtresse des temples de Cythère,
Pathos, Amathonte, etc .

Madame,
Quelque essentielle que fût chez les Romains, à la destinée de l’empire, la conservation du feu de Vesta, par combien de malheurs cependant ce peuple ne se ressentit-il pas de la fragilité des vierges auxquelles ce sacré dépôt avait été confié ! Plus heureuse que Numa, vous avez, Madame, institué en l’honneur de Vénus des sacrifices dont la perpétuité sera mieux conservée. La déesse, propice à vos vœux répandra sans cesse sur vous ses bienfaits parce que, plus politique que le second roi de Rome, vous avez fondé la félicité de votre sacerdoce sur le bonheur des victimes mêmes. Toujours la reine de Paphos verra son temple purifié par les libations qui doivent en rafraîchir l’enceinte, parce que jamais les prêtresses ne se refuseront à des sacrifices aussi délicieux pour elles qu’agréables à la divinité.
Je suis avec un profond respect, Madame, votre très humble et très obéissant serviteur,
D***
CHAPITRE PREMIER
La curiosité des Parisiens


Je parcourais tout seul le Palais-Royal. J’avais déjà répété plusieurs fois la grande allée, et j’étais sur le point de quitter la promenade, lorsque je vis beaucoup de monde se rassembler. Je crus qu’un spectacle digne de la curiosité de tant d’honnêtes gens devait l’être de la mienne, j’approchai, et après avoir longtemps cherché, je n’aperçus que deux femmes qui, assises depuis une heure, avaient paru peu mériter jusque-là les regards du public. Elles marchaient alors, et on les suivait avec un empressement prodigieux. Je les considérai beaucoup, mais en vain voulus-je découvrir par quel charme elles pouvaient enchanter ainsi les spectateurs. Leur figure ne me parut que très commune, et mes recherches ne servirent qu’à m’y faire trouver de nouveaux défauts. Convaincu que ce n’était pas en faveur de leurs grâces qu’on circulait et voltigeait autour d’elles, je redoublais mes recherches en m’efforçant d’y donner un tour raisonnable. Leur habillement, me disais-je, n’est pas, à beaucoup près, assez somptueux pour fixer les regards, et leurs attitudes ne sont pas exactement de qualité ; il règne, il est vrai, sur leur physionomie, un air de licence et d’effronterie digne de remarque, s’il ne leur était commun avec je ne sais combien d’honnêtes femmes que je vois ici. J’avais épuisé toutes mes conjectures, lorsque je rencontrai heureusement le chevalier de ***.
Ah ! chevalier, lui dis-je, vous arrivez fort à propos ; nommez-moi, s’il vous plaît, ces deux personnes si dignes d’attention, à ce qu’il paraît.
Eh ! quoi, interrompit-il, il y a huit jours que vous êtes à Paris, et vous ne connaissez pas encore Fatime et Richemont ?
Non, répliquai-je, je ne savais pas que cela fût essentiel. Mais pourquoi les entoure-t-on avec tant d’empressement ?
Eh mais, reprit-il, qu’avez-vous donc fait depuis que vous êtes en cette ville ? Ce sont des filles de chez la Pâris. Vous n’avez pas encore été visiter cette femme ? Cela n’est pas dans l’ordre, et je suis furieux de vous voir si…
À ces mots, il me quitte, et va achever apparemment la phrase à un autre fat, sur l’épaule duquel il s’appuie.
J’étais intrigué plus que jamais. La Richemont, la Fatime, la Pâris, tous ces noms si essentiels, et que j’ignorais, me roulaient dans la tête, lorsqu’une douce rêverie me conduisit vers mon équipage. Je me fis conduire à l’hôtel où je logeais, et je n’eus rien de plus pressé que de raconter l’aventure au marquis de ***. Parisien depuis huit mois, il me parut capable de débrouiller le chaos de mes idées. En effet, à peine lui eus-je fait part de mon embarras qu’il me répondit qu’il était en état de m’éclaircir.
Je traversais, ajouta-t-il, le Palais-Royal, lorsque le tumulte a commencé ; il ne méritait assurément pas votre attention, et vous serez souvent la dupe de votre curiosité si vous la mesurez sur celle du public : un sapajou, un joli gredin font tourner la tête à nos talons rouges ainsi qu’au peuple ; les spectateurs eux-mêmes eussent été fort embarrassés de vous rendre raison de leur empressement.
Mais, interrompis-je, laissez là votre morale ; expliquez-moi ce que c’est que Fatime, Richemont, la Pâris.
Les deux premières, continua-t-il en riant, sont des filles qui appartiennent à la dernière ; et cette dernière, c’est la surintendante des plaisirs de la ville, et quelquefois de la cour : c’est une femme qui a trouvé depuis un an le secret de faire une fortune aussi rapide que celle d’un fermier général. Sa réputation est répandue prodigieusement ; elle fait actuellement l’entretien de tous les cercles, et il n’est pas permis d’ignorer son nom et ses qualités. Étranger à Paris et curieux d’en voir toutes les merveilles, vous ne sauriez vous dispenser de visiter la maison de cette femme industrieuse. Je la connais un peu, je m’offre de vous y introduire.
J’éclatai en voyant l’air sérieux avec lequel il prononça ces dernières paroles.
J’ignorais, lui dis-je, que vous fussiez si bien faufilé, et ce n’aurait pas été des connaissances de cette espèce que je vous eusse demandées. Au reste, où n’irais-je pas sous vos auspices ? Nouveau Mentor, vous conduirez mes pas chez cette autre Calypso.
Nous plaisantâmes beaucoup à ce sujet pendant le dîner et, l’heure du Bois de Boulogne étant venue, nous fixâmes notre visite au retour de cette promenade.
CHAPITRE II
Hôtel du Roule


