NU : Nouvelles érotiques
136 pages
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Description

De la littérature érotique. Assumée. Celle qui donne chaud dans le ventre, qui fait rougir de plaisir et d’excitation. Du sexe, des pulsions, de l’émotion. Des histoires pour adultes consentants où le plaisir des sens n’exclut pas l’élégance. Des histoires de tentations, de désirs qui nous font basculer, ce moment où l’on se dit « je sais que je ne devrais pas, mais… »
Succombez aux charmes de ces seize auteurs délurés.
Charles Bolduc
Marie Hélène Poitras
Roxanne Bouchard
Guillaume Corbeil
Véronique Marcotte
Nancy B. Pilon
Isabelle Massé
Miléna Babin
Matthieu Simard
Eza Paventi
Patrick Senécal
Chloé Varin
Stéphane Dompierre
Geneviève Janelle
Sophie Bienvenu
Guillaume Vigneault

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 octobre 2014
Nombre de lectures 58
EAN13 9782764427903
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Suivi éditorial : Myriam Caron Belzile
Conception graphique : Nathalie Caron
Révision linguistique : Sabine Cerboni et Myriam de Repentigny
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :
Nu : recueil de nouvelles érotiques
ISBN 978-2-7644-2732-3 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2789-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2790-3 (ePub)
1. Histoires érotiques québécoises. I. Dompierre, Stéphane.
PS8323.E75N8 2014 C843’.01083538 C2014-941787-X PS9323.E75N8 2014

Dépôt légal : 4 e trimestre 2014.
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2014.
www.quebec-amerique.com






