Black Diamond : Tome 1
110 pages
Français

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Black Diamond : Tome 1 , livre ebook

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Description

Sarah, dix-sept ans, mène une existence compliquée. Orpheline et fugitive, elle est en plus clairvoyante. Le passé, le présent, l’avenir, rien n’a de secret pour elle ; sauf Black Diamond. La bourgade du Dakota semble l’appeler et lui montre un garçon, mais pas son visage. Elle sait que le seul moyen d’interrompre ce harcèlement psychique est de comprendre sa raison d’être.


Lorsqu’elle détecte chez James Drake, un lycéen de son âge, des dons paranormaux très puissants et découvre dans la foulée que pendant des décennies, la commune a déclaré dix fois moins de décès que la famille fondatrice, elle s’interroge. Et si c’était James qui l’avait attirée ici et qu‘il s‘agissait d’un piège ? Cependant, quel rapport peut-il bien y avoir entre un garçon de dix-huit ans et des morts survenues un siècle auparavant ?



Cette enquête lui fera entrevoir un monde dont elle ne soupçonnait pas l’existence et la mènera loin, très loin sur le chemin de sa destinée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 mars 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9782381990552
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BLACK

DIAMOND
ISBN : 978-2-38199-055-2
Black Diamond, Tome 1
Copyright © 2021 Éditions Plume Blanche
© Can Stock Photo / premiumdesign

Correction : Jessica Milcamp et J. Provot
Sandra Triname

BLACK
DIAMOND

Tome 1
(ROMAN)


Une vision est une « apparition, forme, être, représentation mentale qu’on voit ou qu’on croit voir, dont on attribue l’origine à des puissances surnaturelles. »
LAROUSSE, SITE INTERNET

À ma mère et ma grand-mère, parties trop tôt. 

À ma fille, ma vie n’a pris un sens que le jour où tu y as fait ton entrée. 

À mon filleul, bienvenue parmi nous mon petit prince.

À mon clan, qui me soutient sans jamais faillir. 

Je vous aime. 
Prologue

Certains pensent que la différence est une force. De mon point de vue, elle s’apparentait à une calamité. Tel un handicap, un boulet que l’on traîne et dont on n’arrive pas à se détacher, nous faisant trébucher à de nombreuses reprises et nous forçant à nous détourner des autres, j’avais dû supporter ma nature. 
Ceux qui considèrent qu’être différent rend fort s’avèrent souvent être les plus banals et ne possèdent rien qui les distingue de leurs semblables. Cynique ? Non, réaliste. La solitude ne me dérangeait pas, elle incarnait même ma compagne la plus fidèle. Simplement, quelquefois j’aspirais à devenir mademoiselle Tout le Monde, à me fondre dans la masse, entrer dans la norme. Désenchantée ? Hum… possible. 
Malgré tout, je n’aurais jamais exprimé cette opinion devant celle qui avait été ma seule et unique amie : ma mère. Cela l’aurait sans doute beaucoup blessée. Pour elle, même si l’héritage familial paraissait parfois difficile à porter, il restait avant tout une fierté. 
Je songeais fréquemment que si certains découvraient notre existence, nous finirions dans un labo de l’armée où nous terminerions nos vies en tant que sujets d’expérience. Cela pouvait sembler exagéré, pourtant, j’avais appris à mes dépens que l’être humain n’aime pas la différence. Pour confirmer mes dires, il suffit d’ouvrir n’importe quel livre d’Histoire, de visionner des documentaires ou encore de simplement regarder les infos. Certainement que le petit bonhomme de Roswell serait de mon avis, Jeanne d’Arc aussi d’ailleurs ! Mais tout cela, c’était avant. Avant que le puzzle compliqué de ma vie ne se mette enfin en place, avant que, tel le phénix, je renaisse de mes cendres, avant Black Diamond.
Tome 1
Chapitre 1

