57 jours | Roman gay, livre gay
199 pages
Français

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57 jours | Roman gay, livre gay , livre ebook

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Description

Le jour où j'ai été lui porter secours, j'ai arrêté de croire aux rumeurs. J'ai arrêté de croire qu'il était violent, qu'il était méchant. Il était juste différent... Blessé. Brisé. Depuis que je lui ai parlé, il m'obsède. Jour et nuit. Je veux savoir pourquoi il ne parle pas, pourquoi il semble mort à l'intérieur. Je veux savoir ce qu'il combat. Si ce sont les rumeurs qui l'ont brisé ou s'il l'était déjà avant. Tellement brisé que personne n'a le courage de comprendre la douleur qui l'habite. Parce que c'est plus facile de croire qu'il a tué sa petite sœur plutôt que de faire face à sa souffrance. À la seconde où j'ai croisé son regard, j'ai décidé qu'il aurait mon soutien. Je ne savais pas encore dans quelle galère j'allais me retrouver, que ce serait si dur de lui redonner goût à la vie. Et je n'ai que 57 jours pour le sauver.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 décembre 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9780244619664
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

57 jours
 
 
Lym Bordage
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Copyright © 2016 Homoromance éditions
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À toutes les âmes en peine,
vous n’êtes jamais seules.
 
 
 