Il était déjà trop tard quand nous arrivâmes à l’hôtel du Roule. Une file de carrosses nous avertit que nous y étions. Nous abordâmes avec peine, et enfin la porte s’ouvrit. Nous traversâmes une cour assez grande ; des remises, de part et d’autre, couvraient les équipages de la maîtresse de l’hôtel, des cuisines bien ordonnées s’offrirent à notre gauche en entrant… J’admirais en passant cette foule de serviteurs dignes de ceux du plus somptueux Périandre, lorsqu’un domestique vint à nous. Il nous conduisit au premier par un escalier vaste et commode, bordé d’une haie d’étourdis, dont il paraissait que la maison regorgeait. Là, on nous introduisit dans le salon ; après quoi, le laquais nous quitta pour aller avertir madame. Ce salon était au rez-de-chaussée d’un parterre où nous fîmes un tour en attendant. J’étais étonné de ce que je voyais, et le marquis m’examinait avec délices, lorsque la Pâris entra. Ma surprise ne fit que redoubler à sa vue. Cette femme est d’environ cinquante ans, d’une taille assez haute, et point mal faite, mais d’une figure à faire peur, maigre et allongée ; son teint est couperosé, sa peau est couverte de dartres, et ses yeux louches et de toutes couleurs forment le visage le plus complètement horrible que je connaisse. « Voilà donc, me dis-je en la voyant, cette nouvelle Canidie qui, destituée des deux ressources du sexe, la jeunesse et la beauté, a fait une fortune que ces avantages réunis ne procurent que rarement encore ! » J’étais si étourdi de la singularité de cette entrevue que j’eusse été embarrassé d’ordonner un compliment, si le hasard m’en eût chargé. Heureusement, le marquis me prévint.
Eh ! bien, maman, s’écria-t-il en courant à elle, comment va le commerce ? Vous avez, ce me semble, compagnie nombreuse.
Très nombreuse, répliqua-t-elle. Qu’une grande réputation est à charge, mes enfants ! Du matin jusqu’au soir, je suis obsédée de visites et de messagers. C’est un seigneur qui envoie chercher celle-ci ; c’est le duc de… qui veut coucher avec telle autre ; c’est un vieux financier qui désire admirer à loisir la beauté du corps de la… ; c’est ce fade conseiller au parlement qui veut en emmener une chez lui… Il craint de gâter ses cheveux en long, son habit de moire et se

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