Rédemption
196 pages
Français

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Description

Eva est une jeune femme brisée par un drame personnel. Elle va tâcher de se reconstruire en quittant Paris pour s’installer en Aveyron, sur la terre de ses ancêtres.



Nouvelle institutrice, elle est bien décidée à recommencer sa vie, loin des souvenirs douloureux. Sa route croise celle de Grégoire, un homme secret et bienveillant.


Au fil des saisons, Eva va tisser de solides amitiés et tenter de lâcher prise.



Comment apprivoiser la peine ?



Comment reprendre confiance ?



Auprès de Grégoire, elle apprend doucement à ouvrir son cœur et à espérer, jusqu’à ce qu’un danger menace le village et ravive les vieilles blessures.



Au milieu des drames et des traumatismes, sauront ils obtenir cette rédemption qu’ils cherchent tous désespérément ?


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 octobre 2022
Nombre de lectures 6
EAN13 9782493316875
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Déborah Blanc
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Rédemption
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2022. © Déborah Blanc , Editions Encre de Lune. 
 
Tous droits réservés.  
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
  
Crédit photo : ©canva.com
 
ISBN numérique :   9782493316875
 
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : editionsencredelune@gmail.com 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Le plus lourd fardeau c’est d’exister sans vivre »
 
Victor Hugo
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
EVA
 
 
L’Audi avale les kilomètres. Six heures de route, sans compter les pauses. Un déménagement, une nouvelle chance. Elle a voulu ce changement. La situation en région parisienne était devenue intenable. Sa vie s’effilochait. Chaque jour, elle en voyait des fragments s’éparpiller. Plus rien n’avait de sens. Si elle était restée là- bas, elle serait morte, là, à l’intérieur. Elle devait agir et reprendre sa vie en main, pour elle et pour Julien.
 
Son visage apparait devant ses yeux, comme un flash. La peine jaillit. Toujours elle. Tapie, à l’affût, prête à bondir au moment où on ne s’y attend pas. Eva pleure en silence. Des larmes sages glissent sur ses joues. Elle ne cherche pas à les essuyer. Elle regarde la route et elle pleure. Chaque fois c’est pareil. Elle essaie de se retenir mais les larmes finissent par sortir sans avoir demandé son avis.
 
Elle connait les abysses. Celles qui vous plongent dans un noir total, sans aucune issue. Vingt mille lieues sous l’enfer. Elle a affronté la solitude, le cri muet du cœur qui se déchire. Alors qu’elle file à vive allure sur l’autoroute, tout lui revient sans crier gare. Les semaines d’enfermement, hagarde, abrutie par les pleurs. La sensation de n’être qu’un trou béant, une ombre prostrée, repliée sur le silence insupportable de la maison. Les mois qui passent sans lumière et les antidépresseurs. Voir le monde tourner sans elle, accueillir la famille et les amis qui défilent comme dans un rêve éveillé. Les apercevoir au travers du chagrin, sans les voir vraiment, comme un spectre observant la vie de très loin.
Comment a-t-elle réussi à remonter la pente ? Elle ne le sait toujours pas. Elle a voulu mourir pour ne plus rien ressentir. Mourir pour ne plus affronter le vide, l’absence, le manque. La douleur avait la forme d’un puits dans lequel elle tombait sans fin. Comment continuer sans lui ?
 
L’instinct de survie l’a attrapée par le bras pour la ramener vers la surface. Il l’a agrippée au moment où elle sombrait définitivement. Il l’a amenée au bout de sa douleur, là où il n’y a plus rien. Elle a contemplé cette terre brûlée sur laquelle elle cheminerait désormais. Elle l’a regardée dans les yeux, sans ciller et a survécu à l’indicible. Elle a arrêté les anxiolytiques et jeté la boîte de médicaments. Elle s’est lancée dans une pléthore d’activités. Trop occupée pour penser. Cela lui convenait. Mais le soir venu, c’était une autre histoire. Elle rentrait fourbue. Elle s’effondrait sur le lit. La peine surgissait et écrasait son cœur. Elle s’endormait toujours après avoir pleuré.
 
Elle repère une station-service. Elle s’y arrête le temps d’aller aux toilettes et de boire un café. Ses pensées la ramènent au temps de l’après-drame. Au fil des années, une mélancolie poisseuse s’est accrochée à son cœur. Elle la suit partout et se colle où qu’elle aille, quoi qu’elle fasse, comme un parasite. Elle ne rit plus comme avant. Elle donne le change. Elle s’est enfermée un peu plus chaque jour dans un rôle qui n’est pas elle. Elle porte un masque qui dissimule la déchirure de son âme. Elle ne cherche plus à être heureuse. Elle survit, voilà tout.
Elle reprend la route. Il fait de plus en plus chaud. Elle augmente la climatisation et repense à ce jour de juin où elle a appelé son frère.
 
