Étoile de Brume
305 pages
Français

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Étoile de Brume , livre ebook

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Description


« C’est comme si on m’avait fait un don. Un don qui m’a été arraché, me laissant bancale dans un monde qui ne veut pas de moi. »


Elle s’appelle Brume, un prénom étrange que sa grand-mère lui a donné. Brume... comme la couleur de ses yeux et de toutes ces pensées dans lesquelles elle se perd.


Elle s’appelle Brume, cette jeune femme particulière, cette jeune femme malade. Elle avance sur le campus de Berkeley en rêvant d’être comme tout le monde. Il lui arrive parfois de le croire durant quelques heures. Jusqu’à ce que l’alarme de son téléphone se déclenche, lui rappelant son traitement à prendre.


Elle s’appelle Brume... Indécise et insoumise Brume... Elle partage son temps entre ses cours de philosophie, ses toiles inachevées, sa grand-mère et son cousin Finn, gardiens de ses secrets, et ses amis qui la comprennent sans vraiment la connaître.


Un jour, elle rencontre Jensen et avec lui l’espoir d’un bonheur qu’elle a longtemps cru lui être interdit. De ses faiblesses, il construira ses forces. De ses peurs, il tissera ses certitudes. De ses errances, il créera son refuge. De ses cris, il inventera ses silences.


Avec lui, elle n’aura plus jamais ni à se taire ni à se cacher.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375743232
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lily Haime
Étoile de Brume








Collection Infinity
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.

Collection Infinity © 2017, Tous droits réservés

Relecture © Marc Philipps
Correction © Emmanuelle LEFRAY
Couverture © Kryseis


ISBN : 9782375743232
Dédicace



À mon homme D.A. et à mon fils R.
À ceux qui restent.
À ceux qui comprennent.
À ceux qui acceptent.
À ceux qui savent aimer, malgré tout…
Avant-propos

Il y a un homme sur un toit. Il est en équilibre sur la corniche. Il regarde en bas et dit : « Je peux voler. Personne n’a encore réussi, mais je suis certain d’y arriver. Je vais voler. ». Est-il fou de le croire ? Ou est-ce nous qui le sommes de ne jamais avoir essayé ? Je serais bien en peine d’expliquer ce qu’est la démence, mais j’ai une certitude ; il y en a un peu dans chacun de nous.
Il y a une femme, assise sur un banc, près d’une plage. Elle parle comme si quelqu’un l’écoutait. Elle parle à son mari disparu, à son fils qui l’a quittée trop tôt, à un vieil ami qu’elle n’a pas vu depuis très longtemps. Elle dit : « Tu me manques. ». Elle dit : « Je voudrais tant que tu sois là. ». Les passants se moquent d’elle, ça lui est égal. Elle discute avec les morts pour se sentir moins seule. Est-ce si absurde que ça ? Relève-t-elle vraiment d’un suivi thérapeutique ?
Dans notre monde, la maladie psychiatrique reste un mystère. Nous estampillons « fou » trop et n’importe quoi. Nous fuyons ceux qui sont différents, de peur de ce qu’ils pourraient nous montrer et nous renvoyer. Je ne me poserai jamais en moralisatrice, mais j’avais envie, avec Étoile de Brume , d’apporter un certain regard. Je n’aurais pas la prétention de croire qu’il est juste ni qu’il changera les choses, mais s’il peut aider certains à s’intéresser à la bipolarité pour la première fois, alors je serai déjà heureuse. La maladie peut aussi toucher l’âme et l’esprit, aussi sûrement que le cancer détruit vos cellules saines.
J’ai dû choisir ma folie pour ce roman. J’ai regardé beaucoup de documentaires, lu énormément de livres, posé des questions en allant sur des forums ou simplement en prenant mon téléphone. Je voulais essayer de me rapprocher le plus de la vérité, tout en sachant que ce serait toujours impossible.
Si je parle de bipolarité, ce n’est pas un hasard. De tous les troubles que j’ai pu croiser durant mes recherches, il est, me semble-t-il, celui qui correspondait le plus à mon personnage. Et parce qu’un homme averti en vaut toujours deux, je tenais à vous en faire une description succincte avant que vous ne commenciez votre lecture.

