Halcyon Days, ou l’Illusion d’un Songe
162 pages
Français

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Halcyon Days, ou l’Illusion d’un Songe , livre ebook

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Description

Au hasard d’une rencontre, Mathieux va découvrir l’amour inconditionnel, passionné : Marc. Cet homme, qui va l’accompagner pendant ces années où il grandit et mûrit, apprendra lui aussi à abaisser ses barrières. Mais Marc n’est pas seul, il est père de famille, un fils adolescent, Lucas, un fils qu’il aura élevé toutes ces années sans la présence maternelle. Pourtant tous ces points ne sont que de simples détails comparés au tragique qui surgit. Une vie modifiée à jamais, où la résilience et la reconstruction prendront tout leur sens, et dans laquelle cet ami de toujours, Axel, tiendra cette place légitime et essentielle. La vie est ainsi faite de rencontres. Certaines passent sans laisser de traces, d’autres vous transforment, vous transportent. La vie de Mathieux ressemble à tant d’autres, elle est faite de possibles, de lenteurs, de doutes et d’espoirs. Pourtant elle est tout autant accidentée et incertaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782925172444
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

HALCYON DAYS
OU L’ILLUSION D’UN SONGE
 
 
RUDY GESTIN
 
 
 

Copyright © 2021
Tous droits réservés.
ISBN : 9782925172437
 
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021
 
 
DÉDICACE
 
A ma maman et à mon frère qui ne liront pas ces mots mais à qui je dois ce que je suis devenu…
TABLE DES MATIÈRES
 
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
PREMIÈRE PARTIE
1 — CHAPITRE 1
2 — CHAPITRE 2
3 — CHAPITRE 3
4 — CHAPITRE 4
5 — CHAPITRE 5
6 — CHAPITRE 6
7 — CHAPITRE 7
8 — CHAPITRE 8
9 — CHAPITRE 9
10 — CHAPITRE 10
11 — CHAPITRE 11
12 — CHAPITRE 12
13 — CHAPITRE 13
DEUXIEME PARTIE
14 — CHAPITRE 1
15 — CHAPITRE 2
16 — CHAPITRE 3
17 — CHAPITRE 4
18 — CHAPITRE 5
19 — CHAPITRE 6
20 — CHAPITRE 7
21 — CHAPITRE 8
22 — CHAPITRE 9
23 — CHAPITRE 10
24 — CHAPITRE 11
25 — CHAPITRE 12
BIOGRAPHIE
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REMERCIEMENTS
 
De nombreuses personnes me viennent à l’esprit, pour l’inspiration, pour leur soutien, pour leur aide, et parfois pour leur silence. Ces amitiés fortes qui resteront dans l’ombre, ces personnes parties trop vite et qui pèsent par leur absence, et celles du vivant qui restent à vos côtés, «   no matter what   ». Merci pour la patience, les nombreux encouragements dans les périodes de doutes. Et enfin merci aux lectrices et lecteurs des premiers instants qui m’auront accordé leur confiance et ainsi permis à ce premier roman de prendre son envol...
 
