Hansilkikta
214 pages
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Hansilkikta , livre ebook

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Description

Paysage aride, misère, chômage, la Réserve de Pine Ridge n’offre que peu de chances à ses habitants d’en sortir. Y vivre est une lutte de chaque instant et Kaden s’est toujours jeté corps et âme dans la bataille.


Jusqu’à la mort de Wichahpiha.


Depuis, il est difficile de trouver le courage de combattre quand la moindre victoire ressemble à un coup d’épée dans l’eau, et Kaden désespère de voir son peuple briller de nouveau.


Une crainte qui le tourmente même jusque dans ses cauchemars où l’aigle sacré des Lakota se noie à chaque fois.


Seulement Kaden sait, au plus profond de lui, que les Esprits ne lui envoient pas ce message pour rien. Il peut encore agir et réussir.


Comment ? Pour qui ?


Kaden n’est sûr de rien, mais l’entrée d’un certain « aigle » dans sa vie n’est pas un hasard.


Le jeune Anunkhasan est peut-être une réponse.


Mais laquelle ?


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9782375211946
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Estel Stark
Haŋšílkikta
Lakota T2
Mix Éditions

N° ISBN Papier : 978-2-37521-193-9
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-194-6
© Mix Éditions 2021, tous droits réservés.
© Mix Éditions et Adobe Stock, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Juin 2021
Date de parution : Juin 2021
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
 

Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.

 
« De l’approche indienne, de la vie ressort une grande liberté, un amour intense et profond pour la nature ; un respect pour la vie ; une foi enrichissante en un Pouvoir Suprême ; et des principes de vérité, d’honnêteté, de générosité, d’équité et de fraternité, bases des relations terrestres. »
Luther Standing Bear, chef lakota Oglala
« […] Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le cœur de l’homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l’oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l’homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature. »
Standing Bear, chef lakota
PROLOGUE
Février
 
Kaden leva la tête et ferma les yeux. Bien que conscient d’être dans un rêve, il pouvait sentir la fraîcheur de l’air sur sa peau et le vent balayer ses cheveux qui dansaient dans son dos. Au-dessus de sa tête, le ciel était bleu. D’un bleu azur, profond, magnifique, typique des chaudes journées d’été. Le soleil réchauffait sa peau cuivrée. Rien ne venait troubler le calme ambiant.
Kaden se perdit dans la contemplation du paysage qui s’étendait à perte de vue devant lui. Il était déjà venu à cet endroit. Toujours en rêve. Aujourd’hui, il manquait un détail cependant. À cette pensée, son rythme cardiaque s’emballa. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il n’arrive. Comme pour lui donner raison, le premier cri retentit. Un sourire étira les lèvres de Kaden. Pourtant, celui-ci s’effaça bien vite, à mesure que l’aigle poursuivait sa course.
Le paysage changea et, au lieu de l’immense espace plat du Dakota, Kaden se retrouva sur le flanc d’une montagne verdoyante. En contrebas, le soleil faisait miroiter l’eau turquoise d’un lac que le jeune homme ne parvint pas à nommer. Il pensait se trouver quelque part entre le Montana et les régions sauvages du Canada. L’aigle glatit de nouveau, ramenant l’attention de Kaden à lui. À présent, le cœur du Lakota tambourinait dans sa poitrine. Son souffle s’était fait plus saccadé, il appréhendait la suite des événements qui allaient se déchaîner autour de lui.
Il cligna des yeux et lorsqu’il les rouvrit, il se tenait sur la rive du lac. Le pygargue n’était plus dans le ciel, mais battait furieusement des ailes, glatissant de terreur, tandis qu’il tentait, avec toute la force de son désespoir, de sortir de l’eau dans laquelle il était en train de se noyer.
Comme à chaque fois, Kaden s’efforça de décoller ses pieds du sol boueux où il était enlisé jusqu’aux chevilles. Sans plus de succès que les fois précédentes. Pourtant, il ne cessa pas de se débattre, priant les Esprits de lui accorder le droit de sauver l’animal. En vain.
Condamné à regarder cet aigle – l’animal sacré de leur peuple – se noyer, Kaden ne put retenir ses larmes. Silencieuses, elles dévalèrent ses joues en cascade face au désastre dont il était témoin… Puis, comme si rien de tout ceci n’était arrivé, l’eau redevint uniforme. Les ondes provoquées par l’agitation du rapace s’apaisèrent et le lac retrouva son calme en même temps que la vie semblait reprendre autour de lui.
 
