Bannie
173 pages
Français

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Description

Bit-lit - 300 pages


Le jour où Damon Éden débarque dans le petit motel de Désolation, ville perdue au milieu de nulle part, il s’attend à tout sauf à rencontrer quelqu’un comme Sélène. Cette jolie petite blonde, qui semble porter tous les malheurs du monde sur son dos, l’attire comme un aimant.


Quelque chose en elle lui donne envie de l’aider, de découvrir ce qu’elle cache. Mais sera-t-il capable d’apaiser ses souffrances ?



Ne risque-t-il pas de se mettre en danger, particulièrement lorsqu’il apprend qui elle est réellement ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782379614613
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bannie


Lucie BARNASSON
Lucie BARNASSON





Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-461-3
Concept de couverture : Didier de Vaujany
PROLOGUE


Damon

Engoncé dans son costume, le jeune homme s’observe dans le miroir de la boutique depuis de longues minutes tandis que le couturier lui tourne autour, ajustant les ourlets et affinant les différents plis du tissu. Sophie, sa fiancée, a insisté pour qu’il porte du sur-mesure le jour de leur mariage. Malgré le fait qu’il trouve ridicule de dépenser autant d’argent pour des fringues qu’il ne portera probablement plus jamais, il a capitulé à son exigence, une fois encore.
— Levez les bras, s’il vous plaît.
Comme une marionnette, il s’exécute en rêvassant à ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas connu Sophie. En général, à quelques jours de son mariage, un homme normal se dirait que, sans sa compagne, son existence aurait été fade, ratée, triste. Pourtant, Damon s’étonne de ne penser qu’à toutes ces occasions manquées de s’amuser, à toutes les personnes qu’il aurait pu connaître, les délires perdus avec son ami Jace – que Sophie ne supporte d’ailleurs pas.
— C’est bon pour moi, le surprend le tailleur. Il sera prêt demain. Passez à l’heure que vous désirez.
Il l’aide ensuite à retirer le costume parsemé d’aiguilles, puis Damon se rhabille et sort du magasin. Sophie lui a envoyé un texto pour savoir s’il veut déjeuner avec elle. Il refuse, prétextant un travail à finir avant de partir en voyage de noces, puis il s’installe à une table, en terrasse, dans sa brasserie préférée.
— Salut Damon ! J moins 2 avant le grand jour ! l’interpelle un serveur qu’il connaît très bien pour le voir ici au moins cinq fois par semaine.
— Ouais ! Plus que deux jours de liberté, plaisante-t-il, pourtant persuadé du moindre mot qu’il prononce. Je prends juste une bière, s’il te plaît.
Son portable, à côté du cendrier, se met à vibrer. Il regarde qui l’appelle et le repose en voyant le prénom de sa fiancée.
— Elle ne va pas me lâcher, aujourd’hui, bougonne-t-il tout bas.
— Quand on râle sur sa promise, le mariage n’est peut-être pas une bonne idée, suggère une voix, derrière lui.
Le jeune homme se retourne et tombe nez à nez avec un homme qui ressemble presque à s’y méprendre à l’acteur Tom Ellis . Cependant, Damon est persuadé que ce n’est pas lui. Hormis sa posture désinvolte et son regard noir, il semble être entouré d’une aura maléfique que les gens à côté, ont l’air de ressentir également, précipitant leur départ malgré leurs assiettes encore pleines.
— Excusez-moi, votre réflexion m’était destinée ? demande-t-il poliment, cherchant des yeux un éventuel téléphone branché sur haut-parleur.
L’homme ténébreux lui lance un sourire maléfique et hausse les épaules.
— Je tenais simplement à vous rappeler que lorsqu’on n’est pas absolument certain de ses choix, il vaut parfois mieux continuer d’y réfléchir, lance-t-il en reboutonnant sa veste de costume. Une décision précipitée, ou prise sous la contrainte, n’est jamais la bonne… Au revoir, Damon !
Ce dernier le suit des yeux. L’inconnu pénètre dans une magnifique Lamborghini, puis son attention se porte sur le serveur venu lui apporter sa boisson.
— Mais, où ils sont tous passés ? lâche-t-il en détaillant les chaises vides autour de lui.
— Je crois que le mec au costume noir leur a fait peur, suppose Damon.
Le serveur le fixe quelques secondes avant de répondre :
— Hé, mec, de qui tu parles ?

