222
pages
Français
Ebooks
2020
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Ebook
2020
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Publié par
Date de parution
10 juin 2020
Nombre de lectures
0
EAN13
9791038100947
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
Allowin est un exorciste, Frédéric est hanté. Il y a des rencontres qu'on ne peut éviter !
Owin Singulier-Weyrd ne s’attendait pas à être contraint et forcé d’hériter du cabinet d’exorcisme familial. Surtout par sa grand-tante décédée qui hante encore les lieux. Une fois installé dans ce petit village, bien loin de sa vie d’exorciste itinérant, Owin va devoir regagner la confiance des habitants et faire ses preuves. Sa rencontre avec l’un de ses clients, Frédéric Cendrevent, le dernier membre d’un clan maudit et voué à disparaître, va changer son quotidien.
Sa grand-tante disait qu’on ne s’ennuyait jamais ici et elle avait raison. Entre les problèmes d’exorcismes, des meurtres mystérieux et un croquemitaine qui s’attaque aux enfants du village, Owin a beaucoup à faire, même avec l’aide de Frédéric. Surtout quand leur attirance mutuelle les prend un peu par surprise. Ils en oublieraient presque la malédiction qui les menace... si elle ne se rappelait pas à eux.
#Urban Fantasy #Romance #Fantôme
Publié par
Date de parution
10 juin 2020
Nombre de lectures
0
EAN13
9791038100947
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
Noëmie Auke
Allowin Singulier-Weyrd
L'autre côté des ombres - Tome 1
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Suivi éditorial © Blandine Pouchoulin
Correction © Laura Delizée
Illustration de couverture © Morbooks design
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9791038100947
Existe aussi en format papier
À Sabine, la marraine d’Allowin
À Tip, qui a été là au début, au milie u, à la fin, et encore au début
Et à tous ceux qui ont attendu pendant des années que je termine cette histoire
Prologue
— Quand je mourrai, dit Frédéric, va-t’en.
Devant lui, Bleiz poussa une longue plainte et bondit sur le poltergeist. D’un coup de crocs bien placé, il le força à battre en retraite. Frédéric se releva péniblement, avant de s’asseoir sur la dernière marche de l’escalier, tout contre la pierre froide du mur. Lorsque Bleiz, de retour à ses côtés, pressa le museau contre son cou, Frédéric referma les bras autour de lui, cacha le visage dans sa fourrure et compta lentement jusqu’à vingt.
— Pardonne-moi, ajouta-t-il enfin. Je ne tiendrai plus longtemps. Un matin, je vais me réveiller, et je ne serai plus moi. Il faudra que tu t’en ailles.
Bleiz gémit. Comme en écho, le revenant qui était apparu quelques jours plus tôt lâcha un de ses longs hurlements à glacer le sang. Frédéric frissonna, Bleiz redressa la tête. Un grondement sourd vibra dans sa gorge, un avertissement à toutes les créatures qui oseraient s’approcher.
— Nous devrions nous mettre à l’abri…
Sortir de la zone protégée devenait de plus en plus dangereux, les créatures malignes de plus en plus audacieuses. Bleiz ne pouvait lutter seul contre elles toutes et lui était, encore une fois, inutile.
Il ne pouvait pas vivre en autarcie dans l’aile ouest ; il fallait qu’il aille chercher les factures que lui déposait le postier au portail, les quelques courses qu’il arrivait encore à se faire livrer, et qu’il s’occupe du potager. Depuis que le manoir n’était plus exorcisé, il ne pouvait plus recevoir les vampires auxquels il vendait son sang.
Il devait protéger de son mieux ses maigres économies.
Encore qu’il n’en aurait peut-être plus besoin longtemps.
La nuit, malgré la zone protégée, il lui arrivait de se réveiller en sursaut, frigorifié, avec un murmure sibyllin dans les oreilles. Ce n’était qu’un écho : les paroles n’étaient plus compréhensibles lorsqu’il reprenait conscience. Or, la terreur qui le prenait à la gorge et la brume qui étouffait ses pensées n’avaient rien d’anodines.
