Ce Passé Envahissant
167 pages
Français

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Ce Passé Envahissant , livre ebook

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Description


Après une rentrée rocambolesque, Léa pensait le calme revenu.


Elle trouve ses marques avec Jérôme, mais tout le monde ne voit pas cette nouvelle entente d'un bon œil.
Une mystérieuse inconnue rôde autour de Léa, des mots anonymes sont glissés sur son pare-brise et une vague d'absentéisme étrange touche les élèves du collège Jules Ferry.


Pour couronner le tout, Samuel, son amour de jeunesse, refait surface et sème la zizanie dans son cœur et dans sa relation avec Thomas, son beau colocataire.

De multiples rebondissements se profilent dans la vie de notre CPE qui aura bien besoin de ses proches pour faire face à Ce Passé Envahissant.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 décembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378122775
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre 1
Lundi
Maison de Thomas, beaucoup trop tôt
— Maman ! Elles sont où mes chaussettes jaunes avec les étoiles brillantes ?
— Y a plus de papier et j’ai fait cacaaaaaa !
J’enfouis ma tête sous l’oreiller pour ne plus entendre les hurlements de mes deux amours. Avec un peu de chance, ils m’oublieront.
—  Léa ! Je crois qu’on t’appelle ! intervient Thomas qui entre dans ma chambre.
Raté. Cerné par l’ennemi.
Sans un mot, je sors une jambe, puis l’autre pour abandonner mon lit chaud et moelleux. Je quitte mon antre en mode zombie. Mon coloc’ me regarde avec compassion m’éloigner dans le couloir. Il a conscience que ma phase de réveil est un vrai supplice. Dans la salle de bains, j’évite le reflet pathétique et décourageant que va me renvoyer le miroir. Je n’ai pas besoin de lui pour savoir que mes cheveux rouges pleins de nœuds seront difficiles à dompter, que les poches sous mes yeux ne trouveront jamais assez d’anticernes pour être camouflées et que ma peau bourrée d’imperfections me sapera le moral déjà bien atteint en ce lundi matin. Pour peu que je remarque une nouvelle ride...
Je prends une paire de chaussettes dans la panière de linge fraîchement lavé et récupère du papier hygiénique pour Hugo dans le placard. Les paupières mi-closes, je retraverse le couloir en sens inverse en passant devant les toilettes pour donner le rouleau à mon fiston qui m’attend sur son trône.
— Tiens, mon chéri.
— Merci, maman d’amour.
Je repars, comme un automate, en direction de la chambre de Lola et j’ouvre la porte pour lui tendre l’objet de sa requête :
— Voilà, mon cœur.
— Tu pourrais frapper, s’offusque-t-elle, la tête à l’envers en train de se coiffer.
Je fais mine de ne rien entendre en pensant au bon café que j’ai besoin d’avaler.
Tu ne perds rien pour attendre, espèce de chipie.
Je descends vers la cuisine aux placards de toutes les couleurs. Toujours dans ma tenue de nuit – un long tee-shirt emprunté, à vie, à Thomas et un short de sport en coton –, je frissonne. J’ai pour habitude de laisser traîner mes affaires et je suis heureuse de trouver, sur le dossier d’une des chaises, mon gilet en laine que je m’empresse de passer. Thomas me tend mon mug. Comme d’habitude, mon coloc’ est prêt. Rasé de près et parfumé, il se tient devant moi, vêtu d’une chemise noire et d’un jean.
Je me rue sur le breuvage et m’assois à la table. Il s’installe en face de moi, un sourire au coin des lèvres.
— C’est toujours aussi difficile le matin.
Les deux mains sur le haut de la tasse bien chaude pour les réchauffer, je bâille.
— Ne m’en parle pas. La semaine n’est même pas commencée que je pense déjà au week-end prochain.
