Recueil de nouvelles érotiques
374 pages
Français

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Recueil de nouvelles érotiques , livre ebook

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Description

815 auteurs ont participé au Concours de nouvelles Erotiques organisé par les Editions Edilivre du 15 janvier au 31 mars 2013. Les participants devaient écrire un texte érotique de 2 pages maximum. Ce concours était organisé en partenariat avec Bookeen, Studyrama, EasyFlirt, Didactibook, Youboox, et Passage du désir.
Ecrire une nouvelle est une expérience aussi passionnante que difficile pour un auteur. En quelques pages, il doit réussir à nous immerger dans un nouveau monde avec ses personnages et ses situations créées de toutes pièces. A peine immergé, il doit déjà nous quitter sur une chute, une révélation, une morale...
Nous sommes heureux de partager avec vous les meilleures nouvelles de ce concours à travers ce recueil. Merci à l’ensemble des auteurs participants de nous avoir fait partager leur vision de l’érotisme. Il y en a pour tous les goûts. Bonne lecture !

L’équipe Edilivre

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2013
Nombre de lectures 96
EAN13 9782332617705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61768-2

© Edilivre, 2013
La petite culotte noire Marc Page
Nous sommes une petite troupe de culottes, assorties aux vêtements de Madame, pliées sagement dans le tiroir, rangées séparément les unes des autres pour éviter de nous chamailler et de rouler en boule au fond du tiroir. Madame prend grand soin de nous, bien installées à l’aise pour respirer dans la quiétude de l’armoire ou sur les coussins de soie que nous partageons avec le chat, seul être animé autorisé à passer la journée dans la chambre. Dans le tiroir au-dessus de chez nous, il y a les soutiens-gorge et les collants, deux ou trois paires de bas de soie et les fanfreluches qui ne sortent jamais : porte-jarretelles et guêpière, achats de folie qui s’ennuient un peu.
Nous, on bosse tous les jours, enfin presque, c’est pour cela qu’il faut nous laver et nous plier avec soin, sinon on gratte ou bien on s’enroule sur l’élastique et fini le confort. Il y a, parmi nous, les blanches en coton, pour l’hiver, on se moque d’elles, on les appelle les cirés bretons ! Les échancrées à volant se font appeler Brazil, pas pratiques du tout mais elles mettent une ambiance de samba dans le tiroir. Et puis les technos en matière chimique, lycra ou microfibre, un rien prétentieuses, il y en a pour toutes les formes et les saisons : boxers, shortys, tangas, il y a les strings pour les pantalons moulants. Nous, nous sommes dans un petit panier spécial, noblesse oblige : le tulle brodé pour les week-ends, et au-dessus du panier, nous les dentelles, trônons, aristocratiques, pour les sorties. Nous sommes deux : il y a la blanche, culotte fétiche de Maîtresse, et moi, la noire, légèrement ajourée, sa préférée !
Il faut que je vous dise, j’en pince un peu pour le caraco noir en soie brodée de l’étage du dessus, mais lui il crâne, n’a aucun égard pour moi, voire fait son précieux ridicule, parce qu’il est beau, ne sort que le soir et s’assortit avec toutes les copines : les bleues, les vertes, même les boxers roses vont bien avec lui. Un tombeur, ce caraco, mais il m’a accrochée.
Avec moi, c’est quand même la vraie classe ! Il l’a reconnu plusieurs fois, je le sais par les copines, de vraies teignes, mais bavardes !
Quand Madame, penchée sur le tiroir, nous passe en revue du bout des doigts pour choisir sa parure du jour, nous devinons à son regard ce qui lui traverse l’esprit et dans quelle intention elle choisit l’une d’entre nous. Connivence féminine. Tantôt l’air de rien, pour un strict rendez-vous de travail (parfois, à la dernière minute, une impulsion coquine lui fait éviter la culotte attendue), tantôt l’air pressé signifiant détente avec les enfants, la mine joueuse pour un cinéma avec les copines ou la mine austère dépitée d’avance pour un dimanche avec les parents… Le meilleur moment, c’est quand elle prend son temps : une première inspection avant la douche, une seconde ensuite, puis elle laisse le tiroir ouvert et fait des essayages devant la glace. D’abord un premier essai tête en l’air, sur sa belle nudité douchée, puis elle replace un shorty manifestement hors de propos, ou ce string audacieux : « pas avec une jupe » murmure-t-elle. Et encore, elle déplie un tanga en regardant la jupe qu’elle a sortie… circonspection, petit sourire en coin, lassitude, projet séduction – mystère d’abord, puis choix ensuite. Dans ses yeux, mille significations à ses menus préparatifs intimes : rencontre impromptue, appréhension des retrouvailles, espoir d’une nuit câline avec un inconnu ou week-end sexe quatre étoiles à la campagne, tout est lisible dans ses petits gestes, avec l’expérience, nous savons même prédire avec qui elle sort et dans quel but.
La semaine dernière, c’était un mardi, le petit ballet s’est produit en fin d’après-midi. Après valse-hésitation, c’est nous qu’elle choisit, c’est bon signe, les autres faisaient un peu la tête, c’est normal ! La première fois que je suis sortie avec le caraco, c’était pour une rencontre improvisée sur Internet. Madame n’avait jamais vu le monsieur mais elle avait craqué pour un mot bien tourné, et une photo irrésistible de vacances : beau ténébreux, lunettes noires, genre andalou incandescent. Sous la jupe courte verte et la blouse blanche, nous nous tenions la main avec le caraco, tout fiers d’être de sortie ensemble un jour de semaine. La dernière fois, me rappela le caraco, c’était le mariage de la sœur de Maîtresse. Un triste souvenir, nous avions fini la soirée trempés d’alcool et malmenés par un grossier personnage dans le parking de l’auberge qui mettait ses mains partout sous le corsage de Maîtresse. Elle a dû le gifler pour nous protéger.
