De quoi j me mêle ?
368 pages
Français

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Description

A-t-elle trop végété devant les feuilletons à l’eau de rose ? Ou bien confinée à la cuisine, à la couture, au ménage et au repassage, cherche-t-elle à extraire son ennui ? Non, Maurine se doit de nous le révéler, elle aimerait parfois aborder le sens profond du verbe « s’ennuyer » d’un peu plus près. Quant à ses aventures, elles pourraient être les vôtres...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 mai 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332560155
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0142€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-56013-1

© Edilivre, 2014
Dédicace


A Fabienne, ma Nymphe à moi
Prologue
« O Courbes, méandres,
Secrets du menteur,
Est-il art plus tendre
Que cette lenteur ?
Je sais où je vais
Je t’y veux conduire,
Mon dessein mauvais
N’est pas de te nuire… »
(Paul Valéry, l’insinuant , extrait)
Aaaaaaaah douce adolescence !!! Pays où les sens exacerbés s’attachent et s’entichent de n’importe quel spécimen de l’espèce, pourvu qu’il soit du sexe opposé. Planète dont l’essence, incontrôlable parfum de nos sécrétions animales, est le maître… le mettre à feu du lancé sur orbite de nos vies, repose sur si peu de choses !
Parfois la fusée reste au sol, arrimée par je ne sais quelle force anormale, l’astronaute lui-même semble dopé par les effluves de cette douce chrysalide… et ne rêve plus des étoiles de la maturité. Là, coincé entre deux mondes, il est le jouet d’aliens assoiffés : oooh hormones sexuelles.
Séduire, plaire, copuler, se mélanger, reluquer et mater en puissance mille. Les actions sont simples, répétitives, inassouvissables. Les aliens se reproduisent à un rythme effréné, ne laissant aucun répit à leur hôte, demandant toujours plus de partenaires différents, de va-et-vient entre ses reins, entre Ces reins… Le plaisir est une drogue et le quotidien son « ennemi-antidote » : les doses doivent non seulement augmenter, mais aussi varier… se nourrir d’autres flux, d’autres corps, d’autres astronautes arrimés, et mieux encore… tel Don Juan, décrocher de la lune un pilote voyageur ! Exquise victoire sur un monde dont il ne comprend la portée, et qui finit souvent par l’anéantir ou l’emporter… Aaaaaaaah l’adulte et sa magnanimité !!!
Lui, sur sa planète, les régressions sont « taboues », mais oh combien possibles… Voler à l’âge adulte ne protège de rien : interdire les allers-retours encourage la contrebande, les tolérer justifie l’envie de les tester ! Et l’honnêteté est une denrée rare. En jeune pilote voyageur, je recherche comme tant d’autres la constellation utopie, mais mon vaisseau est abîmé. Une fissure laisse passer des colonies de parasites. Ils altèrent mon jugement, et se répandent sur les lieux mêmes de la planète de mes rêves : chronique d’une génération désillusionnée, non… mais incapable de profiter de son Bonheur, oui !!!
J’ai 21 ans. Age qui autrefois soulignait la majorité, et effectivement depuis peu, je me sens comme adulte… Aujourd’hui force est de constater qu’être mature et quitter le nid arrive plus tard, pourtant la majorité a été ramenée à dix-huit ans ! Paradoxe de l’évolution, et d’un monde donnant le permis de conduire à des enfants, qui loin d’en profiter pour s’éloigner du nid à tire-d’aile, s’en servent pour mieux le regagner plus longtemps !!!
J’ai 21 ans dis-je, mais plus toutes mes dents : mes dents de sagesse m’ont été enlevées l’année dernière, et ça aussi, c’est un des points forts de notre beau progrès… on ne sait jamais, au cas où elles auraient été contaminées par un virus extraterrestre inconnu justement installé entre ces dents-là et mes gencives. Non mais sans rire, peut-être bien qu’en poussant, elles auraient déplacé le bel alignement, jusque là si parfait de ma mâchoire : rendez-vous compte, on tolère des enfants avec un chemin de fer à l’intérieur de la bouche pendant sept ans, mais un adulte avec un léger chevauchement de canines sur incisives, lui, est une offense à toute la lignée très professionnelle de nos chers dentistes, je dirais même, de nos très chers dentistes… Ce sont les années d’études qui se payent. Les pauvres, apprendre plus longtemps que les autres, comme ils ont dû souffrir !
A 21 ans et presque toutes mes dents donc, j’ai perdu mon grand amour. Pas celui des premiers baisers volés, non ; ni celui qui a décidé d’insérer dans ma bouche le corps chaud et étranger de sa langue, me faisant oublier par quel tuyau je pouvais encore respirer… jusqu’à-ce que je mette fin à l’étreinte pour mieux recommencer. Non, ça c’était du temps où l’on avait plus besoin de se goûter que de vraiment se savourer : l’époque sucrée salée, jamais décidée, de mon adolescence.
