Destins au cœur de l Antiquité
59 pages
Français

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Destins au cœur de l'Antiquité , livre ebook

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Description

Trois personnages, trois destins.



Tout au long des pages, vous découvrirez la vie de Taho en Égypte, de Naoumé en Mésopotamie et d’Elissa en Anatolie. Vous pourrez voyager au cœur des plus anciennes civilisations.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414470174
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-47017-4

© Edilivre, 2022
L’Histoire de Taho
Basse-Égypte,
 
Environ 2’500 ans avant Jésus-Christ
Je m’appelle Taho et j’ai douze ans. Ma peau est brunie par les rayons du soleil et mes cheveux ont la couleur de la nuit. Dans cette région d’Égypte où je vis, le soleil est brûlant et l’herbe est rare. Il faut s’approcher du fleuve, le Nil, pour trouver des paysages verdoyants. À plus d’une heure de marche de mon village, les champs cultivés s’étendent à perte de vue. De grands palmiers s’élancent vers le ciel et des oiseaux blancs nichent dans les arbres.
Mon village est parsemé de petites maisons blanches déposées sur le sol poussiéreux. Elles sont fabriquées avec des briques de terre crue posées patiemment les unes sur les autres par leurs propriétaires. C’est mon père qui a bâti la nôtre.
J’y connais tous les habitants. Nous formons une grande famille de cœur. Ma maison est modeste et mes parents doivent travailler dur pour que nous puissions manger tous les jours à notre faim. Je suis chargé de m’occuper de nos chèvres. Je les aime bien. Nous en possédons cinq et, chaque jour, je les accompagne en direction du fleuve. Je les emmène sur une petite colline où elles mangent l’herbe ainsi que les feuilles des buissons. En retour, elles nous fournissent leur précieux lait que nous apprécions tant.
Aujourd’hui, comme chaque jour, j’ai rempli mon outre en cuir avec l’eau claire que ma mère a puisée au bassin du village. J’ai embrassé mes parents, pris mon bâton de berger et je suis parti avec mes amies les chèvres. Lorsque j’étais plus jeune, mon père m’accompagnait. Nous parlions beaucoup, tout comme nous pouvions rester silencieux. Il me racontait qu’à quelques jours de marche de chez nous, des hommes bâtissent d’immenses pyramides à l’intérieur desquelles les corps des pharaons défunts étaient déposés. Ces constructions servent de passage. Après leur mort, les pharaons prennent place à bord d’un bateau pour traverser une rivière, afin de se rendre dans un endroit inconnu des vivants. Ils sont accompagnés par des dieux ayant pris l’apparence d’hommes à tête de faucon. Lorsqu’il me racontait ces histoires, j’étais fasciné et terrifié à la fois. J’aurais aimé admirer ces pyramides. Leur beauté et leur majesté dépassaient l’entendement et nous ne pouvions pas imaginer leur grandeur tant que nous ne les avions pas vues. Je ressentais l’admiration qu’avait mon père pour ces hommes et ces constructions.
Alors que j’avais atteint ma neuvième année, je suis parti un matin avec mon père sur la colline, nourrir nos chèvres. Il semblait inquiet et n’a pas prononcé un seul mot tout au long du trajet. Une fois arrivés, nous nous sommes assis sur le sol, à l’ombre de hauts buissons. Mon père a sorti de sa besace une miche de pain et de l’eau, et a partagé ce repas avec moi. Lorsque nous avons terminé, il a passé sa main dans mes cheveux drus et m’a regardé gravement. Après un long silence, il m’a dit :
— Taho, tu es grand maintenant. Je t’ai appris comment t’occuper des chèvres. Dorénavant, tu devras venir seul sur la colline. Je n’arrive plus à vous nourrir correctement ta mère et toi. Je dois partir travailler pour que vous puissiez avoir à manger et de quoi vous vêtir.
J’avais la gorge serrée alors qu’il continuait :
— Il faut que je trouve un emploi pour pouvoir vous rapporter de la nourriture. Demain, je vais m’en aller participer à la construction des pyramides. Là-bas, ils ont besoin d’hommes. En échange de mon aide, ils me donneront de quoi vous nourrir, toi et ta mère. Mais je reviendrai, je ne vous abandonne pas. Pendant mon absence, ce sera toi l’homme de la famille et il faudra que tu veilles sur ta mère et sur nos chèvres. Est-ce que tu comprends ?
J’ai eu envie de pleurer mais je devais me montrer fort pour mon père. J’ai acquiescé sans un mot en retenant mes larmes, mais j’avais le cœur lourd. J’ai tourné la tête en direction de la vallée pour cacher mon émotion. Je sentais bien que lui aussi était ému.
Le soir, en rentrant, j’ai laissé mon père ramener les chèvres dans leur enclos et je suis allé trouver Zora. C’est mon amie. Elle a mon âge et nous nous confions tous nos secrets. Nous nous sommes promis de rester ensemble toute notre vie. Elle tient une grande place dans mon cœur et je crois que moi aussi, je suis important pour elle.
***
Depuis ce jour, mon père est parti à son nouveau travail. C’est moi qui m’occupe de nos chèvres. De temps en temps Zora m’accompagne et je suis heureux de passer ces moments avec elle. Lorsque mon père revient à la maison, il repart après quelques jours. À chaque fois, il semble fatigué et des cernes sont marqués sous ses yeux. Ses joues se sont creusées et il semble triste.