La voici :

La bipolarité, aussi nommée trouble maniaco-dépressif ou psychose maniaco-dépressive selon les époques, est une maladie qui comporte deux phases.
La phase maniaque – la manie – est un épisode d’excitation très intense. Le malade est souvent hyperactif et excessivement euphorique. Il fait beaucoup de choses, beaucoup trop, il est de tous les projets et se trouve sur tous les fronts. Il ne peut plus s’arrêter et son comportement présente des troubles caractéristiques : il est volubile, perd toute inhibition et se lance dans des dépenses inconsidérées. Il croit pouvoir tout faire sans jamais échouer. L’excès le pousse à se mettre en danger.
La phase dépressive en est le miroir. Le malade est incroyablement triste, souvent aux prises avec des idées noires, et se laisse très facilement envahir par la mélancolie. Il est au ralenti, ne sort plus de son lit, n’arrive plus à faire quoi que ce soit, ni même à bouger parfois. Le risque principal de cette phase reste avant tout le suicide.
Il arrive, entre deux, que le malade retrouve un état relativement normal appelé « euthymie ».
En France, on estime que le trouble bipolaire sera diagnostiqué au bout d’une dizaine d’années et après une succession de quatre à cinq médecins, ce qui en fait une maladie sous-diagnostiquée. Alors qu’un traitement permet de stabiliser ceux qui en souffrent en les maintenant dans un état d’euthymie, leur évitant par là même les phases de manie et de dépression.

Étoile de Brume est avant tout une histoire. Peut-être aussi qu’elle sera un brin d’espoir pour ceux qui pensent ne pas – ou plus – y avoir droit. Le bonheur devrait être donné à tous ceux qui le méritent, à tous ceux qui se battent et à tous ceux qui s’acharnent à rester droits.
Puissiez-vous trouver sur votre chemin la plus belle raison d’exister.
Prologue

« Notre amour c’est notre maison, nos pieds peuvent la quitter, mais nos cœurs jamais. »
Oliver Wendell Holmes


