Mets-moi en émoi
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Mets-moi en émoi , livre ebook

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Description

Mets-moi en émoi
Marie Laurent
Roman érotique de 301 500 caractères, 51 500 mots. la version papier fait 210 pages.
— Je t’ai vu reluquer le môme. À ton avis, il en est ou pas ?
— Tu sais, à cet âge, ils en sont tous plus ou moins. Vu la montée des hormones, il suffit de les pousser de l’un ou de l’autre côté, observa son ami avec un certain cynisme.
— Tu n’as tout de même pas l’intention de... ?
— Si, pourquoi pas ? Il s’ennuie à crever dans ce trou. Un peu de distraction ne lui ferait pas de mal. Toi, tu es jaloux, ajouta-t-il devant la mine renfrognée de son ami. Si tu veux le baiser, je te le laisse.
Archie haussa les épaules.
— Je les aime plus baraqués. Non, sérieux, ce gamin risque de tomber de haut.
— Ça lui fera des souvenirs pour les dimanches de pluie. Je ne te croyais pas si moraliste.


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029402234
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mets-moi en émoi
 
 
Marie Laurent
 
 
Romance érotique gay
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
— Putain ! s’écria Eddy. La batterie est à plat.
Son passager et ami, Archibald Tutbury grommela :
— Une idée fumante de s’être arrêté au bord de la route.
— C’était la tienne, je te rappelle. Avec cette fichue pluie, on n’y voyait pas à un mile.
— Oui. En attendant, on ne va pas dormir ici. Il y a sûrement un hôtel ou une chambre d’hôtes dans le coin.
Eddy lui jeta un regard de biais.
— Tu rigoles ! Le prochain village est à des miles. Me taper des heures de marche à pied sous la flotte, merci bien.
Le jeune trader de la City se rencogna sur son siège de cuir pleine fleur d’un air maussade. Sa réputation d’élégance lui importait par-dessus tout. Pas question de ruiner ses Weston et son costume de Savile Row.
— Ce ne sera peut-être pas la peine, le rassura Archibald. Je vois une lumière, là-bas.
Il désignait une tache claire au milieu des arbres sombres.
— Oui, ouf ! fit Eddy. Ces culs-terreux ne refuseront pas l’hospitalité à deux gays bien sous tous rapports.
— Il y aura peut-être un beau mec dans la maison.
Eddy haussa les épaules.
— Je peux te certifier qu’il n’y en a pas un potable dans la région.
— Ta dernière visite à ton grand-père remonte à cinq ans. Il a pu y avoir du changement.
— Possible. En ce cas, rien ne dit que le mec me tomberait dans les bras.
— Allons donc ! Aucun ne te résiste quand moi je me prends râteau sur râteau, soupira Archie.
À trente-deux ans, Eddy Merindale tenait de Brad Pitt jeune. Six pieds, cent soixante livres de muscles entretenus à grand renfort de muscu, les cheveux blond vénitien, les yeux verts en amande, le teint bronzé par un récent séjour en Grèce, il ne comptait plus ses succès masculins. Des aventures furtives, pour la plupart, conclues dans les saunas et les backgrounds des clubs de luxe qu’il fréquentait assidument. À l’inverse d’Archibald, empêtré dans des histoires d’amour impossibles, Eddy ne s’attachait jamais à ses partenaires.
Son orientation sexuelle avait été à l’origine de sa brouille avec son grand-père maternel qui lui avait longtemps fermé sa porte. Puis, la semaine dernière, Eddy avait eu un coup de fil lui demandant de venir dans le Worcestershire. Lui enjoignant, plutôt ; lord Lyme avait son caractère.
— Plains-toi ! dit-il à son ami. Mon dernier se cramponne, c’est aussi pour ça que je n’étais pas fâché de m’éloigner.
— Lilian ?
— Oui : une vraie sangsue, celui-là. Je me demande ce que le vieux chnoque a à me dire, Si c’est pour me faire rentrer dans le rang, il peut toujours se fouiller.
— Non, à mon avis, il veut se réconcilier. On en saura davantage demain.
Abandonnant la Jaguar, les deux hommes galopèrent sous l’averse en direction de la source de lumière.
 
