William
97 pages
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Description

William
Jean-Marc Brières
Roman de 385 000 caractères, 64 000 mots, 320 pages en équivalent papier.
... Je balbutie :
— Vous êtes qui ? Un Génie, un truc comme ça ?
— Que nenni, mon tout bon, que nenni. J'occupe mon temps à embellir la vie d'autrui, surtout celle des humains qui adorent se la compliquer, leur vie.
— Admettons ! Et en échange de quoi, ces joliesses ? Vous ne me paraissez pas spécialement incliné à la philanthropie.
— Rien de malheureux tant pour vous que pour moi. Vous m'épousez au retour de vos pérégrinations à travers les siècles. Mon aspect extérieur sera celui que vous souhaiterez, tout comme mon caractère. Par contre, dès que j'aurai l'alliance nuptiale au doigt, finis miracles et tours de magie selon vos termes !...
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Informations

Publié par
Date de parution 17 septembre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9791029404580
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

William
 
 
Jean-Marc Brières
 
 
 
Prologue ou préambule : De ce qui peut arriver quand…
 
 
Ventre-Saint-Gris ! clamait-on dans les siècles d'antan. Aujourd'hui, je crie : moi y'en a marre, ras la casquette, ras le bol, j'en peux plus, ça fait ch…. Voilà bientôt deux ans que les autorités sanitaires de tous pays nous confinent entre deux brefs temps de liberté, au motif qu'une saleté de virus s'en vient décimer notre humanité. Humanité qui, bon gré mal gré, suit les conseils et ordonnances de nos dirigeants dirigés par les pontes de la santé, dans la mesure où ses avis sont clairs et concis. Mais est-ce le cas ?
Bon, d'accord, personne ne sait trop comment s'y prendre pour le contrecarrer, ce satané cochon de virus. On tâtonne, évidemment. On fait ce qu'on peut dans les hautes sphères médicales qui mettent la pression sur les politiques chargés de coordonner tout ce bordel. Car c'est le bordel. Les médias s'en donnent à cœur joie (chœur-joie ?). Là, ils ont de quoi étaler les malheurs, les catastrophes et informations tragiques, très prisés du populaire avide de mauvaises nouvelles. Les spécialistes tâtonnant eux-mêmes, les pires suppositions peuvent être exprimées. Et ils ne se gênent pas, nos médias !
Une nuée d'experts nous assomment de mots compliqués, de possibilités, de suggestions, etc. On en voit, on en entend, on en lit, des experts de tous horizons dont beaucoup sont plus attirés par la renommée qu'offre les caméras, un micro ou un article dans un quotidien et autres, que par celle obtenue un œil collé au microscope. Tant de statistiques, tant de contradictions nous sont servies à fortes doses journalières ! Sans compter le tout-venant : meurtres, incendies, viols et autres agressions. Ajoutons notre planète qui regimbe de ce qu'on la maltraite : en 2050 les catastrophes climatiques auront décuplé en force et en nombre ; dans vingt ans, entre cinq cents mille et un million d'espèces animales seront éteintes ; glaciers et icebergs qui fondent ; monté du niveau de la mer, ne sont qu'un exemple de la longue liste. Pour couronner le tout, le chômage grimpe en flèche, les commerces font faillite, l'économie fout le camp, etc.
Ce ne sont pas les quelques secondes à nous montrer, nous écrire ou nous narrer rapidement un truc marrant, une réussite ou un acte héroïque, qui nous détendront.
Oui, ras le burnous (c'est mon copain Krim qui le dit, celui qui a un sourire vachement accrocheur et qu'en a une bien grosse et très…prenante).
L'humain, branche dominante de la race animale, n'est pas fait pour vivre cloîtré et la peur au ventre. Voilà ce que je marmonne tout en marchant dans la salle à manger avant de faire le tour de la chambre puis celui de l'entrée et de la salle de bain (les goguenots sont trop petits pour les balades à l'intérieur).
Autre constat : ma personne. J'ai le mollet ramollo faute de pouvoir marcher à mon aise : tourner en rond dans son appart n'a rien d'une balade au grand air. Côté moral c'est raplapla avec toute cette avalanche de mauvaises nouvelles et de sinistres perspectives. Mon toubib s'inquiète de ce que je mange beaucoup et trop riche, de ce que je me rince la dalle avec de trop grands crus. Il me faut sortir et, comme le chantait si bien Jacques Brel, faire en sorte que le corps exulte. Car question libido, c'est morne plaine : interdiction d'approcher un bel inconnu afin d'exulter, il y a Virus qui guette, prêt à se jeter voracement sur nous et nous envoyer ad patres ou ailleurs. Bien sûr, l'auto-soulagement manuel existe depuis que le monde est monde. Seulement, la main c'est pas le pied comme disent les encore plaisantins qui forcent le trait afin de sourire !
J'ai un urgent besoin de flairer l'air du dehors et tant pis pour les conséquences ! Trop d'idées noires dans mon cerveau. Je dois m'extirper de chez-moi, voir du monde, parler avec mes congénères, en caresser un si la chance me sourit.
Décision prise, une bonne douche avant de satisfaire ma coquetterie et zou ! dehors !
 