Il m’a dit que toutes les histoires étaient aussi des histoires d’amour. Qu’elles faisaient mal et que, malgré tout, on s’y accrochait désespérément. Celle-ci n’est pas différente. Même si, à bien des égards, elle reste unique et exceptionnelle.
C’est l’histoire d’une fille qui s’est longtemps crue condamnée.
Mon histoire.
Vous savez, quand vous êtes au milieu d’une foule et que personne ne vous remarque. Je vivais avec cette sensation. Je la ressentais chaque jour, à chacun de mes pas, où que j’aille. Je m’étais perdue au milieu des autres. Parfois, je rêvais de m’effacer pour de bon. Parfois de me relever et de montrer que je pouvais conquérir ce monde qui ne comprenait rien à ce que j’étais. Ce monde qui m’avait poussée à disparaître. Qui pourrait le lui reprocher d’ailleurs ? Mieux valait l’indifférence ; elle était plus simple. Au départ, c’était douloureux, bien sûr. J’étais tout le temps en colère et triste. Puis, un jour, il y a eu un vide, là où avant il y avait eu la souffrance. Je m’y suis réfugiée. J’ai gardé le silence. J’ai rangé cette partie de moi pour ne plus qu’on la voie. J’aurais voulu être capable de lui échapper pour de bon, mais elle m’appartenait aussi sûrement que chacun de mes gènes.
Elle était l’essence même de mon être.
Son dysfonctionnement.
Après des années dans le Nebraska, coincée dans une petite ville du nom de Geneva où tout le monde se connaît et scrute le moindre de vos gestes, c’était facile de se fondre parmi les milliers d’étudiants de l’université de Berkeley. J’aurais pu être n’importe qui, il était impossible de me distinguer. J’avais remisé mes vêtements vintage et complètement décalés pour arborer fièrement des jeans bleus ou noirs, des chemisiers ou des t-shirts achetés dans ces magasins où vont des centaines de personnes pour avoir les mêmes. Je n’étais qu’une silhouette au milieu d’autres silhouettes. Une étudiante perdue dans les rangées d’un amphithéâtre. Une fille qui marchait sur le campus, d’un cours à un autre. Une petite blonde qui avançait ; souvent trop vite.
La suite a été un hasard. Mais les plus grandes révolutions ne le sont-elles pas, au départ ? Les plus incroyables découvertes et les plus magnifiques chefs-d’œuvre n’ont-ils pas été, à leur naissance, qu’une série de coïncidences et d’erreurs ? Sans elles, j’aurais continué à n’être personne. Sans elles, je ne me serais pas retrouvée là, un jour, alors que ses yeux se posaient sur moi pour la première fois.
Il m’a vue. Et rien que ça, c’était un miracle. De ceux qui font les plus extraordinaires événements. Les plus mémorables. J’ai eu l’impression d’être propulsée sur une scène, tous les projecteurs braqués sur moi. Ce fut brutal et soudain, sans doute. Comme la vie, à bien y réfléchir. J’aurais pu reculer et me fondre dans l’obscurité des coulisses. Disparaître de nouveau et m’éloigner, retournant vers le désintérêt, l’anonymat et ce mensonge que je portais, un voile qui me gardait à l’abri des autres.
Si je l’avais fait, j’aurais pu me préserver de tout ce qui allait découler de ce simple instant. Je me serais épargné toute cette violence et cette douleur. J’aurais aussi perdu, avant même de les connaître, la passion et le bonheur.
Les plus beaux sentiments ne sont pas indolores. Ils entrent profondément en vous, s’imprègnent dans votre âme et dans votre chair. Ils sèment sur leur passage une multitude de cicatrices et quelques larmes. J’ai cru en mourir tellement de fois. J’ai cru ne jamais m’en remettre. J’ai cru ne plus pouvoir ni respirer ni continuer. Mais ai-je vraiment eu le choix ? L’a-t-on d’aimer si fort ?
Il m’a emportée avec lui et ça reste la plus grande de toutes mes folies.
Après les chemins de l’ombre, j’ai connu la lumière…
Partie I

« Presque toute l’absurdité du comportement émane du désir d’imiter ceux à qui l’on ne peut ressembler. »
Samuel Johnson
Chapitre 1

— On est déjà en retard, Brume ! m’appela Finn du bas des escaliers.
Je jetai un coup d’œil désolé au capharnaüm qui régnait dans ma chambre. C’était un peu mieux que l’année dernière avant ma première rentrée à l’université, mais pas encore ça. La moitié des murs était repeinte – une énième envie de changement – et le reste était recouvert d’une multitude de dessins assez effrayants, tracés au fusain noir ; ils masquaient la tapisserie que j’avais posée pour Noël. Des vêtements s’échouaient en bas de mon armoire et je les ramassai pour les fourrer dans l’un de mes sacs. C’était plus rapide que de les plier. Quelques cahiers au pied du lit défait, mon téléphone portable sur la table de nuit et une casquette des Golden Bears sur ma tête et, voilà, j’étais prête. Encombrée de mon barda, j’attrapai ma sacoche au passage avant de me rendre compte que l’ordinateur n’était pas dedans et fis demi-tour vers mon bureau.
Lorsque enfin j’arrivai à l’entrée, des mèches blondes me barraient le visage. Mon t-shirt, bien trop grand, me tombait sur une épaule. C’était un cadeau de Thivie, une amie ; il montrait un homme retenu dans un bocal par une vache qui hurlait GO VEGAN. Le premier bouton de mon short en jean était ouvert pour l’empêcher d’exploser. J’avais décidément trop mangé ce matin. Qui disait que les légumes ne nourrissaient pas suffisamment ? Les cinq kilos que j’avais en trop racontaient le contraire. Ils s’accrochaient à moi, malgré les heures de footing du dima

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