Les naufragés de La Belle Capresse (érotique gay)
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Les naufragés de La Belle Capresse (érotique gay) , livre ebook

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Description

Les naufragés de La Belle Capresse

Alex D.

Pulp de 152 000 caractères.
Philippe de Saint-Albray sortit de sa cabine et monta sur le pont. La clarté du soleil matinal l'aveugla un instant, puis ses yeux s'habituèrent. Il était vêtu d'une fine chemise blanche, largement échancrée sur sa poitrine et portait une culotte de drap noir coupée à mi-mollet. Ses cheveux noirs liés derrière sa nuque par un ruban de soie, mettaient en valeur la beauté sombre et sensuelle de son visage. Âgé de vingt-quatre ans, le jeune homme resplendissait de santé
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Informations

Publié par
Date de parution 07 janvier 2013
Nombre de lectures 45
EAN13 9782363075154
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Alejandro
Les naufragés deLa Belle Capresse
Alex D.
Été 1825. La frégate filait à belle allure sous l'effet d'un vent de nord-est. Cela faisait maintenant deux semaines queLa Belle Capresse [Capresse : Femme métisse antillaise] avait quitté son port d'attache de Saint-Malo et voguait en direction des îles du Cap Vert. Le temps s'annonçait beau et tranquille. Philippe de Saint-Albray sortit de sa cabine et monta sur le pont. La clarté du soleil matinal l'aveugla un instant, puis ses yeux s'habituèrent. Il était vêtu d'une fine chemise blanche, largement échancrée sur sa poitrine et portait une culotte de drap noir coupée à mi-mollet. Ses cheveux noirs liés derrière sa nuque par un ruban de soie, mettaient en valeur la beauté sombre et sensuelle de son visage. Âgé de vingt-quatre ans, le jeune homme resplendissait de santé : les courbes viriles révélées par endroits sous ses fins vêtements laissaient deviner une belle musculature, fruit d'exercices réguliers. Il observa un moment les activités des matelots qui s'affairaient sur le pont, puis s'approcha d'un homme de haute stature qui scrutait l'horizon. — Bonjour Capitaine ! L'homme se tourna vers lui et un sourire apparu sur son visage : — À la bonne heure, vous voici réveillé, Philippe ! — Le temps s'annonce magnifique. Quels sont vos ordres ? — Rien de particulier pour l'instant, mon ami. Nous voguons à bonne vitesse, le vent nous est favorable. Le capitaine tendit la longue-vue à son second : — Tenez, admirez ce groupe de dauphins. Je ne me lasse pas de contempler leurs prouesses. Ils sont dans notre sillage depuis un bon moment et je ne serai pas surpris qu'ils nous suivent encore pendant des heures ! Philippe saisit l'instrument et contempla extasié le ballet des poissons qui accompagnaientLa Belle Capresse et faisaient des bonds impressionnants hors de l'eau. — Magnifique ! S'exclama-t-il. — Ces animaux sont dotés d'une intelligence remarquable, commenta le capitaine. De récentes études le prouvent. À présent je vous laisse profiter du spectacle. Rejoignez-moi dans ma cabine tout à l'heure, voulez-vous ? Nous y ferons ensemble le point sur notre route. — Comptez sur moi Monsieur ! *** Issu d'une famille bourgeoise de Vendée, le capitaine Arnaud de Briard, âgé de quarante-cinq ans, était un vieux loup de mer qui avait déjà parcouru plusieurs fois les océans de la planète et s'était forgé une excellente réputation comme commandant de frégate. Un récent héritage lui avait permis d'acquérirLa Belle Capresse, un fringuant voilier de cinq cents tonneaux. Aujourd'hui, la frégate faisait route vers le sud pour prendre livraison d'épices et de bois précieux dans les comptoirs des Amériques. Arnaud de Briard regagna ses quartiers, tandis que son lieutenant, Philippe de Saint-Albray poursuivait son observation. Le temps était résolument au beau et Philippe se sentait au mieux de sa forme. Il s'accouda au bastingage et se pencha légèrement pour voir l'eau qui courait avec rapidité le long de la ligne de flottaison du navire. Ses pensées l'amenèrent un instant vers le château familial. Comme tout cela lui paraissait loin à présent et cette existence antérieure bien fade comparée aux moments qu'il vivait à bord de ce voilier. Sans parler des perspectives de contact avec les indigènes d'Amérique. Lui, qui auparavant papillonnait environné de donzelles séduites par son charme et sa fortune, se retrouvait à présent au milieu de marins un peu rustres, sans aucune présence féminine
