Entre Fécamp et Étretat
68 pages
Français

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Entre Fécamp et Étretat , livre ebook

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Description

Une jeune femme désespérée est prête à se suicider, lorsque surgit un bel inconnu qui la recueille à son domicile.

Va alors débuter une cohabitation émaillée de surprises...

Qu’adviendra-t-il d’eux ? L’amour sera-t-il le plus fort ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mai 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414350384
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-35039-1

© Edilivre, 2019
Entre Fécamp et Etretat
 
 
De gros nuages noirs tournoient dans le ciel, sournois et indécis.
Coule la Seine.
Recroquevillée sur l’herbe humide de la berge, je fixe cette eau qui se dirige inexorablement vers le grand large, rien ne viendra entraver son cheminement.
Elle est libre.
J’ai besoin de cette liberté.
Comme il sera bon de la rejoindre dans son lit pour partager une sérénité absolue et éternelle.
Ma tête est de plus en plus lourde, complètement déconnectée, mes pieds glissent et dessinent deux traces distinctes sur le talus, jusqu’au dernier refuge, qui sera le mien, car, j’en ai décidé ainsi.
Le vrombissement d’une moto me fait sortir de ma léthargie dans laquelle je me sentais si bien, car enfin déterminée à passer à l’acte.
– Pas de problème mademoiselle ?
– Non, merci, tout va bien
Raté ! Ce sera pour une autre fois, mais en aurai-je encore le courage ?
« Tout va bien » c’est comme si quelqu’un avait répondu à ma place, d’ailleurs je n’ai pas reconnu ma voix, c’est moi qui ai dit ça ?
Tout va bien, quelle ineptie, non rien ne va.
Il béquille sa moto et vient à ma rencontre, son casque à la main. Un homme jeune, d’une beauté renversante.
– Vous êtes certaine que tout va bien ?
– Oui j’en suis certaine.
– Je n’en suis pas si sûr que ça… vous aviez tout à l’heure une drôle d’attitude.
– Écoutez, je vous ai dit que tout allait bien alors, fichez moi la paix, vous êtes flic ou quoi ?
– De rien
– Oui, bon, merci et excusez moi. Ça vous va comme çà ?
Vous me paraissez très sympathique, mais je me présente quand même :
– Samuel, 36 ans, divorcé, sans enfants, diplômé des beaux arts, artiste peintre.
– Artiste ? Rien que ça ! à mon sens vous avez oubliez : avec un ego surdimensionné.
Il éclate d’un rire à tomber par terre.
– Vous vous présentez toujours aussi rapidement ?
– Ma foi non, je me surprends moi-même, regardez-vous, je suis certain que vous avez besoin d’aide. Je n’ai pas raison ?
– Vous ne lâchez jamais l’affaire à ce que je vois.
– Alors, j’attends.
– Quoi ?
– Qu’à votre tour, vous vous présentiez, cela me paraît être la moindre des politesses.
– Vous avez vraiment du temps à perdre.
– Trop aimable. Alors ?
– Qu’est-ce que je peux vous dire ? Tenez-vous bien, ça va peut-être me débarrasser de vous.
– Je m’appelle France, j’ai 29 ans, mon appartement vient d’être saisi, je n’ai plus un sou, je suis assignée en justice pour avoir blessé grièvement mon ex et j’ai perdu mon emploi d’expert comptable dans une banque.
Ha j’oubliais : dieu merci, sans enfant.
Ça suffit où il faut que j’en rajoute ? Vous voyez que tout va bien.
En me regardant comme si j’avais deux têtes et d’un air très sérieux :
– Je crois que vous faites sciemment dans le pathos.
– Hélas non…
– Bon dieu, mais c’est quoi cette merde ? Je peux vous venir en aide si vous le désirer sans obligation de retour.
– Merci, merci beaucoup.
– Dites-moi, tout à l’heure, vous alliez bien commettre l’irréparable ?
– Je vous en prie, restons en là, je n’ai pas envie de m’épancher d’avantage.
– France, je vous raccompagne en moto, venez, j’y tiens.
– Je n’ai nulle part où aller…
– Alors, venez chez moi, en tout bien tout honneur naturellement, j’ai une vieille maison, mais très grande, à Seine port, n’y voyez aucune embrouille France.
Vous pourrez y rester autant de temps qu’il le faudra, je vis en reclus dans mon atelier vous pourrez donc y être tout à fait à l’aise sans subir mon omniprésence.
– Je vous remercie encore
– Maintenant arrêtez avec vos mercis… c’est tout l’un ou tout l’autre avec vous !!
Cela fait longtemps que je n’avais pas souri.
Il ôte la béquille, me tend un casque qu’il sort du coffre de sa grosse moto.
Il me regarde l’enfourcher maladroitement, ce qui le fait rire
