Doubles visages, tome 1 - À l ombre de Londres
119 pages
Français

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Description

Londres, fin du XIXe siècle.
Evelyn Winslow mène une double vie. Le jour, elle est la fille d’un riche marchand de bateaux faisant commerce avec les Amériques et elle effectue son entrée comme débutante dans la haute société. La nuit, elle se cache derrière des vêtements masculins et fait partie d’un groupe de rebelles qui, à l’instar de Robin des bois, vole les riches pour redonner aux pauvres.
Dans une époque où les femmes ne sont bonnes qu’à marier, où la pauvreté atteint des seuils épouvantables et où la révolution industrielle transforme le quotidien des nobles comme celui des moins nantis, Evelyn doit constamment lutter pour garder le contrôle de sa vie tout en protégeant ses valeurs et ses secrets.
L’univers de la jeune femme bascule le jour où ses parents signent une alliance commerciale avec les Birckham, l’une des familles les plus riches et influentes de Londres à laquelle s’oppose férocement les rebelles.
En parallèle, Evelyn tisse des liens plus étroits avec l’un de ses compagnons de missions, alors qu’un prétendant de la saison se démarque des autres et capte aussi son intérêt. Et si les gens qu’elle croit connaître revêtaient en fait un double visage?
Une romance historique au parfum féministe, parfaite pour les amateurs de la série Netflix The Bridgerton, de Downtown Abbey et des romans de Johanna Lindsey.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 novembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898181177
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Doubles visages
Doubles visages
À l’ombre de Londres
Naomi Chauret
Copyright © 2022 Naomi Chauret
Copyright © 2022 Éditions Monarque Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Gabriel Thériault
Révision linguistique : Marie-Thérèse Dumont
Conception et illustrations de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN papier : 978-2-89818-115-3
ISBN PDF numérique : 978-2-89818-116-0
ISBN ePub : 978-2-89818-117-7
Première impression : 2022
Dépôt légal : 2022
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada

Éditions Monarque Inc.
1471, boul. Lionel-Boulet, suite 29
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com


Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Titre : Doubles visages / Naomi Chauret.
Noms : Chauret, Naomi, auteur. | Chauret, Naomi. À l'ombre de Londres.
Description : Sommaire : tome 1. À l'ombre de Londres.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220023417 | Canadiana (livre numérique) 20220023425 | ISBN 9782898181153 (vol. 1) | ISBN 9782898181160 (vol. 1 : PDF) | ISBN 9782898181177 (vol. 1 : EPUB) Classification : LCC PS8605.H3956 D68 2022 | CDD C843/.6—dc23
Chapitre 1
Evelyn Winslow
U n bijou de la taille d’un œuf. Ce ne devrait pas être difficile à trouver, n’est-ce pas ? Pourtant, il y a déjà bien trop longtemps que j’arpente les couloirs de la maison du marquis de Covenheart. Discrète comme une ombre, j’explore une nouvelle pièce. J’ouvre les tiroirs, les armoires, les coffres : toujours rien. Frustrée, je sors dans le corridor. Encore une fois, je passe devant la chambre où le marquis et sa femme sont profondément endormis. Il me semble que je n’ai plus le choix ; il ne me reste qu’ici à chercher. Heureusement, s’il y a bien quelque chose que je sais faire, c’est demeurer silencieuse.
Bien que cette mission ne soit pas ma première, c’est en retenant mon souffle que je pénètre dans la chambre. Les sens à l’affût, je guette le grincement des planches de bois sur le sol, les respirations du couple assoupi. J’arrive enfin devant la coiffeuse. De chaque côté du miroir attendent des boîtes à bijoux. Si ce que je cherche ne s’y trouve pas, je devrai mettre fin à cette mission et revenir les mains vides, ce qui ne m’est encore jamais arrivé. Par orgueil, je refuse d’échouer.
Je fouille avec espoir les boîtes tandis que les bijoux tintent les uns contre les autres. Le marquis et sa femme demeurent immobiles, plongés dans un sommeil profond. La noirceur de la pièce ralentit mes recherches, malgré la lune qui brille à travers les fenêtres. Ma main se dirige vers les tiroirs lorsque, soudain, un scintillement dans le miroir capte mon attention. Je me retourne et que vois-je ? L’énorme saphir pendant au bout d’un collier d’or blanc, lui-même surmonté de petits saphirs gracieusement taillés. Le bijou est posé sur un buste de velours, au sommet de la commode. Quelques instants plus tard, il est dans la poche de mon manteau alors que je descends l’escalier sur la pointe des pieds jusqu’au rez-de-chaussée.
Le poids du butin au fond de ma poche est un constant rappel de sa valeur. À elle seule, cette immense pierre bleue pourrait acheter la maison dans laquelle je me trouve !
J’atteins presque l’entrée de la demeure lorsqu’une bonne surgit au bout d’un couloir. Mon cœur fait un bond. Par chance, elle ne m’a pas encore aperçue ! Vite, je me réfugie derrière une horloge de parquet. La dame s’éloigne en sifflotant, la lueur de sa bougie laissant à nouveau place à la noirceur de la nuit. Je patiente encore quelques secondes par précaution avant de sortir de ma cachette. Je traverse alors l’entrée et me dirige vers la fenêtre du salon, que j’ouvre lentement, prudemment, le cœur battant. Je sors de la maison ni vue ni connue ! J’ai maintenant rendez–vous à quelques rues d’ici, au détour d’une ruelle, passé un immeuble abandonné. Mes pieds s’arrêtent devant la porte en bois. Je cogne trois fois et attends. Un homme m’ouvre. Tout comme mon visage, le sien est caché par le capuchon de son manteau et par un foulard noir relevé jusqu’au nez.
— Luciole, dit-il d’une voix éraillée, seul indice de son âge avancé.
— Mouche.
Luciole est mon nom de code. Il m’a été attribué sans raison particulière. Les gens ne se soucient pas vraiment des symboles, ici. S’octroyer des surnoms est davantage guidé par leur aspect utile. Grâce à eux, personne ne sait qui je suis : mon prénom, ma classe sociale, ma famille, mes activités quotidiennes, mon physique ; ils ne savent rien de tout cela. Qui plus est, comme notre bouche et notre nez sont cachés par des foulards, seuls mes yeux et ma voix peuvent me trahir, mais j’ai appris avec le temps que Londres est une ville bien trop grande pour reconnaître qui que ce soit seulement avec la voix ou l’image évanescente d’iris noyés dans la noirceur de la nuit. Je ne connais la véritable identité d’aucune personne de notre groupe, même après deux années en son sein. Il nous est de toute façon interdit de chercher à découvrir l’identité d’un membre.
— Entre, m’invite Mouche.
Je passe le pas de la porte et pénètre dans une pièce éclairée par une seule bougie. Il s’agit de notre quartier général. L’endroit est aussi sombre que possible pour dissimuler les membres qui se trouvent à l’intérieur, mais surtout pour ne pas attirer l’attention de l’extérieur.
— Tu l’as ? me questionne mon associé.
Au lieu de répondre, je retire simplement le bijou de ma poche et le pose sur la table de bois placée au centre de la pièce. Si je pouvais voir la bouche de mon comparse, dissimulée sous son foulard noué, elle serait grande ouverte.
— Une très grosse pierre, dis-je, verbalisant ce qu’il doit penser.
Mouche prend le bijou entre ses mains gantées et l’examine de plus près, à la lueur de la chandelle. Après un long moment, il se racle la gorge.
— Bon boulot.
Voilà le signal : je dois partir. Je hoche la tête et tourne les talons. En passant la porte à nouveau, je sais que d’ici quelques jours, je recevrai une lettre avec les directives de ma prochaine mission.
Une fine pluie tombe du ciel et brouille les rues désertées de Londres. C’est trempée de la tête aux pieds que j’arrive devant chez moi : la maison de ville des Winslow, dans Bedford Square. Maison de ville, car en fait, cette grande construction victorienne n’est que notre demeure secondaire. Un manoir de campagne en banlieue de Londres fait office de résidence principale. Nous ne venons au centre-ville que lorsque mon père a des affaires à régler avec la Winslow Trade Company, l’entreprise de bateaux marchands qui appartient à notre famille depuis plusieurs décennies. Cette année, cependant, nous sommes venus pour une raison toute particulière : la saison mondaine.
Par précaution, je m’assure une dernière fois de ne pas avoir été suivie. Tout en abaissant mon capuchon et mon foulard, je traverse la pelouse, longeant le côté de la maison pour entrer par la porte des domestiques qui mène au sous-sol. Mes gestes sont efficaces comme une mécanique bien rodée, bien huilée. Après avoir retiré mes bottes et les avoir cachées, je saisis un torchon de cuisine oublié sur un comptoir pour rapidement essuyer et tordre mes cheveux et mes vêtements qui rendent alors leur trop-plein d’eau. Ensuite, je gravis silencieusement l’escalier jusqu’au rez-de-chaussée. Je traverse le couloir qui donne sur la salle à manger, bifurque à gauche vers le salon, parcours le hall d’entrée puis monte au premier étage.
Ce n’est qu’une fois dans ma chambre que je prends une profonde inspiration, chassant ainsi la nervosité qui m’habite chaque fois que je rentre chez moi après l’une de mes sorties nocturnes. Le collier de saphirs toujours en tête, je me dis, comme je le fais après chaque nuit où j’enfreins la loi, que l’argent acquis grâce à sa vente ira aux nombreux pauvres de la ville, comme c’est toujours le cas. En volant les riches, je contribue à quelque chose de plus grand : une cause secrète, mais noble et juste.
Je me rappelle ma première mission. J’avais 17 ans, à l’époque, et j’étais chargée de dérober le contrat d’achat d’un minuscule bâtiment qui servait d’abri pour une pauvre famille de quatre enfants. Ce contrat les chassait des lieux au profit d’un commerce de cigares. En le volant, notre société secrète a pu déterminer le montant d’achat et le payer elle-même, de façon anonyme, afin que la famille puisse demeurer chez elle. J’ai réussi ma tâche sans encombre, toujours discrètement et avec l’avantage de me faufiler n’importe où grâce à ma petite taille. Toutefois, mon cœur tambourinait toujours dans ma poitrine lorsque je suis revenue devant chez moi. Heureusement, j’ai eu l’idée d’emprunter la porte de service pour le retour, sans quoi Artie, notre majordome, m’aurait prise sur le fait. Quand tous les autres domestiques dorment dans leurs quartiers, lui seul fait des rondes de nuit pour s’assurer que tout est en ordre. Aujourd’hui, je connais par cœur ses allées et venues et peux l’éviter facilement. Puis il y avait mes parents : je me faisais un sang d’encre à l’idée qu’ils se réveillent et découvrent mes activités criminelles. Maintenant, je sais que leur sommeil est si profond qu’une fois la tête sur l’oreiller, rien ne peut les déranger.
Je me dévêts de mon long manteau, de ma veste et de ma chemise, puis de mes pantalons de cuir. Une fois glissée dans ma nuisette, j’accroche les vêtements humides, le torchon

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