...Et merci d avoir été mon amant...
206 pages
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Description

Catherine Collard, l’héroïne de cette fable, est une femme dont la jeunesse s’est déroulée dans un univers carcéral forgé par un père et des frères qui voulaient préserver la « petite » des traitrises de la vie. À 22 ans, elle trouve l’homme de ses rêves et l’épouse car il semblait être à l’opposé de ses « tortionnaires » familiaux. Après dix ans d’un bonheur sans faille, elle prend conscience d’une autre forme d’incarcération faite d’amour et d’une liberté limitée par une seule règle : ne pas se tromper. Tout lui était permis, sauf la trahison morale et physique de se donner à un autre. Belle, intelligente, cultivée et naviguant dans un milieu d’hommes d’affaires, au terme de ces dix ans, elle cède à la séduction de l’un d’entre eux car elle pense qu’elle va passer de dominée à dominante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 mai 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414353446
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-35345-3

© Edilivre, 2019
Dédicace


… … à Paul… qui ne fut jamais un Patrick
Prologue
… … Une fois… deux fois… trois fois… dix fois… on avait raccroché.
Catherine savait qui appelait, il était 15 heures, c’était son heure.
François avait pris l’habitude de ce rendez-vous et, pendant les quelques minutes qui duraient parfois une heure et plus, il offrait à Catherine un bouquet d’amour-jouvence, amour-passion, amour-imagination parfumé à l’essence du fruit défendu.
Mais aujourd’hui, elle n’avait pas envie de bouger. Elle s’était couchée, les couvertures tirées jusqu’aux oreilles, et ne pouvait pas s’empêcher de penser à Mado. Mado qui ? Mado quoi ?
Au fait, c’est vrai, elle l’avait toujours baptisé « M… Moon » sans jamais imaginer qu’elle pouvait tout aussi bien s’appeler Madame X ou Madame Y et, d’ailleurs, c’était mieux.
Mado c’est mystique, et Mado est mystique. Chez elle, ça sent l’encens, l’image pieuse et la relique, et elle n’ouvre jamais les persiennes.
Ces senteurs et cette demi-obscurité renforce ce caractère insolite.
D’épaisses lunettes noires en écaille cachent ses yeux et une espèce de voile rend sa silhouette indistincte. Seule sa voix est remarquable et Catherine adorait écouter Mado… la médium.
– Voyons mon petit, avait-elle dit ce matin , d’où vient tout ce noir que je vous vois broyer en ce moment ? Mélangez-moi vite ces cartes… Non, de la main gauche… Et pensez surtout à ce que vous faites… Allez, posez-en 13… Je vois un homme de cœur… Il approche… Il frappe à votre porte… Mais non il est là, et vous le connaissez… Oh la la mon petit, attention, laissez tomber. C’est pas bon pour vous… Vous attendez une rentrée d’argent ?… Non … Eh bien ça va être une surprise !…
Catherine appelait cela son « remonte-moral » à 50 Euro (60 depuis ce matin d’ailleurs) Elle disait ne pas y croire mais elle savait fort bien que si elle n’y avait vraiment pas cru, elle n’y aurait jamais été.
C’était son jardin secret, son vice caché, et elle le partageait avec Patricia. Elles s’étaient mutuellement entrainées dans cette aventure la première fois, alors, elles continuaient à ne jamais y aller l’une sans l’autre.
Mais aujourd’hui, elle venait de comprendre qu’elle avait franchi un cap. Elle savait qu’elle n’irait plus jamais chez Mado, qu’elle ne répondrait plus aux appels de François.
Son tiroir aux illusions était saturé.
Elle venait de le verrouiller et elle sut qu’elle ne serait plus jamais vraiment la même, sachant désormais qu’elle courait après un mouton à cinq pattes.
Chapitre I
J’étais angoissée comme chaque fois que j’avais rendez-vous avec un client …
J’avais été élevée dans l’esprit fonctionnaire et depuis des générations, un conditionnement pesait sur ma famille à un tel point qu’une alliance avec un non fonctionnaire était considéré comme une mésalliance.
On se méfiait de ces chefs d’entreprise qui traitaient … « Dieu sait quelle affaire … » entre 2 avions ou au cours d’un bon repas.
Ce genre de situation ne pouvait pas recevoir l’agrément de la majorité familiale car pour épouser une Bory, il fallait gagner un fixe mensuel, même médiocre, pourvu qu’il soit assuré quel que soit le climat social, et augmenté proportionnellement aux indices prévus par l’état.
Vouloir sortir de ces règles, c’était faire preuve de prétention qui, tôt ou tard, vous retombait dessus. Ainsi parlait Papa-Bory, Grand-Papa-Bory et la suite. Maman-Bory, c’était différent, elle ne faisait pas partie du Clan. Ses idées étaient rarement celles de son mari, mais trop douce et trop soucieuse de l’harmonie, elle « … faisait comme si… ». Elle a d’ailleurs toujours « fait comme si » pour épargner tout le monde. Brave femme ! et ô combien soumise ! car dans cette famille il fallait aussi se soumettre. C’était la règle.
Tante Agathe était morte vierge, acariâtre pour avoir mal vécu, aigrie pour n’avoir pas su « s’oublier dans les délices de la chair » parce que son soupirant était représentant de commerce et … divorcé de surcroît.
La sagesse fut incarnée par Tante Noémie qui épousa à la sortie de l’Ecole Normale l’instituteur du village voisin. Ils vécurent dans LEUR école puisqu’ils se partageaient, à eux deux, les enfants de la maternelle au Certificat d’Etudes. Ils vécurent heureux, selon les normes, et eurent deux enfants. Le petit Pierrot, mon père, joua un peu à la « brebis galeuse », en acceptant, à 35 ans, un poste de professeur… en Afrique du Nord.