— Eva ? Justement j’allais t’appeler. Je m’inquiète pour toi. Ça va ?
— Oui.
— Vraiment ? Tes amies me disent que tu ne veux pas sortir. Sophie m’a dit que tu trouves des tas d’excuses.
— Je n’en ai pas envie. Je veux qu’on me laisse tranquille.
— Je voulais te proposer de passer te prendre samedi pour te changer les idées. Une journée entre frère et sœur. Je n’ai pas été très présent dernièrement. J’avais énormément de boulot. Pardon.
— Ce n’est pas grave. C’est gentil Léo mais non. J’ai des cahiers à corriger.
— Ça fait quatre ans Eva. Essaie de revenir du côté des vivants !
— Je t’assure que je vais bien.
— Tu sais ce n’est pas en refusant de vivre que tu changeras ce qui s’est passé. Tu n’es pas responsable. C’est toi la victime.
— Je n’ai pas envie d’en parler. Ce n’est pas pour ça que je t’appelle. Je m’en vais.
—Comment ça tu t’en vas ?
— Je quitte Paris.
— Quoi ? Mais tu pars où ? Et ton travail ?
— Je ne t’en ai pas parlé mais j’ai demandé une mutation cette année. Je l’ai obtenue. Je pars dans deux mois pour l’Aveyron.
— L’Aveyron ? Mais c’est paumé là-bas. Qu’est-ce que tu vas aller foutre dans l’Aveyron ?
— Repartir à zéro. Loin d’ici, loin de cette ville bruyante. J’ai besoin de calme, besoin de respirer et de remettre de l’ordre dans ma tête. Besoin de me retrouver.
— Et tu ne peux pas te retrouver ici ?
— Non. J’ai trop de souvenirs.
— Je croyais que les séances chez le psy t’aidaient.
— Ça ne suffit pas. C’est compliqué. J’ai besoin de changer d’air.
— Pourquoi l’Aveyron ?
—C’est la terre de nos ancêtres avant qu’ils viennent s’installer à Paris. Je me suis dit que revenir aux sources avait du sens. Comme si une boucle se bouclait.
— Quelle boucle ? Mais de quoi tu parles ? Je ne comprends pas.
— Il n’y a rien à comprendre. C’est mon choix. C’est ce que je veux.
— Et tu as décidé ça sur un coup de tête ?
—Bien sûr que non. J’ai beaucoup réfléchi. Si toi, tu ne me soutiens pas, alors inutile de continuer cette conversation. Je ne changerai pas d’avis.
— Je veux juste être certain que tu ne fais pas une bêtise. C’est si inattendu.
— Je sais ce que je fais. Ne t’inquiète pas. Tu pourras me rendre visite quand tu auras des congés.
— Tu es mutée où exactement ?
— Dans le nord du département, dans l’Aubrac. Il paraît que la nature est magnifique là- bas.
— Tu parles…Il n’y a rien. Des plateaux sauvages battus par les vents, des hivers froids, de la neige, des vaches. Pas étonnant que nos ancêtres aient fui ce coin perdu. Et c’est là que tu pars ?
—Oui. C’est comme une évidence.
— Mouais…foutaises. Enfin… Tu donneras des nouvelles.
— Mais oui ! Je ne pars pas au fin fond de la jungle. Je t’appellerai quand je serai arrivée. Et puis je ne suis pas encore partie. J’ai résilié le bail de l’appart.
— Alors tu ne peux pas me refuser un resto samedi soir. C’est moi qui invite.
— Je ne sais pas…sortir, voir du monde c’est …
— C’est mettre un peu de douceur dans ta vie. Eva, s’il te plait. Ce sera mon cadeau avant ton départ. Fais-le pour moi.
— Pff ! Bon d’accord mais choisis un endroit calme et pas trop bondé.
— Je sais exactement où je vais t’emmener. Je passe te prendre à 19h. Bisous !
—Bisous ! 
 
Elle a raccroché en soupirant avant de jeter un coup d’œil à son appartement. Faire ses valises ne serait pas difficile. Après la vente de la maison et de tout ce qu’elle contenait, après le drame, elle a loué un T2 sobre et pratique à deux pas de l’école où elle travaillait. Un meublé fade, sans prétention, sans chaleur, comme pour se punir un peu plus encore de ne pas avoir su éviter l’accident. Ce lieu a été à l’image de sa vie et de son cœur : triste et gris. Hormis son chat, il n’y avait rien pour la réconforter.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
2
 
GRÉGOIRE
 
 
Il ouvre les yeux. Il inspire profondément. La lumière intrusive cherche déjà à inonder la chambre. Elle se faufile par tous les interstices des volets en bois. À côté de lui, une femme sommeille, un bras relevé au-dessus de la tête, la bouche en cœur. Il la détaille. Ses longs cheveux dorés sont étalés sur l’oreiller comme une couronne solaire. Elle est belle, c’est vrai. Depuis une semaine ils prennent beaucoup de plaisir ensemble. Mais c’est tout. Elle fait partie d’un décor de vacances qui s’effacera comme un paysage aperçu furtivement depuis la vitre d’une voiture.
 
C’est cela sa vie. Une suite de conquêtes éphémères lors de soirées ou de congés, comme un élixir de jouvence. Il y a toujours une entente tacite avec ses partenaires sur le fait que la relation restera sans lendemain. Les femmes qu’il séduit sont comme lui. Elles n’ont aucune intention de s’attacher. Ils savent ce qu’ils cherchent dans les bras l’un de l’autre. Ils se séparent toujours sans effusion. Chacun reprend le fil de sa vie, sans essayer de se revoir ou même de rester en contact. Des escales de chair dans un océan de solitude. Hier soir, ils savaient que ce serait leur dernière étreinte. Grégoire sourit. La femme est une sacrée amante. Elle lui a fait l’amour avec passion, de façon animale. Deux fauves se dévorant sans aucune retenue.
 
Tout à l’heure, ils se diront au revoir. Il retournera vers sa terre perdue à l’écart du monde. Elle repartira vers Lyon et ses responsabilités familiales et professionnelles. Ils laisseront la mer nonchalante sous le feu du soleil, l’odeur de l’iode, du sable et de

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