Coeur de glace
100 pages
Français

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Description


À Londres, durant cet hiver de 1830 si rigoureux, Arthur s’estimait heureux d’avoir un boulot à l’abri des grands froids.Barman le jour, garçon de joie, la nuit dans un club un peu particulier pour Lords guindés. Heureux ? C’est l’image qu’il donnait de lui.Beau garçon, toujours souriant, serviable, aimé de tous, de Madame, de ses collègues et de ses clients.


La réalité était tout autre.Il se sentait seul, sans avenir, rejeté par sa famille, paumé comme un chat mouillé sous la pluie.Il aurait tout donné pour un peu de bonheur, pour rencontrer l’âme sœur, pour retrouver les siens.Si seulement...


George J. Ghislain nous offre une nouvelle dans l’univers de Cœur à Vendre. Il y raconte un Arthur touchant, qu’on croyait connaître à travers les yeux de William, dans un Londres tout en contraste. Magnifique et épouvantable à la fois. La réalité n’est pas toujours ce qu’elle semble être.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 décembre 2019
Nombre de lectures 19
EAN13 9782376766551
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Publié par JUNO PUBLISHING 2, rue Blanche alouette, 95550 Bessancourt Tel : 01 39 60 70 94 Siret : 819 154 378 00015 Catégorie juridique 9220 Association déclarée http://juno-publishing.com/ Cœur de glace Copyright de l’édition française © 2019 Juno Publis hing Copyright © 2019 George J. Ghislain Relecture et correction par Valérie Dubar, Sandrine Joubert, Miss Relect Addict Conception graphique : © Francesca Webster
Tout droit réservé. Aucune partie de ce livre, que ce soit sur l’ebook ou le papier, ne peut être reproduite ou transférée d’aucune façon q ue ce soit ni par aucun moyen, électronique ou physique sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans les endroits où la loi le permet. Cela inclut les photocopies, l es enregistrements et tout système de stockage et de retrait d’information. Pour demander une autorisation, et pour toute autre demande d’information, merci de contacter Juno Publ ishing : http://juno-publishing.com/
ISBN : 978-2-37676-655-1 Première édition : décembre 2019 Édité en France métropolitaine
Table des matières Avertissements
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
À propos de l’Auteur
Résumé
Avertissements Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les person nages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur , ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement ex istées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.
Ce livre contient des scènes sexuellement explicite s et homoérotiques, une relation MM et un langage adulte, ce qui peut être considéré co mme offensant pour certains lecteurs. Il est destiné à la vente et au divertiss ement pour des adultes seulement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous ave z effectué votre achat. Merci de stocker vos fichiers dans un endroit où ils ne sero nt pas accessibles à des mineurs.
Cœur de glace
George J. Ghislain
Chapitre 1
Il était tôt, trop tôt, pour une fin de soirée. Ma is les dimanches l’étaient toujours plus que les autres jours. En plus, c’était bientôt Noë l. Arthur astiquait le comptoir de son bar, le temps d ’une éventuelle commande tardive. Ses cheveux roux feu et son visage laiteu x se reflétaient dans les tubes en cuivre qui soutenaient les étagères de verres. Les filles étaient parties se démaquiller, et se la ver. Sauf Maria, qui était toujours en chambre, avec Lord Kelton. Les deux derniers Lo rds du Grand Salon jaune prétendaient discuter, mais ils étaient saouls et H enry avait déjà fait préparer leurs berlines respectives.
Le Salon bleu était déjà éteint et Arthur avait refermé, aux deux extrémités de la pièce, les grilles de ventilations des deux poêles à charbon qui donnaient à la pièce cette chaleur confortable et tellement nécessaire c et hiver. Un hiver d’une rudesse comme Londres n’en avait jamais connu. L’an 1830 e ntrerait dans les mémoires comme un hiver meurtrier, car déjà les morts se com ptaient par centaines dans les quartiers pauvres. L’âtre central rougeoyait, mais plus personne n’y mettrait de bûches avant mardi.
Demain, c’était repos. Arthur pourrait récupérer c omme chaque lundi, et vaquer à ses occupations personnelles. Pour une fois, aucun Lord ne lui avait demandé de passer la journée, ou l’après-midi chez lui, ce qui l’arrangeait. Il était épuisé.
Madame n’était pas contre les extras en extérieur, tant qu’Arthur restait prudent et ne mettait pas la réputation de la Maison en jeu. Arthur aurait volontiers dit à Madame qu’il faisait ce qu’il voulait de son corps, mais c ’eut été ingrat. Après tout, c’était Madame, qui l’avait sorti du ruisseau. Qui l’avait sorti des griffes de Stuart, un proxénète douteux.