 
Accès aux chapitres
 
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10

 
Chapitre 1
Corey Archer
 
 
Mardi 7 mars 2017
J'ai levé les yeux sur Embry alors qu'il nous racontait comment il avait réussi à choper Lola à une fête, la fille la plus timide du lycée. J'ai haussé un sourcil. Qu'est-ce qu'il pouvait être con comme mec ! Sérieux, qu'il ait réussi à avoir une si belle fille, c'était cool, mais quel manque de respect. Entre lui et Amber qui piaillait à côté de moi à m'en crever les tympans, j'avais un horrible mal de crâne. Parfois, je me demande comment je fais pour supporter d'être encore pote avec des gens comme ça. Et puis, je me le rappelle. Je suis le capitaine de l'équipe de foot, j'ai la fille la plus en vue du lycée comme copine, et je suis le parfait cliché du lycéen anglais. Dès que j'ai envie de changer, on ne me prend pas au sérieux. Je n’ai plus qu'à attendre que le lycée se termine pour me débarrasser de toutes ces sangsues qui m'aiment uniquement parce que mon père est directeur d'une prestigieuse fac. Franchement, ils ne peuvent pas se débrouiller seuls ? Même moi je ne suis pas sûr de me faire pistonner, alors eux, ils se mettent le doigt dans l’œil. Bien profond.
— Hé, Hudson, t'es pas à l'hosto, toi ? Qu'est-ce que t'attends pour te flinguer la tronche ?
J'ai aussitôt avalé de travers et j'ai dû boire mon verre d'eau d'une traite pour arrêter de tousser. Le dénommé Hudson marchait comme un condamné jusqu'à la sortie de la cafétéria, évitant un croche-patte de justesse. Tout le monde s'est mis à rire, et putain, ça m'a écœuré. J'ai lancé un regard noir à Embry.
— Et toi, tu ne peux pas fermer ta gueule ?
Alors que je me levais, Embry m'a regardé en rigolant:
— C'est ça, va faire ton justicier !
Je lui aurais bien collé deux claques, mais je n’avais pas envie d'aller en retenue. Je me suis contenté de prendre mon plateau et de partir, sans faire attention à Amber.
— Mais Corey, tu vas où ?
— Loin de vous, ai-je murmuré en sortant dehors et en claquant la porte plus fort que nécessaire.
Je ne les supporte plus. Quand je pense qu'avant, j’adorais afficher ma popularité, me moquer des autres et faire la fête tous les week-ends. C'était vraiment débile.
J'ai descendu les escaliers qui menaient à la cour, le souffle du vent me caressant le visage. Et c'est là que je l'ai vu. Assis en bas des marches, la tête dans les mains. Je n’étais pas vraiment parti le chercher, parce que oui, qu’aurais-je bien pu lui dire, on ne s’était jamais parlé, mais je voulais m'éloigner de mes pseudos-potes le plus vite possible. Et au fond, ça m'a fait de la peine de le voir comme ça.
Pourtant, les rumeurs qui courent à son sujet sont plus horribles les unes que les autres. Paraît-il qu'il aurait tué sa petite sœur parce qu'elle était handicapée. Paraît-il qu'il serait violent, méchant, cruel, sans cœur et j'en passe. Paraît-il qu'il aurait tenté de mettre fin à ses jours. Et j'avoue, quand j'ai appris ça, je me suis dit que c'était un idiot, parce que s'il est dans ce monde, ce n’est pas pour rien. En plus, comme l'a très clairement souligné ce cher Embry, il s'est raté.
Ouais, peut-être que d’aller parler à ce mec serait une erreur, mais en le voyant là, j’avais juste l'impression qu'il était désespéré. Il ressemblait plus à l'agneau apeuré qu’au grand méchant loup, tout compte fait. Alors, j'ai descendu encore quelques marches et je me suis assis à côté de lui. Il n'a même pas sursauté. C'était comme si je n’étais pas là.
— Salut, ça va ?
Je me suis rendu compte que ce que j'avais dit était complètement stupide parce qu'il ne m’a pas répondu. Il était trop occupé à respirer bizarrement. Genre hyper fort, comme un buffle. Ouais, en fait, il me faisait peut-être un peu flipper...
J’ai compris ce qui se passait quand il a relevé la tête. Merde, quel con, il faisait juste une crise de panique. Ses joues étaient rouges, son souffle irrégulier et ses yeux remplis de larmes. Et là, c'est moi qui ai commencé à paniquer.
— Bah... Respire ! lui ai-je bêtement lancé, avant qu'il ne me jette un regard noir.
Houla. Je me suis repris en quelques secondes :
— T'as un inhalateur ?
J'ai attendu quel ques secondes avant qu'il hoche la tête et qu'il murmure « dans mon casier ». Je me suis aussitôt levé et j'ai trouvé son casier avec une facilité déconcertante. Le code, on le connaît tous. À une période où je trouvais encore ça drôle, on allait mettre l e bordel dans ses affaires. Ouais, je sais, je suis un vrai connard.
J'ai rapidement trouvé son inhalateur et je suis retourné le voir en m'agenouillant devant lui cette fois. Il me l'a pris des mains, tremblant comme une feuille, et s'en est servi pendant quelques minutes avant de reprendre une respiration un peu plus normale. C'est là que j'ai remarqué qu'il avait écrit « 57 » sur le dos de sa main. Pourquoi cinquante-sept ? Qu'est-ce que ça voulait dire pour lui ? Mais je n'ai pas eu le temps de m'interroger plus longtemps. Je sentais que je devais dire un truc pour qu'il pense à autre chose parce que mon regard inquiet ne devait pas l'aider à se calmer.
