Comment j ai atterri dans le lit de noces de mon meilleur ami
176 pages
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Comment j'ai atterri dans le lit de noces de mon meilleur ami , livre ebook

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Description


La perspective d’un chaud weekend au mariage de son meilleur ami, puis d’une semaine à courir le gay sur la côte ensoleillée du mois de juin, tout y était ! Mais les doutes d’une fiancée, la défiance des belles-mères, la cuite du meilleur ami, un DJ qui en a vu d’autres et une danse sur table effrénée en chantant Kalinka... le weekend bascule, la semaine est compromise... la vie gay ne serait-elle donc pas un chemin jonché de ces pétales de roses qui fanent sur le lit de noces ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2019
Nombre de lectures 157
EAN13 9782376765486
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Publié par JUNO PUBLISHING 2, rue Blanche alouette, 95550 Bessancourt Tel : 01 39 60 70 94 Siret : 819 154 378 00015 Catégorie juridique 9220 Association déclarée http://juno-publishing.com/ Comment j'ai atterri dans le lit de noces de mon meilleur ami Copyright de l’édition française © 2019 Juno Publishing © 2019 Jacques Fortin-Payen Relecture et correction par Sandrine Joubert, Valérie Dubar, Miss Joly Lucha Conception graphique : © Francessca Webster
Tout droit réservé. Aucune partie de ce livre, que ce soit sur l’ebook ou le papier, ne peut être reproduite ou transférée d’aucune façon que ce soit ni par aucun moyen, électronique ou physique sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans les endroits où la loi le permet. Cela inclut les photocopies, les enregistrements et tout système de stockage et de retrait d’information. Pour demander une autorisation, et pour toute autre demande d’information, merci de contacter Juno Publishing : http://juno-publishing.com/
ISBN : 978-2-37676-548-6 Première édition : juin 2019
Édité en France métropolitaine
Table des matières Avertissements
Dédicace
Chapitre un
Chapitre Deux
Chapitre Trois
Chapitre Quatre
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
À propos de l’Auteur
Résumé
Avertissements Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les person nages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur , ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement ex istées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.
Ce livre contient des scènes sexuellement explicite s et homoérotiques, une relation MM et un langage adulte, ce qui peut être considéré co mme offensant pour certains lecteurs. Il est destiné à la vente et au divertiss ement pour des adultes seulement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous ave z effectué votre achat. Merci de stocker vos fichiers dans un endroit où ils ne sero nt pas accessibles à des mineurs.
Dédicace Je dédie ce livre à Bernard B, Jean Louis T et Jéré mie C dont j’entends d’ici les commentaires acidulés. Que le Gran Cric les croque ! Et un grand merci à celui qui depuis vingt ans etc. etc.
Comment j'ai atterri dans le lit de noces de mon meilleur ami
Jacques Fortin-Payen
Chapitre 1
Gai, Gay marions-nous
Ni moi ni mon meilleur ami Julius – lui, hétéro rev endiqué, moi, gay, autant le préciser tout de suite – ne sommes adeptes du mariage. Je fa is une exception toute personnelle en ce qui concerne lemariage pour tous.des bigots caparaçonnés de sweats Que bleus et roses surgissent de leurs sacristies pour tenter de rallumer les bûchers médiévaux, pas question ! J’ai tendance, à la médié vale justement, à monter sur mes grands chevaux, tirer ma rapière et sonner la charg e, quand par des arguments de sacristie – temple, synagogue, mosquée, divan de ps ychiatre – on prétend m’interdire quelque chose. Même si je n’ai pas la moindre inten tion d’en user.
Le mariage, cela se vérifiera ici, est une connerie antédiluvienne. Pas le temps ni le lieu de m’en expliquer. Simple conviction étayée par bien des capotages ou des enterrements de vie de garçon, pas ceux d’un soir, mais d’une vie entière. On dit que la vieillesse est un naufrage, et le mariage ? Avec ar mes et bagages ! Nos ami/es hier encore bien identifiés, distinct l’un de l’autre, s ’y sont transmués en un monstre à deux têtes dans lequel chacun se dissout. Ce qui leur re ste de vie personnelle s’efface derrièreles mômes, la crèche, les crédits, les beaux-parent s et la location de vacances et… l’autre. Ah, le conjoint qui veut ci ou ne veut pas cela ! Ah, les mômes et leurs hauts faits, leurs beaux gestes, leurs photos, trog nons bien sûr, les premières dents, premières crottes, premiers mots touchants et premi ers pas forcément hilarants. Les doubles têtes vous les détaillent par le menu, vous êtes prié de mimer l’émotion, l’admiration, de vous esclaffer, c’est expressément requis. Immuablement, une moitié du monstre bicéphale lance l’histoire, l’autre la r ectifie, les deux s’embrouillent, la tension monte, la dispute n’est pas loin sans que p our finir vous puissiez démêler qui dit quoi sur quoi, car à ce stade, vous ne comprene z plus rien. Vous vous rencognez prudemment dans votre angle de canapé et vous vous taisez en attendant l’occasion de partir si, par chance, cela ne se passe pas chez vous. Une connerie, donc, le mariage.
