Célinie
216 pages
Français

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Description

Les joues de Célinie étaient rouges de plaisir ! Son père avait dit « oui » à l’invitation de Mathilde ! Elle pourrait durant toute une semaine quitter la ferme de Villers-le-Mont où elle travaillait sans relâche et vivre aux côtés de sa cousine une vie de citadine dans la Cité Ardente !



Comme elle allait aimer vivre en ville !



Découvrir ses lumières, ses restaurants, ses cinéma la faisait rêver !



Dans l’euphorie des années 20, à peine emportée dans le tourbillon de la ville, Célinie fut conquise et l’envie de changer de vie ne la quitta plus.



Elle allait réaliser son rêve, connaître l’amour, mais à quel prix ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414525003
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52501-0

© Edilivre, 2021
De la même auteure




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Editions Edilivre :

Sous le gros chêne – juin 2020

Léo et son ombre – août 2020

Didine - janvier 2021
1
- A demain, Monsieur le Comte.
- A demain, Lucien, bonne journée.
- A vous aussi, Monsieur le Comte.
Le facteur fit glisser dans son dos sa gibecière déjà à moitié vide, il se remit en selle sur sa vieille bicyclette. D’un coup de pédale, il gagna la légère pente qui le conduirait à Villers-le-Mont.
Quand il eut dépassé la haute barrière en fer forgé qui marquait la limite du parc du château, il tourna à droite et se trouva sur la route qui le mènerait au petit village où sa tournée le conduisait maintenant.
Le soleil brillait timidement en ce début de printemps, le facteur appréciait pourtant sa présence, la température devenait agréable, il entendit sonner dix heures à la petite église.
En évitant les nids de poule, Lucien caracolait sur la pente douce que lui offrait ce chemin de terre campagnard dont le sol était tassé par les ans et duquel sortaient çà et là des pierres si lisses qu’elles en devenaient brillantes.
Après avoir franchi le large virage qu’il voyait au loin, le facteur, comme chaque jour, découvrit le village.
Il allait d’abord passer devant le hêtre pourpre qui, tel une sentinelle débonnaire, semblait monter la garde devant la villa de Monsieur Parlementier, le vétérinaire. L’arbre, d’un âge respectable donnait au paysage une touche de couleur magnifique et marquait l’entrée de Villers-le-Mont.
Une prairie qui reverdissait séparait cette belle demeure bicentenaire du reste du village.
Arrivé à la première maison, le facteur fouilla dans sa mallette et reprit la distribution du courrier d’une main, tandis que de l’autre, il trimbalait son vélo sur lequel il ne jugeait pas utile de remonter.
Lucien quitta le chemin principal et prit sur sa droite, une rue qui le ramènerait cent mètres en arrière en formant une boucle gracieuse entre deux prés. Il passa devant l’école, où un seul instituteur régnait en maître, il déposa un insignifiant courrier dans la boite aux lettres de la maison communale dont l’unique bureau n’était ouvert que le soir, il dépassa l’église et le presbytère, qui faisaient face au seul café du village, desservit encore quelques maisons et remonta allègrement sur son vélo.
Maintenant, il se dirigeait vers la dernière habitation du village, légèrement à l’écart des autres demeures. De là, il bifurquerait vers la gauche, et en retournant au bureau de poste, passerait encore dans un autre petit village dont il apercevait la haute église.
Il arriva au pied d’une côte assez raide. Il descendit donc de sa bicyclette quelques mètres avant d’arriver devant la maison qui était sa dernière halte du village et qui offrait son solide pignon à la rue.
Elle était légèrement surélevée, au pied de la côte qui conduisait vers la forêt, précédée des pâturages qui montaient à l’assaut des chênes centenaires et des sapins majestueux.
Lucien franchit la petite barrière verte qu’il trouvait toujours ouverte, il déposa sa bicyclette à côté du vieux banc qui s’offrait au soleil levant devant la fenêtre de la cuisine, il frappa deux petits coups familiers sur la porte vitrée et comme d’habitude, entra avant même qu’on ne lui réponde.
Devant la table, une jeune fille faisait face à la baie voilée de rideaux blancs. Elle s’activait devant un tas de poireaux fraîchement récoltés dans le potager qui s’étalait tout de suite après le trottoir pavé de pierres irrégulières.
-Bonjour Lucien, dit-elle, tu permets un instant ? Je me lave les mains et je te sers ton café.
- Tu es seule ? questionna le facteur.
- Oui, répondit l’adolescente, maman est allée chez ma grand-mère.
L’homme sortit une lettre de sa mallette, et l’œil malicieux, il demanda :
- Mademoiselle Célinie Larvaux, c’est bien ici ?
La jeune fille, surprise par la question du facteur, devinant que la lettre que Lucien tenait en mains lui était destinée, faillit renverser la tasse de café qu’elle s’apprêtait à déposer sur la table.
Cela faisait bien longtemps que personne ne lui avait écrit, d’ailleurs, qui pouvait bien penser à elle qui était confinée dans son petit village dont elle ne voyait plus le charme rustique à force de le côtoyer chaque jour ?