Mais revenons à mardi dernier. Le grand moment est arrivé : un café cosy, pas trop de monde, je me suis assise sous les fesses de Maîtresse dans un beau fauteuil de velours rembourré d’un coussin rouge, je me rappelle très bien. Drôlement confortable, pourtant Madame n’en mène pas large, elle se tient droite, le dos loin du dossier, les jambes serrées sur ses hauts talons. Le monsieur se présente, il s’appelle Durieu, c’est un nouveau. La conversation m’échappe mais je sens au-dessus de moi qu’elle se tortille sur le coussin, au fur et à mesure que le dîner avance, dénotant une fébrilité que je reconnais bien. Cet homme l’impressionne. Elle se lève pour se repoudrer le nez et c’est aussi notre fête, caraco et moi sommes bien remis en place, aspergés de parfum N° 5. Rouge à lèvres refait, impeccable, Madame passe à l’offensive pour la deuxième partie de soirée. Elle croise et décroise les jambes, ce qui me fait prendre l’air de temps à autre dans la chaleur du restaurant, je sens qu’elle baisse sa garde doucement devant cet homme peu bavard (subtile ruse ?). Quand nous sommes arrivés dans le taxi, nous réalisâmes que la Maîtresse en avait trop fait : le monsieur s’est jeté sur elle, la blouse a été rapidement déboutonnée, le caraco déchiré dans un geste impatient, je serrais les fesses aussi fort que ma Maîtresse car j’entendais des protestations étranges dans sa bouche : « Non, pas comme ça… je vous en prie… pas ici… attendez ! »
Soudain, lors d’un assaut furieux entre les cuisses de ma Maîtresse, je me suis sentie empoignée sans délicatesse par une main poilue. Je m’accrochai à caraco qui n’était plus qu’une oriflamme flottant entre les seins de Maîtresse et je me suis retrouvée piétinée pendant qu’elle haletait de plaisir dans la voiture. Le silence revenu, je fus ramassée, religieusement respirée et jaugée par un visage inconnu puis enfouie au fond de la poche d’un pantalon de flanelle pour le reste de la nuit. Je me suis réveillée dans le sac à main de Maîtresse, complètement décousue et chiffonnée. Le rimmel et le rouge à lèvres avaient coulé, formant sur son visage un tatouage guerrier de commando de nuit, mais la lutte avait aussi dessiné sur sa bouche un sourire apaisé, venu d’une joie intérieure que cet homme, sans être un gentleman, avait su révéler.
Je craignis de finir au fond d’une poubelle, mais Maîtresse n’est pas comme cela, elle m’a confiée aux doigts de fée de madame Marthe, sa couturière. Remise à neuf, je retrouvai ma place au sein du tiroir. « Culottes inanimées, avez-vous donc une âme ? », m’a-t-elle chuchoté en me remettant en place avec un baiser.
Quelques jours plus tard, la petite culotte blanche me raconta que Marc Durieu avait une classe folle, que les cheveux grisonnants lui donnaient un charme fou, que sa voix était grave et assurée, que sa main avait pris la main de Maîtresse, que Maîtresse n’avait rien dit, et que la main de Marc semblait douce, si douce que la jolie petite culotte blanche avait hâte de s’en rendre compte par elle-même.
Et moi je lui avais répondu, étouffant de fierté :
– La première, c’était moi !
Routine Célia Heinrich
Matthieu attendait devant l’entrée de l’hôtel, impatient. Il arrivait toujours le premier. Et même si Angela avait deux ou trois minutes de retard à peine, cela restait deux ou trois minutes de trop. Alors qu’il regardait sa montre, il l’aperçut. Elle ! Cette grande rousse très mince dans son tailleur près du corps. Elle, avec qui il passait chaque semaine la moitié de ses pauses déjeuner. Elle, qui occupait chacune de ses pensées depuis qu’il l’avait rencontrée.
Angela lui sourit, les lèvres closes, avec ce regard énigmatique qu’elle maîtrisait si bien. Pourtant il n’y avait plus guère de mystère. Ils avaient convenu de ces rencontres il y avait cinq ans déjà.
– On y va ? demanda la belle rousse.
– Votre suite vous attend, gente dame.
Il lui tendit son bras et elle l’entoura du sien, complice. Matthieu ressentait toujours cette même excitation, un peu puérile, comme s’ils étaient deux adolescents prêts à faire le mur pour se peloter derrière le parking du cinéma.
Ils prenaient toujours la même chambre. Le réceptionniste ne posait même plus de questions et se contentait de leur remettre la clé dès leur arrivée. Ce n’était pas très luxueux, juste une chambre standard d’un hôtel sans prétention. C’était tout de même plus authentique qu’une réservation dans ces Love Hotels qui se multipliaient ces derniers temps. Un peu plus cher aussi, mais pas tellement plus qu’un déjeuner au restaurant. Passer ce temps avec Angela valait largement cette petite dépense, ainsi que d’avaler un jambon-beurre en vitesse sur le chemin du retour.
Matthieu enleva sa cravate et la posa, bien droite, sur le dossier d’une des chaises. Ce rituel marquait la rupture avec sa vie officielle et le début des quarante et une minutes de son jardin secret.
Ce petit Éden où il ne restait que lui et Angela. Le reste du monde disparaissait tout simplement pour ce trop co

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