*
* *
 
Clés en main, j'ouvre la porte, tombe nez à nez avec un homme des plus bizarres. Il nasille :
— Si on ne commet pas de bêtise, on aura droit à une récompense.
 
Malingre, le teint jaunâtre, la dent noire et rare, le menton proéminent, pas très grand, sinistrement vêtu, l'intrus aurait-il l'intention de me proposer ses "charmes" afin d'empêcher cette sortie ? Il fronce les yeux, un supplément de rides déploient leurs fronces sur ce visage peu gracieux, ânnone :
— Je ne suis pas ce que vous croyez !
 
En voilà un qui devine d'après mon langage du corps (c'est mieux que body-langage, pour moi). Un devin peut-être ? Si c'est le cas, il devrait pouvoir me distraire un moment. Il reprend sur un ton identique :
—… Et ne croyez pas que je sois un saltimbanque de petite vertu !
 
Je rétorque :
— Je vous prends pour un gêneur venu m'interrompre dans un élan salvateur. D'abord qui êtes-vous ?
— Votre empêcheur de commettre l'irréparable. J'ai une offre intéressante à vous faire.
— Un démarcheur ! Manquait plus que ça !
— Nenni, mon tout bon, nenni ! Avant tout, il serait bien que nous en parlions dans un endroit plus tranquille. Le pas de la porte, je n'apprécie guère. Et vous ?
 
Il entre sans attendre ma réponse. Qu'importe ! Ce drôle de bonhomme pourrait me désennuyer. Il se dirige droit vers le canapé, y grimpe hardiment. Je propose une boisson, il refuse et va droit au but :
— Qu'est-ce qui vous plairait par-dessus tout, dans la vie ? La richesse, la beauté, la gloire ?
— J'ai un boulot qui me va impeccable et me donne une certaine aisance financière. Physiquement je me maintiens. En tout cas, mes amis me l'affirment et mes amants ne cessent de me complimenter sur les charmes et mon sourire enjôleur autant que vicelard. Quant à la gloire, je n'ai pas de temps à perdre en saluts aux foules bigarrées, à signer des autographes sous peine d'usure digitale, à éviter caméras et micros, toutes agressions attentant à ma quiétude comme à ma vie privée. Je préfère cent fois que l'on me contemple dans l'intimité entre deux palpations érotiques. Je n'ai qu'un rêve : vivre normalement.
— J'entends bien ! Le sujet de vos cogitations, avant que je ne frappe à votre porte, me semble compréhensible. Mais sortir s'avère trop dangereux pour vous et pour les autres. Alors ?
— Alors j'aimerais m'éclater au gré de ma fantaisie, sans contrainte aucune. De l'aventure, de l'inédit, une vie qui me fasse oublier celle que nous traversons actuellement.
— Faisable. Cependant, le hasard vous mènerait là où il voudrait.
— Dans ce cas, je pourrais participer à quelques culbutes fessières ?
— Pour vous complaire et effacer ses rides de tristesse sur votre front, uniquement dans ce but.
— Vous me faites marcher. J'ai tant besoin de m'aérer la tête que je suis prêt à croire n'importe quoi.
— J'ai soif, maintenant. Pourrai-je avoir la boisson que vous m'avez proposée, je vous prie ?
 
