De profundis
390 pages
Français

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De profundis , livre ebook

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Description

Et s’il était possible de voyager dans la profondeur de l’être aimé ? Où irions-nous nous promener dans ce vaste jardin secret ? Que trouverions-nous dans ces non-lieux ? Et comment réagirions-nous face à la découverte d’un souvenir inattendu ?
Dans ce monde de l’autre, un monde qui se révélera être à la fois plein de désir et de contrariété, le lecteur sera entraîné au côté de ce voyageur hors du temps, de ce pèlerin de cœur animé par l’ardent désir de parcourir les terres intérieures de son amour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332751126
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-75110-2

© Edilivre, 2014
Du même auteur :
– Carré ment moi (2013),
ISBN : 978-2-7466-6470-8 ; EAN : 9782746664708
À la Reine,
« Savez-vous bien que c’est qu’aimer ? C’est mourir en soi pour revivre en autrui. »
Honoré d’Urfé, L’Astrée
Chapitre 1



1 – Prémices au voyage (Acrylique 24 X 32cm)

« Je te veux, je te désire », dit-elle tout bas, tout contre mon oreille.
Je ne répondis pas, pas tout de suite, pas maintenant. Je prenais le temps ; le temps de mémoriser ses mots. De ne jamais les oublier, de les graver en moi pour le jour où je serais seul, abandonné sur ce grand chemin de la vie. Ses mots étaient chargés d’amour, ses mots se répétaient en moi sous la forme d’un écho plein d’un mélange insondable d’intensité et de volupté. Elle l’avait senti. Elle sentait que je m’imprégnais d’elle, de l’éphémère du moment, de ses mots et même du silence suivant ces mots. Combien d’entre nous, combien ont-ils pris le temps du silence après ces mots d’une valeur inestimable ? Trop peu à mon sens.
Je ne voulais pas que l’instant passe. Qu’il s’éteigne déjà. Qu’il tombe dans ma hotte aux souvenirs les plus radieux. Je désirais ardemment que les mots se fortifient en moi, qu’ils reprennent leurs refrains, doux à mon âme, brûlants à mon cœur. Un cœur que je sentais cogner dans ma poitrine. Un cœur conscient de la valeur des mots qu’on lui avait adressés. Un cœur qui s’était affolé, un peu comme si j’avais couru et plus que je ne l’aurais pu dans ce grand champ d’amour verdoyant. Mon cœur se mit à cogner partout en moi, il résonna dans mes tempes, il frappait comme un tambour de guerre, prêt à faillir, prêt à défaillir sur ce champ de bataille sentimental. Pouvait-elle s’imaginer toute la portée de ses mots dans mon propre cœur ? Le pouvait-elle ? Peut-être bien…
Sa joue glissa tout contre la mienne. Puis son regard s’arrêta devant le mien. Nos nez se caressèrent dans un duel de douceur pendant que nos regards parlaient dans cette langue étrange et silencieuse. Une langue empreinte d’amour et de fougue. Au plus près du perceptible de son regard, je vis ces mille petites paillettes d’or s’animer dans son iris. Elles m’éblouirent comme mille soleils. Elles m’éblouirent et m’irradièrent de leur rayonnement d’amour. Je me perdis dans ce tumulte de lumière imprégné en elle. Son regard m’hypnotisait, m’enivrait de sa profondeur affichée.
« Que tu es belle mon amour. » Osai-je lui dire, en laissant parler librement mon cœur.
La Reine : « Et demain ? Serai-je encore belle dans ton regard ? » Dit-elle à voix basse en laissant trahir sa pensée pleine de questionnement.
« Demain… Demain n’a pas encore de matière, demain n’est pas important. Trop souvent, l’homme s’est projeté dans cet avenir pour s’y perdre dans cette volonté de sécurité et trop souvent, il a négligé la qualité de son présent », lui répondis-je.
La Reine : « Je sais que rien n’est certain, que rien n’est figé, pas même la pierre qui est amenée à être déplacée. Mais dis-le-moi ; dis-moi que dans ce demain d’incertitude, tu m’aimeras encore avec cette même intensité », dit-elle, dans l’attente d’une sécurité éphémère.
« Oui ma Reine. Dans ce lendemain évanescent, je t’aimerai encore comme aujourd’hui », lui répondis-je sincèrement.
La Reine : « Comment peux-tu en être si sûr alors que demain n’est pas écrit ? »
« Et même si demain était écrit et même sans l’avoir lu ou sans n’avoir pu le lire, je sais au fond de moi que c’est toi qui vit dans mon cœur et personne d’autre. Je le sais, car je le sens. »
La Reine : « Mon amour, le temps m’enlèvera bientôt ma parure d’été. Ne le vois-tu donc pas ? »
« L’été est déjà passé. Et l’automne est une saison qui dure aussi longtemps que le printemps et l’été réunis… Ma Reine, je ne suis nullement rattaché à ton image. Bien que ton enveloppe charnelle me charme, me donne du plaisir dans ce toucher, dans ce regard que tu me projettes, dans ces senteurs agréables que tu dégages. Mais tout ceci n’est que le langage du corps, un langage prémisse, un langage introductif à la lecture de ton âme, de ta conscience, si belle et riche dans mon regard. En vérité, ma Reine, je suis amoureux de toi, intus et in cute, je suis amoureux de ta profondeur, je suis amoureux de ce que je ne connais pas en toi, mais qui pourtant me fait vibrer l’âme, la conscience de manière si mystérieuse. »
La Reine : « Comment peux-tu aimer cette part de moi, alors même que tu ne la connais pas ? »
