Amours et Amitiés
194 pages
Français

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Description

«Lequel des deux proposa alors d’aller jusqu’à la mer marcher le long des vagues? Leur connivence était telle qu’ils ne s’en souvenaient plus. Ces instants étaient fusionnels et le demeurèrent lorsque Nadine prit le volant pour faire le trajet. Arrivés face à la mer, ils se retrouvèrent spontanément dans les bras l’un de l’autre, s’assirent sur une pierre et restèrent ainsi longtemps sans parler pour admirer le soleil monter à l’horizon, leur découvrant une aube qui leur semblait être celle d’une vie nouvelle, riche d’un bonheur bien mérité qui s’offrait enfin.» Créer un univers d’une grande profondeur où les destins se croisent, se mêlent et se détachent, où les existences changent au gré des rencontres et des épreuves n’est pas la seule prouesse réussie par Françoise Poitou. "Amours et Amitiés" séduit également par la grande intimité qui s’instaure irrémédiablement entre le lecteur et des personnages particulièrement bien travaillés, aux personnalités complexes et aux qualités humaines indéniables, dont les joies, les drames et les tristesses touchent droit au cœur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 octobre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748391428
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Amours et Amitiés
Françoise Poitou
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Amours et Amitiés
 
 
 
Merci de leur aide à Alain, Xavier et Christine.
 
 
 
« Ce roman est une œuvre de fiction, toute ressemblance des personnages avec des personnes existant ou ayant existé est illusoire. »
 
 
 
Chapitre I. Jean et Nadine
 
 
 
Je me souviens des circonstances de notre première rencontre. Pierre-Henri et Emmanuelle nous présentèrent leurs nouveaux amis lors d’une soirée de gala organisée par notre association culturelle. Originaires de Nantes, ils étaient arrivés à Menton récemment. Jean était un avocat prématurément retraité pour raison de santé et son épouse s’appelait Nadine. Jeunes encore, un peu plus de cinquante-cinq ans semblait-il, très souriants et très à l’aise, ils attiraient la sympathie.
À la table où nous prîmes place auprès d’eux, se retrouvèrent les amis habituels. Nous étions curieux et désireux de mieux les connaître. Pierre-Henri leur facilita la tâche en nous déclarant qu’il avait rencontré Jean lors d’une réunion d’information sur les possibilités de bénévolat dans notre ville. Ils avaient sympathisé et découvert qu’ils étaient tous deux sociétaires du même club de golf. Depuis, ils jouaient régulièrement ensemble. Ils étaient donc amenés à souvent se rencontrer.
 
Emmanuelle, son épouse, avait fait la connaissance de ce couple lors d’un petit dîner chez des amis communs et les avait tout de suite beaucoup appréciés. Depuis, elle avait plusieurs fois eu l’occasion de faire des courses avec Nadine, de fréquenter avec elle les meilleures boutiques de la ville, de visiter des expositions. Celle consacrée à Dali les avait toutes deux enchantées. Elle éprouvait déjà pour elle une amitié sincère qu’elle cherchait à nous faire partager dans l’aimable souci d’intégrer ces nouveaux venus à notre bande.
L’ambiance fut d’emblée chaleureuse. Jean, grand gaillard brun, longiligne au sourire franc, s’exprimait avec facilité. Gai et enthousiaste, il acquit d’emblée notre estime. Il nous expliqua très spontanément que fatigué et déprimé, il avait préféré vendre son cabinet pour rejoindre sa femme qui habitait déjà notre cité depuis quelque temps. Ils y avaient d’ailleurs acheté une maison deux ans auparavant lors de vacances passées dans la région.
Vu les problèmes de santé de l’un de leurs enfants et les difficultés scolaires d’un autre, ils avaient pensé qu’un changement de résidence leur serait salutaire. Menton était pourvue de bons lycées et de médecins réputés ; la proximité de Nice, ville universitaire, était également un atout important. Ils avaient décidé d’y implanter leur famille tandis que Jean exercerait encore quelques années son métier et s’organiserait pour les rejoindre lors de congés fréquents et prolongés. Leurs enfants, une fille adoptive originaire de Thaïlande, âgée de douze ans et trois garçons qui avaient à l’époque entre dix-sept et vingt-deux ans, avaient mal réagi à cette séparation. Bientôt Jean lui-même en avait énormément souffert jusqu’à se décourager et perdre l’envie de travailler. Un acheteur s’étant présenté, ils avaient vendu le cabinet.
Nadine, presque aussi grande que lui, était très brune, très mince. Ses yeux brun foncé très vivants et son sourire lui donnaient beaucoup de charme. Soulignant d’une brève remarque ou d’un geste expressif les propos de son mari, elle emporta également notre adhésion. Sans bien comprendre encore les détails et l’étendue des difficultés qu’ils avaient rencontrées, ils avaient suscité notre sympathie et nous étions prêts à les accueillir et à les inviter lors des petites soirées que nous organisions à tour de rôle.