Frédéric se leva sur des jambes hésitantes. Le poltergeist qui s’était attaqué à lui s’était contenté de le faire trébucher, même pas du haut de l’escalier. Il y avait eu plus de peur que de mal, quelques hématomes tout au plus. Bleiz resta collé à lui et il s’appuya contre son flanc avec reconnaissance. Ils reprirent leur route en direction de l’aile ouest.
Un frisson parcourut soudain l’échine de Frédéric. Il n’eut pas besoin de se retourner pour savoir que la Porte était apparue. Elle aussi se faisait plus présente ; ces derniers temps, elle se mettait parfois en travers de son chemin, comme pour l’inciter à l’ouvrir.
Il n’en était pas encore là.
Avec une sagesse acquise à la dure, Bleiz gronda sans cesser d’avancer. Il ne pouvait rien contre la Porte, personne ne pouvait rien contre elle. Le mieux était encore de l’ignorer quand c’était possible.
Crispé, Frédéric monta l’escalier qui menait à l’aile ouest en s’attendant à ce qu’elle surgisse devant lui, ou à ce qu’un des poltergeists retente sa chance d’une hauteur plus intéressante. Le revenant, s’il était bruyant, avait au moins le tact de ne sortir qu’à la tombée de la nuit.
Lorsqu’ils passèrent dans l’aile ouest, Frédéric sentit ses épaules se redresser d’elles-mêmes, libérées de la malice qui avait envahi le manoir, à défaut de celle qui le tourmentait personnellement. Plus confiant, il s’écarta de Bleiz, entra dans la bibliothèque où il ranima le feu qui se mourait. L’été se terminait à peine, mais, chez lui, il faisait toujours froid. Il se laissa tomber sur le canapé avec un soupir de fatigue. Il n’avait même pas envie de lire. Bleiz vint se coucher près de lui. Comme souvent, Frédéric ressentit un mélange de reconnaissance et de culpabilité à sa présence.
Que deviendrait-il, lorsque son humain n’existerait plus ?
Ça ne tarderait plus ; il le sentait. Il fallait bien que ça arrive, et c’était tombé sur lui : le dernier né d’une longue lignée qui aurait dû depuis longtemps disparaître. Il n’avait pas la rage qui avait maintenu sa mère en vie avant de la tuer. À cet instant, il n’éprouvait même pas de ressentiment envers ses prédécesseurs.
Il était fatigué.
— Bon, murmura-t-il. Il faut que je mange quelque chose.
Quelques minutes s’écoulèrent, durant lesquelles son regard resta perdu dans le vide.
Le téléphone sonna.
Bleiz dressa les oreilles et Frédéric sursauta.
Personne ne l’appelait jamais. Les télémarketeurs semblaient éviter son numéro d’instinct, il ne pouvait plus vendre son sang, alors le Réseau n’avait aucune raison de lui téléphoner. Et la seule personne qui l’avait contacté régulièrement était morte trois mois plus tôt.
Pourtant son cœur s’était emballé.
— Ce n’est pas elle, dit-il d’un ton raisonnable, la gorge serrée.
Il regarda Bleiz comme pour lui demander une confirmation.
— Ça ne peut pas être Ambroisie.
Bleiz agita les oreilles et posa le museau sur sa cuisse. Frédéric lui caressa la tête d’un geste machinal.
La sonnerie continuait, insistante.
Prenant son courage à deux mains, il décrocha.
Chapitre 1
La porte de la boutique s’ouvrit en grinçant. Un lot de clochettes argentées tintinnabula au-dessus de la tête d’Owin, et il passa le seuil sans que ce dernier se rebiffe. C’était à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : sa mère et sa grand-mère avaient dû le forcer à les laisser entrer.
Lui était attendu, alors qu’il n’avait aucune envie d’être là.
