Cabossés
396 pages
Français

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Description

Quand deux âmes se rencontrent, on pense à tort, que c’est qu’ils sont forcément morts. Il existe pourtant une exception rare. Deux combattants pour la vie qui se rencontrent par l’intérieur, c’est l’histoire de Cabossés. L’union de deux âmes en dehors des réalités et que rien ne pourra jamais séparer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414133703
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-13368-0

© Edilivre, 2017
Dédicace

A Remi…
Sans qui, rien n’aurait été possible.
Cabossés

Nous vivons entourés de gens. Ceux qu’on connait, ceux qu’on croit connaître, ceux qu’on ne connaîtra jamais. On se croise, on se frôle, on se dévisage, on se bouscule, on s’ignore, on se désintéresse. D’une rencontre hors du commun, est né ce livre. Nous ne nous connaissions pas comme chacun pourrait l’entendre ; En buvant un verre, en assistant au même concert, en faisant la queue au même guichet, en travaillant au même endroit, ou même en étant simplement voisins. Nous nous sommes connus par l’intérieur et cette particularité a fait que nous nous sommes livrés peu à peu l’un à l’autre, gagnant, chaque jour un peu plus en confiance, en amitié, en échanges, en besoin de se croiser ne serait-ce qu’un instant. Une parenthèse que nous avons gardée à l’abri de la norme pour la préserver intacte. Ce livre n’aurait pas pu voir le jour sans lui. Il m’a redonné le goût de l’écriture, il a su me donner l’envie de lui prouver à quel point son histoire comme la mienne avait de l’intérêt et comme les deux réunies sortaient de l’ordinaire. De ce lien, à présent indélébile, est né « Cabossés »


Remi a dit :
L’intérieur d’un être n’a pas de représentation physique ni aucune autre référence habituelle et c’est surement de sentir nos sensibilités mutuelles qui a fait ce lien exister. Je ne me sens pas co auteur, juste un voile d’inspiration d’idées. J’ai aussi détecté rapidement un talent et j’avais cette curiosité de découvrir les mots posés et ce, en exclusivité. Lire certains mots a été parfois difficile mais il est difficile de vivre aussi. Merci à toi d’avoir été jusqu’au bout malgré les orages, j’espère que tu es fière de cet ouvrage, comme je le suis.
Chaque femme contient un secret : un accent, un geste, un silence.
(Antoine de Saint Exupéry)
– 1 – Lili