Pour en revenir aux sacristies, pourquoi nous, gays et lesbiennes, serions-nous exclus du droit à cette connerie ? À la connerie en général ? En l’espèce, que réfléchissent ceux qui s’y opposent ! Nous mariés, personne n’y aura rien perdu. Tout le monde gagnera de nous voir rentrer dans le rang, devenircomme tout le monde justement : bague au doigt, fidélité, un jour toujo urs, adultère,famille je vous hais et tout le toutim. Là d’ailleurs où le bât me blesse. Mais bon, le droit à la connerie, nul est obligé d’en user.
Je vous parle de mariage parce que je suis à l’orig ine de celui dont il sera question. C’est moi qui croisai Mélinda dans un amp hi alors que nous étions à l’université. J’appréciais la fille avenante comme on dit, surtout de caractère très décidé. J’ai un faible – amical – pour les femmes q ui ne le sont pas, faibles, ce qui me plut d’emblée chez elle et m’aveugla peut-être pour la suite.
Dans l’univers impitoyable de compétition libérale qu’est devenue l’université, nous pactisâmes, elle et moi : échanges de cours et bachotages communs. Comme de juste, je lui fis rencontrer Julius, mon meilleur a mi, grand gars renommé pour son art du volley et admiré pour une plastique à tomber. Il ét ait aussi mon principal fantasme depuis ma puberté, quoique plus confusément avant m ême déjà. Je fus précoce. Il resta, jusqu’à peu, mon toujours meilleur ami, d’en fance, d’adolescence, et d’âge adulte. Nous ne nous sommes jamais perdus de vue, c onfidents des bonnes et des
mauvaises passes, pour autant que Julius se livre à des confidences. C’est un beau lanceur de ballon, pas un introspectif ni un orateu r né. Je les présentai donc l’une à l’autre. Mélinda tomb a raide dingue de lui – j’aurais dû m’en douter – et de caractère décidé, elle fit e n sorte qu’il se déclare vite dingue d’elle. Tout cela sous mon nez. Dire que je l’eus m auvaise est peu dire. C’était une sorte d’abus de confiance, de trahison affective, d e captation de fantasme. Commença alors un numéro de trio renommé dans la faculté, le s bars et cafétéria attenants, la boîte de nuit des étudiants et la famille de Julius . Julius en occupait le centre, forcément. Mélinda et moi siégions, au sens figuré du terme, l’une à sa gauche, l’autre à sa droite. Il était devenu notre bien commun, un point nodal de nos univers. En fait un amant régulier pour elle, hélas, pas pour moi, just ement. Hétéro revendiqué, ai-je déjà annoncé, il ne se montra jamais vraiment disposé à ces sessions expérimentales de sexe entre garçons qui sont devenues monnaie couran te dans les soirées universitaires. Je lui en aurais volontiers prodigu é quelques-unes. Pas moyen ! Elles n’engagent pourtant à rien et constituent même un p assage reconnu pour tout jeune homme de la générationmillénalequi ne se prétend pas asexuel.
Mélinda siégeait donc à la gauche, côté alliance et sexe : elle comptait convoler. Moi à droite, côté amitié, confidences, chasteté. N ous nous surveillions depuis nos positions encore symétriques – jusqu’à ce qu’elle o btienne de l’épouser, dès lors une partie de cet équilibre pencha nettement en ma défa veur, au moins pour un temps, même si les privautés sexuelles qu’elle lui a, très , trop vite à mon avis, consenties, déséquilibraient déjà un peu la balance.
Nous nous surveillions ainsi comme le lait sur le f eu pour savoir lequel des deux, dans l’intérêt que lui portait l’objet de nos atten tions, allait perdre pied, et prêts d’ailleurs à tendre chacun le sien pour faire trébucher l’autr e. Mélinda était la plus assurée, son avenir aussi si tout se passait comme, adoubée par la mère de Julius, elle le prévoyait. Étrangement, elle doutait quand même.
L’intérêt que je portais à mon ami peut paraître ex cessif, voire obsessionnel. Je connaissais Julius depuis la préadolescence, cette période érotiquement un peu floue, qui pour moi ne le fut pas du tout. Ai-je dit que j e suis un pédé précoce ? Hélas, comme Julius ne voulut jamais entendre parler des sensati ons que sa présence me suscitait ni des idées qu’elle me suggérait – du moins ne me mon tra-t-il rien de vraiment probant –, j’étais plutôt résigné. J’y aurais pourtant volonti ers tenu le rôle et accompli les rites qui auraient convenu à sa virilité. En dehors de deux i ncidents – j’y reviendrai –, pas question de goûter ensemble cesfins heureuseson dit délicatement dans les comme bonnes maisons de massage. J’y renonçai, même si un gay fier de lui, sûr de l’être ne renonce jamais vraiment.