Arthur ne put retenir un sourire. Un proxénète douteux, n’était-ce pas là un pléonasm e ? Bien sûr, Madame n’était pas autre chose qu’une maq uerelle, mais à la différence de Stuart, elle avait de la classe et la noblesse. Elle était juste. Sévère, certes, mais juste. Et honnête. Elle respectait ses protégés, les entretenait et n’abusait pas de sa position pour s’enrichir outre mesure sur leurs dos .
Lorsqu’il aurait fini ici, dans cinq ou dix ans, Arthur serait riche et il pourrait enfin vivre une vraie vie. Et pourquoi ne pas rencontrer l’homme de sa vie ?
Peut-être qu’il s’achèterait une ferme, comme Wilfrid. Ou il ouvrirait un commerce, avec Maria. Il s’entendait bien avec elle.
Le commerce du corps, c’est bien, mais une fois la jeunesse envolée, il ne reste plus personne pour vous regarder. Stuart l’avait trouvé à St James’s Park. Deux jour s après avoir été jeté à la porte de chez lui. Quand son père l’avait trouvé au lit, av ec son oncle Peter, il était entré dans une telle rage, que non seulement il avait cassé la figure de son propre frère, mais il
avait jeté son fils à la porte, sur le champ.
À seize ans, Arthur savait qu’il préférait les homm es, et il n’était plus vierge depuis quelque temps déjà quand son oncle l’avait découvert, il avait profité de la situation. En menaçant de le dénoncer, il savait qu’Arthur ferait tout pour ne pas se retrouver à la rue. En fin de compte, le résultat était exactemen t celui-là. Deux jours d’été à dormir dans le parc, sans même se rendre compte que l’endroit était fréquenté par des prostituées pour clients privilégiés. S’il avait p oussé sa curiosité au sud du parc, il aurait vu que des garçons faisaient également comme rce de leurs corps pour les beaux Messieurs de Buckingham et de ses alentours. Stuart l’avait trouvé en fin de nuit, quand il récu pérait ses poulettes, et leurs gains. Été ou pas, Arthur était gelé et humide. Et sale. Fils de bonne famille, il n’était simplement pas préparé à cela et il était plus paum é qu’un chat malade sous la pluie.
Le choc de son expulsion du cocon familial, et sa n aïveté naturelle avaient occulté le danger que représentait un homme comme Stuart.
C’était un séducteur, ça, c’était clair. Pas particulièrement beau, mais avec un parler qui mystifiait, tel un prédateur, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Arthur n’avait pas vu les signes, les regards effra yés des jeunes filles, et jeunes garçons, le suppliant de fuir aussi vite que possib le. Arthur était content d’avoir trouvé un père de subs titution, qui l’avait nourri, logé, blanchi. Puis, au bout d’une quinzaine, il avait eu un servi ce à demander. Juste un dépannage, pour un ami. Et le pire, c’était qu’Arthur avait été content de lui rendre ce service. Les premiers hommes avaient été sélectionnés par Stuart pour tester ses limites. Des amis à lui.
Puis seulement, Arthur avait commencé à faire des p asses. Dans le sud du parc, caché par la reconstruction du Duck’s Cottage et du lac, avec les autres garçons.
Il y avait Rik, Timmy et Josh. Et Jamie, qui était habillé en fille. C’était lui qui prenait le plus cher en général quand quelques jeun es coqs venaient casser de l’inverti.
La clientèle était variable, mais elle avait comme point commun qu’elle était issue des beaux quartiers. Et un grand nombre venait de Buckingham Palace. Pas seulement de la cour du Roi – George IV, à l’époque –, mais aussi de ses gardes. Du moins les plus hauts gradés, qui pouvaient se perme ttre les tarifs de Stuart. De ses gains, Arthur ne gardait rien. Il avait ess ayé de dissimuler une passe un jour, cela lui avait valu un coup de botte dans les côtes qu’il avait mis des semaines à guérir. En échange, il était bien nourri et bien habillé. On n’attrape pas des mouches avec du vinaigre…
Deux ans. Deux ans sous la coupe de Stuart. Même les courts séjours de son « mentor » en prison n’avaient rien changé. Il y a vait toujours un de ses amis pour sauter dans la brèche et s’occuper, en son nom, de son « cheptel ». Et vice-versa quand l’occasion se présentait. Ces hommes, sans foi ni loi, qui se volaient des parts de territoire, se faisaient les pires coups bas pos sible, étaient toujours là l’un pour l’autre durant les coups durs. Quelque chose qu’Arthur n’avait jamais compris.
Deux longues années… Les pires de sa vie.
Et puis, il y avait eu Madame. Lady Shalinghton.
Lors d’une rafle par la police, en pleine nuit, Art hur avait à peine eu le temps de s’échapper du parc par le côté de l’îlot du lac.