Je regardais mon salon, dépitée et découragée d’avance par le spectacle qu’il m’offrait. Des cartons, des cartons et encore des cartons. Voilà deux semaines que j’avais emménagé à Black Diamond et je n’en voyais toujours pas la fin. D’accord ! J’exagérais, il n’y en avait pas tant que ça, mais je détestais les installations. J’exécrais emballer et déballer mes affaires sans arrêt. Je trouvais cela usant, ma vie de fugitive me pesait un peu plus chaque jour. 
Pour ma défense, j’avais conservé tous les effets de ma mère après son décès, survenu deux ans plus tôt. J’aimais ces petits souvenirs, preuves de son passage sur Terre. Je devais aussi avouer qu’alors qu’elle s’était toujours révélée méthodique et organisée, j’étais résolument bordélique et adepte de l’improvisation. Résultat, le salon ivoire et chocolat de la jolie maison victorienne ressemblait davantage à un souk qu’autre chose. 
Je donnai un coup de pied dans l’une des boîtes et rien qu’au poids, je devinai qu’il s’agissait de magazines. Je l’attrapai et la déposai sous le porche, son sort était scellé : poubelle ! Mon piano trônait au milieu du séjour. Mes CD se trouvaient sur leurs étagères ainsi que mes livres. Ma guitare avait retrouvé sa place sur son présentoir. Je disposais donc de l’essentiel, du moins à mes yeux. Pour le reste, je verrai plus tard. 
Je verrouillai la porte, puis retournai à la cuisine me servir un café. Une fois ma tasse remplie, je me dirigeai vers la fenêtre et contemplai le crépuscule. Le front collé à la vitre, j’observais les arbres qui entouraient la maison. D’ici quelques minutes, ils se fondraient dans la pénombre. Leurs jolies branches seraient remplacées par des silhouettes maléfiques, tandis que le vent gémirait, tel un monstre au souffle rauque tapi dans l’ombre. Une appréhension familière s’installa au creux de mon ventre, la nuit était angoissante parce qu’elle dissimulait le bon comme le mauvais dans son long manteau de ténèbres. J’expirai profondément, faisant naître un cercle de buée sur le carreau. Tout va bien, tu ne risques rien. L’obscurité n’était pas l’unique source de mon anxiété. Demain, je devrai me rendre au lycée. 
Les premières journées se révélaient souvent les pires. Une vraie séance de torture, et peu importait l’établissement ou la ville. Dans un patelin comme celui-ci, l’arrivée de la nouvelle deviendrait le sujet de la conversation de l’année ! Sans compter que j’étais Française et orpheline. Un palmarès hors normes pour une minuscule bourgade, ancienne cité minière, du Dakota. La curiosité pointerait son nez, ainsi que les questions : « Tu vis seule ? Depuis quand ? Ça doit être dur, non ? » Et bien sûr ma préférée, il y avait toujours un petit malin pour la poser : « Mais tu es mineure, comment se fait-il que tu ne vives pas en famille d’accueil ? » 
J’évoquerais mon émancipation et un tas d’hypothèses aussi saugrenues les unes que les autres s’insinueraient dans leurs petits esprits étriqués. Je voyais cela d’ici : « Mineure émancipée ? Ce n’est pas pour les jeunes délinquants ? » Bande d’imbéciles ! « Tu crois qu’elle a fait des trucs illégaux ? Remarque, on peut s’attendre à tout avec les mangeurs de grenouilles… » « Si ça se trouve, elle a un casier judiciaire long comme le bras ! » Une fois encore, ils demeureraient très loin du compte. 
Je quittai la fenêtre et allai prendre place dans l’un des fauteuils du salon. Les jambes sur le dossier, la tête en bas, je soupirai. Autant voir des adolescents de leur âge vivre seuls dans des baraques immenses et conduire des voitures de sport hors de prix dans leurs séries préférées ne les offusquaient en rien, autant rencontrer ce genre de cas dans la vie réelle les rendait soupçonneux. Qui a dit que les jeunes d’aujourd’hui confondaient fiction et réalité  ? Mon émancipation ne représentait que la partie émergée de l’iceberg, le résultat d’un terrible et inextricable imbroglio. 