— Comment tu t'appelles ? lui ai-je demandé alors qu'il baissait les yeux vers moi.
Il a attendu quelques secondes avant de répondre, pensant que je me foutais de sa gueule. Mais comme je n’abandonnais pas mon air sérieux, il a fini par me répondre.
— Eliott... Je m'appelle Eliott...
— Alors, Eliott, calme-toi et respire, parce que je ne te ferai pas de bouche-à-bouche.
Ça ne l'a même pas fait sourire. Pourtant, je suis du genre marrant. Il a seulement fixé ses grands yeux bleus sur moi. J’ai cru m'y noyer tellement ils étaient empreints à la tristesse et au désespoir. Pas noyé dans le sens débile des métaphores quand on tombe amoureux. Non, là, je me suis noyé, j'ai coulé et je ne suis plus remonté à la surface. Comme si son corps entier était rempli de larmes. Toutes celles qui n'avaient jamais coulé lorsqu'on le faisait tomber dans les couloirs du lycée, lorsqu'on mouillait toutes ses fringues en sport, ou lorsqu'on lui balançait à la figure qu'il n’avait rien à faire en vie.
Pour la première fois, j'ai vu qu'on l'avait conditionné à penser comme nous. Je dis « nous » parce que même si je ne me suis pas acharné sur lui, je n’ai rien fait pour empêcher les autres de le détruire psychologiquement. Personne n'a cherché à voir sa détresse. C’est tellement plus facile de se dire qu'il le mérite, que c'est de sa faute, que si on raconte qu'il a tué sa petite sœur, c'est forcément vrai. Personne n'a cherché à connaître la vérité, et je comprenais pourquoi en le regardant. Voir toute cette souffrance rien que dans ses yeux, c'était comme se prendre une centaine de baffes en même temps. Et il n'a même pas encore parlé. Il n'a pas encore pleuré. Non, il faisait juste me regarder, et c'était déjà suffisant pour avoir envie de se jeter sous un train.
— Est-ce que ça va ? lui ai-je quand même demandé.
Je ne me moque pas de lui. Je sais qu'il ne va pas bien, je veux dire, ça se voit rien qu'à la façon dont il respire. Mais je veux lui montrer que quelqu'un s'intéresse à ce qu'il vit, à ce qu'il est. Pour de vrai. Je m'en veux tellement d'avoir été un connard dans le passé que même s'il devenait mon seul ami aujourd'hui, bah, ça m'irait.
Mais il s'est levé sans un mot et il est parti.
Quand j'ai compris qu'il m'avait planté là, alors que j'avais essayé de l'aider, je me suis levé pour le suivre. Putain, il marche vite, ce con.
— Eliott ! ai-je crié pour l'arrêter.
J'ai vu qu'il avait hésité une seconde, comme s'il luttait contre une force invisible, mais il ne s'est pas arrêté. Faut dire, personne ne l'a jamais appelé par son prénom, au lycée.
— Eliott, allez, attends !
Je l'ai rattrapé en courant sous le regard surpris de ceux qui traînaient là. Son silence était étouffant. Il m'énervait à ne pas parler, comme ça. Pourquoi ne se défendait-il pas quand les autres riaient sur son passage ? Pourquoi avait-il marqué ce nombre sur sa main ? C'était un genre de compte à rebours ou quoi ?
— Pourquoi tu as marqué ça sur ta main ?
Je n’ai pas pu m'en empêcher. Je suis du genre direct. Et c'est là qu'il s'est arrêté. Il s'est tourné vers moi pour me jeter le regard le plus noir qu'il avait en réserve. Enfin, c'est ce qu'il a pensé faire. Moi, j'ai été frappé de plein fouet par sa détresse tout au fond de ses yeux. Il a voulu m'abandonner là, encore, mais cette fois je ne lui ai pas laissé l'occasion de le faire. J'ai attrapé son bras pour le retenir :
— Arrête de fuir. T’as pas envie de les faire taire, ces idiots ? lui ai-je demandé en désignant la bande de mecs qui rigolait à son insu.
— Lâche-moi, m'a-t-il répondu d'un ton sec.
J’ai capitulé. J'ai laissé retomber mon bras et j'ai tourné les talons. Je ne voyais pas pourquoi je m'acharnerais avec un type qui ne voulait même pas se laisser aider. Il n'était pas cruel. Il était juste dépressif. Et là, j'avais besoin de prendre l'air parce que sa tristesse anéantissait tout mon oxygène. Je ne laissais pas tomber parce que je ne laisse jamais tomber. Mais je souffle un peu pour réfléchir à comment m'y prendre avec lui. Ça tombe bien, j'ai cours d'histoire. J'ai attrapé mon sac et je suis monté à l'étage pour m'installer en classe. C'était bien la première fois de l'année où j’arrivais à l'heure. D'ailleurs, la prof me l’a bien fait remarquer :
— C'est un exploit de vous voir avant le début du cours, M. Archer !
J'ai grogné dans mon coin avant de m'asseoir. Sérieux, pourquoi nous rappelle-t-on toujours nos erreurs passées lorsqu'on fait les choses bien ? Quand elle m'a reg

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