Emilyn Carlisle - 2.La boussole du Levant
131 pages
Français

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Emilyn Carlisle - 2.La boussole du Levant , livre ebook

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Description

2002. Sohan, archéologue de terrain passionné, fait une découverte étonnante. Emilyn est appelée en renfort pour participer aux fouilles sous-marines et leurs retrouvailles ravivent les liens tissés entre eux au fil des années.



1422. Mahé, grand amiral de l’Empereur de Chine, croise la route d’une jeune esclave aux origines mystérieuses. Le pendentif dont elle a hérité promet de lui ouvrir les routes maritimes d’un continent encore inexploré. Mais pour y parvenir, il faut affronter l’immense mer océane et ses tempêtes redoutables.



Presque six cents ans les séparent. Pourtant, quand les uns et les autres se retrouvent à suivre la voie tracée par une mystérieuse boussole venue du Levant, leurs destinées prennent une direction inattendue. Aucun ne se doute que cette quête pourrait les plonger dans une situation périlleuse, où le danger rattrapera chacun d'eux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 juin 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782384110421
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Auteure
Eva vit en région parisienne, entourée de sa famille. Cette auteure touche-à-tout (SF/fantasy, romance, jeunesse) aime jouer avec les mots comme avec les images, qu’elle manipule pour les animer avec poésie et douceur. Elle est notamment l’auteure de «  Ephémères  » , «  Love me, Lou  » , «  Is it love   ?   Matt & Ryan  » …


Eva de Kerlan
Emilyn Carlisle 2.La boussole du Levant




Inceptio Éditions
Direction éditoriale & commerciale : Guillaume Lemoust de Lafosse
Direction presse/médias : Ophélie Pourias
Couverture : Lysiah Maro
Diffusion : DOD&Cie
© Inceptio Éditions, 2022
ISBN 978-2-38411-042-1
Droits réservés
Inceptio
contact@inceptioeditions.fr
www.inceptioeditions.com



Prologue
1433, Océan Indien

Shanee

Le vent cingle mon visage. Il s’engouffre dans la toile des voiles et les tend avec force.
Sous sa pression, le navire bondit de vague en vague. Sa vitesse augmente d’instant en instant.
Pour autant, je crains que ce ne soit pas suffisant.
Je cesse de fixer l’horizon que nous essayons en vain d’atteindre. Celui derrière lequel la sécurité nous attend – du moins, je l’espère.
Mon regard glisse sur le pont long d’une cinquantaine de mètres, survole les quatre mâts qui s’en élèvent, évite les groupes d’hommes qui n’attendent qu’un mot pour passer à l’action.
Il se rive enfin à cette forme dansant sur les flots. Une forme qui est apparue il y a quelques heures à peine à l’horizon arrière et qui, inexorablement, s’est rapprochée. Une forme tout ce qu’il y a de plus habituelle, et qui, pourtant, désormais nous menace. Une forme, comme j’en ai tant et tant vu au fil de mes années sur ce pont.
Cette forme, c’est celle d’un navire portugais. Les cris qui s’en échappent, leur route s’imprimant dans la nôtre, leur approche progressive et insistante, m’incitent à voir en eux des sabordeurs des mers – un danger conséquent pour trois navires isolés comme les nôtres, fussent-ils ceux de Mahé Zheng Hé, premier conseiller de l’Empereur de Chine.
Je l’observe un moment encore, cherchant à déterminer sa vitesse et le temps qu’il nous reste pour essayer de le distancer.
Puis je pivote vers l’équipage.
— Forcez l’allure, ordonné-je, et préparez les arcs.
Le temps d’un bref regret concernant ces canons que nous n’avons pas à notre bord, l’équipage exécute mes ordres.
Des braseros sont amenés sur le pont, les flèches placées à leur côté, les archers équipés.
— Shanee ?
La voix grave, mais puissante, m’amène à me tourner vers la coursive inférieure.
De l’entrepont principal, Mahé vient de quitter ses quartiers et traverse le navire.
Ses hommes s’inclinent sur son passage avec déférence. Les années n’ont fait que renforcer l’estime qu’ils portent à leur capitaine.
Mahé me rejoint de sa démarche vive et décidée, et grimpe l’escalier pour se poster à mes côtés.
— Ils se sont rapprochés, constate-t-il.
J’acquiesce.
— Nous ne leur échapperons pas. Vois comme leur ligne de flottaison est haute.
— Je le sais.
Ils naviguent à vide et nous, nous avons nos cales pleines du fruit de notre si longue exploration.
— Les hommes devront défendre leurs vies, noté-je.
— Ils y sont préparés.
Je hoche la tête. Un bref instant me traverse la pensée fugitive que trois ans de navigation loin de l’Empire du Milieu ne peuvent s’achever ainsi – en pleine mer, pratiquement à portée de main de nos côtes.
Puis un cri retentit et je relève le menton.
Profitant d’une lame plus forte que les autres, l’embarcation portugaise a encore gagné du terrain, réduisant la distance entre nous à un simple grain de poussière. Au loin, une seconde vient d’apparaître… Deux navires sabordeurs, contre trois jonques orientales bien trop chargées pour leur échapper.
Les regards de l’équipage convergent vers Mahé, puis vers moi, un tout petit instant.
Puis l’on sort les sabres, et on arme les arcs.
Les premières salves, ordonnées par Mahé, ne portent nulle part. Et les quelques flèches enflammées qui se fichent dans la coque de la caravelle n’entament pas sa progression.
Les Portugais s’approchent encore… leurs cris de haine nous parviennent plus distinctement, l’éclat de leurs armes également.
Je tire ma propre lame lorsque Mahé dégaine la sienne. Une sourde détermination m’envahit.
Hors de question de les laisser nous atteindre.
Hors de question de les laisser aborder.
Hors de question de les laisser s’emparer de nos trésors.
Ils ne pilleront pas nos cales. Ils ne prendront pas nos vies. Ils ne couleront pas notre navire.
Aussi, lorsque dans un bruit mat leurs grappins entament le bois de nos lisses et que les navires d’un coup se retrouvent mortellement reliés, je pousse un cri strident.
Mahé, à mes côtés, lance son cri de guerre, imité par l’équipage.
Levant haut le bras, ma lame me précédant, je m’élance.


