Hors de portée
240 pages
Français

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Hors de portée , livre ebook

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Description

Sa spécialité ? Fuir toute relation. Et on peut dire que Scarlett est docteur ès « disparition au petit matin ». Inutile de lui parler relation sérieuse, confiance et stabilité, elle en est incapable. Si investissement il y a, c’est dans la société de décoration d’intérieur qu’elle vient de créer avec sa cousine, ancienne mannequin déjantée, et qui lui prend le plus clair de son temps. Pourtant, face à son nouveau client, le très entêté et séduisant M. Mufle-Connard, plus connu sous le nom d’Aidan Stern, le savoir de Scarlett ne lui sera d’aucun secours. Mais parviendra-t-il vraiment à guérir les blessures du passé ?

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Informations

Publié par
Date de parution 04 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782290086520
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0274€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Georgia Caldera
Hors de portée
Maison d’édition : J’ai lu
© Éditions J’ai lu, 2014
Dépôt légal : mai 2014
ISBN numérique : 9782290086520
ISBN du pdf web : 9782290086537
Le livre a été imprimé sous les références :
ISBN : 978229008960
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .

Présentation de l’éditeur : Sa spécialité ? Fuir toute relation. Et on peut dire que Scarlett est docteur ès « disparition au petit matin ». Inutile de lui parler relation sérieuse, confiance et stabilité, elle en est incapable. Si investissement il y a, c’est dans la société de décoration d’intérieur qu’elle vient de créer avec sa cousine, ancienne mannequin déjantée, et qui lui prend le plus clair de son temps. Pourtant, face à son nouveau client, le très entêté et séduisant M. Mufle-Connard, plus connu sous le nom d’Aidan Stern, le savoir de Scarlett ne lui sera d’aucun secours. Mais parviendra-t-il vraiment à guérir les blessures du passé ? Couverture : © Julia Savchenko/ Getty Images
Auteur et illustratrice, Georgia Caldera s’est fait connaître avec sa série fantastique, Les larmes rouges, dont le premier volet a reçu le prestigieux prix Merlin..
© Éditions J’ai lu, 2014

Du même auteur aux Éditions J’ai lu
LES LARMES ROUGES
1. Réminiscences
2. Déliquescence
Prologue

Encore une de ces soirées merdiques… et la déception qui allait de pair, évidemment. Puis ce tourment, ce supplice ensuite.
Mon Dieu, elle n’y arriverait donc jamais ? Avec personne ?!
Rien. Pas un frisson, pas une once d’émotion, pas l’ombre d’un début de sentiment… rien.
Scarlett prit un instant pour observer l’inconnu étendu à côté d’elle, plongé dans un heureux sommeil. Il n’était pas mal pourtant, cette fois. Et il était gentil. Ce qui était pour elle – juste après un physique décent et une hygiène irréprochable – essentiel.
Elle y avait presque cru.
Décidément, il n’y avait rien à faire. Elle ne pouvait pas, tout simplement.
Scarlett s’écarta doucement, repoussa prudemment les draps et se leva sans bruit. Elle ramassa discrètement ses fringues, éparpillées au sol comme emportées par l’élan d’une étreinte passionnée – ce qui n’était, malheureusement, absolument pas le cas – et quitta la chambre sur la pointe des pieds. Lentement, elle referma la porte, prenant mille précautions pour ne pas réveiller l’inconnu.
Elle excellait à ce petit jeu.
Enfin… petit jeu, c’était vite dit. Ce n’était pas comme si ça l’amusait vraiment… Ce pincement au cœur, toujours le même, cette espèce de honte amère, était tellement désagréable. Scarlett s’en voulait horriblement de devoir se comporter de cette façon, mais elle n’avait pas réellement le choix.
Navrée messieurs, mais c’est une question de survie !
En fait d’inconnu, le type dans sa chambre ne l’était pas exactement. Non, en vérité, elle n’avait pas le droit de l’appeler ainsi… Mais c’était cet affreux sentiment de culpabilité qui la poussait à grossir le trait. À se juger elle-même comme ce qu’elle n’était pas.
Au fond, se contenter simplement de baiser avec un inconnu et se tirer ensuite, une fois l’affaire terminée, aurait été nettement moins dégueulasse. Non, Scarlett, elle, n’était pas ce genre de fille… elle était pire.
Elle accordait à la victime trois rencards, ni plus ni moins – c’était la norme après tout, c’était même très convenable, finalement – à l’issue desquels elle se laissait séduire – comprenez : conduire au lit –, puis s’enfuyait à toutes jambes et rompait tout contact.
Certains, passé la surprise de se voir plantés de la sorte par une femme, puis ignorés, de la même façon que l’auraient fait bon nombre d’hommes, y trouvaient leur compte, évidemment. D’autres se révélaient particulièrement collants. Et stupides, au point d’insister des semaines durant et de ne pas vouloir admettre qu’un petit bout de femme comme elle puisse agir de la sorte. Elle avait d’ailleurs essuyé pas mal de réflexions assez peu reluisantes. Quand ce n’était pas carrément des insultes.
Mais qu’y pouvait-elle ?
Pour réduire les risques au maximum, elle ne donnait jamais son adresse et s’appliquait à livrer, au cours de ces fameux trois rencards, que très peu d’informations sur elle.
Le compte de ses pseudo-conquêtes n’était du reste pas si élevé. En tout cas, loin d’être démentiel. La pêche aux hommes n’était pas franchement sa passion. Elle ne faisait que tenter sa chance, comme tant d’autres, imaginant que, peut-être, le dernier serait le bon. Cet homme unique, si spécial, qui lui était destiné, et qui, d’un coup de baguette magique, effacerait toutes ses angoisses et accomplirait l’exploit de parvenir à la faire rester.
Mais même dans ses rêves, ça n’arrivait pas !
Elle craignait d’être irrécupérable…
Ce soir, c’était monsieur numéro dix. Enfin, si l’on mettait de côté le numéro un. Celui-là ne comptait pas, il ne le méritait pas. Cette histoire était trop pathétique. D’ailleurs, elle l’avait oublié, cet abruti.
Dix, donc. Et pas un seul avec lequel elle avait réussi à passer la nuit.
La vieille dame aux chats, voilà ce qui la guettait. La sorcière, la folle solitaire qui sort dans la rue en robe de chambre et engueule ses voisins, rien que pour avoir un semblant de compagnie. Ça lui pendait au nez !
Bon, d’accord, elle n’avait pas de chat. Mais qui sait ? Dans un moment de faiblesse, elle finirait peut-être par y venir.
Scarlett leva les yeux au ciel à cette pensée. Il faudrait qu’elle y prenne garde tout de même. Puis elle referma la porte d’entrée de l’appartement de l’inconnu-qui-ne-l’était-pas-vraiment numéro dix et pressa le pas pour rejoindre sa voiture, garée un peu plus loin dans la ruelle à peine éclairée.
Elle s’assit derrière son volant, jeta son sac à main sur le siège passager et poussa un long soupir de soulagement.
Ouf ! Elle avait réussi !
Et merde… elle l’avait encore fait.
 