Timmy s’était fait choper, encore une fois. Il ne courrait pas vite. Une semaine au cachot puis, il se ferait rosser par Stuart avant d e reprendre le tapin. Arthur avait déboulé sur Horse Guards Road, juste d evant une calèche en plein trot. Oliver avait cassé le frein en tentant d’éviter la collision. Quand des jeunes gens, filles et garçons sortent d’ un parc en courant, en pleine nuit, tous en même temps, il était clair que ce n’é tait pas pour autre chose que pour éviter la police. Rien que pour cela, la curiosité de Madame avait été stimulée. C’était un lundi, forcément. C’était le jour de re pos au club et elle revenait d’une visite à un ami. C’était un jour d’été, presque deux ans, jour pour jour après le début de la nouvelle vie d’Arthur. La nuit était tombée depuis peu. Elle avait posé un regard calculateur sur lui à la lumière des lanternes de l a calèche.
Ni chaleureux ni méprisant.
— Fais-tu commerce de ton corps ? demanda-t-elle sa ns préambule.
Arthur fut pris d’un instant de panique. Une femme policière ? Dans une calèche qui la désignait comme faisant partie de la haute s ociété ?
Derrière lui, dans les buissons, il entendit le raffut de la police. Il allait se faire serrer. — Oui Madame.
— Monte. Et dépêche-toi, je les entends d’ici.
Arthur se précipita vers le marchepied de l’habitac le.
— Par ici mon garçon ! dit sèchement le chauffeur d e la calèche. La cravache qu’il tenait à la verticale s’abaissa à l’instant où Arthur posait ses fesses à côté de l’homme aux traits bourrus. Le retour vers la Maison s’était fait sans une seul e parole. Arthur ne savait pas si l’on allait le livrer à la police, ou s’il profiterait de quelques heures de répit avant de se confronter à Stuart, et de reprendre le tapin. Il se souvenait avoir été impressionné par la Maiso n. Malgré la nuit, des garçons étaient venus aider le chauffeur, Oliver, à mettre la jument, Paula, dans son box, après l’avoir bichonné e.
Wilfrid avait été appelé en renfort. Sans vraiment comprendre ce qui lui arrivait, il av ait été rasé de tous poils et badigeonné, sans égard pour sa pudeur, de camphre e t d’alcool. Depuis, il savait que c’était un rituel ici, pour tous les nouveaux venus, afin de se débarrasser des parasites, poux, puces et morpions.
Stuart était beaucoup de mauvaises choses, mais à c e niveau-là, il veillait sur sa marchandise, et Arthur savait qu’il était propre. Aucune maladie non plus. C’était
mauvais pour le commerce. Sur les quais, en revanc he, les proxénètes n’avaient pas de tels scrupules. Et donc, d’un bordel en plein air, il était passé à un bordel chic, à la Maison de Madame. Un club pour gentlemen, le jour, un bordel, la nuit.
Comment Madame avait-elle pu estimer son potentiel si rapidement ? Sans doute que son éducation avait transpercé sous cette carap ace construite ces deux dernières années. Arthur était devenu en deux mois, le barma n de la Maison. Du haut de ses dix-huit ans, il avait su relever le défi.
L’accueil qu’il avait reçu de la part des autres pe nsionnaires avait été mitigé au début. Certains regrettaient le départ à la retraite d’Alexander – qu’il remplaçait – d’autres lui reprochaient la pâleur de son teint ou ses cheveux si rouges qu’ils attiraient toute l’attention. Il était pâle, oui, mais à sa d écharge, il voyait rarement le soleil, et même sans cela, il était d’une blancheur de porcela ine. Pas morbide ou malade, juste blanc, légèrement rosé.
Heureusement, certains, aux écuries ou parmi les fi lles, l’avaient adopté d’entrée. Et une fois qu’il avait pu prouver sa valeur, tout le monde l’avait accepté.
Les premiers jours, Arthur culpabilisait, il savait que si Stuart le retrouvait, le pire surviendrait. Madame lui avait certifié que non. Plus tard, il avait appris qu’elle avait « payé » une dote pour racheter les droits sur le g arçon à son ancien patron. Comme on achète un poulet, ou un taureau.
Ce n’est qu’à ce moment qu’il s’était senti soulagé .
Les passes qu’il faisait ici étaient bien moins épr ouvantes qu’avec les hommes du parc, à la sauvette, toujours risquées. Sauf peut-être avec Lord Hamilton qui prenait du plaisir en tordant les tétons ou les bourses. Mais une fois qu’on savait cela, il s uffisait de geindre avant d’avoir vraiment mal pour qu’il s’arrête. Aujourd’hui, Arthur tenait son bar, il faisait une ou deux passes chaque nuit dans les chambres à l’étage, avec ou sans les filles. Il avait tout pour être heureux.
Tout, sauf l’essentiel.
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