Si j’ai perdu mon grand amour, c’est sans qu’il décède pourtant, sans qu’il me quitte réellement non plus, ou bien si, mais ça n’est pas ce qui m’a fait le perdre… Après tout, qu’il s’en aille en me disant « je ne t’aime plus Maurine, c’est ici que nos chemins se séparent » m’aurait certes beaucoup attristée, mais mon amour, lui, serait resté intact, prêt à accueillir un nouvel hôte mieux choisi encore !!! Là, c’était différent, nous parlions d’avoir des enfants, de bientôt s’épouser, d’avoir chacun enfin trouvé sa « moitié ». Je me mettais à nu devant lui, lui livrant mon « moi profond » pendant qu’il se mettait nu dans la chambre d’une autre, partageant avec elle notre intimité la plus secrète, tout en en recréant une nouvelle… les mêmes rêves à la clef. Hélas pour lui, nous ne sommes pas dans un pays polygame, et je découvris en grand drame la supercherie : dam’ super la chérie !!!
Ça faisait un an que monsieur n’allait plus en cours, rejoignant tantôt sa demi-rousse (demi parce que petite et plus châtain que rousse, hé oui !) et tantôt sa bande de copains, dilapidant à qui mieux mieux les sous de ses parents.
Imaginez-vous la Belle au Bois Dormant se réveiller face à ce qu’elle croit être « le prince charmant », et tomber nez à nez avec ça ! Gloups, et regloups, ça m’apprendra à voir le bien partout. Trois ans et demi de foi en un larron, ça vous donne des leçons, vous fait grandir d’un coup et pas forcément de la meilleure façon.
J’ai 21 ans et toute la vie devant moi, mais mon cher « grand amour », je ne crois plus en toi… Ironie du sort, tu vis encore dans le cœur de la gentille demi-rousse, plus flamboyant que jamais d’avoir bénéficié du fameux « tu vois, je la quitte pour toi ». Après tout me diriez-vous, Mattéo et Corinne, ça sonne mieux que Mattéo et Maurine… Et oui, c’est comme ça la vie. Ça se joue à de petits détails, l’envie subite de regarder sa photo sur son permis de conduire… pour mieux découvrir ce qu’il était incapable de me dire. Quelques mots doux d’une autre écriture que la mienne. Moi qui ne jurais que par l’honnêteté dans le couple ! Nous qui nous étions promis de ne pas nous arrêter à une erreur de parcours, du moment qu’elle était vite avouée. Quand je pense qu’au début, n’ayant découvert que le coté émergé de l’iceberg, j’avais tenté de le récupérer… hi hi hi, je me serais retrouvée fine avec mon iceberg dans sa totalité, s’il avait finalement penché de mon côté. Comme quoi, pour une fois, il avait dû réfléchir, il faut lui laisser ça.
Enfin, ça n’est pas de notre histoire à lui et moi, que je souhaite faire un étalage. Cependant, et c’est systématique, lorsque l’on appuie sur ce point là, il s’extirpe un dégueuli incontrôlable d’ordures ménagères, que je croyais depuis longtemps évacuées et qui stagnent quelque part en mon fort intérieur comme dans une mauvaise prison. Je me suis fait avoir comme dans le pire des cauchemars : « alors comme ça, ça n’existe pas que dans les vaudevilles tarabiscotés ? ». Comme quoi, dans chaque film, chaque récit imaginé ou romancé, la vérité n’est jamais loin. Corinne la demi-rousse était notre voisine de palier. Nous avions le même âge et squattions souvent à trois, l’un ou l’autre appartement. Elle faisait des études d’infirmière et afin de l’aider à arrondir ses fins de mois, nous lui donnions un peu de ménage ou de repassage à faire. Bref, le cliché le plus pur… après le coup de la secrétaire, bien sûr !
« A mon âge, on a toute la vie devant soi… » Je martèle ces mots à l’intérieur de moi, comme un refrain que l’on m’a chanté maintes fois, et sans en percevoir le sens : toute la vie c’est encore court, et il y a un quart qui devra servir à reconstruire ce qui a été détruit dans le premier quart, au moins ! On arrive à la sortie de l’enfance, le cœur gonflé de belles histoires auxquelles on croit, si l’on a eu comme moi la chance d’en admirer un exemple dans le couple de ses parents. Ou bien déjà déçu, à moitié brisé, le cœur amère et rancunier contre la fausse propagande des contes de fées, lorsque l’on a essuyé un ou plusieurs divorces parentaux. En général, les cœurs abîmés se chargent de contaminer les cœurs pleins d’espoir, la solution de facilité en somme. Et puis il y a les cœurs infirmiers qui s’aiment eux-mêmes dans leur grande bonté, prennent plaisir à rabibocher sans savoir réellement t’aimer, et s’en retournent à d’autres blessés une fois que tu leur paraîs un peu remis sur pied. Ceux-là facilitent la tâche des contaminateurs… Le système est si bien rodé, tout s’y imbrique tellement bien…
Je venais d’un univers incroyable, presque sorti d’un conte moderne, l’Amour y régnait en maître et la majorité penchait pour les bonnes actions, ceux qui n’adhéraient pas à ces principes étaient interdits de séjour… On y coulait de beaux jours, où il fallait essayer de toujours mieux communiquer afin de régler les conflits, de s’entraider dans les difficultés… Aaaaaaaah douceur du cocon familial ! Et puis la planète a mûri et éclaté, et nous nous sommes tous dispatchés dans l’immensité de la galaxie. Je me suis d’abord recroquevillée devant l’agressivité oppressante de la foule, puis j’ai tenté de m’y mêler, d’y ajouter ma patte colorée si pleine de naïveté, et grave erreur, j’ai donné mon cœur ! Ah ça ! Pour me mêler au monde, je m’y suis mêlée, je fais maintenant partie du pourcentage des filles désillusionnées, j’ai moi aussi mon histoire de petit chat blessé, et des envies de griffer quiconque m’approcherait de trop près. Je donne mon corps sans trop

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