Il était une fois...
84 pages
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Description

« Je me réveillais, chaque matin, en voyant ce visage. Moi, dans la perversion de mon corps. Envolés ma fierté et tout ce qui me servait d’orgueil. »



Ce recueil de nouvelles nous transporte au cœur de la relation conflictuelle, terrifiante, destructrice, aux confins des émotions mêlant violence, sévices, inceste et autres démons qui conduisent les protagonistes – enfant apeuré, adolescente humiliée, jeune femme prostituée, séducteur infidèle, amant blessé, amie perfide – à sombrer dans la douleur, la vengeance ou bien la résilience.

Entre innocence, chagrin, amour, sexe, mensonges et rébellion, Alice Durand plonge le lecteur dans une descente aux enfers, témoignage d’un mal-être profond, d’une âme perturbée, d’une vie fauchée, d’un cœur fracassé qui affronte la lame glaciale et inéluctable du destin...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414495214
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-49520-7

© Edilivre, 2020
Confession à ma mère
Je me réveillais, chaque matin, en voyant ce visage. Moi, dans la perversion de mon corps. Envolés ma fierté et tout ce qui me servait d’orgueil. Rien n’avait été épargné de mon aspect intérieur comme extérieur.
J’étais devenue ce que ma mère appelait « une fille de joie », une fille perdue. Comment avais-je pu faire pour descendre si bas ? Tout méfait s’accompagne d’un fait.
Que faire ?
« Notre vie, on doit la choisir, et non la subir », comme elle le disait si bien.
***
Tom était mon homme, mon concubin. Cela faisait trois ans que je représentais la femme à tout faire dans le foyer conjugal, mais aussi son objet sexuel.
Cette façon d’exprimer si crûment ma situation ne me ressemble guère. C’était bien le choix de vie que j’avais fait ou, plutôt, c’en était le résultat.
Mes cours de lettres avaient été remis à plus tard. Comment aurais-je pu les continuer avec cette dépravation qui était devenue mon occupation permanente et primordiale dans ma vie ? Vous le comprendrez plus tard.
Tom était routier. Il mesurait environ un mètre quatre-vingt-dix. Ses cheveux étaient toujours hirsutes et gras. Ses yeux étaient rétrécis par l’alcool. Ils avaient de plus en plus l’air vitreux. Sa peau s’abîmait. Sa corpulence n’était plus celle de nos premières années. Du haut de ces vingt-sept ans, il paraissait en avoir dix de plus. Il n’y avait pas que son aspect physique qui paraissait trompeur chez Tom. Tout en lui avait pris des proportions différentes depuis que je le connaissais mieux.
Je l’avais rencontré dans un bar où j’étais serveuse. Deux ans après avoir quitté le domicile parental à l’âge de dix-sept ans. Il s’était approché de moi et je l’avais trouvé charmant, et même poli. Quelquefois, en repensant à cette époque, je me demande si ce n’était pas un rêve construit de toutes pièces par ma misère. Je le revois avec ce petit sourire qui m’avait charmée. Où était passée cette époque ? Chaque jour, je me demandais où était cet homme que j’avais apprécié ; cet homme qui avait pu me plaire. Il était devenu tellement banal… Ce qui lui plaisait le plus, c’était : boire, être avec ses potes, et assouvir ses pulsions sexuelles. Je l’entendais souvent dire :
« Le corps de la femme, principalement, doit assouvir le plaisir de l’homme. »
Ses projets s’arrêtaient dans un verre de bière, et moi, je me contentais de cela. Où étaient les ambitions que j’avais pu avoir ? Mes rêves de petite fille ? Ces rêves infinis et parfaits à souhait, que l’on imagine, que l’on représente tel un schéma édicté pour nous.
Qu’étais-je à présent ? Rien. Malheureuse. « Effacée », aurait-elle lancé ! Oui, mère, je le savais mieux que personne !
Il y a deux ans, en sortant d’un bar, je rencontrai Mary, de trois ans mon aînée. Elle était très élancée et avait une taille très fine. Elle s’était juré qu’un jour elle serait remarquée pour une carrière artistique. Je l’enviais un petit peu. Elle avait… un rêve.
Ses rêves ressemblaient quelquefois à ceux d’une petite fille. Elle avait de longs cheveux noirs, et les délicats traits fins de son visage étaient de moins en moins visibles. Mary dansait à moitié nue dans une discothèque branchée et son entourage « était réduit à l’essentiel », comme elle le disait. Elle faisait ainsi référence aux personnes qui pouvaient l’aider à arrondir ses fins de mois, mais aussi aux videurs et serveuses des boîtes chics et branchées. Elle racontait ses récits à la façon de romans arlequin aux histoires de cœur qui finissent toujours bien.
Elle disait toujours : « Tu peux t’encombrer ou te laisser encombrer, mais n’oublie jamais que ça ne doit être que par l’essentiel ! »
Je crois que j’ai dû mettre un peu trop de temps avant de comprendre tout à fait sa phrase. J’essayais de m’évader avec ses histoires, créer une fin heureuse dans le scénario de mes journées.
Tom ne la trouvait pas fréquentable pour moi. En vérité qui l’était à ses yeux ? Chaque fois que je me faisais un ami ou une amie, si je faisais l’erreur de lui en parler au début de notre relation, tout dégénérait. Des disputes, du mépris comme si j’étais une pauvre petite fille qui se faisait toujours avoir par son entourage. Je me rends compte qu’il avait vraiment bien cerné la fille naïve qu’il avait rencontrée et que j’étais. Il ne souhaitait pas que quelqu’un d’autre puisse le remplacer dans ce rôle. Il fallait qu’il puisse toujours avoir une main ferme sur la brebis égarée.
Ces disputes gêneraient toujours des sévices sexuels. Au début, ces viols avec tant de brutalité me faisaient passer des journées en larmes à me demander pourquoi je restais avec lui. Au fil du temps, mon corps ne ressentait plus la douleur ni mon âme l’humiliation. Cette vertu tant professée par ma mère… « Morte » était le seul mot que je voulais qu’elle pense de moi.
J’étais partie par fierté, pour qu’elle comprenne que je pouvais me débrouiller sans elle. Sans ses idées arrêtées sur l’évolution de sa vie, et de la mienne en particulier. Tout cheminement de pensées parsemé de ces croyances inculquées pendant toute une enfance !… Je ne pouvais pas continuer dans des convictions que je ne supportais plus, qui obstruaient mon esprit. Mais qu’étais-je devenue ? Une vulgaire poupée pour mon copain et une prostituée doublée d’un pantin par la suite. Une fille perdue. La question ? Je n’osais plus trop la poser. Trop de confusion envahissait mes pensées.
Oui, maman, tu avais raison. Oh ! Oui, une âme perdue ne doit pas se chercher dans l’obscurité de sa propre lumière.
Tout avait commencé ce soir-là. Tom m’avait demandé de lui rendre visite à l’entrepôt où il garait son camion. Il faisait une nuit sombre et froide. La pénombre s’était installée un peu plus tôt que les autres jours. Je ne me sentais pas de sortir, mais je n’eus pas le choix. Lorsque j’arrivai, il était assis sur un casier de bois. Il me lança de sa voix grave :
— Où étais-tu ?
Avant même que je n’aie le temps de lui répondre, il ajouta :
— Tu traînais encore avec cette salope de Mary !
Il était soûl et avait le regard hagard. Je rétorquais :
— Non, j’ai préparé à manger. Ce qui m’a pris un peu de temps. Il se mit à fouiller ses poches, et en sortit une liasse de billets.
— Prends-les avant qu’il ne reste plus rien demain !
...

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