La lecture à portée de main
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Description
Retiens la nuit
Quand Johnny Halliday devient objet de fantasme érotique...
Sujets
Informations
Publié par | 12-21 Editions |
Date de parution | 02 mai 2013 |
Nombre de lectures | 33 |
EAN13 | 9782823808483 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Je n’aurais pas dû quitter l’aveuglante lumière de cette arène cyclopéenne où vocifère la foule. Dans cette zone obscure, je commence à regretter ma fuite, irréfléchie et tâtonnante. J’ai gagné des périphéries désertes, une vague pelouse derrière un mur, contre lequel, assise dans l’herbe douteuse, je m’adosse. Le béton vibre des clameurs du public. À l’orée de mon regard, sur ma droite, une silhouette noire s’approche, suivie, à trois ou quatre mètres, par deux autres ombres. Mon regret se précise, me monte à la gorge en une boule dure. J’ai bien vu des patrouilles et des sentinelles partout, mais s’il m’arrive quelque chose ici, je pourrais toujours hurler, on ne m’entendra pas. La silhouette avance, j’entrevois d’inquiétants reflets luire au hasard de ses pas : c’est cuir et chaînes partout, signé hooligan, ou loubard, je suis cuite ! Derrière l’imposante stature de mon futur violeur, ses complices progressent aussi, prudemment, sans le rattraper, respectueux d’un protocole qui m’échappe. Je suis prête à sauter sur mes pieds, à jeter mes talons aiguilles, à courir aussi vite que ma longue jupe droite me le permettra. Au moment où le voyou lubrique choit à mon côté, j’esquive son abominable attaque par un bond latéral, et c’est lui qui s’exclame : « Ah ! Que j’ai eu peur ! »
Cette voix, cette intonation gutturale, douce dans sa raucité… Je connais… Figée dans mon essor, je me retourne, me baisse pour considérer de profil celui qui à son tour maintenant s’appuie au mur, une main sur la poitrine, dans un geste touchant, presque enfantin. Sa crinière argentée, retenue en queue-de-cheval sur la nuque, dégage une arcade bien dessinée, une pommette haute, osseuse, entre le cerne profond de son œil las et le creux désabusé de la joue, la mâchoire est carrée, le menton juste assez agressif. Une belle gueule de Don Quichotte amer, qui m’offre un regard clair et une moue sombre. Son bras droit s’envole, stoppe le double assaut de ses satellites que, toute à ma contemplation, je n’avais pas vus rappliquer. « Laissez, dit-il. C’est une fille ! » Muettement, aussi rapides à se fondre dans la nuit qu’ils l’ont été à en émerger, les deux sbires disparaissent.
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