Étoiles dans le ciel du Sud

Haran Elizabeth, Daniele Momont

Sujets

• Romance
• Toute la romance
• Romans d'amour
• General officer
• General
• Roman d'amour
• Fiction

Informations

• Publié par: Editions de l'Archipel
• Date de parution: 07 février 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782809823868
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

DU M ME AUTEUR
CHEZ LE M ME DITEUR

Le Pays du soleil rouge , 2017 ; Archipoche, 2018.

Ce livre, propos l diteur fran ais par l agence Editio Dialog, Lille, a t publi sous le titre Stars in the Southern Sky.

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E-ISBN 9782809823868

Copyright Elizabeth Haran, 2004.
Copyright L Archipel, 2018, pour la traduction fran aise.
Sommaire
Page de couverture
Page de titre
Copyright
Table des matières
DU M ME AUTEUR
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Londres, juillet 1954
- Pardon de t avoir fait attendre, Estella, s excusa le Dr Blake en regagnant son cabinet. L analyse a pris un peu plus de temps que pr vu. Quant ma nouvelle infirmi re Un rien la perturbe, et c est tout juste si elle supporte la vue du sang. Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire d elle , conclut-il en haussant les paules.
- Je vous en prie, docteur Blake. Quels sont les r sultats ?
Arthur Blake, soudain conscient de l anxi t de sa patiente, lui r pondit aussit t :
- Tu avais vu juste : tu es enceinte. Toutes mes f licitations !
Estella, cependant, ploya la nuque. Assise sur la pointe des fesses, de l autre c t du bureau encombr , elle se tordait les mains dans son giron. Lorsqu elle releva le nez, ses grands yeux verts s emplirent de larmes qui, l instant d apr s, se mirent rouler sur ses joues p les.
- Je ne sais pas si les f licitations sont de rigueur, docteur Blake
Ce dernier tait devenu le m decin de la famille Lawford avant la naissance d Estella, qu il avait d ailleurs mise au monde - d o son chagrin de la d couvrir si malheureuse en ces instants o l on se serait plut t attendu la voir exulter.
- Que se passe-t-il ? Tu ne d sires pas cet enfant ?
Elle opina, puis secoua la t te, avant d acquiescer de nouveau.
- Pardon, docteur Blake. Je ne sais pas ce qui m arrive. D habitude, je me montre pos e, rationnelle. Mais ces temps-ci, je fonds en larmes pour un oui, pour un non, et je contredis syst matiquement ce pauvre James.
Le m decin quitta son si ge, contourna sa table de travail pour prendre la main de la jeune femme, qu il tapota affectueusement.
- Ces r actions sont on ne peut plus normales dans ton tat. Ton organisme subit actuellement une v ritable r volution.
- tes-vous en train de me dire que je vais me comporter de cette fa on pendant toute la dur e de ma grossesse ?
- Non. Tes motions vont se stabiliser. En revanche, ne t tonne pas d tre parfois un peu distraite, c est fr quent chez les femmes enceintes. T est-il d j arriv de vomir le matin ?
- Je me sens quelquefois naus euse, mais pas forc ment le matin.
- Ne t inqui te pas. Ton odorat et ton go t conna tront peut- tre aussi quelques perturbations. Il se peut que tu ne supportes plus l odeur de certains aliments dont tu raffolais jusqu ici ou, l inverse, que tu te prennes de passion pour un plat que tu avais toujours d test .
- Oh mon Dieu La grossesse est une chose affreuse
Et la jeune femme de se remettre pleurer.
- Que tu le croies ou non, je t assure qu il s agit au contraire d un moment merveilleux.
Estella renifla bruyamment :
- J ai tudi la biologie, l anatomie et la physiologie l universit . Je devrais tout de m me savoir ce qui se passe quand on tombe enceinte
Le Dr Blake clata de rire en se juchant sur un coin de son bureau :
- Tu suivais un cursus pour devenir v t rinaire, voyons. Je suis certain qu alors tu pensais chats, tu pensais chiens, tu pensais vaches, mais tu ne raisonnais pas selon des crit res humains. Or, tes motions sont un peu plus complexes que celles d un animal, figure-toi.
Il fron a les sourcils.
- Crains-tu la r action de James la perspective de devenir p re ?
Elle acquies a.
- Il n est pas pr t.
- Pr t ou non, nous ne pouvons plus rien faire. Mais t che de ne pas trop t inqui ter, ce n est bon ni pour toi ni pour le b b . Je parie que James sera aux anges une fois qu il se sera fait cette id e.
Il tendit un mouchoir sa patiente.
- Je je n en suis pas si s re, sanglota-t-elle. Chaque fois que j ai tent d voquer avec lui la possibilit d avoir un enfant, il a coup court la discussion.
- Mais votre couple se porte bien, n est-ce pas ?
- Oui Mais, au fond, James n est encore qu un gamin.
Elle regarda le m decin avec un air d excuse.
Il lui sourit tendrement, son il bleu anim d une lueur.
- Et il le restera jusqu ce qu il soit contraint d endosser certaines responsabilit s. Depuis pr s d un an que vous tes mari s, tout se passe comme sur des roulettes. Pourquoi diable se serait-il donn la peine de grandir un peu ? Je ne doute pas que son cabinet d avocat repr sente une lourde charge mais, pour le reste, vous avez pu jouir l un et l autre, jusqu ici, de tous les plaisirs que Londres peut offrir.