– Mais quel besoin a-t-il donc d’aller chez les « bougnoules » pensait Grand-père qui disait les connaitre mieux que personne parce que, en 1912, il s’était battu dans le Rif contre eux.
– Des poltrons, des bourricots, qui n’apprendront jamais rien. Alors pourquoi déplacer des professionnels de l’enseignement ?…
Belle mentalité, il faut en convenir, mais dans la famille on se défendait d’être raciste dans la mesure où chacun restait chez soi et à sa place, surtout.
Mon père sut néanmoins se faire excuser car, à chaque vacances, il remplissait son père d’orgueil. Il revenait au village, beau, bronzé, au volant d’une superbe voiture américaine avec une immatriculation jamais vue et impossible à déchiffrer.
L’annonce de son arrivée se propageait en moins de temps qu’il ne fallait pour vider nos bagages. Sur le pont, le pêcheur (toujours le même depuis des années) regardait passer cette voiture … croyant reconnaitre … se dépêchait d’enrouler son moulinet, pliait ses affaires et courait vers le village pour en savoir plus. Généralement, à moitié chemin, Claudine, la bouchère, était sur le pas de sa porte et l’interpellait :
– Dis-donc Laborde, tu sais, Pierrot …
– Ah ! C’est bien lui, j’étais certain de l’avoir reconnu ! Fichtre sa voiture ! … Encore plus grosse que celle de l’année dernière ! Je savais qu’il ne serait pas comme nous celui-là ! Au Certificat d’Etudes déjà il disait que l’Amérique, c’était le pays de l’avenir …
– Mais il n’habite pas l’Amérique tu sais. Son père m’a dit qu’il travaillait en Afrique.
– C’est pareil. D’ailleurs on se méfiait tous un peu de lui avec ses drôles d’idées. A Madame Lavaud, un jour, il lui avait demandé si elle n’avait pas du Coca-Cola … Et ses parents qu’est-ce qu’ils pensent de tout ça ?
– File sur la place, tu verras.
Mes grands-parents habitaient sur la place du village et, comme chaque fois, mon grand-père mesurait son importance du haut de son premier étage, en écoutant les commentaires et en dénombrant le monde qui se déplaçait à l’arrivée de son fils.
Aux premiers curieux qui passaient et jetaient un coup d’œil, mine de rien, il les interpelait et fièrement leur criait :
– C’est la voiture de mon fils. Oui, oui … il vient d’arriver … 3 000 kilomètres en 3 jours … avec « ça », ça n’y parait pas.
Et souvent il appelait Grand-mère au secours :
– Dis-donc Jeanne, viens voir, ça ne serait pas la femme du colonel qui nous salue ?
Et d’emblée, sans attendre la réponse, les pieds de grand père claquaient pour un salut militaire digne de ses anciennes activités, pendant que Grand-mère retirait son tablier et retouchait sa coiffure par de petits tapotements du bout des doigts.
Il faut reconnaitre que nous récoltions, avec mes frères, les meilleurs fruits de cette popularité
Au lendemain de notre arrivée, nous parcourions le village pour montrer « … Comme ils sont grand ces petits » et « Comme celui-là ressemble au Pépé … et elle à la Mémé … Mais oui, mais lui ressemble à Pierrot quand il était petit … Comme ils sont beaux… ».
Mais nous ne ressemblions jamais à notre mère. Nous étions dans le fief des Bory et pas question de les trahir. Surtout pas pour une fille du Nord que mon père avait épousée (sans réfléchir) au cours d’une mission militaire de Grand-père dans cette région.
Nous passions, tous les 3, pour des enfants très bien élevés. Nous savions dire « … Merci … Pardon et … S’il vous plaît … » et si mes frères aidaient quelques vieux à traverser ou à porter des paquets, je savais pour ma part saluer comme il le fallait, par une petite révérence, les 2 mains tirant chaque coté de ma robe, le pied droit en arrière et la tète légèrement inclinée.
Ce rituel auquel nous nous étions pliés, nous a servi à plusieurs reprises et personne ne nous soupçonnait, au grand jamais, d’appartenir à cette bande de garnements … et voire même de petits voyous … qui perpétraient des coups pendables dont le dernier en date avait même fait l’objet d’une déclaration officielle du garde-champêtre.
Dans sa tenue d’apparat il avait, au lendemain d’une de nos farces, fait rouler son tambour en place publique pour annoncer :
– Avisss à la population … Il y a parmi nous une bande de petits voyous … Nous devons être vigilants et sévir si nous ne voulons pas sombrer dans le grand banditisme … Notre village ne doit pas devenir Chicago (rien que ça)
Et mon Grand-père de commenter :
– Ah ! Elle est belle la nouvelle génération ! De mon temps, on n’aurait jamais vu une chose pareille ! Je vous parie qu’un de ces jours, on nous cambriolera et on nous assommera pour avoir nos économies … Jeanne, va fermer la fenêtre de la chambre, on ne sait jamais ! … Et vous, les petits, surveillez vos fréquentations. Arlette … vous savez au moins qui sont les copains des enfants ?
– Bien sûr répondit-elle en souriant.
Elle était chic Maman. Elle comprenait et excusait souvent. Elle devait aussi beaucoup s’amuser du coté grotesque de cette intervention, pour cette fameuse bande, … que nous formions à nous 3, et elle était sans doute la seule à réaliser qu’elle aussi avait été jeune.
Ce fameux jour d’ailleurs, elle devait se sentir un peu vengée de toutes les mesquineries de cett

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