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Description

Un mois, c’est le temps que nous vous demandons pour vous soigner. Notre domaine privé comprend des activités sportives, des séances avec les meilleurs spécialistes, un lac serti d’un paysage idyllique. La cure est uniquement dédiée aux femmes, mais vous pouvez venir en compagnie de votre époux. Celui-ci pourra effectuer une remise en forme via les nombreuses attractivités du domaine, qui lui sera tout autant bénéfique.
Il n’y a qu’une seule règle à suivre. Les hommes ne doivent jamais pénétrer au-delà de l’enceinte à l’intérieur de laquelle nous prodiguons les soins.
Jamais.
Sous aucun prétexte.



Cette nouvelle contient du contenu réservé aux adultes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2019
Nombre de lectures 42
EAN13 9782372270687
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

RETOURAUXSOURCES
Nouvelle de Grégory Covin Couverture de Mystic Art Design
RETOURAUXSOURCES
1
Daniel gara la voiture auprès d’une file d’une ving taine de véhicules, laissant tourner le moteur, comme s’il y avait la moindre po ssibilité qu’ils fassent demi-tour. Rachel observait son nouvel univers, le front pliss é. Tous deux ne savaient pas ce qui les attendait aux sources d’Armor, excepté, sans do ute, de faux espoirs. — Allons-y, annonça-t-il finalement. Il sortit de la voiture, vérifia qu’il avait dans s es poches sa pièce d’identité et sa carte bleue. Puis il embrassa à son tour le domaine du regard. Malgré des murs trop hauts pour discerner toute l’étendue des lieux et v oilés d’une luxuriante végétation, il parvenait à distinguer des habitations disséminées ci et là, ainsi qu’un nombre incroyable d’arbres d’espèces différentes. Plus enc ore, une cassure nette et totale s’opérait avec le monde extérieur. La saison qui av ait cours au cœur du domaine semblait correspondre avec le début de l’automne. L es feuilles se teintaient de couleurs crème et glissaient des branches en virevo ltant tels de vieux parchemins contenant quelques secrets interdits. Le tapis aubu rn prenait ainsi l’apparence d’un pelage recouvrant une verdure tirant doucement sa r évérence. Au sein de cet îlot terré en périphérie de la ville, la vie donnait l’impress ion de se régénérer plus vite, avec un coup ou deux d’avance sur celle qui défilait lentem ent à quelques kilomètres de là. Et c’était exactement ce qu’ils étaient venus cherc her ici : un retour aux sources pour se purger d’un mal latent auquel ils ne pouvai ent rien. Rachel rejoignit Daniel et ils marchèrent tous deux en direction de ce qui devait être l’accueil. Ils pénétrèrent dans un hall ressemblant à l’entrée d’une piscine municipale. Des cases blanches, en porcelaine, s’étalaient sur les murs vrillés de bleu sertis de hublots accrochés comme d’étranges tableaux, laissa nt croire qu’on allait soudain y voir, de l’autre côté, le visage ou les jambes d’un nageur. Daniel détourna les yeux de ce qui n’était rien d’autre que des miroirs oblongs quand, distinguant une silhouette au travers de leur surface réfléchissante, une jeune femme vint les accueillir. Ses cheveux, d’un blond virant sur le roux, venaien t d’être mouillés et finissaient de s’entortiller, reprenant cet aspect négligé et pour tant savamment calculé que représentaient toutes ses boucles se remettant natu rellement à leur place. Elle avait des yeux verts étonnants, presque luminescents, et portait un maillot de bain rouge pâle – qui semblait curieusement sec – ainsi qu’une jupe illustrée de larges fleurs lui masquant les cuisses. Elle dégageait une fraicheur incroyable et, quand e lle leur sourit, Daniel se sentit presque heureux, pareil à un touriste qui arrive à son lieu de vacances préféré : alors qu’il y a quelques instants encore, il était paniqu é à l’idée d’affronter ce qui les attendait. Même s’il n’était pas le principal conce rné. — Bonjour, dit Daniel, nous sommes les Nevour. Sans y faire attention, il posa les yeux sur son se in gauche – superbement dessiné sous le tissu, et d’une rondeur exquise – pour y li re son nom (Murielle) et se sentit gêné de son geste.
— Enchantée, monsieur et madame Nevour, ravie de vou s avoir parmi nous, répondit-elle en leur serrant la main, avant de se rendre derrière un comptoir et de pianoter sur l’ordinateur qui s’y trouvait. Comme v ous le savez, le règlement s’effectue avant le début des soins. Je vais donc vous demande r votre carte bleue, puis vous expliquerai comment votre séjour va se dérouler. Quand son compte fut débité des vingt mille euros q ue représentait le mois de thérapie de Rachel, Murielle ouvrit un tiroir. Elle se saisit de deux clefs, chacune associée à une plaquette portant le numéro 16, et l es leur remit. — Suivez-moi, leur proposa-t-elle alors. Elle glissa devant eux. Daniel huma son parfum : ce lui de fleurs de lavande, de mimosa et de seringat. Il ne comprit pas cette idée , mais tous ces arômes semblaient se dégager de sa robe elle-même, comme si elle n’ét ait composée que d’ingrédients naturels. Il y avait une autre senteur, cependant, plus difficile à discerner, mais tout aussi envoûtante. Elle ravivait d’anciens souvenirs , de bons moments de son enfance, à croire qu’elle était celle des jours lointains et de l’insouciance. Ils pénétrèrent dans ce qui n’était rien d’autre qu e le parc du domaine, et tous deux furent éblouis d’une part par son étendue, mais sur tout par la chaleur qui y régnait – comme si le soleil lui-même s’y attardait davantage que sur le reste des terres alentour. Daniel retira sa veste, puis observa le l ac qui trônait au cœur du centre thérapeutique. Sa surface réfléchissait les pins et autres chênes qui s’étiraient devant son regard évanescent, formant un sourcil naturel é tonnant. — Comment cela va-t-il se passer ? demanda le mari d e Rachel tandis qu’ils reprenaient leur marche. Daniel se rendait compte que la jeune femme – Murie lle – restait silencieuse pour leur donner tout le loisir d’inspecter les lieux. E t il était vrai qu’il y avait un nombre incalculable de détails à mémoriser. Des cours de t ennis se découpaient ainsi au travers d’étendues de verdure parfaitement taillées , des bains qui semblaient se rattacher au lac lui-même dessinaient des cercles d e culture complexes et savamment disposés, tandis que des pistes pour les coureurs o u les cyclistes zébraient ce petit univers de veines interminables. Ces derniers devai ent être une cinquantaine. Ils paraissaient rayonner de vie, malgré le fait qu’ils étaient tous ici pour une raison précise : la mort s’était accrochée à eux, d’une ma nière ou d’une autre. Le domaine était indubitablement un endroit merveil leux. Mais le désir de Daniel de savoir comment allait se dérouler leur séjour était le plus fort, l’empêchant d’apprécier le paysage. Murielle dut le ressentir, ou tout simp lement était habituée à ce sentiment de la part de ses clients à leur arrivée. Elle se r etourna et fit face à Rachel, comme si c’était finalement elle qui lui avait posé la question. — Après votre installation, nous irons faire un bila n de santé. Pour connaître très exactement l’étendue du cancer qui vous ronge. Puis nous commencerons immédiatement la thérapie. Murielle fixa la nouvelle venue, puis sa poitrine – l’espace d’une courte seconde – comme pour affronter d’un premier regard la chose q ui grandissait en elle. — Elle consiste en une purge, continua-t-elle, par d es...
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