Mon père, qui incarnait le parfait modèle du prince charmant au début, s’était rapidement révélé menteur, manipulateur, mais surtout, très violent ! Il se prenait pour le maître tout puissant, au-dessus de tout et de tout le monde. Pervers narcissique, selon les psys. Psychopathe me semblait plus approprié. Dans son esprit malade, ma mère, le monstre, comme il se plaisait à l’appeler, ne s’était servi de lui que pour engendrer sa descendance. Descendance détenant des pouvoirs qu’il ne possèderait jamais, quoi qu’il fasse, mais qui pouvaient s’avérer utiles… En refusant de tremper dans ses magouilles, elle avait déclenché son courroux. Les maltraitances psychologiques avaient vite cédé la place aux physiques. Elle devait payer pour sa désobéissance, et moi aussi par la même occasion. « Nous devions fuir avant que le coup fatal ne finisse par être assené ». Voilà la seule explication que ma mère avait consenti à me livrer. Elle n’aimait pas revenir sur cet épisode de sa vie. À ses yeux, il était synonyme d’échec et de honte. Ses cicatrices, un peu partout sur son corps, parlaient pour elle et avec suffisamment d’éloquence pour que je n’exige pas davantage d’explications. Depuis, il ne cessait de vouloir se venger et je préférais ne pas imaginer comment il s’y prendrait s’il me retrouvait. Nous avions essayé de nous protéger grâce à la justice, sans succès. Toutes les ordonnances d’éloignement de la Terre ne changeraient rien à la folie qui l’habitait. La fuite restait notre unique solution. 
Même si nous bougions souvent pour lui échapper, nous étions très heureuses. Considérant chaque arrivée dans une nouvelle ville comme une aventure. À mes yeux, cette décision symbolisait un geste d’amour. Elle désirait me préserver. Mais ça, c’était avant que ce mal, ce poison, ne la rattrape. 
Elle travaillait beaucoup pour que je ne manque de rien, ne ménageant jamais ses efforts. Serveuse, caissière, secrétaire, elle acceptait tout ce qui se présentait. Finalement, quand la fatigue devint quasi permanente, elle consulta un médecin et quelques jours plus tard, le verdict tomba : cancer. Lorsqu’elle prit conscience que l’issue fatale se rapprochait, elle me posa la question : « Je vais partir, ma chérie, et tu es jeune, alors que veux-tu que je fasse ? Souhaites-tu aller en famille d’accueil ou préfères-tu être émancipée dès maintenant ? J’ai placé de l’argent depuis ta naissance et n’ai jamais touché à l’héritage laissé par tes grands-parents. Tu pourras vivre décemment de tes rentes, mais je te laisse décider. » 
Me laisser le choix, le libre arbitre, voilà ce qu’elle faisait toujours. J’aurais tout donné à ce moment-là pour que les médecins nous annoncent une erreur de diagnostic et ne pas devoir prendre cette décision. C’était injuste, elle était la seule personne qui me restait en ce bas monde et elle allait m’être arrachée ! Je ne voulais pas envisager l’avenir sans elle… Comment envisage-t-on la vie sans sa mère ? 
D’un geste presque rageur, j’essuyai une larme le long de ma joue. Je me redressai, me retournai pour m’asseoir correctement et inspirai profondément. Pleurer ne changerait rien. Ladite famille d’accueil aurait été sédentaire et d’autant plus aisée à localiser. Cela serait revenu à m’accrocher une cible dans le dos. Mon choix s’était porté sur l’émancipation, plus facile pour moi, l’indépendante et solitaire Sarah. Internet regorgeait d’infos sur le sujet, je savais à quoi m’attendre. J’étais mature en dépit de mon âge, car ma mère ne m’avait rien caché des tourments imposés par la vie. Elle m’avait tout appris : gérer mon

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