pour lui tenir compagnie. Pourtant, il avait fait son choix et n'en éprouvait pas de regrets, car ses aventures faciles et sans lendemain avaient fini par le lasser. C'est dans cette lassitude qu'il avait trouvé la motivation pour quitter le confort de la demeure familiale et tenter l'aventure autour du monde. À Saint-Malo, un bienheureux hasard lui avait permis de faire la connaissance d'Arnaud de Briard. S'étant retrouvés voisins de table dans un restaurant de bonne réputation, les deux hommes avaient entamé une conversation au cours de laquelle ils s'étaient découvert de multiples affinités. Philippe avait des notions de navigation assez théoriques, mais cela ne sembla pas gêner outre mesure Arnaud de Briard qui l'entreprit sur ce thème. La confiance aidant, ils se confièrent leurs projets et leurs espérances. Ainsi, lorsque quelque temps après, le capitaine de Briard lui proposa d'embarquer surLa Belle Capresse, Philippe n'hésita pas une seconde. — J'ai déjà un maître d'équipage, mais vous serez mon second et apprendrez sur le tas ! avait annoncé Arnaud de Briard, ajoutant d'un ton amusé : mais saurez-vous supporter l'absence des femmes durant notre voyage ? — Rassurez-vous, capitaine ! J'ai déjà beaucoup donné et je trouverai bien surLa Belle Capresseles pôles d'intérêts qui me feront oublier pour un temps les plaisirs de la chair. Les deux hommes se mirent à rire. Arnaud de Briard posa affectueusement sa main sur l'épaule de Philippe. — Ne désespérez pas mon ami ! Vous vous rattraperez à notre arrivée à Rio ! Vous verrez, les Amériques sont peuplées de jeunes et jolies capresses prêtent à vous accueillir à bras ouverts ! Philippe était naturellement enchanté de cette opportunité de voyage à l'autre bout du monde, car elle comblait ses souhaits immédiats d'évasion et de changement. En outre, de Briard avait toutes les caractéristiques d'un compagnon agréable, qui connaissait bien son métier et les hommes de mer. Philippe était encore absorbé dans ses pensées lorsqu'une voix l'interpella. — Holà lieutenant ! Philippe se retourna : — Holà Erwan. Belle journée, n'est-ce pas ? — Oui ! La mer est belle et la pêche est bonne. Regardez ! Philippe contempla le jeune homme rieur aux cheveux bouclés, planté non loin de lui. Il tenait en main deux gros poissons à la peau gris ardoise qui bougeaient encore. — Je les ai pris avec ma ligne de traine ! dit-il avec fierté. — Compliment, matelot. Erwan posa le produit de sa pêche sur un tonneau. — Du travail pour Nicolas le cuisinier ! annonça-t-il. — M'est avis qu'il ne s'en plaindra pas ! Erwan se mit à écailler les poissons sans plus tarder, tandis que Philippe l'observait, accoudé au bastingage. Habitué à la beauté féminine, le jeune officier n'avait jusqu'à présent, accordé que peu d'intérêt à celle des hommes. Cependant, son arrivée surLa Belle Capresse avait commencé à changer sensiblement ses conceptions en matière de séduction masculine. En effet, à peine embarqué sur la frégate, son regard avait croisé celui d'Erwan et les magnifiques yeux noirs du garçon l'avaient aussitôt captivé. Il s'était dit : — Par tous les diables ! La beauté de ce jeune bougre est remarquable ! Des sentiments mêlés et confus l'envahirent, tandis qu'il suivait la silhouette du jeune marin qui transportait ses bagages jusque dans sa cabine. Il se surprit à détailler son cou nerveux, sa taille fine, puis ses pectoraux déjà bien développés, à peine cachés par sa courte veste de toile écrue. Comme le reste de l'équipage, le matelot portait une culotte de drap gris coupée à mi-mollet. Elle était suffisamment ample pour de pas gêner les mouvements durant les manoeuvres. Avec le temps, Philippe finit par trouver Erwan étonnamment séduisant dans