Thomas se lève et vient se placer derrière moi. Il me serre fort dans ses bras pour me réconforter. J’ai l’impression d’être une petite fille et je savoure ce tendre moment.
Une voix familière nous fait sursauter.
— Si tu veux, j’accompagne les enfants à l’école ce matin pour te laisser le temps d’émerger.
Jérôme se tient à l’entrée avec un paquet de viennoiseries. Toujours aussi élégant avec ses bretelles rouges et son pantalon à pinces, un béret sur la tête, il pose les gourmandises devant moi, salue Thomas en lui serrant la main et vient me faire un bisou sur la joue avant de se diriger vers la machine à café.
Mon sauveur.
— Tu ferais ça pour ta grande sœur préférée ? Quel amour ! J’aimerais savoir pourquoi maman a caché une pépite pareille si longtemps !
Et ce n’est pas une plaisanterie. Mon petit frère a fait irruption il y a quelques semaines parmi nous alors que j’ignorais son existence. Il est venu m’apprendre que ma mère, trois ans après ma naissance et m’avoir abandonnée avec mon père, avait eu un autre enfant. Elle m’aura dissimulé près de quarante ans la double vie qu’elle menait.
Je ne perds pas de temps pour m’emparer d’un croissant encore chaud et me régale en pensant à Jeanne, ma mère, et ses aventures rocambolesques. Le beurre qui transpire de la viennoiserie ne va sûrement pas arranger la largeur de mon tour de taille, mais je ne peux pas résister.
— Merci pour les croissants, m’exclamé-je, la bouche à moitié pleine.
— Tu feras en sorte d’en laisser un pour mon neveu et ma nièce quand même, plaisante mon frère en venant s’asseoir avec nous.
— Que nous vaut l’honneur de cette visite si tôt, dis-moi ? interroge Thomas.
— Juste le plaisir de vous voir. Désolé de ne pas avoir sonné, mais je ne voulais pas prendre le risque de réveiller Léa avec brutalité et la rendre de sale humeur toute la semaine.
Les deux hommes explosent de rire.
— Ah ah ah ah ! Très drôle, les gars. Vous ne vous rendez vraiment pas compte comme c’est un handicap de ne pas être du matin, grogné-je.
— Tu n’es pas du soir non plus alors on est bien obligés de se moquer de toi quand on peut, ma pauvre, pouffe Thomas.
C’est ça. Fais ton malin devant ton copain. Je te jure que tu ne l’emporteras pas au paradis.
Jérôme, qui a retrouvé son sérieux, annonce sans plus de transition :
— Est-ce que ça vous tenterait de rencontrer Clara ? Elle vient me voir quelques jours. Je me disais que ce serait peut-être l’occasion ?
Je m’arrête de mâcher quelques secondes, accusant le coup. Je me dois de faire quelques rappels. Clara est la jeune sœur de Jérôme. L’idée de faire sa connaissance me stresse un peu.
J’ai passé mon enfance avec mon père, commissaire de police et sans ma mère qui m’a abandonnée alors que j’étais encore toute petite. Papa a refait sa vie avec Suzanne, que j’ai vite considérée comme ma nouvelle maman. Le jour de mes dix ans, Jeanne, ma mère, est réapparue comme si de rien n’était et a voulu reprendre la place que j’avais donnée à Suzanne. Une bataille juridique et de nombreuses disputes autour de ma garde plus tard, ma mère et moi sommes parvenues à tisser quelques liens bien que j’aie continué à résider – pour mon plus grand bonheur – chez mon père. Notre relation est restée fragile, Jeanne n’étant pas la personne la plus stable que l’on peut connaître.
J’ai toujours regretté de ne pas avoir de frère et de sœur. Suzanne et mon père n’ont jamais réussi à avoir d’enfant. J’enviais mes amies quand elles se plaignaient que leurs frères déchiraient un cahier ou que leurs grandes sœurs refusaient de jouer avec elles. Elles me jalousaient de pouvoir être tranquille chez moi sans personne pour m’embêter. J’aurais pourtant adoré. Je suis sûre que je me serais moins ennuyée.