Kaden ouvrit les yeux, le corps parcouru de frissons glacés. De la sueur coulait le long de son dos et sur son front. Il l’essuya du revers de son avant-bras qu’il laissa ensuite tomber sur ses yeux en soupirant. Il était las. Ce n’était pas une fatigue physique, mais plus une apathie générale, provoquée par un trop-plein de tout. Parfois, il avait juste envie de fermer sa porte à clé et de s’abandonner au sommeil pour des semaines entières. Sans compter ce rêve étrange qui ne cessait de hanter ses nuits.
En dépit de la récurrence de ce cauchemar, il ne parvenait pas à en saisir la signification. À première vue, la symbolique semblait plutôt de mauvais augure. L’aigle qui se noyait pouvait traduire la décadence de son peuple. Après des siècles de combats incessants pour protéger leurs droits et la terre sur laquelle ils vivaient, ils avaient finalement perdu la bataille contre la technologie et la supériorité numérique des Blancs, les flèches ne faisant pas le poids contre des armes à feu. Aux champs de bataille s’étaient succédé les combats politiques pour protéger les derniers droits qu’il leur restait, ces droits pour lesquels Kaden se battait au quotidien.
Mais Kaden savait que les rêves étaient plus complexes que l’interprétation basique que l’on pouvait en faire lorsqu’on ne connaissait pas leur langage. Il avait tenté de suivre la piste du totem. Après tout, c’est ainsi qu’il avait découvert le sien, celui-ci apparaissant de manière répétitive dans ses songes. Cependant, jamais ceux-ci n’avaient été si dramatiques. Son animal l’avait guidé sur le chemin à suivre. Quel était donc celui à emprunter ? Que pouvait-il donc signifier ? Une nouvelle épreuve à surmonter ? Kaden n’était pas certain d’y parvenir cette fois-ci, la précédente l’ayant laissé à genoux. Aujourd’hui, six ans plus tard, il tentait toujours de se remettre sur pieds…
L’image de sa mère lui traversa l’esprit. Pas de doute, elle allait le tuer en le voyant arriver avec ses yeux injectés de sang et l’épuisement qui se lisait sur son visage. Un sourire tendre étira ses lèvres malgré tout. Tout comme Devlynn ou Chumani, il n’avait jamais rien pu dissimuler à Kohana, qui savait lire en lui mieux que personne. Pourtant, jamais elle n’avait eu le mauvais goût de s’insinuer dans sa vie contre sa volonté. Malgré la douleur que son départ n’avait pas manqué de lui causer, Kohana n’avait jamais remis en doute sa décision ou tenté de lui faire changer d’avis. Elle s’était contentée de lui arracher la promesse de revenir les voir souvent. Et il avait tenu parole.
Kohana et Matȟóska – bien que d’une manière différente – avaient été d’un soutien inespéré lors du décès de Wičháȟpiȟ’a. Si Kohana lui avait prêté une épaule sur laquelle s’épancher, Matȟó, lui, lui avait collé une fourche dans les mains et l’avait laissé se défouler, libérer la haine, la rage et la bile qui lui rongeaient les entrailles par le travail physique. Kaden s’était épuisé à la tâche, travaillant comme un forcené, mangeant à peine, jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent et qu’il tombe d’épuisement. Une fois remis sur pied, il avait recommencé, encore et encore. C’est Matȟó qui avait pris les choses en main, refusant de continuer à regarder son fils se tuer à petit feu sans rien faire. Il l’avait sommé de seller un cheval et, ensemble, ils étaient partis dans les montagnes. Après une demi-journée de chevauchée, Matȟó avait fait demi-tour, offrant à son fils aîné la solitude dont il avait besoin. Là, à l’abri des regards, Kaden avait libéré l’ouragan d’émotions qu’il gardait en lui. Il avait hurlé jusqu’à ce que sa voix se brise.
Quand il était retourné auprès de son père – qui l’attendait à quelques kilomètres de là –, Kaden était apaisé. Si son cœur était toujours en lambeaux, il s’était délivré des émotions tumultueuses et gangrénées qui érodaient son âme. Il n’avait pas davantage accepté le départ de la femme qu’il aimait, mais il s’était affranchi de la haine qu’il éprouvait pour le père de Wičhá. Cet ivrogne responsable du trépas de sa fille unique.
Kaden ne chercha pas à essuyer l’unique larme qui alla se perdre dans ses cheveux. Malgré les années passées, penser à elle était toujours aussi douloureux. Refusant de s’abandonner à l’abattement – pas alors que Wakȟáŋ était sur le point de se marier –, Kaden renonça à se rendormir. Un coup d’œil à son portable lui indiqua qu’il n’était pas encore deux heures du matin. Deux heures. Il avait dormi deux heures… Il grogna, alluma la petite lampe de chevet et se leva. Après une douche fraîche qui l’aida à se réveiller, il se fit couler un café et alluma l’ordinateur portable qui siégeait sur un coin de la table, bien décidé à trouver la signification de ce rêve qui troublait son sommeil.
Une heure s’était écoulée lorsqu’il releva la tête. Une heure durant laquelle il n’avait pas trouvé la moindre information concrète. Si certaines explications pouvaient paraître intéressantes, el

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