Elle se garait devant chez elle, pressée de se doucher et d’aller s’effondrer dans ses draps à elle, quand, tandis que l’aube commençait timidement à se lever, son téléphone portable vibra.
Re-merde, aucune chance pour que ce soit numéro dix. Et si ce n’était pas lui, à une heure pareille, ça ne pouvait être que…
Oh non…
Alors, on y était ?
Cette fois, c’était certain, on allait lui annoncer la mauvaise nouvelle. Celle qui n’avait que trop tardé. Inévitable. Cruelle et douloureuse. Mais une délivrance malgré tout.
La peine, déchirante, de ne pas avoir été là à cet instant précis lui broya le cœur. En même temps qu’une honte, plus profonde encore que toutes les autres, s’insinuait lentement en elle, comme un poison toxique se répandant dans ses veines.
Celle de devoir reconnaître qu’elle éprouvait bien malgré elle un certain soulagement. Après tout, le calvaire prenait fin.
Même si un nouveau, tout à fait différent, allait y succéder.
Scarlett prit son courage à deux mains et décrocha.
1

Scarlett avait besoin de cette soirée. Un besoin vital même.
Quatre mois déjà que sa mère, après de longues semaines passées clouée à un lit médicalisé, le cancer grignotant lentement son corps, gagnant du terrain jour après jour, était décédée. Quatre mois qu’elle la pleurait sans parvenir à relever la tête… ne serait-ce qu’un court instant.
Elle s’y était pourtant préparée, avait eu tout le temps nécessaire pour se faire à l’idée lorsque, presque chaque semaine depuis le début de l’année, elle faisait le voyage de Marseille jusqu’à Antony, et constatait l’avancée des dégâts, toujours plus importants. Mais le deuil était ainsi, il ne s’anticipait pas. On ne prenait pas d’avance sur lui. Il décidait. Il s’imposait, voilà tout.
Ce soir était l’occasion pour Scarlett de sortir un peu la tête de l’eau et de réintégrer le monde des vivants. Louise – une cousine éloignée qu’elle avait longtemps perdue de vue, puis retrouvée lors de l’enterrement –, l’attendait avec des amies à elle, dans un club branché, en plein centre de Paris.
Cela faisait plus d’une dizaine d’années que Scarlett n’avait pas mis les pieds à la capitale, ayant quitté la région parisienne dès la fin du lycée, une fois le bac en poche, déterminée à s’éloigner pour démarrer sereinement sa vie d’adulte.
Elle avait aimé la ville où elle avait trouvé refuge, Marseille, et son quotidien là-bas. Elle y avait un travail agréable et plein d’amis.
Mais aujourd’hui, les choses étaient différentes. Une nouvelle page venait de se tourner et elle ne pouvait plus faire marche arrière.
Depuis l’enterrement, Scarlett s’était installée dans la maison de sa mère – dont elle avait hérité – en banlieue. C’était le lieu qui l’avait vue grandir, et, curieusement, à présent, elle s’y plaisait bien. C’était chez elle. Davantage que partout ailleurs. Même les affiches kitchissimes d’ Autant en emporte le vent placardées un peu partout sur les murs – parce que sa mère était fan, d’où son prénom – ne l’indisposaient plus. C’était pour dire…
La bâtisse était modeste. Mais elle était agréable et lui rappelait quantité de souvenirs de cette enfance et de cette adolescence qu’elle avait tant voulu laisser derrière elle. Des souvenirs heureux. Parce qu’il y avait aussi eu beaucoup de moments heureux.
Se les rappeler adoucissait sa peine. Sûrement autant que cela l’entretenait… mais peu importe.
C’était un mal nécessaire. Comme pour compenser toutes ces années où elle n’avait pas été là, auprès de sa mère. Parce qu’ici, elle se sentait proche d’elle. Mais également parce qu’il était temps de régler certaines choses, d’y faire face. Oublier n’était pas suffisant, elle s’en rendait compte dorénavant.
En retard, comme de coutume, Scarlett pressa le pas, faisant claquer ses hauts talons sur le bitume. Elle n’avait pas vraiment prévu de marcher autant et ses pieds commençaient déjà à la faire souffrir.
Un vendredi soir, trouver une place dans le quartier relevait de l’impossible !
Enfin, elle y était. Louise l’attendait, entourée d’une paire de grandes bringues blondes peroxydées, avoisinant le mètre quatre-vingt-cinq sur leurs chaussures à semell

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