PREMIÈRE PARTIE
 
 
1 — CHAPITRE 1
Mars 2020
L’ouverture de la porte de la salle de bain laisse une douce chaleur humide s’échapper. Une odeur parfumée et la lumière dégagée des quelques bougies autour de la baignoire déclenchent en moi une sensation de bien-être, de quiétude.
Je me sens apaisé, détendu.
J’avance tranquillement vers la baignoire, vêtu de mon boxer préféré, mes gestes sont lents. Le cérémonial du bain a toujours provoqué en moi des sensations fortes et floues : entre l’abandon et le besoin de se retrouver.
Je porte le verre de vin blanc sec à mes lèvres, une légère gorgée, suffisante en temps ordinaire, pourtant aujourd’hui elle a tout son sens. Une première étape, la première page tournée, le premier pas vers la suite.
Il n’y a pas de musique. Je me concentre sur le simple son de l’eau qui coule dans la baignoire. Je ferme les yeux un instant et je ressens immédiatement le mouvement des vagues sur mon corps, cette mer qui berce, qui fait du bien dans toute sa simplicité, cette beauté bouleversante.
J’ai pris soin de refermer la porte de la salle de bain derrière moi, ce qui permet le développement d’une légère brume étourdissante.
Je me glisse doucement dans la baignoire, le verre à la main, le boxer retiré et abandonné sur le sol, l’eau est accueillante, mon corps s’abandonne à cette douce chaleur. Je commence à ressentir les bienfaits de la vapeur qui se développe fortement dans la pièce, un brouillard envoûtant, asphyxiant. Quelques insomnies qui perdurent. Quelques boites, qu’un médecin trop compatissant m’a prescrites, sont entreposées sur la tablette attenante, d’autres comprenant des vitamines, ou encore des antidouleurs communs à chaque foyer.
Je ne suis plus triste, plus maintenant. Je suis conscient de la suite, du manque, de la fuite, des conséquences émotionnelles. Pourtant ce moment m’appartient.
L’alcool se propage, je termine ce délicieux vin blanc.
Mon corps se laisse bercer, l’eau m’accueille peu à peu et de plus en plus profondément, les yeux sont fermés sur ce souvenir, sur l’injustice ressentie, sur une colère explosive, sur l’incompréhension de ce poids injuste et lourd. On tente d’oublier dans cette existence sinueuse, capricieuse, où le contrôle fait bien trop souvent défaut. J’ai essayé, souvent échoué, et aujourd’hui une nouvelle étape, un cap incertain, pareil à l’eau trouble de ce bain si accueillant. Car la vie vous enfonce, vous contraint, vous empoigne et vous lâche. L’espoir qui se terre parfois, puis dans un mouvement de yoyo vous fait remonter à la surface, pour mieux vous ensevelir, dans cette fluctuation sans fin et incertaine. D’une dose à une étoile, le chemin serait si simple. De l’égoïsme assumé au retranchement, du possible vaincu à cette lumière qui tente de tracer une nouvelle voie.
Les réflexions abrutissent, éveillent.
Si seulement…
J’ai eu vingt-quatre ans hier.
 