CHAPITRE 1


Damon

Quelques semaines plus tard
Désolation… On peut dire que cette ville porte bien son nom ! Hormis le fait qu’il pleuve depuis qu’il a franchi le panneau en indiquant l’entrée, on dirait que tout ici est triste, des murs gris et terne des maisons, aux routes délabrées envahies de nids de poules, en passant par l’attitude renfrognée des habitants courants sous leurs parapluies noirs, emmitouflés dans leurs vestes de même couleur.
C’est exactement l’endroit qu’il me faut , pense le jeune homme en cherchant des yeux l’endroit où s’installer.
Il a repéré sur le net, il y a quelques jours, une résidence qui loue des studios à la semaine. Particulièrement maussade, l’endroit l’avait immédiatement attiré sans qu’il sache trop pourquoi. D’autres lieux étaient beaucoup plus chaleureux, agréables, pourtant, c’est ce motel insipide qui a retenu son attention. À cause de son état d’esprit du moment, probablement. Et, étant donné qu’il ne sait pas encore combien de temps il restera éloigné de son ancienne vie, cela semble en tout point lui convenir.
Après avoir garé sa voiture, il fait face à un bâtiment en forme de U haut de trois étages, desservis par plusieurs escaliers, chaque côté contenant au moins dix portes et dix fenêtres, sauf sur la façade nord où un logement au bout de la construction semble avoir brûlé récemment. À l’autre extrémité, il remarque une dépendance qui abrite l’accueil, ainsi qu’un magasin faisant office de café, de boulangerie, d’épicerie et de vente de tabac.
Tout ce qu’il faut pour être heureux , ironise-t-il.
Arrivé devant le comptoir, il tape sur une antique sonnette posée devant lui. Un homme d’un âge indéfinissable arrive d’une arrière-boutique. Il boitille de la jambe gauche. Le manque de cheveux sur le dessus de la tête et sa posture légèrement voûtée donnent l’impression qu’il est assez vieux, pourtant, lorsqu’il s’adresse à Damon, le concierge a le regard et les traits d’un gars de quarante ans.
— En quoi j’peux vous aider ?
— Bonjour, je vous ai appelé un peu plus tôt dans la journée. Damon Éden. Je voudrais louer un studio.
— Ah ouais… Il me faut votre carte de crédit. Le loyer est débité chaque lundi. Si vous ne payez pas, on appelle les flics.
Après cet accueil chaleureux et le règlement, il se retourne, fouille dans un meuble derrière lui et rend sa carte à Damon ainsi que celle qui déverrouille la porte de son nouvel appartement.
— Bon séjour !
— Merci, dit-il en observant le petit rectangle de plastique sur lequel est noté 35.
— Eh, gamin ! Un conseil : reste loin de la blondinette…
Gamin ? Ce gars doit avoir, tout juste quinze ans de plus que moi, et il me parle comme s’il était mon grand-père ! s’amuse le jeune homme en regardant quand même si cette mystérieuse blonde n’est pas dans les parages tout en retournant à sa voiture pour récupérer ses quelques affaires.
Dans le petit appartement, au dernier étage du bâtiment, rien de grandiose, mais rien d’horrible non plus. Les choses sont simples : une kitchenette dans le fond, un canapé, un fauteuil et une table basse non loin de l’entrée, une porte menant probablement à la salle de bains et une autre à la chambre, le tout éclairé par un grand velux au-dessus du coin salon.
Il pose sa valise derrière la porte, s’affale dans le canapé après avoir mis son téléphone portable en charge et déniché la télécommande. À peine la télévision allumée, Damon sent ses paupières s’alourdir. Il s’apprête à céder à la tentation de dormir malgré une heure encore précoce quand il entend une porte grincer, juste de l’autre côté de la cloison.
Curieux par nature, il s’approche des stores qui masquent la fenêtre à côté de l’entrée, n’apercevant malheureusement qu’une fine silhouette moulée dans un jean sombre et une veste noire surmontée d’une capuche.
Déçu, il referme le rideau, reprend sa place douillette devant l’écran allumé sur un western, quand une sonnerie retentit depuis la tablette placée sur la droite du fauteuil.
— Ouais ? répond-il au téléphone à son meilleur ami, Jace.
— Salut mec ! Alors, t’es où ?
— Si je te le dis, tu ne me croiras pas ! Dans une ville qui s’appelle Désolation !
— Putain ! Tu devais te changer les idées, oublier toute cette histoire… Tu m’avais promis de te faire plein de meufs ! J’imagine bien leurs tronches dans une ville qui porte ce nom ! se moque-t-il. Tout ce que tu vas gagner c’est te taper une dépression !
— Je t’ai dit que j’avais besoin d’être loin de tout ça… Ici, c’est parfait, et puis je suis sûr qu’il y a plein de nanas tout à fait baisables.
— Tu parles ! Allez, j’te laisse. Donne des nouvelles, OK ?
— Ouais, t’inquiète.
Après avoir raccroché, il laisse vagabonder son esprit vers son ancien lui, son ex petite amie, son ancienne maison, ses anciens amis… Ses actes n’étaient pas corrects mais, de son point de vue, c’était la meilleure chose à faire : elle s’en remettra !
Dans un élan de motivation, il décide d’aller prendre une douche et de visiter les bars de cette ville. Si les filles du coin sont désespérées, il devrait pouvoir conclure assez vite.


Sélène

Comme chaque soir, la jeune femme blonde aux yeux de feu descend chercher quelque chose à se mettre sous la dent. À cette heure assez tardive, l’épicerie est déserte, lui évitant ainsi les rencontres pas très agréables des résidents. Elle est arrivée il y a un peu plus d’un an, et déjà quatre accidents ont eu lieu depuis : un ours a attaqué un groupe d’adolescents dans le bois derrière l’hôtel, un court-circuit a failli brûler l’immeuble entier, un homme en voiture a renversé une femme en rentrant d’une soirée trop arrosée et une conduite de gaz a explosé à proximité de la route.
Les gens du coin la regardent bizarrement depuis un mois. Ils ne comprennent pas comment, mais ils savent qu’elle est responsable de tous ces malheurs.
Les humains sont des crétins ! songe-t-elle en rabattant sa capuche sur sa tête en sortant.
Après avoir descendu quelques marches, elle aperçoit de la lumière dans l’appartement à côté du sien.
Un nouveau voisin ? Qu’est-ce qui va lui arriver à celui-là ?
Après avoir choisi mécaniquement son repas du soir : chips, thé glacé, et barre de céréales, sans oublier les croquettes pour son chat, elle retourne chez elle. Il ne pleut plus. Alors qu’elle s’apprête à entrer dans son studio, elle entend qu’on l’interpelle :
— Salut !
Un jeune homme brun, assez mignon, au regard

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