Ceci n est pas une histoire de cupcakes
129 pages
Français

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Ceci n'est pas une histoire de cupcakes , livre ebook

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Description

« Depuis qu'il s’était enfui, j’avais retrouvé ma vie d’avant et l’impression de respirer à nouveau. »

À Sunnycreek, la vie est réglée comme du papier à musique. Entre célébrations, traditions et compétitions en tout genre, les années se suivent et se ressemblent dans cette petite bourgade près de l'océan.
Du moins, ça, c'était avant que mon meilleur ami m'embrasse. Avant qu'un garçon aussi antipathique qu'énigmatique ne débarque en ville, et avant que j'apprenne qu'il logerait chez moi.
Les bases de mon quotidien venaient de s'écrouler.

« Le truc, c’est que j’avais envie d’avoir le souffle coupé. Je ne voulais plus de ma vie d’avant, je voulais qu’il revienne. Je voulais suffoquer de sa présence. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 août 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493078469
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Éditions l’Abeille bleue — 38 rue Dunois 75013 Paris
Collection l’Innocente
Retrouvez toutes nos parutions sur : https://editions-abeillebleue.fr
© Illustration couverture par Marine Aimar
Cette couverture a été conçue en utilisant, entre autres, des ressources de Freepik.com
 
 
 
« Et les mots sont à mon avis, qui n'est pas si humble, notre plus inépuisable source de magie. Ils peuvent à la fois infliger des blessures et y porter remède. »
 
Dumbledore
Harry Potter et les Reliques de la Mort - 1re Partie
 
Playlist
The Go-Go’s - Head over Heels
Elton John - Bennie and the Jets
Simple Minds - Don’t You Forget About Me
Weezer - Island in the Sun
Yiruma – Rivers Flows in You
Rex Orange County - Best Friend
Tears For Fears - Everybody Wants to Rule the World
High Highs - Open Season
Nat King Cole - L-O-V-E
Love is Strange - Mickey & Sylvia
The Contours - Do You Love Me
Elliot Moss - Slip
Sleeping at Last - I’m Gonna Be (500 Miles)
Talking Heads - Burning Down the House
Pat Benatar - Hit Me With Your Best Shot
Maurice Williams and the Zodiacs - Stay
The Ronettes - Be my Baby
The Four Seasons - Big Girls Don’t Cry
Blondie - One Way or Another
Joan Jett & The Blackhearts - Bad Reputation
John Driskell Hopkins and Balsam Range - Be My Girl
Bee Gees - Staying Alive
Nick Cave and the Bad Seeds - O Children
Wham! - Wake Me Up Before You Go-Go
The Temptations - My Girl
 

(flashez le code pour obtenir la playlist sur Spotify)
Prologue
 
Sunnycreek : petite ville d’environ dix kilomètres carrés, figée dans le temps et dans l’espace, où le soleil rayonne trois cent soixante-cinq jours par an.
Nombre d’habitants : 580.
Ville la plus proche : Charleston (une heure trente minutes et quarante-sept secondes en voiture – moyenne obtenue sur les cinq derniers trajets).
Vivre dans cette bourgade, c’était comme être plongé dans une routine permanente et quotidienne.

Rien ne pouvait empêcher la parade célébrant la journée du fondateur la dernière semaine des vacances d’été, ou encore le concours de soupe aux crabes bleus qui marque le début du printemps. Madame Wayland avait toujours été la gérante du Tucker Band Café – c'était une fan de rock – et Ben vendait des glaces à l'eau sur la jetée de Berry Beach d’aussi loin que la ville s’en souvienne. Penny, Maria et Jenna occupaient le rôle de commères de la ville et rien ne leur échappait. Même si, la plupart du temps, ce qui arrivait à leurs oreilles était aussi déformé que le dentier de la tante Marge. Tout y était réglé comme du papier à musique. Et vous savez quoi ? J’adorais ça.
Jusqu’à ce que mon meilleur ami, Jake Allen, fasse un truc de dingue. À partir de là, tout avait commencé à déraper.