On toquait à la porte. Al, arraché à sa branlette du soir, referma sa braguette en quatrième vitesse. Il se masturbait à la fois pour meubler sa solitude et pour calmer ses flambées de testostérone. Son père, Peter Brackmear devait être au café du village, à picoler. Le départ de sa femme avait fait de lui une loque. Al en était réduit à s’occuper seul de leurs trois vaches, du poulailler et du jardin dont ils tiraient leur subsistance.
Les coups se firent plus insistants. Le jeune homme hésitait à répondre. Qui pouvait bien débarquer à une heure pareille ? L’endroit était paumé, on n’y voyait jamais un chat et les Brackmear ne recevaient aucune visite à part celle du facteur.
Al décrocha la carabine avec laquelle son paternel trucidait les lapins et entrouvrit la porte prudemment. Deux mecs trempés comme des rats apparurent dans l’encadrement.
— Nous sommes tombés en panne de batterie à l’intersection des deux routes, expliqua l’un. Auriez-vous une chambre ? Nous vous paierons, bien entendu.
— Je ne sais pas si je peux. Mon père est absent et…
À la vue de l’arme dans la main du garçon, le premier mec avait légèrement reculé, mais le second, peu impressionné, prit pied d’autorité dans le vestibule. Une flaque d’eau se forma aussitôt sur le carrelage.
— Je suis Eddy Merinvale, déclara-t-il avec hauteur, pas un bandit de grand chemin. Et je n’ai pas l’intention de passer la nuit dehors.
— C’est bon, vous pouvez dormir dans l’étable.
Une expression d’horreur se peignit sur le visage ruisselant. Ses cheveux plaqués au crâne donnaient à ce Merinvale un air d’otarie échouée.
— Dans l’étable ? Vous vous fichez de nous ? Je n’ai pas une tête à roupiller en compagnie de ruminants.
— Désolé, je n’ai rien d’autre à vous offrir.
— Ce sera très bien, dit son compagnon qui paraissait plus sympa. Au moins, nous y serons au sec.
Il entraîna son compagnon à sa suite et Al referma la porte auquel il donna trois tours de clé.
 
Eddy avait failli pénétrer de force dans la baraque. Après, il aurait réquisitionné la première chambre venue. Mais il était crevé et n’avait qu’une envie : s’étendre sur un lit quelconque. Demain matin, ce gamin outrecuidant verrait de quel bois il se chauffait. La nuit fut pénible. Les ronflements sonores d’Archibald, joints aux beuglements des vaches et au tintement de leurs cloches ne favorisaient pas un sommeil paisible. L’odeur forte de bouse et de suint offensait ses narines délicates. Quant à sa couche improvisée, elle piquait de partout. Enlever ses fringues mouillées n’avait pas été une si bonne idée, finalement. La paille lui agaçait le dos et les fesses. Il finit tout de même par s’endormir. Soudain, une sensation d’humidité au niveau de l’entrejambe l’éveilla à demi. Il avait pourtant passé l’âge des éjaculations nocturnes. Une langue râpeuse promenée sur son sexe le fit sursauter. Un souffle chaud enveloppait ses testicules. Ce vieil Archie était-il à ce point en manque pour s’attaquer à son vieux pote ? Entre eux, les choses avaient toujours été claires : chacun vivait ses aventures séparément. D’ailleurs, Tutbury ne l’inspirait pas. En véritable esthète, Eddy aimait les garçons style pâtre grec, pas les grands sifflets maigres aux traits taillés à la serpe. Il s’apprêtait à engueuler ce connard quand, ouvrant les yeux, il se trouva nez à nez avec… une vache dont le museau humide fourrageait entre ses cuisses. « Putain ! » rugit-il en se rejetant en arrière. Il craignait d’avoir dérangé Archie, mais l’autre continuait ses borborygmes. Eddy rassembla ses frusques qui entretemps avaient séché et les enfila. Les premières lueurs de l’aube filtraient sous la porte disjointe. Tout plutôt que de rester dans ce trou puant avec ce bovin obsédé et ce ronfleur.
 