Chapitre 1
2002, Paris, France

Je relève la tête. Il me semble avoir entendu du bruit. J’écoute attentivement, mais rien.
La salle, tout comme le couloir adjacent qui y mène depuis le hall d’accueil, est vide. J’ai dû rêver.
Mon regard s’attarde sur les hautes et profondes bibliothèques vitrées et les étagères qui m’environnent.
Dire que j’ai dû patienter trois longs mois pour obtenir l’accès à cette salle !
Être étudiante en second cycle d’histoire dans la ­succursale française d’une prestigieuse université de renommée mondiale n’était pas suffisant pour réussir à obtenir un créneau de consultation rapide.
Je dois à ma persévérance et surtout à une lettre de motivation renforcée d’une recommandation de mes superviseurs d’études de me trouver actuellement ici. Sans quoi j’aurais dû attendre une longue année au minimum pour y avoir accès…
Je dois m’estimer chanceuse, je le sais. D’une part d’être en ces murs, et d’autre part, d’avoir pu intégrer l’université et y faire mes classes. La sélection est impitoyable et les places peu nombreuses. J’ai eu la chance d’avoir le soutien d’un certain nombre de doctorants et de titulaires, dont j’ai gagné le respect lors de mon premier stage dans leurs locaux.
Depuis lors, chaque jour passé à étudier est un challenge que je remporte, ne laissant place à aucune faiblesse ni aucune hésitation. Je suis bien décidée à réussir et à obtenir mon doctorat là et nulle part ailleurs. Et même si, chaque fin d’année, l’angoisse d’être recalée ou refusée pour la rentrée suivante me tenaille, pour le moment le bureau directeur a jugé mes résultats et ma progression suffisamment satisfaisants pour renouveler ma carte d’étudiante et me permettre de persévérer.
Je me détourne du mobilier pour revenir au centre de toutes mes attentions. Une longue planche horizontale montée en tiroir, que j’ai tirée de son étagère de classement pour en étudier ce qu’elle contient : un planisphère d’époque, aux encres encore éclatantes et aux détails riches et passionnants.
J’avance mon doigt ganté de latex pour suivre les courbes et les lignes inscrites sur le parchemin. Interdiction d’y toucher, bien évidemment ! Je ne fais que survoler les tracés, avant de prendre des notes sur le calepin que j’ai apporté.
Pour une carte datée du début du XVIe siècle, je la trouve plutôt réaliste.
Entre le détail des côtes européennes et celui des rivages africains, ou encore l’ébauche des premières terres découvertes en Amérique, on n’est pas si loin que cela des planisphères modernes… si l’on excepte la partie droite de la mappemonde, où l’Asie figure sous des contours plus qu’imprécis.
Pour autant, ça n’est pas vraiment cela qui m’intéresse le plus, ni qui a motivé ma demande de consultation.
Si j’ai attendu trois mois pour approcher ce trésor de l’Histoire, c’est pour pouvoir scruter au travers de ma loupe ces petites représentations perdues au sud du tropique du Capricorne et que je suppose être des îles.
L’affaire n’est pas tranchée dans le monde des historiens. Pour certains, ce ne sont que des enjolivements du copiste, compte tenu de la position figurée du tropique du Capricorne.
Pour d’autres, dont je fais partie, c’est la preuve par excellence que les îles Éparses et l’archipel des Mascareignes étaient connus et explorés bien avant que l’on en parle dans les récits de marins, ou que la fameuse route des Indes ne voie le jour.
C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à venir ici : la route des Indes…
Je reprends mes notes, en retire le schéma des routes maritimes des grands explorateurs de l’époque : de Paiva, Dias et de Covilha côtoient Vasco de Gama, Henri le Voyageur et Almeida.
Leurs routes maritimes se juxtaposent et se recoupent, toutes époques confondues, et je m’en saisis pour les superposer au planisphère de Cantino.
Cependant la comparaison s’arrête là. Le planisphère du XVIe siècle est bien trop imprécis pour être exploitable à ce niveau-là. À moins d’occulter la présence du tropique du Capricorne, auquel cas…
Avec un soupir, je remise la planche et la carte dans le tiroir protégé, et je rejoins la table centrale pour y étaler mes notes et les copies des cartes que j’ai réalisées ces dernières semaines.
La salle m’a été réservée pour l’après-midi entière, j’ai tout le temps dont je peux avoir besoin pour avancer dans ma recherche.
Je fouille mon dossier, afin de retrouver le listing des cartes que j’ai prévu de scruter ici. J’écarte l’autorisation d’entrée que l’on m’a délivrée à mon arrivée pour compulser le reste des feuilles volantes que j’ai amenées avec moi.
Même si j’avoue que voir écrit en toutes lettres : « Emilyn Carlisle, chercheuse en histoire et archéologie », gonfle quelque peu mon orgueil d’étudiante, ce n’est pas de cela que j’ai besoin dans l’immédiat. Et puis j’aurai tout le temps de contempler cette autorisation une fois sortie d’ici…

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