Chapitre 1
Marshmallows, Uno et petit secret
 
Sapphire Valley, Caroline du Nord, vacances de Noël 2013, 2 h 05
8 mois plus tôt
Sapphire Valley était située à cinq heures de route. C’était un détail important, parce que passer cinq heures entre un dormeur qui vous bave sur l’épaule (Noah, le plus grand de mes petits frères) et un boudeur invétéré (Mike, six-ans-bientôt-sept) n’est pas une partie de plaisir – Mike avait voulu s’arrêter à la station-service pour acheter des friandises, mais maman le lui avait refusé. Il avait d’ailleurs continué à bouder tout le séjour parce qu’il n’avait pas eu le droit de s’aventurer plus loin que la piste pour débutants. Noah, lui, ne skiait que très rarement. Il préférait occuper ses journées dans le hall du gîte, à s’avancer sur ses devoirs pour la rentrée. Pour ne pas changer, j’avais quant à moi passé la plupart de mon temps sur les pistes en compagnie de Tammy et de Jake, mes meilleurs amis. J’adorais la sensation que me procurait le ski : une adrénaline délicieuse et le vent glacial qui fouette le visage.
Nos parents, lorsqu’ils n’étaient pas avec nous, erraient dans les boutiques à souvenirs à la recherche de la plus jolie boule à neige que Madame Newton disposerait sur sa cheminée à côté des nombreuses autres, ou encore en quête d’un de ces pots de fleurs séchées que Bill aimait tant. Sa boutique en était remplie.
 