Mélinda n’eut de cesse d’embobiner mon meilleur ami dans les filets d’une relation exclusive de longue durée. Elle commença é videmment par les privautés érotiques auxquelles je désespérais d’accéder. Ils couchaient ensemble. Sans égard pour moi qui avais pourtant fait preuve d’une amica le transparence – un peu naïve à la réflexion, en lui confiant les diverses bonnes rais ons d’en pincer pour lui –, elle procéda à son travail d’approche sous mes yeux. À la guerre comme à la guerre sans doute, struggle for love – e se ficha de mesc’était un caractère décidé, ai-je signalé – ell sentiments pour lui comme de la première capote qu’ elle imposa à un partenaire. Notre complicité originelle en fut nettement affectée. Je pris mes distances, ce jusqu’au jour fatidique dont il sera question plus loin.
Les gays sont sensés, consubstantiellement à leur o rientation, disposer de meilleures amies– filles – à qui ils sont supposés tout dire et réc iproquement, en se roulant sur des sofas – des convertibles, d’accord – l’un contre l’autre, débattant produits de beauté, se racontant des histoires de c ul en riant très fort, surtout en
médisant des mecs, hétéros bien sûr et des plus can ons de préférence. Avoir une telle copine, cela arrive. Néanmoins, cesfilles à pédés– désignation d’une misogynie odieuse qu’évidemment je devrais et récuser et répr ouver… – il faut s’en méfier. Sous la fille à pédé sommeille – tout juste – une fille à hétéro capable de tout, surtout si elle concentre sur sa personne tous les canons et les at traits de la fille à mec hétéro, autrement dit si elle est une jolie femme assurée d e sa séduction à tendance dominatrice. Elle feindra le copinage avec sofa, co smétique et babillages, approchera sa cible à travers vous, y plantera ses banderilles par-dessus votre épaule, vous trahira et vous chopera votre meilleur ami sexy sous le nez .
Ce qui m’est arrivé.
Dès que nous avions commencé à échanger nos points de vue sur l’efficacité des cosmétiques ou l’assortiment du tee-shirt au boxer en comparaison des soutien-gorge et des culottes, tout en nous roulant sur le clic-c lac de sa chambre, je l’avais mise au parfum de mon orientation au cas où elle n’aurait r ien suspecté. Je l’avais fait, incidemment sur le plan factuel, sciemment sur le p lan tactique, m’exprimant de façon carrément crue sur ce que m’inspirait un beau mec q ui passait par là, genre,oups ça m’a échappét réussi.. Elle avait ri, la cause était entendue. Coming-ou
Je tenais, avant d’aller plus loin dans notre rappr ochement, à écarter tout risque de quiproquo quant à la nature de ma sympathie. Un quiproquo est si vite arrivé ! Il faut savoir éviter à temps ces désagréments qui sont le lot des gays sympathiques, mais non identifiés, copinant avec des filles sympathiqu es, mais non averties. J’ai quelques expériences cuisantes de ces quiproquos dont un hon nête gay sort le rouge au front et les joues en feu, meurtri d’avoir encaissé de façon imméritée les récriminations blessantes d’une amie dépitée. Heureux est-il encore s’il ne s’est pas laissé embarquer dans des perspectives de fiançailles ! Comme si, po ur ne pas risquer de décevoir, ce devait être écrit sur votre front en lettres cligno tantes, que vous deviez porter un pin’s arc-en-ciel à une boutonnière ou tendre discrètemen t un petit papier mentionnant PD au moment de faire connaissance.
Les hétérosexuelles partagent la tendance courante à l’homophobie, tendance qui s’exacerbe pour peu qu’elles viennent à subir une d éconvenue avec un gars sexy qu’elles avaient supposé disponible et disposé. Or un homme draguable, soigné et sympa qui ne se jette pas sur elles le premier soir ni le second ni le troisième est une denrée appréciée, sauf lorsqu’il leur explique le q uatrième soir, penaud, au pied de leur immeuble au moment du baiser qui précède l’invitati on à monter prendre un dernier verre – c’est-à-dire plus, car affinités –, qu’en f ait, il n’est pasintéressé par cela, mais parelles– oui, c’est paradoxal exposé en ces termes. Elles le prennent mal.
Depuis, j’anticipe et je pare le coup.
Mélinda m’avait alors, sans doute pour prouver sa l argeur d’esprit, confié sa théorie toute personnelle à propos de l’homosexuali té masculine. Elle la comparait à un de ces diablotins orientaux confinés dans une fiole , un djinn, je crois. Tout homme aurait sa fiole avec son djinn dedans. Si on cassai t la fiole ou qu’on en ôtait le bouchon, hop, le diablotin s’extrayait et dès lors qu’extrai t, il était lâché dans la nature, celle de l’homme hôte, on ne pouvait plus rien, même pas esp érer le refourrer dans sa bouteille par un contre tour de magie.
Dès lors qu’il est libre, il fait sa vie, dissolue, chamboulant celle de celui en qui il est domicilié. Personne ne peut le contrecarrer, ni ces disciples du barbu viennois qui farfouillent les âmes ni les exorcistes en soutane, même pas ces pasteurs évangéliques sauvagement homophobes promoteurs des thérapies ditesde conversion, qui finissent en couverture d’une feuille à scand ale, photographiés nus dans les bras d’un escort-boy bien membré.
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