ces vêtements rustiques et l'image du jeune marin vint hanter son esprit. Lorsqu'il était allongé sur le lit de sa cabine durant ses moments de repos, Philippe rêvassait. Il n'essayait plus désormais d'imaginer les charmes de ses conquêtes féminines passées, mais il se plaisait à imaginer Erwan, vêtu de beaux habits, paradant à ses côtés, environnés d'une multitude de femmes énamourées et rieuses. Nul doute que la séduction naturelle du jeune marin aurait fait des ravages et le cas échéant, sa virginité mise à rude épreuve ! Philippe en savait quelque chose. Sa belle prestance et ses dons précoces lui qui avait perdre la sienne à dix-sept ans dans le lit d'une comtesse qui aurait pu être sa mère. Il en gardait un souvenir ému, car avec elle, Philippe avait découvert les plaisirs de la chair et les caprices des femmes amoureuses ! Les voix des marins retentirent. — Erwan ! Aux gréements pour la manoeuvre ! À parer à tribord ! Le jeune matelot s'empressa, délaissant ses poissons, tandis que Philippe lui lançait : — Je m'occupe du cuisinier. En attendant, prends garde aux cordages et retours de voile mon garçon ! L'habitude entraîne l'audace et les deux sont mauvaises conseillères. Je ne veux pas te perdre en mer ! — Soyez sans crainte, lieutenant ! Je ferais attention ! Philippe suivit du regard la silhouette qui grimpait avec agilité dans les gréements. Son coeur se serra à mesure qu'il voyait le garçon monter de plus en plus haut.
Erwan
Ses seize ans accomplis, Erwan s'était engagé comme mousse sur la frégateLe Conquérant, que commandait le capitaine Arnaud de Briard. Sa famille était pauvre et malgré ses aptitudes pour les études, le jeune adolescent dut partir gagner sa vie sur les mers. Ainsi, il avait mûri au milieu des marins, sous la vigilance du capitaine, devenu pour un temps, le garant de sa virginité. En effet, ce dernier connaissant les effets de la promiscuité sur les hommes en manque de femmes, ne voulut prendre aucun risque et dès son arrivée, il octroya à Erwan un petit espace privé, où ce dernier pouvait s'isoler pour dormir. Lorsqu'il quitta le commandement du Conquérant pour celui deLa Belle Capresse, Arnaud de Briard avait pris Erwan en affection et il décida de garder le jeune homme à ses côtés.
À présent âgé de dix-huit ans, Erwan avait acquis son statut de matelot. Sa barbe encore discrète commençait à montrer son ombre à la pointe de son menton et sur le bas de ses joues. Il était devenu un homme à part entière et par cela, capable de repousser des assauts sexuels indésirés. Ce risque n'était d'ailleurs plus d'actualité surLa Belle Capresse, car de Briard avait soigneusement sélectionné son équipage parmi des hommes de bonne réputation. Notamment maître Jacques le quartier-maître, auquel rien n'échappait.
Lorsqu'il prit la décision de lancer l'expédition deLa Belle Capressele Brésil, le vers capitaine de Briard engagea Pierre, un mousse d'à peine seize ans, pour s'occuper de son service personnel et aider à la cuisine. Erwan libéré de ses obligations domestiques envers de Briard, se tourna alors vers Philippe de Saint-Albray pour lui proposer son aide.
Le jeune officier se félicita de cette initiative, car le garçon était propre, serviable et intelligent. En outre, il était beau et de fait, sa compagnie charmait le jeune noble. Ainsi, dès les premiers jours, de Saint-Albray s'efforça naturellement d'établir une amitié véritable avec Erwan, en dépit de leur condition sociale très différente.
***
La frégate venait de passer les îles du Cap Vert et poussée par une brise contenue, elle poursuivait sa route à bonne allure. Le capitaine Arnaud de Briard pensa qu'il arriverait en vue des côtes brésiliennes en avance sur ses prévisions si le vent se maintenait.
Au fil du temps, le capitaine remarqua la saine amitié qui s'était établie entre Philippe et Erwan. Comme il l'avait maintes fois démontré, l'homme était tolérant et les conventions imposées par les barrières sociales lui importaient peu. Aussi vit-il d'un bon oeil cette relation qui ne nuisait en rien aux tâches de l'un et l'autre. Un soir qu'il dînait avec son lieutenant, de Briard déclara d'un ton enjoué :
— Mon ami, il semble que vous ayez fait forte impression sur Erwan. À présent, il ne jure
que par vous !
Philippe rougit légèrement en maudissant son trouble intempestif.