C’était la dernière nuit à Sapphire, et pour pouvoir prendre une super photo, on avait choisi de porter tous les trois le même col roulé en cachemire acheté ensemble à la boutique de souvenirs de la station de ski. Le froid me glaçait le bout du nez et je sentais à peine l’extrémité de mes doigts malgré la cheminée qui flambait depuis plusieurs heures en face de nous, et malgré les gants que je portais. Ils étaient rouges, à motifs de Noël blancs. Grand-mère nous en tricotait chaque année, mais ceux-là étaient mes préférés. Tammy, Jake et moi avions passé la soirée à faire griller des marshmallows et à jouer à Uno : un rituel inébranlable de nos séjours au ski. D’ailleurs, le fait que Jake abandonne après maintes et maintes défaites faisait également partie du rituel. Pour lui, en bien mauvais perdant qu’il était, on trichait forcément. En même temps, si j’avais passé plusieurs heures à me faire battre à un satané jeu de cartes, qui, au fond, se résumait à avoir un peu de chance, j’aurais peut-être moi aussi eu envie de m’incliner. Ou pas. J’étais du genre obstinée, à vrai dire. La compétition coulait dans mes veines.
Dans la chambre voisine, nos parents dormaient à poings fermés et, plus tôt dans la soirée, ils nous avaient intimé d’un air entendu, mais pas très convaincant, de nous coucher à une heure raisonnable. Tout en sachant très bien que nous n’en ferions rien, et ils avaient raison .
— Quand je pense qu’on va devoir se farcir Marcie Miller au cours de littérature… j’ai envie de me terrer éternellement dans cette campagne perdue, se plaignit Tammy en rangeant méticuleusement les cartes dans leur étui en carton.
Jake soupira d’un air las et répliqua sur un ton suppliant :
— Oh, s’il te plaît Tammy, les vacances ne sont pas encore terminées, ne parlons pas de Cruella maintenant…
— Moi, celui que je n’ai vraiment pas envie de revoir, c’est M. Fisher.
M. Fisher, ou le prof de sciences qui ne supportait même pas un retard de cinq secondes après la sonnerie… Je lui devais mes rares heures de colle. C’était le seul qui m’en mettait, par pur sadisme.
Avec quelques acrobaties – j’aurais juré avoir entendu son dos craquer – Jake tenta de caresser les cheveux de Tammy à l’aide de ses orteils, car elle piquait déjà du nez. Pourtant, elle avait pris la parole à peine trois secondes plus tôt.
— Tu ferais mieux d’aller te coucher parce que tu vas finir par t’endormir par terre, pouffa Jake. Ne compte pas sur moi pour te porter à ton lit.
Je mordis ma lèvre pour retenir un rire en apercevant la bouche entrouverte de Tammy. Celle-ci ouvrit mollement les yeux en grimaçant et, d’une voix pâteuse, elle rétorqua :
— L’arôme de tes pieds devrait être utilisé pour réveiller quelqu’un qui a perdu connaissance.
Elle se leva péniblement, puis quitta la pièce en vacillant.
Cette réplique tordante nous aurait fait exploser de rire, Jake et moi, si Tammy n’avait pas tout à coup déserté, nous abandonnant dans un silence brisé par le crépitement des flammes. Même si cela arrivait très rarement, je n’avais jamais eu peur de me retrouver seule en présence de Jake. Après tout, il était mon meilleur ami. Ces derniers temps, pourtant, je sentais que l’atmosphère devenait électrique quand il était à moins d’un mètre de moi. Pendant le trajet jusqu’ici, j’avais par exemple trouvé bizarre qu’il prenne, assis sur le siège derrière le mien, une de mes mèches de cheveux et qu’il l’enroule autour de son doigt. C’était un simple geste. Et c’était surtout ridicule de penser qu’il était ambigu, mais Jake n’avait jamais eu ce type d’attention envers moi. En fait, il était plutôt du genre à me donner des bourrades dans l’épaule ou à me soulever pour me jeter dans la mer. Et s’il touchait mes cheveux, c’était pour les ébouriffer, comme on ébouriffe les cheveux de sa petite sœur.
Le jour de mes douze ans, il était arrivé, le sourire jusqu’aux oreilles, avec une boîte en carton soigneusement emballée. Je m’étais empressée de déchirer le papier kraft – sans me rendre compte que cette boîte était étonnamment légère – pour au final découvrir un petit mot à l’intérieur : tu es vraiment moche . Je l’avais poursuivi avec ardeur sur la plage, mais mes foulées faisaient jaillir du sable dans mes cheveux, qui finissaient par me tomber dans les yeux. Tout ce que j’avais réussi à faire, c’était pleurer parce que le sel me brûlait les yeux.
Mais ces derniers temps, il m’envoyait également des textos de plus de dix mots. Alors qu’avant, ses messages se résumaient tout bonnement à des « OK », « À plus », « Tu pourras emmener ton livre de chimie stp ? »
Le mois dernier avait eu lieu le bal d’automne. Il était chaperonné par ma mère et par Bill, le gérant de l’épicerie. Tammy était ma cavalière, comme à notre habitude, et Jake était venu accompagné de Tessa Davis, la meilleure amie de Marcie, avec qui il sortait depuis peu. Il m’avait détaillée de la tête aux pieds et m’avait furtivement glissé à l’oreille que j’étais vraiment belle. Je m’en souviendrais toujours.
C’était presque inaudible, et si inhabituel de sa part que j’aurais pu penser l’avoir rêvé. Son compliment, bien loin du cadeau qu’il m’avait fait pour mes douze ans, m’avait fait sourire. C’était sûrement à ce moment-là que j’avais commencé à ressentir des choses que je ne devais pas ressentir pour Jake Allen. Ou était-ce la fois où il avait donné un coup de poing à Jerry Brown lorsqu’on avait treize ans parce que celui-ci m’avait bousculée pour arriver en premier à la cantine ?
Voilà, exactement, Nora. Il te voit comme une petite sœur qu’il faut protéger . Jake avait toujours été mon troisième frère et rien ne devait changer. L’équilibre ne devait pas être rompu. Surtout pas à Sunnycreek. Son chan

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