Strasbourgeois d’origine, mais résidant à Menton depuis quelques années, Willy et moi venions juste de refaire la décoration de l’entrée et des pièces de réception de notre maison. J’avais hâte de les faire admirer à nos amis. Nos premiers invités furent bien sûr ceux du Rotary et ce fut l’occasion rêvée pour demander à Jean et Nadine de se joindre à nous.
Lorsque je dis à Willy, mon mari :
— Qu’en penses-tu ?
Il me répondit sans hésiter :
— Mais bien sûr, Fanny.
Ils ne se firent pas prier et au cours de cette réception, leur charme et leur distinction se confirmèrent. Nadine s’habillait avec un goût extrême. Je ne savais où elle se fournissait, mais ses vêtements s’avéraient d’une grande élégance dans leur simplicité. Ils lui donnaient un chic et une classe qui joint à son rire spontané et au naturel de son attitude, la rendait précieuse. Elle aimait le bon vin et avait amené en cadeau une bouteille d’un cru choisi qu’elle nous offrit avec courtoisie.
Bref, nous avions envie de lier avec eux une relation d’amitié. Nous avions formé un groupe de femmes de notre association et chacune de nous organisait à tour de rôle des marches et des visites dans les lieux intéressants de la région. Lorsqu’Emmanuelle nous proposa d’inviter Nadine lors de ces virées entre femmes, c’est bien volontiers que nous accueillîmes cette proposition.
 
Bien sûr, il restait des points d’ombre. Le récit des circonstances qui les avaient amenées à Menton, en abandonnant un cabinet d’avocat à un âge relativement jeune, pouvait laisser perplexe et d’après les quelques informations qui nous avaient été fournies, le comportement de leurs enfants semblait assez extravagant. Pourtant, nous étions tous tombés sous le charme.
Emmanuelle l’était de plus en plus. Elle ressentait maintenant une véritable affection pour Nadine et elles avaient de nombreuses conversations en aparté.
Jean, qui avait été membre d’un Club Rotary dans la ville où ils habitaient, adhéra à notre Club. Il était très présent aux réunions et les idées qu’il apportait, étaient souvent jugées très intéressantes par nos époux. Il fut bientôt intronisé et on commença à parler de lui pour la prochaine présidence.
Lors de nos discussions, Nadine nous parlait beaucoup de ses enfants. De nouveaux soucis semblaient faire leurs apparitions à chacune de nos rencontres. Parfois, l’un des enfants paraissait aller mieux mais les embellies s’avéraient de courte durée.
L’aîné, Philippe, avait été brillamment reçu au baccalauréat et il avait pu intégrer une école d’ingénieur à Lille. Sans doute était-il trop jeune pour vivre seul. Il avait au bout d’un mois paru fatigué et déprimé. Ses parents s’étaient inquiétés et s’étaient même demandés s’il ne valait pas mieux lui conseiller d’interrompre ce cursus pour choisir une autre voie.
Quelque temps après, n’arrivant plus à le joindre au téléphone, ils interrogèrent l’établissement. Il leur fut répondu qu’il ne le fréquentait plus, il avait disparu.
Heureusement, il manqua bientôt d’argent et dut se résoudre à leur téléphoner. Il était tombé amoureux fou d’une jeune Brésilienne de passage à Lille. Hébergés tous deux par un ami de la belle, ils avaient vécu durant quelques jours une passion torride, mais sans doute lassée, elle était partie un beau matin le laissant sans nouvelles et complètement désemparé. Aux prises avec une succession difficile, Jean ne pouvait se déplacer. Nadine avait été le récupérer. Le retour et les jours suivants s’étaient avérés difficiles, leur fils avait commencé à se droguer et était en pleine dépression.
 
Depuis deux années avaient passé, il avait entrepris à l’université de Nice des études de psychologie, mais malgré ses extraordinaires facilités intellectuelles et des premiers résultats excellents, il semblait déjà découragé. Toujours dépressif, il était soigné sans beaucoup d’amélioration. Il n’était pas satisfait de la qualité des enseignants et il était maintenant passionné par des activités musicales qui lui prenaient beaucoup de temps.
Comme les jumeaux Régis et François, la dernière, Virginie, n’aimait pas les études. Leurs résultats scolaires n’étaient pas brillants. Régis avait d’ailleurs décidé de chercher du travail, ce qui n’était pas facile vu son jeune âge et son manque de diplôme.
 
Trois mois passèrent, de réception en réception chez les uns et les autres, nous avions alors l’impression de bien les connaître. J’étais étonnée qu’ils ne songent pas à nous inviter à leur tour lorsqu’ils se proposèrent de nous réunir un dimanche midi. La maison située dans les collines était spacieuse et agréable. Dans l’entrée, ornée d’une jolie commode Louis XV, leur accueil fut chaleureux. Par contre, le living garni de meubles anciens que ne mettait pas en valeur des murs rouges, me donna une impression de malaise qui augmenta lorsque je découvris un énorme berger allemand aboyant vigoureusement pour saluer l’arrivée des intrus que nous étions. Je n’en menais pas large.
Nous fîmes à cette occasion la connaissance de Régis et de Virginie qui nous semblèrent aussi charmants que leurs parents. Vifs et souriants, ils donnaient volontiers un coup de main pour le service. Ma première impression défavorable s’évanouit. Tous les amis étaient présents et nous retrouvâmes bientôt l’ambiance agréable et décontractée qui était celle de nos rencontres habituelles.
 
Plus rapidement qu’espéré, Régis trouva du travail : un poste de répétiteur dans une école, ce qui semblait très intéressant vu son niveau d’études. Mais bientôt, d’autres difficultés surgirent encore dans leur famille. Virginie tomba de vélo lors d’une promenade qu’elle avait entrepris avec des amies. Roulant trop vite sur un terrain très pentu, elle perdit l’équilibre. Elle avait la jambe gauche et le coude droit cassés et ces cassures étaient mauvaises. Cel

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