Elle avait pris un train d’après midi. De ces trains moitié vides qui comptaient plus de cheveux blancs et de petits chiens dans des paniers que d’habitude. De ces trains qui amenaient à grande vitesse des grands parents à leurs petits enfants. Elle trouva le compartiment relativement vide et propre. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas voyagé et se disait que la compagnie ferroviaire avait bien amélioré le confort du voyageur. Elle n’avait pas remarqué qu’on lui avait réservé une place en première.
La petite valise légère placée au dessus de sa tête n’avait rien de comparable avec son sac bandoulière, bondé. Avait-elle réellement besoin de tout ce qu’elle avait fourgué dedans ? Pour l’instant il l’embarrassait sur ses genoux mais pas moyen de s’en défaire, au cas où elle aurait besoin de quelque chose.
La place à coté d’elle, était vide pour le moment mais craignant qu’un autre passager n’arrive, elle n’avait pas osé le poser à coté d’elle. Elle avait cette habitude d’éviter le contact ou la conversation futile même pour quelques minutes.
Un homme grand et portant élégamment un long manteau noir, très « homme d’affaires », s’arrêta à coté d’elle, scrutant sur son billet le numéro de sa place. Croisant son regard, il lui sourit et prit place juste devant elle.
Il laissait sur son passage un parfum qui devait être d’une grande marque parisienne car il sentait délicatement bon sans en faire profiter tout le wagon.
Elle lui avait souri, en réponse, presque mécaniquement, comme si d’invisibles fils de marionnettiste avaient étiré un coin de sa lèvre.
Sourire… Savait elle encore le faire ?
Les portes se fermèrent, étouffant le haut parleur qui s’égosillait et ne laissa passer que « Départ ».
Le train glissait doucement sur les rails pour sortir de la gare et croisait les entrants à même vitesse, permettant de deviner les silhouettes des passagers prêts à descendre.
Le tadam tadam du train s’estompait au fur et à mesure qu’il prenait de la vitesse.
Lili décida alors, qu’elle pouvait maintenant prendre ses aises. Aucun passager ne viendrait s’asseoir, au moins jusqu’au prochain arrêt.
Elle posa donc le sac de cuir noir à coté d’elle, abaissa la tablette devant elle et y posa le livre de Coelho « Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré », le papier argenté contenant le jambon prisonnier de deux tranches de pain de mie, la petite bouteille d’eau et son téléphone.
Elle inspecta l’intérieur de son sac, le trouvant encore bien plein. Il y avait là, deux paquets de mouchoirs, pourquoi 2 ?
Deux paquets de cigarettes, pourquoi 2 ?
Ah oui, un était déjà bien entamé… 4 briquets, sans doute au cas où un ne marcherait pas, un porte monnaie rempli de pièces, (la sale manie de craquer les billets chaque fois par flemme de chercher l’appoint), le porte cartes débordant de carte de fidélité et autre passeport dont elle ne se servait jamais, son permis de conduire qui ne lui servait pas puisqu’elle prenait le train, un trousseau de clé, avec deux petites clés qu’on devinait à peine derrière l’énorme porte clé nounours qui les retenait, un stylo, un petit bloc notes avec en première page une adresse et le lieu du rendez vous où elle se rendait, 4 ou 5 chewing gums au fond du sac qui s’étaient parés de minuscules miettes de tabac qu’un paquet de cigarettes mal fermé avait dû semer.
Pendant son inventaire, le train avait ondulé de gauche à droite, faisant tomber la bouteille d’eau au sol. Le train penchant légèrement, la bouteille se baladait d’un siège à l’autre. Elle décida, finalement, de se stabiliser sous le siège devant elle.
Lili releva rapidement la tablette pour la récupérer et fit tomber livre et casse croute dans la foulée.
Un long soupir plus tard, elle se baissa pour tenter de récupérer du pied la bouteille qui semblait la narguer. Comme si l’humeur était à jouer, la bouteille alla se caler, flirtant avec les escarpins cirés de l’homme de devant.
Il afficha de nouveau son sourire impeccable en tendant la fugueuse à sa propriétaire. Marionnettiste-fils-rictus de courtoisie qui dans le cas de figure ne suffisait pas. Elle ajouta donc « Merci beaucoup ». Pourquoi beaucoup ? Il n’avait rien fait d’autre que de ramasser une bouteille.
Il faudrait qu’elle réfléchisse à ça. Pourquoi elle rajoutait un truc à merci ? Merci beaucoup Merci bien Merci infiniment Comme si merci ne suffisait pas à remercier, dans son esprit.
Elle ramassa, son livre et son sandwich et reprit sa place.
Paris était à quelques heures seulement.
Tout en mordant dans le pain toast, elle repensa à cette offre d’emploi à laquelle elle avait répondu. Il s’agissait de repenser et décorer un étage complet d’une tour de verre d’un quartier d’affaires parisien. Elle adorait l’idée de création car elle aurait carte blanche et pourrait laisser aller ses idées.
La seule chose qui l’ennuyait était l’idée de devoir collaborer avec une ou deux autres personnes qui se chargeraient, lui avait on dit, de déplacer les meubles, d’installer les nouveaux ou même de les jeter si elle le décidait.
Décoratrice d’intérieur était son métier et elle se passionnait de mettre de la lumière dans des endroits qui n’avaient pas d’âme ou qui l’avaient perdu.
Parfois on la surnommait « La magicienne » quand ses clients découvraient ce qu’elle avait imaginé pour eux.
Elle préférait les couleurs gaies mais sans jamais être agressives. Elle avait le don pour dénicher le petit meuble qui allait parfaitement, l’accessoire qui changeait tout et elle avait surtout le sens de la lumière et de la luminosité qui transformait les endroits en les rendant plus spacieux, plus vivables, plus vivant surtout.
Elle affichait dans ses décorations tout ce qui ne s’affichait plus sur son visage. Une sorte de déplacement de ce rayonnement qui brulait pourtant encore en elle mais n’irradiait plus comme avant.
Elle finit par se lever, son repas terminé et épousseta les miettes sur son pull, puis se dirigea vers les toilettes pour se rafraichir un peu.
Elle prit le temps de se regarder dans ce miroir qui voyait tant de visages défiler. Elle passa le pouce dans le creux des cernes de ses yeux comme pour les lisser. Ses cheveux bruns foncés, coupés parfaitement au carré, laissaient passer, ici et là une mèche folle. Indisciplinable était sa chevelure et nombre s’y était essayé. Elle avait décidé de les laisser vivre et se placer comme ils avaient envie et ce n’était pas si mal, au final. Le vert de ses yeux était toujours aussi vif et leur forme arrondie, donnait de la chaleur à son visage. Le trait noir qu’elle y dessinait par-dessous soulignait la profondeur du regard. Ce trait et un peu de mascara pour fournir ses cils peu épais, étaient les seuls ajouts de maquillage qu’elle s’était toujours permis.
Le regard c’est toujours ce qu’elle remarquait chez les autres, en premier lieu. Une sorte de miroir en ligne directe avec l’âme de l’autre. Elle se disait qu’un jour, quelqu’un la regarderait différemment et qu’elle sentirait qu’il y cherchait son âme.
C’est vrai qu’il n’y aurait pas besoin d’artifice ou d’eye-liner à ce moment là, mais pour elle, c’était une façon de se dire, quand ça arrivera je serais prête jusqu’au bout des cils. Elle caressa ses lèvres de son index comme pour y étaler un gloss imaginaire, réajusta ses lunettes carrées à encadrement rouge. Oui, rouge, au moment du choix, l’opticienne lui avait parfaitement démontré que l’originalité était de mise et qu’il fallait être au top de la mode même dans ses lunettes. Ce rouge voyant contrastait complètement avec sa tendance à passer inaperçue mais elle avait relevé le challenge, en se disant que son métier l’obligeait un peu à sortir du lot, ne serait ce que par le rouge de ses

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