— Capitaine, ne lui en tenez pas rigueur. À dire vrai, ce garçon m'est de bonne compagnie. Sa conversation est intéressante et il me parait doté de belles qualités.
Le capitaine s'exclama joyeusement :
— Soyez sans crainte, point de jalousie entre-nous mon cher ! Il me plaît au contraire que votre intérêt pour ce jeune homme ce soit éveillé. Déjà, surLe Conquérant, j'avais remarqué son intelligence et sa vivacité d'esprit. Tout compte fait, je pense que ce garçon mérite un sort plus enviable que celui de marin.
Arnaud de Briard s'arrêta un instant pour vider sa coupe de vin puis reprit :
— De plus, il a belle prestance, ne le nions pas. C'est un avantage si quelque personne bien née décide de lui accorder une place dans la bonne société, n'est-ce pas ?
— Sans doute, mais à quoi pensez-vous ? Que pouvons-nous faire pour améliorer sa situation ?
De Briard soupira en levant les mains :
— Pour le moment, pas grand chose ! Nous ne pouvons soustraire ce jeune homme aux tâches qui lui incombent sur ce navire sans risquer de nous attirer l'incompréhension de maître Jacques et de ses compagnons. Son rôle et sa place sont désormais bien établis au sein de l'équipage et il doit les assumer jusqu'au bout de notre voyage. En attendant, je vous autorise à aviser le quartier-maître afin qu'il lui évite les manoeuvres trop risquées dans les gréements et toutes les tâches improductives, que vous remplacerez par l'enseignement des sciences et des mathématiques. Qu'en dites-vous mon ami ?
— Je vous suis très reconnaissant de cette marque d'intérêt, monsieur ! Pour lui et pour moi. Cependant, je dois avouer que s'il aime les livres, ce garçon adore aussi grimper au plus haut du mât de misaine !
Le capitaine se mit à rire.
— Oui, il est audacieux, je le reconnais. C'est la fougue de la jeunesse, que voulez-vous ! Mais s'il se casse le cou avant l'heure, votre tâche d'éducateur sera définitivement terminée et nous aurons perdu un homme. Ainsi, faites preuve d'autorité envers lui. Soyez vigilant et limitez ses prouesses aériennes.
— Bien capitaine. À propos, puisque vous semblez partager mon intérêt à son égard, pensez-vous qu'il puisse étudier dans ma cabine durant ses moments de loisir ? Je sais que ce n'est pas dans les coutumes et.
— Fis de convenances entre-nous, mon cher Philippe ! l'interrompit de Briard. Vous êtes chez vous surLa Belle Capresseet vous avez ma confiance ! Agissez à votre guise avec ce jeune homme. Mais rappelez-vous : soyez prudent quand vous lui accorderez des prérogatives. Négociez-les au mieux avec maître Jacques. La jalousie entre marins n'est pas
souhaitable, car nous vivons ici en vase clos.
Le dîner terminé, Philippe pris congé d'Arnaud de Briard et fit appeler Erwan dans sa cabine.
— Tu aimerais étudier Erwan, n'est-ce pas ?
— Oh, oui lieutenant. L'école s'est terminée trop tôt pour moi et…
— Je sais, matelot, c'est pourquoi le capitaine et moi avons décidé de prendre en charge ton éducation pour le temps que tu passeras surLa Belle Capresse. Je t'enseignerai les sciences et les mathématiques. Si tu fais preuve d'assiduité !
— Comptez sur moi Monsieur ! répondit Erwan avec enthousiasme. Vous me prêterez tous les livres que je voudrai ? Même les romans ? Philippe se mit à rire :
— Mais bien sûr jeune sot ! Et maintenant, promets-moi une chose à laquelle je tiens beaucoup et le capitaine aussi.
— Tout ce que vous voudrez !
— Arrête de faire l'acrobate dans les gréements en prenant des risques inutiles pour amuser la galerie !
— Mais.
— Il n'y a pas de mais. Limite-toi à ce que qui est strictement nécessaire à la manoeuvre. C'est un ordre ! Le capitaine et moi avons des projets pour toi et nous ne tenons pas à ce que tu te romps le cou avant l'heure.
Philippe avait instinctivement pris les mains d'Erwan et les serrait. Les yeux du jeune marin brillèrent de contentement.
— Je ferais selon vos désirs, lieutenant.
— Alors, file à...
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