– Je ne suis jamais montée sur une moto !
– Ça se voit !
– Ha bon ! En tout cas, vous n’êtes pas très délicat, vous vous moquez de moi…
– Vous êtes susceptible France.
Lui, il grimpe sur son engin avec une aisance innée.
Cinq minutes plus tard, après avoir emprunté un petit chemin de terre, nous arrivons devant un grand portail à la peinture écaillée, en biais, d’un pied il pousse la porte qui visiblement n’est jamais verrouillée, la maison un peu en retrait a un charme indéfinissable, le charme d’antan, d’énormes touffes d’hortensias mal taillées encadrent le perron d’entrée en vieilles pierres, tout inspire la quiétude.
Qu’est-ce qu’il t’arrive ma belle ? Reviens à la réalité, TA triste réalité !!
Il ouvre la porte non verrouillée et galamment me fait entrer la première.
De la pierre, des poutres, une grande cheminée, des fauteuils fatigués, en-veux-tu-en-voilà, plein de coussins et une enfilade de pièces avec une multitude impressionnante de tableaux très éclectiques accrochés aux murs, certains encadrés, d’autres non.
Je me demande si c’est lui qui les a peints, certainement, hé bien s’ils sont de lui, c’est effectivement un artiste.
Qu’est que je fais là ? Je rêve !! et le réveil va être difficile.
Une odeur de feu de bois embaume la maison. Je vois bien qu’il manque la présence d’une femme dans cette maison, pourtant c’est charmant.
– Bienvenue France, comme je vous l’ai dit, vous voyez qu’il y a de la place. En attendant que vous régliez vos affaires, nous aurons un périmètre défini afin que chacun préserve son intimité. Ça vous va comme ça ?
– Ho oui, merci
– Encore ? stop ! plus de merci. A la fin de votre séjour ça sera bien suffisant.
Voici votre chambre, votre salle de bains, hélas, nous devrons partager la cuisine. Vous savez cuisiner ?
– Oui et en plus j’aime ça.
– Parfait, je vous fais un deal, j’achète « la bouffe », j’adore faire les courses, et vous, vous préparez tous les repas. Il faut bien s’organiser, non ?
– Ça m’va, mais je vous ai dit que j’étais fauchée. Je suis confuse !
– Non, ne le soyez pas, vous me dédommagerez en faisant du ménage, du jardinage, vous serez en quelque sorte mon intendante. J’ai également plusieurs fois par an des expositions à préparer, votre aide me sera précieuse. Il y a la compta également et beaucoup de personnes du monde des arts à contacter.
En fait, il me propose d’être son employé, mais il ne lésine pas sur les tâches. C’est pas étonnant que sa femme se soit tirée. Cependant pour moi cette situation est inespérée. Ce soir dans la chambre je vais remettre de l’ordre dans mes idées. La Seine : solution expéditive ; la Vie : une grosse pelote de laine à démêler.
Je dois retourner à mon ancien appartement prendre toutes mes affaires.
Comment m’y rendre ? Ho, ce n’est pas loin, je ferai du stop. Quelques grands sacs poubelles feront l’affaire.
Je dois absolument récupérer mon ordinateur pour procéder à toutes les démarches qui m’incombent et surtout retrouver du travail en urgence.
Au regard de tout le travail que cet inconnu m’a attribué, mon temps libre va être compté, je pourrai faire certaines choses la nuit en ligne, enfin je verrai.
Victor et moi, nous nous étions connus à l’âge de 18 ans en première année de fac, ça avait été un coup de foudre immédiat, une passion déraisonnée s’en était suivie, nous ne nous quittions pas et les années avaient passé dans un bonheur absolu. Nous avions tous deux de bons revenus qui nous avaient permis d’acquérir un confortable appartement et de vivre ensemble.
Nous n’avions jamais éprouvé le besoin de nous marier, nous n’y pensions même pas. Ça faisait deux ans que nous essayions en vain d’avoir un enfant, nous envisagions de consulter juste avant que tout parte en vrille.
Victor était intelligent, il avait le sens de l’humour et surtout il me vénérait. J’avais passé huit années à me sentir protégée, aimée, persuadée que rien ne pouvait m’arriver.
Il me gâtait énormément et m’offrait très régulièrement des fleurs.
Nos ébats étaient toujours aussi passionnés et intenses.
Hélas, petit à petit son attitude changea. Lui, si gai était devenu taciturne, à maintes reprises je lui avais demandé s’il avait des soucis, sa réponse était toujours la même :
– Non ma chérie, je suis juste fatigué
...

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