2 — CHAPITRE 2
Mai 2015
 
Le bureau de tabac, par un milieu d’après-midi très commun, rassemble quelques acolytes du comptoir. La décoration y est plus que douteuse, sans charme. Un juke-box trône entre deux tables et quelques chaises qui semblent avoir été récupérées dans un dépôt-vente de campagne, un jeu de fléchettes recouvert d’une épaisse poussière est accroché au mur du fond, deux tristes copies de phares de bord de mer sont protégées de cadres à la vitre fêlée.
L’odeur qui se dégage du lieu est âcre, mêlant des parfums bon marché aux effluves d’une transpiration liée à un trop plein d’alcool. Les échanges fusent, les regards rendus flous par le petit verre de rouge se fixent sans précision sur mon entrée, furtive comme d’habitude.
Je reconnais un homme assis à une table derrière le vieux juke-box poussiéreux. Il m’a lancé un coup d’œil dédaigneux, faisant paraître une douce montée de sang sur mes pommettes. Il se souvient d’une matinée trouble ou d’une fin de journée éprouvante, il n’a pas oublié. L’affront qu’il me fit à l’époque aura été violent pour l’adolescent solitaire et sensible que j’étais.
J’ai le cœur qui s’emballe, pourtant les évènements remontent à une bonne dizaine d’années.
Certaines blessures ne se refermeront donc jamais. Les chaos de l’enfance devraient s’évanouir par eux-mêmes, avec le temps. Il paraît qu’il aide à oublier, foutaises   !
Le dégoût se lit encore aujourd’hui sur ce visage fermé, transpirant l’agressivité. Je représente l’homme à abattre, à anéantir.
Ses insultes fusaient à l’époque : «   sale pédale   !   », «   la tapette   !   », «   sale tante   !   », «   le pédé   !   », «   l’enculé   !   ».
Tous ces mots prononcés assez fort, pour ne pas dire hurlés, afin que son public du jour puisse se régaler du spectacle. Les mots certains jours ne suffisaient pas. Il les accompagnait de rapprochements brutaux, des coups de poing dans mes bras, des coups de pied dans le bas du dos, et moi j’étais là les bras ballants à accepter mon sort, immobile, une larme discrète au coin de l’œil essayant de dissimuler au mieux mon effroi, avec l’espoir qu’il s’arrête le plus rapidement possible.
Mais sa hargne ne faiblissait jamais, il s’acharnait au contraire et l’attention obtenue lui donnait toujours plus de passion à l’ouvrage.
Certains jours il m’ignorait tout simplement, comme si je redevenais un vulgaire anonyme du collège, et d’autres je redevenais une cible à atteindre. Je suis devenu cet objet facile à martyriser, et même si les coups n’appartenaient qu’à lui seul, les insultes, elles, ont germé peu à peu dans la bouche d’autres gamins, ils en riaient, pas un couloir, pas une salle de classe où je n’avais le droit à ces mots. L’effet de groupe galvanise et encourage. Rares sont ceux qui avaient l’audace de prendre ma défense.
Quatre années de calvaire. Et le revoir ravive tous ces lourds souvenirs.
Pourtant aujourd’hui je ne baisse plus les yeux devant lui, bien au contraire, je le défie presque du regard. Nos chemins se sont séparés il y a plusieurs années et de le voir ici à gamberger et à se saouler de si bon matin me procure une satisfaction, une fierté, un sentiment de supériorité totalement assumé. Car je n’ai plus honte aujourd’hui.
Je marche la tête haute, et mon mépris à son égard n’est pas feint.
La patronne du bar tarde à venir, et l’attente commence à me peser. Je réalise que l’autre garde cette emprise sur moi. Nous sommes tous deux devenus des hommes, moi peut-être moins que lui, selon sa définition machiste et réductrice de ce qu’est normalement un homme. Lui tire, moi j’aime. Une sensibilité plus affûtée, plus affichée. Le mépris qu’il éprouve pour moi le ronge certainement. Je me réjouis de sa présence à une table de café de campagne, n’ayant d’autre occupation que la boisson, qu’il partage d’ailleurs avec d’autres paumés. Il stagne, ses yeux parlent pour lui. L’agacement, la jalousie qu’il éprouve provoquent un léger sourire sur mes lèvres. Pourtant l’emprise qu’il a sur moi n’a guère faibli.
Je reste le petit garçon, un collégien sans histoire, marchant la tête baissée la plupart du temps, craignant que le croisement d’un regard ne déclenche encore davantage de brimades, d’insultes, voire de coups. Les ai-je mérités   ? Les ai-je provoqués   ? L’éternelle remise en question qui n’a jamais eu d’autre effet que l’amoindrissement de ce qui me reste de confiance en soi.
Se construire dans une adolescence si mouvementée relève de l’impossible. Les encouragements des professeurs dus à une scolarité presque exemplaire, le soutien de parents aimants, mais ignorants de ce quotidien brutal ne permettent pas l’épanouissement et la liberté tant recherchés. Chaque matin aura été à cette époque de ma jeune vie une épreuve quasi insurmontable.
Je me suis rendu compte au fil des ans que mon expérience de la vie n’a pas été des plus douces. À cet âge on recherche l’adhésion, l’anonymat presque. Se fondre dans la masse, être transparent. Mais toutes ces manifestations de haine injustifiée aussi bien dans l’enceinte du collège qu’à l’extérieur de ses grilles ont profondément meurtri le jeune en devenir que j’étais à l’époque. Le simple souvenir de ces moments troubles gonfle encore aujourd’hui cette boule au ventre qui ne part pas. La fierté affichée n’est qu’une parade pour mieux affronter chaque jour qui passe.
Mes cigarettes achetées, je regagne ma voiture tête haute, le soleil n’appartient qu’à moi à cet instant.
J’apprécie tant la liberté que la c

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