- Vous avez raison, et James adore voir du monde. Je ne pense pas qu il ait l intention de renoncer cette existence-l . Mais, pour ma part, je ne serai jamais capable d assumer mon r le de m re tout en continuant courir les bals et les r ceptions. M me si nous engageons une nurse pour m aider.
- Allons, Estella. Il fait un temps splendide, aujourd hui. Pourquoi ne pas pr parer un panier de pique-nique et aller surprendre James son bureau ? Emm ne-le Hyde Park, et annonce-lui la nouvelle. Tu te rendras compte bien vite que tu as eu tort de te faire autant de souci.
La jeune femme se leva, t cha de se ressaisir.
- Il faut bien que je le mette au courant T t ou tard, je devrai tout lui dire
- Mais toi, Estella, comment te sens-tu ? Te r jouis-tu l id e de donner bient t naissance ton premier enfant ?
Elle posa une main sur son ventre en tentant d imaginer cette vie minuscule qui, d sormais, se d veloppait en elle. Lentement, un sourire claira son joli visage. Arthur Blake n aimait rien tant que regarder se peindre cet merveillement sur les traits des futures m res dont il tait le m decin - il s agissait ses yeux de l une des plus grandes joies que p t lui procurer son m tier.
Estella traversa sans h te Burlington Arcade, galerie marchande au toit de verre - elle s immobilisa devant une vitrine, pour y admirer un tailleur en tweed qui lui plaisait beaucoup. La jupe crayon, ainsi que la veste, conviendraient parfaitement sa silhouette lanc e Mais, se rappelant que cette silhouette allait s paissir au fil des mois, elle se contenta d un sourire m lancolique - se sentait-elle vraiment pr te, songea-t-elle encore, subir les mille et une m tamorphoses promises par la grossesse ?
Comme elle se tournait, elle surprit son reflet dans la vitrine. Elle portait une robe cr me, dont la jupe tait sem e de roses rouges, auxquelles elle avait assorti ses souliers rouges et son chapeau large bord. quoi ressemblerait-elle au juste, lorsque le b b aurait distendu la peau de son ventre, lorsqu elle arborerait des jambes et des chevilles enfl es ? James, peut- tre, la jugerait repoussante Les larmes, nouveau, lui mont rent aux yeux.
- Dieu du Ciel, souffla-t-elle, exc d e par ses propres j r miades. James m aime, et il aimera notre enfant.
Le jeune homme pensait beaucoup lui, mais il ferait un p re exemplaire, Estella n en doutait plus, au point qu elle se mit prier, dans le secret de son c ur, pour qu elle donn t le jour un gar on, dont James deviendrait le mod le, avec lequel il jouerait au football dans le parc. Son poux tait un sportif dans l me ; un petit gar on le ravirait.
Estella ouvrit la porte du bureau de James, l int rieur d un b timent situ sur Grosvenor Square et se figea sur le seuil : au lieu de la timide Mlle Frobisher, l assistante de son poux, qu elle s attendait trouver l , elle d couvrit une femme aux paules larges, aux bras muscl s, la mine rev che, qu elle e t plus volontiers imagin e dans le r le de l infirmi re en chef d un des h pitaux de la capitale. Contemplant la montagne de sandwichs et de p tisseries amoncel s sur un bureau qu elle ne reconnut pas, la visiteuse comprit qu elle venait de d ranger son h tesse pendant sa pause d jeuner.
- Veuillez m excuser O est Mlle Frobisher ?
- Qui est Mlle Frobisher ? gronda la matrone.
- L assistante de mon mari. Est-elle est-elle souffrante ?
- Je travaille pour M. Cook, et je sais, sans le moindre doute possible, que vous n tes pas son pouse.
Et l inconnue de planter dans celui d Estella un regard glac . En temps normal, la jeune femme l aurait mouch e, mais vu son tat, elle ne r vait plus que de tourner les talons et de fuir.
- Je suis je suis madame Lawford. Je ne connais pas de M. Cook
- Et moi, je ne connais pas de M. Lawford.
Le regard tr ci, elle reposa son casse-cro te contrec ur, puis se leva pour se rapprocher d Estella qui, vu l expression qu elle affichait, se disait que cette femme s appr tait la mettre dehors.
- tes-vous certaine de vous trouver dans le bon bureau, madame Lawford ? dit-elle sans chercher dissimuler son agacement.
- Je sais quand m me o travaille mon mari.
Mais, ce disant, elle s aper ut que la plaque portant le nom et le titre de James avait disparu. Elle clata en sanglots - elle se sentait ridicule, mais il n tait rien qu elle p t faire pour endiguer ce flot. Comment tait-il possible qu elle ne parv nt m me plus d nicher le bureau de son poux ?
Face un tel d sarroi, Edwina MacDonald se radoucit imm diatement :
- Oh mon Dieu, fit-elle, soudain alarm e comme e t pu l tre une m re. Que vous arrive-t-il ?
- Je ne sais pas ce que j ai J avais l intention de proposer un pique-nique mon mari, au cours duquel je lui aurais annonc que nous attendions notre premier enfant Et je n arrive m me plus trouver son bureau Je vous demande pardon J ai les nerfs fleur de peau
- Ne vous tourmentez pas. J ai ressenti la m me chose lors de mes cinq grossesses. D ici quelques semaines, tout rentrera dans l ordre, vous ver