« Ne le ressens-tu donc pas, pour me poser cette disgracieuse question ? »
La Reine : « J’ai besoin de l’entendre, de l’entendre mille fois, car en moi, frappe ce glaive de raison. Il frappe et tranche l’immuable en toute chose. Il frappe et tranche en me notifiant que rien n’est durable… »
« Un jour, tu m’avais fait part de cette citation. Celle du Petit Prince de St Exupéry. « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ». Tu me l’avais griffonné sur cette petite feuille de papier. Un papier volant, un papier qui prit subitement une valeur inestimable. Un papier vecteur de tes sentiments invisibles rendus visibles par l’inscription de ces quelques mots. Te rappelles-tu mon amour ? »
La Reine : « Bien sûr que je me rappelle… Comment aurais-je pu l’oublier ? »
« Ce même papier, je l’ai précieusement gardé. Je l’ai mis dans un petit cadre d’une valeur sans importance. À ce moment présent où je l’encadrais, à ce moment appartenant au passé, j’ai souhaité, tout comme toi aujourd’hui, que dans ce demain d’incertitude, que tu y sois encore et que nos sentiments soient au moins à l’égal de ce passé. Et vois-tu, le temps s’est écoulé depuis et mes sentiments n’ont fait que grandir dans le rayonnement intense de tes yeux pailletés. Et pourtant, aujourd’hui, sous tes yeux d’amour se sont creusés des cernes. Des cernes attestant du temps qui passe. Je les vois de mes yeux d’homme, je les sens en caressant ta peau fardée, mais cela m’importe si peu. La chair n’a d’importance que pour les hommes qui ne se nourrissent qu’avec leurs rétines. En mon cœur, en mon âme, cela n’a rien entravé de mon désir d’amour à ton égard. Je te veux… Je te désire toujours autant. »
La Reine : « Ces différences qui nous entravent le cœur… Je ne parviens pas à les franchir… »
« Je le sais. Je sens que tu n’y parviens pas. »
La Reine : « Pourquoi est-ce que je n’y arrive pas ? »
« Tu es gouvernée par la raison. Je suis gouverné par le rêve. Tu attaches de l’importance à l’espace, au temps, je n’en accorde que très peu. »
La Reine : « Que sous-entends-tu ? »
« Tu retiens, tu mémorises en te liant à une date, à un lieu. Tu marches ainsi dans ton for intérieur. Tu te rattaches à l’éphémère d’un moment en mouvement, à l’éphémère d’un endroit qui n’existera plus demain. »
La Reine : « Tous les hommes ont besoin de repères, d’espace et de temps ! L’espace et le temps font évoluer l’humanité, leur font prendre pleinement conscience de ses erreurs, de ce qu’il faut améliorer, vers quoi il faut ou ne faut pas tendre ! »
« Et tu as raison. L’humanité a besoin de repères et nous-mêmes en avons besoin. Mais tu confonds les repères de deux mondes. L’un est visible et nécessite cette mémorisation par l’espace et le temps. Le second est invisible et ne répond pas aux mêmes règles. »
La Reine : « Quelles sont ces règles de l’invisible ? »
« Je n’ai pas la prétention de me proclamer archevêque de la métaphysique, aussi me contenterai-je de dire que ce monde invisible tend vers le sentiment, vers l’émotion. Ce monde n’attache que peu d’importance à la matière. Et trop souvent les hommes nostalgiques d’une émotion, d’un sentiment, se sont à tort retournés sur les traces d’un espace-temps où l’être aimé n’existe plus. L’être aimé, l’image de l’autre vit en nous et est à jamais en nous. Les lieux, le temps, ton âge, ton galbe, tes cernes ne sont que des faits de ton toi dans la réalité à un moment donné. Rien de plus, rien de moins. Si je t’étreins, si je te fais l’amour dans cette réalité, dans ce petit nulle part, alors je mémoriserai le lieu et l’espace comme chaque homme, mais en moi, dans cet intérieur d’amour qui m’anime ; de ce lieu, de cet espace-temps, je n’aurai cure. Je ne retiendrai de toi, de nous, que ce sentiment, ce désir, cette mixtion de nos consciences, cette plongée dans ta profondeur. Peu m’importe que ça soit à l’arrière d’une voiture, dans une chambre miteuse ou dans un grand lit à baldaquin tout drapé de satin rouge au plafond chargé de cent miroirs. Laissons aux figurants la joie des scénarios aberrants d’une vie passionnément artificielle. La carte maîtresse d’une vie heureuse réside dans l’imagination et non dans le rattachement à la matière arrimée à l’espace-temps. Aussi n’oublie pas mon amour, ma Reine, que l’amour réside dans l’imagination. Toi seule peux me combler de bonheur par ta profondeur dans laquelle je puise ma joie de vivre. Tu es ma source, ma Reine mère nourricière, ma muse et mon amour inégalable. »
Elle se referma sur elle-même un instant, pour mieux saisir, pour mieux comprendre mes propos, mes explications, ma logique… Ma folie, celle qui m’animait dans mon être à l’apparence calme et posée. Mon être de folie ne put s’empêcher, à travers ce court moment de retrait en elle, de se coller tout contre ses lèvres. L’impulsion avait été trop forte. Le tumulte de mes pensées amoureuses avait eu raison de moi et je m’étais lancé à lèvres offensives sur les siennes. Le corps avait parlé. Mon corps avait réclamé. À tort ou à raison. J’étais à présent collé sur ses lèvres. De mes lèvres charnues, je les avais entièrement recouvertes. Je fermai les yeux po

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