Je lui apporte un verre et une bouteille d'eau minérale. La table basse se couvre de gâteries variées, la bouteille se transforme, devient contenant de champagne dans un seau avec de la glace, deux coupes complètent la mise en scène. Mon invité précise :
— Une des plus petites réalisations. Regardez mieux votre appartement.
 
J'obéis. Tout est changé chez moi : du vieux, du rétro, du pas beau, selon mes goûts, du tout plein de fanfreluches quoi ! Je balbutie :
— Vous êtes qui ? Un Génie, un truc comme ça ?
— Que nenni, mon tout bon, que nenni. J'occupe mon temps à embellir la vie d'autrui, surtout celle des humains qui adorent se la compliquer, leur vie.
— Admettons ! Et en échange de quoi, ces joliesses ? Vous ne me paraissez pas spécialement incliné à la philanthropie.
— Rien de malheureux tant pour vous que pour moi. Vous m'épousez au retour de vos pérégrinations à travers les siècles. Mon aspect extérieur sera celui que vous souhaiterez, tout comme mon caractère. Par contre, dès que j'aurai l'alliance nuptiale au doigt, finis miracles et tours de magie selon vos termes !
— Puis-je savoir pourquoi vous voulez en arriver là, avec moi justement ?
— Vous saurez, en son temps. Toutefois, sachez que mes raisons, comme mes buts, sont des plus honnêtes.
— Et je saurai qui vous êtes exactement ?
— Promis. Alors nous débutons quand ?
— D'abord, commencez par redonner son aspect initial à mon appartement.
— J'allais oublier ! Où avais-je la tête ?
 
Retour à la normale des murs et des meubles. Je demande :
— Avez-vous des réserves à formuler s'agissant cette expédition dans des mondes révolus ?
— Concernant le passé, les personnes vous verront, vous entendront, mais vous oublieront aussitôt que vous ne serez plus sous leurs regards. Vous n'aurez, de quelque manière que ce soit, aucune influence sur les faits, les pensées, les paroles, les êtres ou les choses. Durant votre voyage vous resterez un jeune homme aguichant et aguicheur, riche et à la santé pétulante. Vous ne vieillirez pas d'une seconde durant cette période onirique. Vous ne risquerez aucun danger, rien ne vous atteindra, votre intégrité physique ou/et morale sera respectée. Un de mes amis veillera à ce que tout se déroule sans anicroche. C'est que, à partir du moment où vous acceptez ce contrat, vous me devenez très précieux.
— Puis-je avoir une idée précise de comment vous serez à mon retour ?
— Ma future plastique, mon caractère, comme déjà dit, seront indubitablement à votre convenance.
— Bon, faut que je réfléchisse.
— Je vous accorde deux heures. Vous êtes mon candidat favori, certes, mais j'ai prévu une seconde main, façon de parler, que je devrais contacter, avant le coucher du soleil, si vous refusiez. Que voulez-vous, nous avons nos contraintes, nous autres. Retrouvons-nous devant, disons… le "Troquet des keums". Ça vous branche ?
 
Cinq minutes plus tard, j'enfourche ma moto. Démarrage fougueux pour le moins, accélération notoire dès qu'en rase campagne. Respirer l'air me permet de chasser cette illusion d'un Génie m

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