Il aura fallu que j’attende trente-six ans pour que Jérôme fasse irruption dans ma vie privée et professionnelle. Qu’il force le destin pour m’apprendre son existence que ma mère excentrique et égocentrique m’avait toujours cachée. Le choc a été de taille. Surtout que tous les deux, nous n’étions pas vraiment partis d’un très bon pied. Notre première rencontre a eu lieu dans son salon, à mon réveil d’une soirée arrosée. Je devais dormir chez ma meilleure amie Noémie, mais j’ai commis l’erreur de me tromper d’appartement et me suis effondrée sur le mauvais canapé. Honteuse d’une telle situation, je me suis montrée odieuse avec lui. J’ai claqué sa porte sans m’excuser en l’accusant d’être coupable de ne pas savoir utiliser une clé.
L’histoire aurait pu s’arrêter là si je n’avais pas retrouvé Jérôme à la rentrée dans le collège où je travaille en tant que CPE. Il était mon nouveau collègue d’Arts Plastiques. Je n’ai eu qu’une trouille pendant plusieurs jours : qu’il dévoile ma petite erreur et que je devienne la risée de tous. J’avais si peur qu’il raconte ma mésaventure que je ne me suis pas montrée très accueillante et agréable, ce qui m’a valu beaucoup de réflexions de la part de mes collègues qui ne me reconnaissaient plus. Pour finir, ce secret ne représentait pas grand-chose à côté de celui qu’il était venu me révéler. Il était mon petit frère.
Le choc passé, nous avons pris le temps pour faire connaissance. Lola et Hugo, mes enfants, adorent leur oncle et moi, l’idée qu’ils en aient un. À ma différence, il n’a pas vécu en tant qu’enfant unique. Son père a refait sa vie après le départ de ma mère et a eu une fille, Clara.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de la rencontrer et j’appréhende ce moment. Jérôme m’a expliqué que sa sœur n’était pas du genre « partageuse » et qu’il ne savait pas du tout comment elle allait se comporter avec moi. C’est pourquoi l’annonce qu’il vient de nous faire provoque en moi un certain mélange d’émotions contradictoires. J’ai toujours regretté d’avoir été une enfant unique, j’ai enfin la possibilité d’avoir un frère, mais aussi une petite sœur, bien que, techniquement, nous n’ayons aucun lien génétique. Comment vais-je faire si les choses tournent mal et qu’elle ne me supporte pas ?
Jérôme attend ma réponse. Les yeux grands ouverts, je vois bien qu’il espère une affirmation de ma part. Ne pouvant le décevoir, je m’entends répliquer :
— Avec plaisir. On est bien d’accord, elle sait qui je suis ?
— Mais oui. Je te l’ai dit l’autre jour. Arrête de flipper. Même si, au début, elle a été un peu choquée comme tu as pu l’être, elle est ravie de pouvoir te rencontrer, me rassure-t-il en tirant sur ses bretelles.
Le voir faire ce geste m’interpelle. Quelque chose le dérange.
— Tu es sûr ?
Il lâche son accessoire de mode pour me répondre avec assurance :
— Bien sûr que oui ! Qu’est-ce que tu vas imaginer ? Clara est heureuse de faire ta connaissance. Alors, ça vous dit ? Je m’organise avec elle pour caler une petite soirée ?
— Dans ce cas, OK.
— Suis-je aussi invité ? se risque Thomas.
— Pour sûr, s’exclame mon frère. N’es-tu pas un membre à part entière de la famille ?
Il m’envoie un clin d’œil
Très drôle. Tu me fais trop marrer, espèce de relou.
Mon tout récent frère est aussi pénible que mes parents et veut me marier à Thomas. Je ne sais pas ce qu’ils ont tous, mais à les entendre, il serait le gendre e

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