Al était un lève-tôt, autant par nature que par nécessité. Le sarclage, les œufs à recueillir et la traite des vaches lui incombaient. La vue du jardin esquinté par la pluie le désola. Les salades étaient foutues, aucune chance de les fourguer au marché d’Hallow. Une partie de leur revenu du mois envolé ! Al demeura sur place, accablé.
— Hep ! Mon garçon ! lança une voix derrière lui.
Al se retourna et reconnut le zigoto de la veille. Il ne ressemblait plus à un rat crevé. Ses cheveux bouclés brillaient dans le soleil et ses yeux d’un vert émeraude vous transperçaient de part en part. Al ne put que se taire et rougir.
Sa réaction n’avait pas échappé à Eddy. Lui-même était impressionné. Sous l’éclairage faiblard du hall, le garçon lui avait paru banal : un morveux malappris. Il était prêt à le traiter avec condescendance, mais devant tant de séduction, son attitude changea radicalement. De taille moyenne, le teint mat, les cheveux noirs de jais, un nez ciselé, des yeux couleur d’or liquide sous une frange épaisse de cils sombres, ce jeune homme était une pure merveille. Un simple tee-shirt blanc ras du cou sous lequel les tétons foncés ressortaient en transparence moulait son torse bien fait. Le jean ajusté dévoilait une anatomie, disons… attractive. S’il avait la bonne idée de se retourner, pensa Eddy, je verrais son cul qui est sûrement à l’image du reste. Des fourmillements familiers naissaient dans son boxer. Archie avait raison, ce trou de campagne recelait des trésors insoupçonnés.
— Excusez-moi pour hier, dit le jeune homme. L’habitude de vivre en ermite…
— Vous êtes tout excusé. Votre méfiance était bien naturelle, monsieur…
— Albert. Tout le monde m’appelle Al.
Au « Je ne suis pas tout le monde », qui lui venait aux lèvres, Eddy préféra un : « Eh bien ! je vous appellerai Albert » explicite. Le jeune homme s’empourpra de plus belle.
— Vous êtes matinal, observa Eddy d’un ton aimable.
— Il le faut ; je dois m’occuper de tout ici.
— À votre âge ? Vous n’avez pas parlé d’un père ?
— Si, répondit Al avec réticence, mais il n’est… pas bien en ce moment.
Eddy le sentait sur ses gardes. Manifestement, ce gosse était livré à lui-même. Il décida de ne pas partir avant de l’avoir passé à la casserole. Peu importait l’endroit, même cette putain d’étable ferait l’affaire. Des pas crissèrent sur le gravier de l’allée : Archie.
— Hello ! fit celui-ci. Vous avez fait connaissance, on dirait.
— Oui. Albert, voici mon alter ego, Archibald Tutbury. Depuis nos cent coups à Oxford, nous formons une paire inséparable.
Eddy s’efforçait de rassurer le garçon qu’il devinait sur la défensive. Pour achever de le mettre en confiance, il lui dédia un sourire lumineux et franc. Al baissa les yeux. Depuis ses quatorze ou quinze ans, il avait déjà eu des avances non déguisées de la part de deux ou trois hommes, mais il avait fui ces gros nazes comme la peste. Aujourd’hui, il en allait différemment. Ce Merinvale était si élégant, si plein de classe que ses réserves fondaient. S’il l’avait touché, Al n’aurait pas protesté, bien au contraire. Il mourait d’envie de poser sa bouche sur les lèvres charnues et bien ourlées. La voix de celui qu’Eddy appelait Archie le sortit de ses fantasmes :
— J’ai dormi comme un loir : l’air sain de la campagne.
— Tant mieux dit Al. J’avais des remords de vous avoir expédié à l’étable.
— Coucher à la dure a du bon de temps en temps, déclara Eddy qui

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