Je me suis habitué à vivre sans lui. Ma mère est douce et aimante avec moi et j’ai beaucoup de chance de l’avoir. Le soir, elle me raconte des histoires et me chante des chansons. Quand elle me serre dans ses bras, je sens bien qu’elle retient ses larmes pour ne pas montrer son chagrin. Alors moi je fais comme elle, mais j’aimerais bien pleurer de temps en temps. Je le fais en silence dans mon lit, alors qu’elle me croit endormi. Cela me fait du bien et lorsque je serai grand, je ne me gênerai pas pour pleurer. Je montrerai mes émotions aux gens que j’aime et on pourra tout se dire.
Cela fait longtemps que mon père n’est plus rentré et lorsque je demande à ma mère quand il reviendra, ses yeux deviennent humides et elle me répond qu’il sera bientôt de retour, qu’il ne nous oublie pas mais qu’il doit beaucoup travailler pour nourrir sa famille. Mais je sens bien qu’elle s’inquiète.
Sur la colline, je regarde le soleil descendre derrière l’horizon. Je rassemble mes cinq biquettes en sifflant. Depuis le temps, elles comprennent et savent qu’il est temps de rentrer. Elles s’engagent sur le chemin poussiéreux. Mes sandales deviennent trop petites et écorchent mes pieds. Peut-être que lorsque mon père rentrera, il m’en apportera des nouvelles. De même que mon vêtement est élimé. Ma mère le reprise souvent le soir. Elle passe ses journées dans notre jardin où elle fait pousser des lentilles, laitues, poireaux, courgettes et autres délicieux légumes. Elle doit faire de nombreux passages au bassin afin de les arroser.
En arrivant au village, j’emmène nos chèvres dans leur enclos. Puis je me rends chez mon amie Zora. Elle vient me saluer et nous passons un moment à discuter. Nous nous asseyons sur un tronc posé devant chez elle. Elle me montre la figurine que son père lui a taillée dans du bois. Elle est vraiment magnifique et représente une femme avec une longue robe et des cheveux attachés derrière la tête.
— C’est moi, dit-elle.
— Elle te ressemble. Elle est très belle.
— Si tu viens ce soir, nous pourrons jouer ensemble. Tu veux bien ?
J’accepte avec bonheur et repars le cœur léger. Je suis heureux en compagnie de Zora. Au bout de la petite rue, j’arrive chez moi. En entrant, je trouve ma mère en pleurs. Je m’approche d’elle en lui demandant :
— Pourquoi es-tu triste ?
— Je ne suis pas triste.
Je vois bien que c’est un mensonge. Elle me prend dans ses bras et me serre contre elle en disant :
— Vois-tu Taho, je m’inquiète pour ton père. Cela fait longtemps qu’il n’est pas rentré à la maison.
— Tu crois qu’il nous a oubliés ?
— Je suis certaine que non. Je pense qu’il a beaucoup de travail et qu’il ne peut pas revenir.
Elle m’éloigne d’elle et me regarde dans les yeux en disant gravement :
— Le jeune Adjib va partir travailler aux pyramides. Il est vaillant et désire ardemment se mettre au service de nos dirigeants. Nous allons l’accompagner pour retrouver ton père. C’est un long chemin et il faudra que tu sois fort.
— Qui s’occupera de nos chèvres ?
— Nos voisins veilleront sur elles pendant notre absence.
***
Le lendemain matin, nous sommes prêts pour le départ. Ma mère a préparé des provisions et de l’eau pour le voyage. Elle a réparé mes sandales afin que mes pieds ne souffrent plus. Hier soir, je suis allé chez Zora avec mes jouets. Nous nous sommes amusés, puis je lui ai fait mes adieux. Je lui ai dit que je ne savais pas si je pourrais encore jouer avec elle car je ne suis plus le petit garçon que j’étais. Dorénavant, nous devrons faire comme les grands, discuter ensemble et non plus nous amuser avec nos jouets. Elle a paru triste mais je pense qu’elle a compris. J’avais le cœur gros en m’éloignant mais je me suis rassuré en me disant que mon voyage ne durera que quelques jours. Ensuite je reviendrai et je pourrai reprendre le cours habituel de ma vie.
Il est encore tôt mais le soleil est déjà chaud. Nous nous sommes mis en route. Je transpire et mon pagne colle à ma peau. Ma mère a revêtu une longue robe blanche qui fait ressortir son teint basané. En compagnie d’Adjib, nous marchons en direction des pyramides. Sa forte carrure lui sera certainement utile pour travailler au chantier. Il nous explique que son nom signifie « cœur vaillant » et qu’il en est très fier. C’est un jeune homme souriant et d’agréable compagnie. Mais il règne une ambiance tendue entre nous trois, chacun étant préoccupé par ses problèmes. J’essaie de détendre l’atmosphère en me forçant à être gai, mais je n’y arrive pas. Alors je me tais. J’essaie d’avoir des pensées positives pour combler l’angoisse que me procure cette marche vers l’inconnu. C’est la première fois que je m’éloigne de mon environnement et j’ignore comment est le reste du monde, et surtout ce que je vais trouver en arrivant sur le site des pyramides.
Après avoir fait une halte à l’ombre des arbres, nous repartons, rassasiés par une galette d’orge confect

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