Nouvelles avenues en sexologie clinique

Jean-Pierre Trempe, Claude Crépault

Description

Les auteurs remettent en question la valeur et l'efficacité des approches sexothérapeutiques à orientation behaviorale en resituant la sexualité dans une perspective plus globale par rapport aux forces inconscientes et aux besoins socioaffectifs qu'elle vise à combler.

Sujets

• Sexualité
• Sexualité
• Sexe
• Exhibitionnisme
• Orgasme
• Désir
• Érotisme
• Thérapie
• Polymorphisme
• Vaginisme
• Anorgasmie
• Homosexualité
• ABUS
• sexualité

Informations

• Publié par: Presses de l'Université du Québec
• Date de parution: 22 avril 2011
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782760522954
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Sous la direction de Claude CRÉPAULT et Jean-Pierre TREMPE

1989 Presses de l’Université du Québec Case postale 250, Sillery, Québec G1T 2R1

ISBN 2-7605-0498-0

Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés ©1989 Presses de l’Université du Québec

e Dépôt légal — 2 trimestre 1989 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada

TABLE DES MATIÈRES

Liste des collaborateurs et collaboratrices Présentation Chapitre 1Pour une nouvelle sexologie clinique Jean-Pierre Trempe Chapitre 2Sexoanalyse et processus sexoanalytique Claude Crépault Chapitre 3Pour une nouvelle compréhension du vaginisme Claudette Isabelle Chapitre 4Orgasmies et anorgasmies féminines Claude Crépault et Hélène Bussières Chapitre 5Le désir érotique féminin et son polymorphisme Suzanne Gagné Chapitre 6Le père homosexuel Claude Crépault et Jean-Pierre Trempe Chapitre 7L’exhibitionnisme génital masculin et ses significations psychodynamiques Guy Lévesque Chapitre 8Les abus sexuels d’enfants. Analyse socio- sexologique du problème Hélène Manseau

8 9 13

41

63

93

105

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145

163

LISTE DES COLLABORATEURS ET COLLABORATRICES

BUSSIÈRES, Hélène, M.A. (sexologie). CRÉPAULT, Claude, Ph.D., professeur au Département de sexologie, Université du Québec à Montréal ;FellowSociety for Scientific Study of Sex ».de la « GAGNÉ, Suzanne, M.A. (sexologie), assistante de recherche au Département de sexologie, Université du Québec à Montréal. ISABELLE, Claudette, M.A. (sexologie), pratique privée en sexologie clinique. LÉVESQUE, Guy, M.A. (sexologie), assistant de recherche au Département de sexologie, Université du Québec à Montréal. MANSEAU, Hélène, Ph.D., professeure au Département de sexologie, Université du Québec à Montréal. TREMPE, Jean-Pierre, Ph.D., professeur et directeur des études avancées au Département de sexologie, Université du Québec à Montréal ; membre de la Société canadienne de psychanalyse.

PRÉSENTATION

Mariée depuis deux ans, Lise trouve toutes sortes d’excuses pour éviter les relations sexuelles avec son conjoint. Lorsqu’elle est caressée adéquatement aux organes génitaux, elle parvient parfois à l’orgasme quoique celui-ci soit vécu comme une décharge mécanique et reste insatisfaisant. Lors de la relation coïtale, elle ne réussit pas à s’abandonner suffisamment pour atteindre l’orgasme. Sous les pressions de son conjoint, Lise consulte un sexologue reconnu d’orientation behaviorale. Le programme thérapeutique est centré sur le couple et comporte toute une série d’exercices corporels afin que Lise puisse parvenir régulièrement à l’orgasme au moment de ses activités sexuelles. Suivant les préceptes de la « sexologie clinique officielle », le thérapeute mentionne au couple que l’absence d’orgasme lors du coït ne constitue pas un désordre sexuel et que cela relève même de la normalité statistique : un orgasme est un orgasme, et peu importe la façon dont il est induit ! Comme prévu, après 15 séances, Lise parvient presque toujours à l’orgasme lors de ses activités sexuelles conjugales. Autre point positif, le couple a appris à diversifier ses caresses extragénitales et à mieux graduer son excitation sexuelle. Le mari sait « maintenant » qu’il ne doit pas se précipiter sur les organes génitaux de sa conjointe, qu’il doit la « préparer ». Le thérapeute (ou les

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cothérapeutes) se réjouit de ce succès. Six mois plus tard, cependant, Lise se sent à nouveau envahie sexuellement par son conjoint et ses orgasmes sont de moins en moins satisfaisants. Elle sent émerger en elle des sentiments d’hostilité et de mépris envers son mari consterné. La relation coïtale est vécue péniblement par elle comme une invasion dans son territoire interne. Lise devient de plus en plus désespérée et ses réactions dépressives l’amènent à consulter un psychiatre. Celui-ci lui propose une thérapie de soutien afin de l’aider à mieux gérer ses creux affectifs et de lui permettre d’acquérir une plus grande confiance en elle-même. Graduellement elle réalise, sur ce plan, des gains importants. Mais sa problématique sexuelle reste inchangée. Que lui reste-t-il alors comme possibilités ? Entreprendre une démarche psychothérapeutique en profondeur qui pourrait s’étaler sur plusieurs années ? Aller consulter un autre sexologue de l’école behaviorale ? Divorcer et espérer que sa vie sexuelle pourra être plus satisfaisante avec un autre homme ? Se résigner à son sort ?

Ce cas fictif montre les limites d’une intervention sexothérapeutique qui aurait comme seule visée la modification du comportement sans tenir compte de la réalité intrapsychique et surtout des forces inconscientes qui sont à la base du désordre sexuel ; il met aussi en évidence la nécessité d’une approche spécifiquement sexologique dans le traitement des désordres sexuels.

La sexologie clinique ne jouit pas d’une très bonne presse. On a tendance à la caricaturer et même à la ridiculiser. Bon nombre de professionnels de la santé considèrent les sexologues cliniciens comme de simples « techniciens du sexe ». Cette attitude est en partie justifiée. Mais il ne faut pas oublier non plus que la sexualité est encore aujourd’hui un domaine partiellement tabou où les sexologues font figure de transgresseurs d’interdits. On voit d’un œil suspect tous ceux qui s’intéressent aux « choses du sexe » même si cela s’inscrit dans un cadre de recherche. La thérapie sexologique indispose encore plus, et il n’est donc pas étonnant qu’elle soit si discréditée et si souvent assimilée à une thérapie du plaisir où le thérapeute joue le rôle de metteur en scène ou d’observateur-participant. Cela relève toutefois davantage du fantasme que de la réalité.

Il serait prétentieux d’affirmer que le présent livre vise à redéfinir la sexologie clinique. Nous ne possédons pas de qualités messianiques et ne sommes pas porteurs de nouvelles vérités. Rien ne nous autorise non plus à faire état de contre-vérités. Nous désirons simplement apporter un éclairage nouveau sur la sexologie clinique et l’intervention sexologique. Nous croyons à la nécessité d’aller au-delà des apparences et de comprendre les désordres sexuels dans leurs significations conscientes et inconscientes. Cela ne veut pas dire pour autant que le désordre sexuel