Fragments

Aude D’Elny

Description

Constance, Hélène, Paul, Gilles, Musso, Camus, Antigone, del Torro... Des destins qui se croisent, s’échappent se poursuivent. Qui chasse qui ?
Deux femmes se perdent pour se voir fragiles, amoureuses, heureuses.
Rencontre, envie, séparation, amitié, une femme d’aujourd’hui qui se cherche, se perd et se retrouve.

Sujets

• Romance
• Fiction

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 04 janvier 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414296583
• Langue: Français

Extrait

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-29659-0

© Edilivre, 2019
Fragments
 
A Thomas,
Bonjour Paul, c’est Louis. Je te laisse ce message car on ne sera pas là ce soir. Louise te laisse les clés sous la pierre comme d’habitude. On ne rentrera pas tard. Demain, Sophie vient déjeuner avec nous. Tu lui as tapé dans l’œil mon vieux ! Elle a posé plein de questions à Louise. Bref, je t’en parle quand je te vois, mais fais toi beau et mets ta plus belle chemise dans ta valise. Lundi, je te déposerai à la gare vers 18h00 après ton cours, pas la peine de réserver un taxi. Salut à demain.
* *       *
Tu as égrené quelques mots sur le téléphone, la terre s’est dérobée sous mes pieds. Ce qui avait à peine eu le temps de naître était mort. Une autre femme était entrée dans ta vie. Je n’ai pas compris. Comment ai-je pu imaginer, croire ? Croire un instant ? Tu l’as rencontrée chez des amis ; « une irrésistible attirance ». Il est vrai que notre chapitre était moins glorieux. Un début chaotique qui s’achève dans le désert d’une toile que j’ai peinte en ne pensant qu’à toi. C’était pour ton anniversaire. Pourtant il y avait eu tant de mots, de rires qui avaient raisonné comme des promesses. C’est fini. Tu fermes la porte et t’étonnes de ma sidération. Je te perds.
* *       *
Dis-moi Louise, t’as vu ? C’est une affaire qui roule Sophie et Paul. En même temps depuis qu’il était séparé… je suis content pour lui. Il enchaînait les rencontres à la con sur des sites. Dernièrement avait même sympathisé avec une nana qui n’a rien trouvé de mieux que de lui offrir un tableau représentant le désert pour son anniv ! Quel fou rire quand il m’a raconté cela ! Tu parles d’une technique d’approche ! Bon, en tous les cas, je pense qu’on ne l’aura plus un week-end sur quatre quand il vient pour ses cours… Je lui donne 6 mois pour venir vivre ici ! Paris… Oh les dingues ! On n’est pas bien ici nous ma puce ?
* *       *
9 éme  étage, vue sur la mer. Je regarde l’océan. Une lame de fond a entraîné ma joie de vivre dans l’abysse bleue. Pourtant, ici, tout est merveilleux. Le ciel, la couleur de l’eau, le coucher de soleil sur les voiliers, les embruns qui enivrent le corps, la nature nous offre des fruits gorgés de douceur. Alors j’entrouvre la baie et j’inspire profondément pour ne pas laisser s’échapper des sanglots. Cela fait 4 jours que j’ai reçu ton message. Les larmes dansent au bord de mes yeux sans couler. Je regarde la piscine de l’hôtel, en bas… Mais le ciel est moqueur ; une terrasse recouvre l’entrée de l’hôtel à quelques petits mètres sous mes pieds. Dieu sait que mon âme a envie du grand saut, mais au pire je me casse une jambe… Je souris. Cette maladie, ce poids, ce corps que j’habite comme un fantôme, ces cicatrices témoins de tout ce que j’ôte de mon passé comme un trop qui s’est emparé moi. J’ai envie de quitter ce monde et de courir dans ce tunnel que j’ai tant peint. Comment aurais-tu pu m’aimer ? Comment ai-je pu oser y croire ? Tu as fait un autre choix, de l’autre côté de l’horizon. Là-bas, par-delà l’océan, le soleil se lève sur l’espoir que font naître jour après jour vos étreintes. Je t’ai perdu.
* *       *
Il est étrange Paul en ce moment non ? C’est comme s’il ne se lâchait pas vraiment ! Hier soir, je l’ai senti tout chose avec Sophie… Entre ses gamins, son ex, son boulot et sa nouvelle histoire, il a peut-être du mal à poser les choses… Moi je suis content… je sens qu’il va conclure… mon vieux pote…
* *       *
5 longues journées se sont passées mais je suis debout. Parce qu’à 50 ans bientôt on ne meurt pas d’un chagrin d’amour. On tatoue l’épisode dans la...