Lorsqu’elle sonne à la porte, tout de suite mon cœur s’emballe. Mes mains deviennent moites. J’ai son parfum qui me monte à la tête comme du lait chauffé sur le rond et des tonnes d’envies se bousculent en moi : lui arracher ses vêtements pour me coller contre son corps nu et chaud, la bouche refermée sur ses seins parfaits, caresser ses cuisses nerveuses et frissonnantes et foutre ma langue dans les replis de sa fente humide.
Depuis le début de l’hiver, elle me visite chaque soir de tempête, me murmure à l’oreille des mots insensés puis repart à l’aube, le tumulte passé, lorsque nos souffles se sont calmés et que nos ventres, repus, nous laissent sans soif. Elle s’appelle Sophie et engouffre mon sexe dans les profondeurs de sa bouche océane. Avec sa langue, elle m’amène à jouir toujours trop vite, bien plus vite que je ne le souhaite, et chaque nuit avec elle est une longue générale de l’extase qui ne se termine qu’aux aurores.
Sophie a fait son apparition dans ma vie un soir de décembre, à l’occasion de la première tempête hivernale, comme dans un roman russe du xix e siècle. Un sacré blizzard. Le courant avait flanché peu après le souper, plongeant le quartier dans une obscurité opaque. Les bourrasques parvenaient presque à arracher la toiture de l’immeuble qui résistait en protestant. La poudrerie tourbillonnait en mitraillant les fenêtres, et les munitions qui s’amoncelaient contre les murs menaçaient de recouvrir les orifices et de tout étouffer sous leur chape pesante. Je me sentais comme dans un refuge alpin à flanc de montagne, perdu dans l’immensité blanche, et j’imaginais déjà les saint-bernards lancés sur ma trace dans le grand désert neigeux du lendemain matin. Mais nous étions au cœur de l’île de Montréal, les chandelles allumées dans le salon se consumaient lentement et j’avais accumulé des provisions pour au moins dix jours afin d’éviter de retourner dehors. L’horloge de la cuisine indiquait vingt-deux heures quinze. Je me suis gratté la nuque et je suis allé me servir un verre d’eau.
Au même moment, non loin de là, une silhouette encapuchonnée avançait dans la tempête, rouge au sein des vents, s’enfonçant à mi-cuisse le long des trottoirs, évitant les branches cassées qui volaient dans tous les sens et luttant pour conserver chaque centimètre gagné sur l’adversité. Quiconque l’eût aperçue dans cette situation se serait demandé ce que diable elle fabriquait là, sous le ciel tourmenté, alors que la ville entière s’était claquemurée chez elle à l’abri des rafales. Elle grelottait sous son manteau mal doublé, les lèvres bleuies, les orteils cryogénisés, murmurant entre ses dents de faibles appels à l’aide, mais tous les commerces étaient fermés, il n’y avait plus personne d’assez idiot pour s’aventurer dans les rues. Des voitures embouties obstruaient les carrefours, comme dans la scène finale d’un film post-apocalyptique ; les avions restaient cloués sur le tarmac et elle se dressait là, résistante, petite et menue, avec ses grands yeux noisette qui hurlaient sa détermination dans le fracas des éléments.
Vous êtes-vous déjà fait surprendre, un de ces soirs où la nature se déchaîne à l’extérieur, en pleine panne d’électricité, par une série de coups irréels frappés contre le battant ? J’ai sursauté et n’y ai d’abord pas cru, préférant penser à un bloc de neige tombé par terre près de l’entrée qu’aux esprits malveillants qui, racontait-on quand j’étais jeune, visitaient parfois les mortels les nuits de grands vents. Enfant, ces histoires me terrifiaient et j’en avais conservé une peur irrationnelle qui m’accompagnait les soirs de mauvais temps, une sorte d’appréhension de voir surgir un spectre, une ombre noire d’apparence humaine, une inquiétante présence fantomatique qui m’entraînerait avec elle dans le néant. J’ai entendu des grattements d’ongle contre la porte et ça m’a foutu la chair de poule. Un filet de sueur tiède a glissé le long de ma colonne vertébrale et mes oreilles se sont mises à bourdonner. Je m’attendais au pire.
Quand une nouvelle série de coups a retenti, cette fois doublée d’une voix chevrotante, presque éteinte, qui suppliait qu’on lui ouvre la porte, j’ai marmonné une brève prière à mes démons intérieurs, avalé ma salive pour me donner du courage et obéi.
La suite s’est déroulée très rapidement. Il y avait cette jeune femme pâle et frigorifiée devant moi dans son manteau rouge, les cils couverts de cristaux de glace.
 J’ai froid, j’ai tellement froid, a-t-elle bredouillé, alors qu’un courant glacial s’infiltrait à nos pieds dans le hall d’entrée.
Sans hésiter, par crainte que son état n’avoisine l’hypothermie, je l’ai prise par le poignet et l’ai tirée à l’intérieur de l’appartement afin de lui prodiguer des soins d’urgence. Puisqu’elle semblait incapable de bouger, transie, tremblante, je lui ai retiré ses vêtements gelés et l’ai précipitée sous le jet chaud de la douche. L’eau ruisselait dans ses cheveux pendant qu’elle, recroquevillée sur les dalles de céramique, les narines dilatées, refermait ses bras sur son corps fumant. Faute d’électricité, le réservoir d’eau chaude s’est tari au bout d’une dizaine de minutes. J’ai séché Sophie avec une serviette propre et l’ai habillée d’un peignoir trop grand pour elle. Je l’ai assise dans le fauteuil au coin du salon où je lisais avant qu’elle n’apparaisse et, à l’aide de mon réchaud de camping, je lui ai préparé un thé brûlant avec une larme de whisky sur lequel elle s’est réchauffé les mains de longues minutes avant de s’y mouiller les lèvres.
Je l’ai observée discrètement pendant qu’elle retrouvait ses esprits. C’était une jeune femme séduisante d’une trentaine d’années, dont les longs cheveux bruns s’étaient emmêlés sous la douche. Mince et athlétique, dotée de hanches à vous damner, elle portait avant que je ne doive les lui retirer une jupe en velours noir, des collants et un chandail bleu à col rond qui moulait sa poitrine. Elle pouvait être notaire, ou professeure d’histoire. Une petite cicatrice violette lui tra versait la tempe gauche. Sous le peignoir dont je l’avais enveloppée, elle n’avait remis que son soutien-gorge et sa culotte de dentelle noire.
Alors que je lui apportais une couverture de laine pour qu’elle se sente confortable, elle s’est redressée et m’a attiré à elle d’un geste décidé. Sans me laisser le temps de réagir, elle a posé ses lèvres sur les miennes,

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