Elle prit la lettre que lui tendait le facteur, et comme pour s’assurer qu’elle lui était bien destinée, elle lut l’adresse à haute voix : « Mademoiselle Célinie Larvaux à Villers-le-Mont ».
Cette fois, elle ne trouva pas son nom ridicule. Pourtant, d’habitude, elle s’insurgeait contre l’idée qu’avaient eue ses parents de l’affubler d’un tel prénom.
Quand on parlait d’elle, il n’y avait pas besoin de dire « Larvaux », personne ne connaissait quelqu’un qui s’appelait comme elle.
La jeune fille retourna l’enveloppe au dos de laquelle elle put lire « Madame Mathilde Rounoir ».
- Oh ! pensa-t-elle tout haut, c’est cousine Mathilde !
- Tiens, dit Lucien, n’habite-t-elle pas à Liège ?
- Si, répondit Célinie en ouvrant la lettre, quelle chance elle a !
Du coin de l’œil, le facteur observait la fille de son vieux camarade Auguste. Il la vit rougir tandis que ses yeux brillaient presque jusqu’aux larmes. Il devina qu’il allait avoir la primeur d’une agréable nouvelle.
L’émotion et la joie transformaient le visage de la jeune fille dont les fins traits réguliers mis ainsi en valeur firent ressortir une beauté toute réelle que le facteur s’étonna de découvrir.
Elle relut tout haut comme pour s’assurer qu’elle ne faisait pas un rêve merveilleux :
-Je te souhaite un très heureux anniversaire. Tu vois, chère Célinie, je n’ai pas oublié que tu es née le 10 mars 1907. Dix-huit ans, cela ne passe pas inaperçu !… C’est pourquoi, en guise de cadeau, je t’invite à venir passer une semaine chez nous !
- Tu te rends compte, Lucien, quel bonheur ! Je vais aller vivre une semaine à Liège comme une demoiselle de la ville !
Elle se mit à rêvasser. Tout à coup, son visage s’assombrit.
- Crois-tu que mon père acceptera ? demanda-t-elle soudain inquiète.
Lucien connaissait bien Auguste. Il savait qu’il avait toujours travaillé comme un forcené ainsi que sa femme pour nourrir et élever convenablement leurs six enfants, aussi craignait-il que son vieux camarade ne juge cette invitation pour le moins saugrenue et inutile. Il essaya pourtant de donner confiance à la jeune fille.
Si pour tes dix-huit ans, ta mère est d’accord de te laisser partir quelques jours, elle parviendra bien à convaincre ton père, affirma le facteur. Sur ces paroles, il prit congé de son hôtesse et continua son périple quotidien.
Célinie était partagée entre la joie d’entrevoir quelques jours d’agréable détente et la crainte que son père ne refuse l’offre de Mathilde.
Elle ne se sentit pas de don pour plaider sa cause. Aussi quand sa mère revint une heure plus tard, elle lui tendit simplement la lettre de sa cousine. Le visage de la jeune fille était toutefois toujours animé par la joie que cette surprenante proposition lui faisait ressentir.
Maria s’assit. Tout chez elle trahissait la quarantaine bien entamée. Ses cheveux sévèrement tirés en un modeste chignon, ses bas épais, son tablier en tobralco bleu foncé à petits pois blancs sur une robe coupée depuis des années dans un tissu gris moyen alourdissaient sa silhouette que trop de maternités successives avaient vieillie avant l’âge.
Elle lut la lettre avec attention, son visage devint soucieux. Elle questionna :
-Cela te ferait tellement plaisir ?
Elle espérait vaguement une réponse négative, mais sa fille lui répondit avec élan :
- Oh oui, maman, je rêve tant, tu sais de voir un peu autre chose que Villers-le-Mont, affirma l’adolescente.
- Dans ce cas, reprit Maria, j’en parlerai à ton père, mais j’attendrai ce soir, quand sa journée de travail sera terminée.
- Merci, maman, dit Célinie, les larmes dans ses beaux yeux bleus.
Bientôt, Louise et Edouard rentrèrent de l’école pour venir prendre le repas de midi dans la cuisine familiale que le soleil animait de ses rayons presque printaniers.
Le gamin était le filleul de Célinie, il ne manquait pas de flatter sa grande sœur quand il voulait obtenir une faveur.
- Fais-moi des œufs, s’il te plaît, ma petite marraine chérie, demanda-t-il avec une charmante mimique qui désarma Célinie. La jeune fille était en train d’exécuter le souhait de son petit frère lorsque le père apparut à son tour.
Il laissa ses gros sabots dehors, il rentra sur d’épais chaussons que la mère de Maria lui avait tricotés. L’homme était grand et mince, presque maigre, il portait un pantalon en velours brun à grosses côtes qui manifestait de la fatigue en imprimant çà et là d’un trait blanchâtre des lignes râpées par le temps.
Sur une chemise en épais coton à lignes bleues et grises, il portait un vieux lainage vert foncé, lui-même recouvert par un sarrau en grosse toile bleue déjà réparé dans plusieurs endroits et dont une poche laissait dépasser le bout d’un énorme mouchoir de poche à carreaux rouges et blancs.
Tandis que Célinie servait le repas avec sa mère, il déposa sa grosse pipe sur la tablette de la cheminée. Il se mit à table et apprécia ce bref moment de repos. Auguste n’avait guère de temps à perdre, sa petite ferme lui donnait énormément de travail. Trois de ses fils travaillaient à l’extérieur et lui donnaient seulement un petit coup de main le dimanche matin ou à l’époque de la fenaison.
Avec sa femme, Auguste commençait journée de très bon matin par la traite des vaches.
Le rude rythme de vie que menait l’homme avait marqué les années sur son visage

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