À l’intérieur, l’obscurité et la poussière avaient pris le pouvoir. Il piétina des enveloppes débordant d’une boîte aux lettres de fortune ; le bureau croulait sous des dossiers colorés et du courrier ni classé ni ouvert. Au milieu de tout cela trônait un ordinateur qui avait dû voir la naissance du premier disque-rune. À l’idée du rangement qui l’attendait, Owin faillit faire demi-tour net.
— Je suis là, grogna-t-il.
Aussitôt, l’air sembla se raréfier ; un froid brutal le fit frissonner malgré sa veste trop chaude pour la douceur de la fin d’été. Il souffla un long nuage d’haleine blanchie. Face à lui, un rayon de soleil frémit, et, de touche en touche, prit forme humaine.
— Frimeuse, grommela Owin.
— Owin ! s’exclama le fantôme d’un ton ravi.
— Tante Ambroisie.
La mort n’avait rien changé chez Ambroisie Singulier. Elle « portait » le même costume noir et violet qu’il lui avait toujours connu et affichait cette même ressemblance frappante avec son neveu, le père d’Owin. Sous ses sourcils brun grisonnant pétillaient les yeux ambrés des exorcistes Singulier, ce marron pollué par l’utilisation constante de la magie.
Elle était morte de vieillesse, dans son sommeil. Du moins, c’était la version officielle. Après tout, sa vie avait été bien remplie, alors si elle était partie en paix et si elle avait fait partie d’un autre clan, on n’aurait pas eu de mal à y croire. La grand-mère d’Owin avait accouru depuis le domaine familial dès qu’elle avait senti le décès de sa belle-sœur. Première sur les lieux, et donc première à constater que son fantôme était resté. Elle avait cherché à communiquer avec lui. Mais Ambroisie avait refusé de se manifester, sinon pour lui murmurer à l’oreille le nom complet de son petit-neveu.
En l’apprenant, la mère de celui-ci était venue en repérage quelques semaines plus tôt et l’avait averti :
— La boutique sentait un peu le soufre. Fais attention, mon chéri.
Il ne percevait rien du tout de démoniaque. Sa mère s’était peut-être occupée du résidu sans lui dire.
— J’ai cru que tu n’arriverais jamais ! s’exclama Ambroisie.
Un instant, elle eut ce geste avorté pour l’embrasser sur le front, le souvenir d’un rituel trop peu souvent effectué pour qu’il aille jusqu’au bout. Owin s’était préparé au froid qui lui aurait marqué la peau, alors il ressentit un pincement de regret qu’il chassa très vite. Il se raccrocha à son irritation.
— Je n’arrive pas à croire que tu hantes ta propre boutique ! Et que tu déranges tout le voisinage tant que t’y es !
— Il fallait bien que j’attire ton attention.
— Tu es la honte de la profession, ne put-il s’empêcher de dire. Je pourrais t’exorciser et repartir.
L’esprit de sa grand-tante projeta alors un tel sentiment d’incrédulité amusée que la tentation de passer à exécution fut presque trop forte pour être ignorée. Magnanime, Owin se maîtrisa.
— Pourquoi moi ? demanda-t-il, une question presque rhétorique.
Ambroisie sembla prise de court, les contours de sa silhouette se floutèrent.
— Ça ne pouvait être que toi, dit-elle d’une voix lointaine.
Puis elle déclara soudain, d’un ton de texte répété :
— Tu es le seul de mes neveux à ne pas avoir d’emploi stable.
— J’aime ne pas avoir d’emploi stable. Et je m’en sors très bien.
Après trois ans à voyager en tant qu’exorciste itinérant, à vivre de travaux ponctuels et de missions courtes, il avait acquis une bonne petite réputation qui n’avait rien à voir avec son nom de famille. Ou plutôt ses noms de famille. Dans son métier, s’appeler Weyrd était bien plus difficile que de s’appeler Singulier.
Sa gran